TDF - Chap 3. Famille et Devoir

[DukeTogo]

"Donc, tu n'es lié en rien à ce qui arrive à ma maison?"

Lord Hastwyck cherchait le moindre indice qui pourrait trahir une responsabilité quelconque. Et il ne trouva rien et repris en les regardant tous :

"Toute l'aide possible?
- J'en t'en prie..., tenta la mère.
- SILENCE !" hurla-t'il. "Silence..." il y avait comme une cassure dans sa voix.

[Maëlys]

Quelque chose clochait ... C'était là la première idée de Béric lorsqu'il arriva à Trémière.
Quelque chose ne tournait pas rond et lorsqu'il confia sa monture à un des hommes de la ville, il flaira un relent qui lui rappelait que trop bien Pyke ou d'autre champs de bataille.

Gardant une main sur son arme, il conservait un mutisme complet, il n'était pas ici en terrain amical et restait sur le qui-vive du début à la fin.
Rentrant dans la demeure des aïeux de Jolan, il sentit une fois de plus cette oppression qui ne le quittait pas.

Essayant de rester dans une attitude relaxée, il avait posé néanmoins sa main avec nonchalance sur le pommeau de son arme, se laissant guider dans les lieux par Jolan.

[Iris]

Aleth passa de considérations protocolaires à d'autres plus sombres. En fait, elle était furieuse que la délégation Castellane n'ait pas pu arriver plus tôt. Mais ils avaient fait leur maximum !... Seule une annonce plus précoce de ce ménestrel, disparu dans des conditions suspectes, aurait pu permettre de gagner une bonne journée... La colère tend à trouver des fautifs et des responsables... Gareth Waters risquait d'avoir un défaut de plus à surmonter à son retour : il était désormais co- responsable de la mort des gens du domaine Hastwyck.

Elle avait suivi et bouillonnait en entendant les bribes d'information qui commençaient à être communiquer. Il avait fallu un effort de volonté considérable pour ne pas intervenir vertement et franchement, dire le fond de sa pensée : " Vous avez un fils disparu dans des circonstances suspectes et vous n'établissez aucun lien avec des hommes aux motivations tout aussi douteuses et suspectes ?! Comment peut-on ne pas faire le lien ?! Au mieux ce sont des ennemis de votre aîné qui veulent l'atteindre par sa sœur ; au pire ledit aîné a mal tourné et a des motivations des plus sombres !"

Estimant qu'elle était le cadet des soucis de Lord Hastwyck et qu'elle ne ferait qu'aggraver la situation déjà tendue en lui adressant pour l'instant la parole, elle s'adressa à Lars : "Je vais prendre mon matériel de soin et je vous suis. " . Jolan avait employé le conditionnel pour parler de soin, mais Aleth ne comptait pas attendre de validation ou d'approbation quand chaque minute comptait pour avoir l'espoir de peut-être sauver la vie du malheureux. Pour la forme, doutant fortement que quiconque la remarque compte-tenu de la situation, elle prit congé avec une sorte de rapide révérence minimaliste et retourna au dehors à pas vifs.

Si rien ne m'empêche de sortir & agir...

Une fois dehors, elle s'exprima plus librement, en accord avec sa volonté d'en découdre : "Lars, nous aurons besoin de meilleurs chevaux pour reprendre la traque. Si vous en avez, il faudra les préparer dans les meilleurs délais."

Aux soldats Castellane, qui avaient déjà dû s'informer auprès de leurs homologues locaux, et en principe à proximité de Jack Bulwer, probablement également au courant : "Tenez-vous prêts. La fille de Lord Hastwyck a été enlevée. Jolan et Béric ne tarderont pas à partir à sa recherche. Il s'agira de retrouver quatre combattants expérimentés et impitoyables."

Le ton sous-entendait un mélange de : "Pas de quartier" et de "Pas d'imprudence."

