Ode - Chap. 9.1 - Un Choix de vie [Acte I]

[Iris]

Grirav n'était (a priori) pas sorti de la salle commune et ne risquait donc pas de saluer la distraite Becuma dans l'étable, mais qui sait avec de l'eau dans les yeux et dans les oreilles... Par ailleurs faire sa toilette à l'étable est optionnel (par exemple pour ne pas déranger des voisins de chambrée) : l'établissement est le meilleur de "Camp", ce qui implique que les chambres soient munies de cruches et des sortes de tub, petit bassin dans lequel faire ses ablutions derrière un rideau minimaliste.


Le petit déjeuner se composait au choix d'une semoule cuite avec du lait et accompagnée de garnitures plus ou moins raffinées et variées selon le prix qu'on y mettait ; ou bien d'omelette avec d'épaisses tranches de pain et garniture. De même que la veille au soir, Anaïs avait commandé un "chaudron" (cette fois de semoule) et ajouté un peu de jus de fruits rouge et des fruits secs.

Par conséquent, si Léorah voulait autre chose, elle pouvait l'avoir (en payant). Le "thé" ne pouvait qu'être une tisane. Le plus souvent le matin on prenait une tisane de gwylmith... la gwylmith est la plante qui sert d'ingrédient principal à la gwilmine, drogue puissante très appréciée par les travailleurs de force pour faire oublier la fatigue et la douleur. La gwylmith seule avait des vertus médicinales de lutte contre la fatigue et contre le manque d'oxygène.

A Camp, pas grand-chose de plus comme information fraîche et fiable. On parlait surtout des mesures qui allaient être prises : une prime semblait en bonne voie d'être offerte pour la chasse de la créature. Les équipes allaient être renforcées, les voyageurs n'iraient qu'en groupes bien équipés... Des messagers étaient aussi envoyé à Kember, plus proche ville, pour avertir du problème.

[Cialf]

-Bonjour, Léorah. Comment vas-tu ? Où est Serah ? J’aurais des choses à dire à Lockhyel. Sais-tu s’il a pu parler à son collègue varigal, celui qui était là hier ?

Machinalement, je répondis :
"- Salutations Becuma... Bien dormi? cela va. Elle viens de descendre il y a quelques instants et est rentrer directement dans les cuisines...Lockhyel discute avec Anaïs... Je crois qu'il était à l'étable hier soir, et je n'ai pas revu le Varigal, donc je ne pense pas qu'ils aient pu discuter ensemble..."

Dès qu'elle se met à parler, je comprends mon erreur. Ce ton doux et un peu triste, ces "je crois" et "je ne pense pas", ce n'est pas le style de Léorah qui est beaucoup plus tranchée. J'évite de relever pour ne pas rendre la situation encore plus embarrassante. Tout de même, il y a des moments où les deux sœurs se ressemblent encore plus que d'habitude. A quoi pensait-elle tout à l'heure avec cet air absorbé? A un futur combat avec le feond?

-Le varigal a signalé des dangers que nous risquions de rencontrer plus au sud. Je ne lui ai pas dit où nous allions... Je suis peut-être une fichue bavarde, mais le secret professionnel, je sais ce que c'est. Il se trouve qu'il venait de par là. Mais je crois que Lockhyel a des préoccupations plus urgentes avec cette alerte au feond.

Tout en parlant, je commence à manger de bon appétit. Un peu d'exercice, ça creuse.

-Je ne sais pas ce que Lockhyel va décider avec Anaïs. Bon, prenons des forces, la journée risque d'être rude.

Rude, oui. Les magientistes creusent des mines avec leurs machines, ils saccagent la nature, réveillent les feondas, et il faudrait encore qu'on se fasse tuer pour défendre leurs bénéfices? Merci, trop aimable! Mais j'évite de parler de mes réticences à Serah, elle est déjà assez soucieuse.

Evidemment, Becuma ne parle de leurs plans de voyage que si elles se trouvent dans un coin de salle à peu près discret, comme la veille.

[Rust]

Raen salua ses compagnons déjà présents.

- Ca roule ici ? Si j'en crois ce qui se dit, mieux vaut qu'on mette rapidement de la distance avec les environs.

Puis il vit les victuailles et se rua sur l'omelette.

- Mmmchait chur, cha pourrait devenir dangereux.

Il sauta sur le pain.

- Glurp. Je n'ai pas, spéchialement envie de tomber chur che truc là.

Il prit de la semoule, même si elle avait été cuite dans du lait.

- Cela, de toutes fachons, faudra bien tomber chur un truc danchereux ... tôt ou tard.

Au moment où il prononça cette phrase il regarda le thé. Et puis bu de l'eau, fraiche.

- Bon. On y va ?

[MeiYaw]

Après avoir passé un moment à errer en ville, je comprends que je n'apprendrais rien de plus que ce que l'on sait déjà, aussi je rentre à l'auberge.

Dans la salle commune, je retrouve l'essentiel du groupe, attablé devant leur bol de semoule bien entamés, et le chaudron est quasiment vide. Mon pain m'a déjà bien rempli l'estomac, aussi, je me contente de prendre quelques fruits pour achever mon petit déjeuner. Avec la tisane par dessus tout cela, je pense que ma journée commence parfaitement bien !!

