[Oikouménè] 1.1. La Malédiction du Blond-Peuple

[Cialf]

Par exemple… ou par n’importe quel dieu qui pourrait servir d’exemple ! D’où sort-il, celui-là ? Nous étions tellement occupés à suivre des yeux les naufragés que nous ne l’avons même pas entendu venir… Pourtant, une carriole sur un chemin caillouteux, c’est censé faire du bruit ! Surtout tirée par un… Oui, c’est un bouc. Et de bonne taille, encore !

Le gamin nous a salués en grec. Visiblement, il n’est pas du pays, et il arrive de l’aval, donc il ignore tout de ce qui se passe en amont. Il ne va rien pouvoir nous apprendre. Enfin, renvoyons-le poliment avant qu’il ne lui arrive malheur.

-Bonne journée à toi, garçon. Mais sache que si tes pas te portaient vers Mutta, tu ferais mieux de replier ton chemin. Par Héra ! Il se passe des choses par là-bas qui ne sont pas faites pour un enfant imberbe.

Eccomar a appris le grec avec sa concubine, une métisse. Il le parle assez couramment, mais avec des tournures parfois hasardeuses : entre autres, il a pris l’habitude féminine de jurer par les déesses, ce qui, venant d'un guerrier moustachu, est plutôt comique pour un auditeur grec.

[Kenny]

"Par Hera !?" Pourvu qu'il ne soit pas un parfait adorateur de la déesse...Démétrios fit la moue avant de regarder un peu plus l'embarcation.
Intérieurement, il haussa les épaules en direction de sa petite voix de la raison : c'est le destin, je n'y peux rien, les affaires bizarres me tombent dessus, je ne peux les ignorer !

Il fit un largue sourire : "Ah mais c'est trop bête, j'ai du jambon à livrer et une commande à honorer...mais euh !? Vous avez peut être besoin d'aide ? Vous n'avez pas l'air très familier de la navigation..." Bombant le torse et mettant ses petits bras musclés sur ses hanches : "Et sans me vanter nous autres grecs nous sommes presque tous nés sur un bateau..."

Démétrios descend de son attelage, va vers l'arrière et sort alors une bonne longueur de cordage : "Voyez ! On ne sort jamais sans notre matériel ! "

[Cialf]

-Garçon, si tu viens pour t’amuser et jouer un tour d’acrobate, les Moires n'ont pas bien choisi ton jour…

Au fond, que risquons-nous ? Nous devons attendre que les trois naufragés aient fini d’explorer l’autre rive. Autant passer le temps de façon plaisante.

-Si tu veux seulement nous faire rire, eh bien, vas-y, cela mettra un peu de sel dans un conte où il y a vraiment trop d’eau douce.

Je fais signe à Brennus de rester vigilant et de ne pas quitter des yeux le trio. Je crois qu’il ne comprend pas le grec, de sorte que la plaisanterie lui échappera de toute façon.

[Kenny]

Démétrios regarda du air pensif quelques secondes, puis reprenant sa franche frimousse souriante :
"Je ne suis pas un amuseur public, je suis un marchand, et je dois honorer mes contrat. Si vous n'avez pas besoin de moi, je continue donc ma route vers la ville. Nous nous reverrons peut être là bas. Bonne promenade ! Au revoir"

Démétrios remet alors la corde dans sa carriole, et remonte sur le petit banc : "Allez fier destrier ! En avant !"

[Cialf]

Ah non ! Ma dignité de druide va en prendre un coup, mais je ne peux pas laisser ce gamin tomber dans les griffes de ces monstres. Je cours vers la route et j’essaie d’agripper sa carriole tout en criant en un mélange de gaulois et de grec :

-Arrête, espèce de fou fieffé ! Ta mère n’a pas fini de te faire et tu veux aller te faire tuer ! Va-t-en aux corbeaux avec ton jambon ! Tu crois que tu y vas pour jouer aux osselets ?

[Kenny]

Malheureusement, Clio, le bouc, n'étant pas connu pour son bon caractère, refusa tout bonnement de se laisser arrêter alors qu'il venait de décider d'avancer. A savoir de qui le druide ou le bouc étaient le plus fort...Le bouc s'entêta à avancer malgré un poids en plus...

Démétrios se retourna mi-amusé mi-interrogatif : "Mais c'est quoi votre problème !?"

[Crépuscule]

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[Crépuscule]

Du côté de la carriole, Luern intervint. Le guerrier avait vu de nombreux hivers et son regard lourd figé dans un visage que les rides commençaient à s'ajouter aux cicatrices contrastait avec l'oeil pétillant du jeune grec à la peau lisse et intact d'un bébé.

Dans un grec tout à fait correct: "Jeune grec, regarde autour de toi et prend le temps de réfléchir. Si tu observes ce village tu consteras qu'il est désert. Ses habitants ont étés massacrés ou enlevés. Ceux qui ont fait ça sont des monstres, et peut été pas seulement allégoriquement parlant. Seule la mort t'attend plus avant."

[Cialf]

Je m’arrête, essoufflé, les mains serrées sur cette petite carriole-jouet… Heureusement que Luern est un homme d’expérience et qu’il a restauré la dignité de notre mission.

Au fond, qui est ce garçon ? Si les siens lui ont confié un commerce, c’est qu’il est plus mûr et plus raisonnable que sa joyeuse frimousse ne le ferait croire.

-Luern t'a expliqué notre problème. Nous ne savons pas qui sont ces êtres ni où ils sont partis après avoir ravagé le village. Comme tu l'as vu, nous ne sommes pas équipés pour naviguer. Nous avions deux barques: l'une vient de couler près de l'autre rive, et l'autre est cassée et inutilisable. Si tu as vraiment une idée sur la façon de traverser, fils d'Ulysse, tu nous aideras à sauver des vies, et cela vaut plus que le prix d'un jambon.

[Kenny]

Démétrios fit arrêter le bouc, et dit en se caressant la barbe qui n'avait pas : "Humm, j'ai peine à croire votre histoire de monstre. Pas qu'il n'en existe pas. M'enfin ils s'attaquent pas à un village. Vous devrez me raconter cette histoire du début, en attendant je vais vous aider du mieux que je peux."

Il descend de sa carriole : "Vous avez dit que vous vouliez traverser pour sauver des vies ? Où vous comptez vous rendre ?"
En même temps, il enlève l'attelage du bouc. "Oh, mais suis-je bête, je ne me suis pas présenté, Je me nomme Démétrios d'Epire, et voici mon cher destrier Clio."
Démétrios fait une petite révérence et le bouc prend un posture fière, et l’œil menaçant...