Un regard interrogatif vers Jack Bulwer en songeant : " Ceux-là, je ne pense pas que vous les emmènerez au Mur... Qu'allez-vous faire ?" ... mais sans forcément attendre qu'il s'exprime, n'attendant pas plus d'épanchements de la part du Frère juré que de Lord Hastwyck.

Suivant Lars, elle s'informa : " Quelqu'un dans la Maison Hastwyck a-t-il des compétences en soin ? " , demande formulée dans l'idée d'avoir éventuellement un assistant compétent. Heureusement qu'elle avait prévu de quoi précisément soigner des blessures. Plus qu'à espérer que le cas n'était pas désespéré.

"Quand vous enverrez quérir le Mestre de Sunhouse, demandez lui également ..." suivi de recommandations pour avoir du matériel de soin en supplément, compte-tenu de ce qu'elle estimait grossièrement utiliser pour le garde Hastwyck et supposant que les combats prochains ne se dérouleraient pas sans dégâts. " Je peux au besoin vous écrire la liste." ... si le messager ne peut pas la retenir par cœur... sans doute était-ce le plus sûr. Aleth avait de toute façon toujours de quoi écrire dans ses affaires, ne serait-ce que pour rédiger un peu de poésie plus ou moins inspirée.

[Maëlys]

Après que la situation se soit éclaircie, enfin rapidement, entre Lord Hastwyck et son fils, Béric suivit Lady Aleth pour tirer quelques informations sur les assaillants.
Avant, il se contenta néanmoins de s'approcher de Jolan, lui posant une main sur l'épaule avant de lui dire :

"On part d'ici une heure au maximum. Règle ce que tu as à faire."

Une fois à l'extérieur, il vit que Aleth prenait une fois de plus les devants... Sale manie qu'elle avait mais à laquelle il ne pouvait rien dire. C'était un beau brin de femme quand même ...
Interpellant le garde nommé Lars, il lui posa quelques questions :

"En dehors des deux qui sont morts, qui a vu ceux qui vous ont attaqué ? A quoi ressemblaient-ils ?"

Si celui-ci allait chercher quelques chevaux suite à la demande de Lady Aleth, il l'accompagnera en sifflant le garde Castellane (le seul et l'unique vu que l'autre est encore au village côtier) puis lui désignera la fille des Castellane de façon à ce qu'il n'oublie pas l'ordre donné plus tôt.

Reprenant le dialogue avec Lars :

"Vous avez d'autres hommes d'armes à Trémière ?"

[Crépuscule]

Gardant un calme à tout épreuve, Jolan observa son père, tâchant de chasser la colère qui s'était diffusé dans tout son corps. Il analysait la situation, fit ses déductions, et chercha les mots pour sortir de l'impasse où il était sûr que l'amenerai les échanges prolongés face aux mots abrupts de Lord Raynald. Il n'avait pas l'intention de se laisser mener sur cette voie.

"Vu votre réaction, vos doutes improbables, et votre absence de réponse aux vrais questions, je suppose que vous n'avez pas plus d'indications sur les motivations de ces hommes.

Si tel est bien le cas, il est inutile de perdre notre temps à de vaines paroles, elles ne ramèneront pas Alyse parmi nous.

M'autorisez vous à organiser la traque en usant des moyens encore disponibles dans le domaine ?"

[DukeTogo]

Béric commençait de plus en plus à connaitre lady Castellane et voyait qu'elle rongeait son frein. Il sentait qu'elle s'était retenu d'intervenir et les regards qu'elle lançait était plutôt du genre à intimer de l'action et vite. Jolan avait annoncé que lord Castellane les avait envoyer pour aider et il n'était pas question d'attendre davantage.

Quand il la rejoignit dehors, il vit qu'elle ne chômait pas. Le maitre d'armes et la lady était des visiteurs inespérées pour la maison Hastwyck, chacun prenant les choses en main dans leur domaine.