Becuma et Serah parlent, Lockhyel, Anaïs et le fidèle Grirav sont dans leur coin aussi surement à échanger sur la route à suivre vu les derniers événement, et Raen mange... dévore enfin quelque chose qui n'est pas détrempé dans de l'eau chaude...

Les mains pleines de fruits secs, je me dirige vers ma soeur, et comme à mon habitude, je lui embrasse la tête avant de m'asseoir à ses côtés. Je dépose sur la table les fruits, afin que les deux filles puissent en profiter également.

[Iris]

Raen avait dû manquer un détail : seule la semoule était payée par Anaïs... L'omelette et le pain se trouvaient sur une autre table... et l'aubergiste se fit donc un plaisir de demander un supplément "petit-déjeuner" à l'homme des bois affamé...


L'aubergiste après le petit déjeuner, à Raen : "Monsieur, l'omelette et le pain n'étaient pas compris dans le chaudron payé par votre employeuse. Ce sera 2 daol de braise je vous prie."

Et à Léorah : "Madame, tartines et fruits secs, non compris dans le chaudron. 3 daol de braise je vous prie."

[Rust]

Raen regarda l'aubergiste d'un oeil mauvais. Il l'avait coupé dans son élan de joie.
- Avec ça, j'emporte les restes, dit-il en déposant les daols de braise sur le comptoir.
Raen rassembla méticuleusement les restes secs de son repas, les fourra dans ses poches et hâta le pas vers la sortie.

[MeiYaw]

A l'image de Raen, je fais la moue à l'annonce de l'aubergiste. Non pas que ces quelques daols soient une somme importante, mais la surprise l'emporte sur mon visage. Ces fruits secs mis à disposition près du chaudron étaient donc une arnaque pour pousser la consommation ? Heureusement que je n'ai pas également pris le jus de fruits qui me faisaient tant envie du coup !
Je paie le prix demandé, puis me lève pour aller récupérer mes affaires dans ma chambre.

J'attendrais les autres dehors.

[Cialf]

La mine dépitée de Raen me fait rire malgré moi : je repense à mes fâcheuses expériences de jeune campagnarde naïve débarquant pour la première fois dans les auberges d’Osta-Baille… Puis je ressens une émotion étrange : c’est la première fois que j’arrive à lire une émotion en direct sur les traits de Raen sans me laisser distraire par sa moitié de visage défigurée. Il devient moins opaque, moins énigmatique…

-Pauvre Raen, il n’a peut-être aucune idée des prix. Serah, est-ce que tu saurais le réconforter ? Je crois que tu es la seule qu’il accepte d’écouter. Moi, il faut encore que je parle à Lockhyel…

Dès que Lockhyel en aura fini avec Anaïs, je lui ferai signe.

[Amnèsya]

Cela, de toutes fachons, faudra bien tomber chur un truc danchereux ... tôt ou tard.
...

"L'une de mes chansons préférés dit que le seul moyen d’allonger la vie, c’est d’essayer de ne pas la raccourcir...
Alors je pense tant que peut éviter les emmerdes, et ben il faut choisir cette solution... et dans le cas contraire, il faut trouver un moyen d'y revenir...
Hélas, on ne peux que regretter la présence de ce montres au même moment que notre bref passage dans la région"

Plus tard,
Pauvre Raen, il n’a peut-être aucune idée des prix.
... Il n'y avait malheureusement pas grands choses à dire. Un sourire et se dire que cela valais le plaisir de prendre une pomme avant certes rude journée

Je ne suis pas sûre, que Raen, écoute qui que ce soit à part son instinct... Et c'est pas plus mal.

[Gobsama]

Lockhyel rendit son salut à Girav sans aller beaucoup plus loin tout en se disant qu’il faudrait qu’il prenne le temps de faire connaissance avec cet étrange "chasseur ", mais avec les évènements de la nuit et les nouvelles du matin il n’était pas vraiment d’humeur.

Puis Anaïs vint à sa rencontre et ils échangèrent un moment sur les mesures à prendre.

« Je suis parfaitement d’accord pour que nous partions au plus vite. Pour faire suite à notre conversation d’hier j’en déduis que vous optez pour l’itinéraire forestier de 5 jours. Si nous forçons la marche cela pourrait en prendre 4 mais je ne suis pas certain de la nécessité de forcer l’allure. Nous gagnerons déjà beaucoup de temps par rapport à l’autre alternative et trop se précipiter pourrait être le meilleur moyen de foncer sans faire attention droit vers les féondas…
Je vais vérifier si nous avons des vivres pour 5 jours car nous risquons de ne pas croiser beaucoup de lieux de réapprovisionnement. Il y a cependant suffisamment de gens en mesure de chasser parmi nous pour pallier à ce problème si besoin. »
Puis il ajouta

« Si vous n’avez plus besoin de moi je vais faire le nécessaire pour accélérer le départ. »

Puis il se leva pour aller vers les autres et les avertir de leur départ imminent ainsi que de leur nouvel itinéraire.