Soins Aleth : 12, Dressage/Equitation Béric : 12 aussi. Art Militaire Béric 10

Le garde qui avait tenté de jouer le héros pourrait sans doute survivre grâce aux premiers soins de la lady. Il faudrait maintenant qu'il soit veillé et qu'il ne contracte une mauvaise fièvre. Il regardait Aleth comme dans un demi-songe.
Béric identifia les chevaux les plus fiables qui, grâce au Sept, seraient plus utile que les bourriques sur lesquels ils sont venus. Pour les hommes capable de tenir une arme, oui, il y'en restait bien deux ou trois. Pas vraiment des soldats de formation mais il y'avait peut-être moyen d'en faire quelque chose.

Les descriptions des quatre hommes n'apportaient grand chose de plus. Ils étaient vêtus de noirs et de mailles, sauf le plus grand, qui portait une cuirasse. Celui-ci également avait laissé une impression forte puisqu'il avait tué d'un coup net un des deux gardes morts. Il avait blessé le second qui périt d'une lame dans le flan d'un des autres hommes.

Celui qu'Aleth était en train de sauver essayant de faire un sourire à l'ange penché au dessus de lui. Il réussit à dire qu'il les avait entendu dire qu'il reprenait la route vers le nord, à travers bois.

Aux interrogations d'Aleth, Jack le noir avait répondu d'un signe de tête. Les embûches n'étaient pas un problème pour lui. Il ferait ce qu'il faut.

[DukeTogo]

Là, ça mérite une musique d'ambiance. A faire tourner sur un autre onglet et reprendre la lecture, patiemment, en laissant la musique et l'instinct faire...

"Vu votre réaction, vos doutes improbables, et votre absence de réponse aux vrais questions, je suppose que vous n'avez pas plus d'indications sur les motivations de ces hommes.

Si tel est bien le cas, il est inutile de perdre notre temps à de vaines paroles, elles ne ramèneront pas Alyse parmi nous.

M'autorisez vous à organiser la traque en usant des moyens encore disponibles dans le domaine ?"

L'homme assis pencha legerement la tête comme pour bien entendre les propos que lui tenait ce garçon. Son fils? Qui était-il pour lui parler de la sorte? Il semblait à peine réaliser ce qui se passait. Sa poitrine se soulevait et son souffle ressemblait à un râle vrombissant comme un essaim de guêpes qui dévorerait toutes choses sur son passage, qu'il s'agisse d'animaux de ferme ou de rosiers. La mère entrevit dans son regard quelque chose qui l'effraya. Son instinct lui commanda de reculer davantage, ce qu'elle fit pour atteindre, sanglotante, la sortie de la salle.

Lord Hastwyck cramponna les accoudoirs de son fauteuil à pleines mains. L'on entendait un craquement, était-ce le bois vermoulu qui cédait ou les articulations du vieil homme?

Jolan n'en croyait pas ses propres oreilles, aujourd'hui, il tenait tête à son père. Il voulait retrouver sa petite soeur, il ne pouvait pas flancher, pas maintenant. Après un silence interminable, le colosse lâcha :

"Tu me juges? C'est ça?"

Jolan vit son père se lever, déplier sa lourde carcasse. Etait-il plus grand que lui? Il en avait l'air sur l'instant présent. Une part de Jolan, enfoui au fond de son être, restait un enfant. L'homme devant lui avait toujours été un géant, large comme une armoire.

Le lord continua, exultant, avec un vibrato dans la voix qui ressemblait à des larmes et de la rage :

"Nul n'est si dévoué! Sais-tu seulement ce que cela veut dire? Ta soeur le sait, elle! Elle la comprit, un Hastwyck n'est pas une créature égoïste. Qui sait quelle sacrifice l'attendent mais elle a été courageuse, oui, assez courageuse pour ne pas voir notre nom s'éteindre!"

Il reprit, un peu plus bas :

"Et toi, tu viens me chanter le nom des Castellane dont tu baises les bottes... Sors... sors d'ici."

[Iris]

Aleth était soulagée de ne pas avoir à annoncer de mauvaise nouvelle. C'était au moins l'espoir que la succession de malheur pouvait cesser et que tout n'était pas voué à mal finir. Elle répondit au sourire du patient. Une piste... pas grand-chose, ... mais mieux que rien... une moins mauvaise chance de retrouver ces tueurs.

Aux personnes de la Maisonnée qui se trouvaient proche, elle fit un point sur la situation : les éléments encourageants, mais aussi ce à quoi il fallait faire attention.

S'étant lavée les mains et remettant ses manches, Aleth retrouva Béric, Jolan et Jack :

" Qu'avez-vous prévu ? ... Serez-vous assez nombreux ? ..."

Cette question était plus insistante pour le cas où il apparaissait qu'un des gardes Castellane devait rester avec elle.

" ... Et comment comptez-vous assurer les soins des potentiels blessés ?..."

Le ton semblait indiquer des sous-entendus, et elle observait l'attitude et les réactions des trois hommes avec une certaine distance à tendance impénétrable que n'aurait pas renié sa mère.

[DukeTogo]

Jack voyait Béric essayer de séparer le bon grain de l'ivraie parmi les hommes de la maison. Il s'approcha du guerrier et lui glissa :

"Ils vont se faire dessus. Y'se disent que c'aurait pu être eux, les cadavres au sols, ils les ont vu se faire étriper... J'ai le nez pour ça. J'ai vu des hommes bien plus fort pleurer devant des choses qui devraient même pas exister. Si encore ils avaient ne serait-ce que la moitié des couilles de vot'lady..."

S'étant lavée les mains et remettant ses manches, Aleth retrouva Béric, Jolan et Jack :

" Qu'avez-vous prévu ? ... Serez-vous assez nombreux ? ..."

Cette question était plus insistante pour le cas où il apparaissait qu'un des gardes Castellane devait rester avec elle.

" ... Et comment comptez-vous assurer les soins des potentiels blessés ?..."

Jack répondit le premier : "Mieux vaut pas être pas trop nombreux mais être discrets et entourés de gens fiables. Pour les soins... Ca va être moche, très moche, on est pas entre enfants de choeur. Vous avez sauvé mon ventre sur le bateau et soigné Béric... j'aimerais pas crever comme un chien contre un vieux chêne à cause d'une mauvaise blessure. Et vous êtes pas la plus mauvaise cavalière que je ne connaisse..."

"Je suis pas le meilleur traqueur de la garde de nuit mais je suis bon à ce que je fais. On va les trouver et on va pas discuter. Béric, nous faut de la suie pour camoufler tout ce qui pourrait briller sur nous. Jolan, tu te sens mettre une flèche dans la tête d'un type, même s'il te voit pas?"

Jack annonçait la couleur. Ce ne serait pas une chasse de nobles, claironnant pour alerter le gibier. Mais une traque où l'on supprimerait des vies.

[Iris]

Une chose était sûre : Aleth ne s'attendait pas à un avis exprimé de la part de Jack Bulwer, et encore moins un plaidoyer en faveur de sa présence. Elle était donc "fiable", et bonne cavalière ...! ... Mais l'heure était grave, et elle perdrait le peu de crédit qu'elle avait si elle se mettait à sautiller de joie et fierté.

... En outre, Béric et Jolan n'avaient encore rien dit... il valait mieux attendre avant de courir préparer ses affaires...

Une autre pensée occupa Aleth : "De la suie ? ... En faudra-t-il aussi sur la figure ? Sans spécialement briller, la peau pâle reflète suffisamment la lumière pour se voir un peu plus que du tissu noir la nuit... Il faudrait peut-être que je me change... ma robe est plus pratique que d'autres, mais pas forcément adaptée à traverser des ronces... J'aurais l'air fine si je m'accroche partout... Tout le monde se plaindra que je suis là... Bon, en même temps, les affreux ne vont pas faire exprès de passer par des chemins impraticables... qu'ils ne pourraient pratiquer..."... et autres considérations partagées entre mode & aspects pratiques, avec ponctuellement un "Mère n'approuverait pas."...