[Oikouménè] 1.1. La Malédiction du Blond-Peuple

[Cialf]

Eccomar
Je comprends son impatience, mais nous ne pouvons rien entreprendre sans Lame Rouge. S'il ne revient pas, il va falloir nous décider à partir à sa recherche... Ah, Caleto bouge dans son sommeil. Rêve-t-il? Pas un rêve agréable, on dirait. Il est recroquevillé sur lui-même et il fait une grimace entre le dégoût et la crainte. Je fais signe à Vlatucia de se taire en attendant qu'il se réveille.

Caleto
J'ai du mal à dormir... Je suis dans le village qui a été saccagé par les ennemis. Il fait nuit noire, je dors dans une cabane, il n'y a personne à mes côtés. J'ai glissé de ma couchette et je me trouve recroquevillé par terre, contre le banc. J'ai l'impression que je repose sur un sol souillé, par du sang, de la fiente ou je ne sais quoi d'impur. Alors que je remue pour me réveiller, j'entends une voix douce, plaintive, gémissante, et en même temps bienveillante, comme si elle voulait apaiser une souffrance... Je tourne la tête et je vois venir vers moi une jeune femme aux pieds nus. Elle porte une robe de prêtresse, et une couronne de fruits sauvages sur la tête. L'ai-je déjà vue? Son visage est vraiment laid, inexpressif, et ses yeux... Ses yeux n'ont pas de regard. Malgré la différence d'âge, je crois que c'est Lana, la petite fille ennemie que j'ai envoyée sur la route... Elle tient à la main une lame courbe, comme un couteau de sacrifice... Elle la rapproche de ma gorge...

La nuit se déchire... Une lumière éclatante m'oblige à fermer les paupières... Il fait jour, mais je ne suis pas dans une cabane. Je vois des feuillages au-dessus de moi.

Je me réveille encore une fois...

Si c'était un rêve, je le raconte. Peut-être qu'il a un sens.

[Crépuscule]

Tout le monde était bien réveillé à présent et le soleil approchait de plus en plus de son zénith.

[Kenny]

Démétrios
Le grec se réveilla en baillant, il aurait aimer dormir dans un vrai lit...
Si Eccomar lui posait la question de ce qu'il avait rêvé le grec lui dirait :
"J'étais à un banquet, il y avait de la musique, de quoi manger et voire, puis avec le temps le babillage est devenu plus coquin, puis certains et certaines se sont dévêtus et quand ça devenait intéressant...je me suis réveillé...pourquoi ?"

[Cialf]

Eccomar
Deux rêves, deux présages opposés... A condition que Demetrios dise vrai. Je le soupçonne d'inventer pour se rendre intéressant. Un festin, un sacrifice. Est-ce que cela nous dit pourquoi les ennemis avaient besoin de vin et de captifs? Ce serait encore plus sinistre que ce que nous pensions.

- Eh bien, les dieux nous ont laissé le temps de réfléchir, à présent il est temps d'agir. Nous allons à la recherche de nos deux compagnons, et si les ennemis sont à leur poursuite, il faut nous attendre à une rencontre. Le mieux est de contourner la montagne par l'est pour rejoindre le chemin découvert par Caleto. Nous irons à cheval aussi loin que nous pourrons. Volcos, tiens-toi prêt à lâcher ton faucon: nos compagnons le verront et ils sauront que nous arrivons.

[Crépuscule]

Personne ne s'opposait à l'autorité du druide et la troupe se mit donc en marche.

Le contournement du mont, sous la conduite de Caleto, se passa discrètement et sans mauvaise rencontre. Ils finirent par atteindre le point où plus tôt, le jeune ibérique et le grec avait trouvé la chemin emprunté par le cavalier entendu dans la nuit.

Pas de traces de Donno ni de Lame Rouge. Plus haut, vers le sommet du mont, ils ne voyaient pas de signe de leur présence ni rien d'anormal. Le groupe devait redoubler de vigilance, le campement ennemi étant proche.

[Cialf]

Eccomar
- Pour le moment, cachons les chevaux sous les arbres et cherchons les traces. Si Lame Rouge est passé par ici, il nous a peut-être laissé un bâton gravé. Si nous trouvons des traces de lutte, ce sera qu'ils ont rencontré les ennemis. Volcos, cherchons un endroit avec vue sur le sommet et envoyons le faucon. Lame Rouge et Donno sont peut-être tout près.

Je ne tiens pas à le dire, mais je songe "Peut-être captifs". Je serais très surpris qu'ils se soient rendus sans résistance, mais les ennemis sont rusés.

Caleto
Je suis les ordres du druide et je commence à fouiller le sous-bois. Mais je m'impatiente. Je m'arrange pour être à côté de Vlatucia qui a l'air aussi impatiente que moi.

- Nous perdons du temps. Peut-être que mon père est prisonnier là-haut. Peut-être que tes parents aussi.

[Crépuscule]

Les recherches de traces laissées par leurs compagnons furent infructueuses. En revanche, plusieurs minutes après avoir envoyé son faucon, Volcos redescendit et indiqua que le rapace signalait un endroit dans le mont en tournant dans le ciel. La vue de l'oiseau était infaillible et Lame Rouge comme Donno avait emporté de la viande séchée, s'ils avaient vu l'animal, ils l'auraient appellés et le faucon serait descendu.

Il en déduisait qu'ils n'étaient pas en mesure d'agir. La position était du côté sud du mont, pas du côté donnant sur le campement ennemi.

[Cialf]

Eccomar
- Vers le sud? C'est par là que Caleto et Demetrios étaient passés cette nuit. Peut-être que les sentinelles ennemies ont trouvé leurs traces et qu'une bande est à leur recherche?

Si les ennemis sont déployés sur le flanc sud du mont, ils coupent la route à Lame Rouge et Donno et les empêchent de revenir à notre camp de cette nuit... Sinon, tous deux auraient eu largement le temps de nous rejoindre. Y a-t-il eu un combat? Je regarde le ciel avec inquiétude, à la recherche d'autres oiseaux. Corbeaux ou vautours.

Caleto
Ce doit être Demetrios, je n'ai pas laissé de traces... Ou très peu. Ou alors c'est le bouc. Mais peu importe.

- Si les ennemis sont dispersés au sud, il ne doit plus rester grand monde pour garder leur camp. Ce serait le bon moment pour les attaquer, non? Vous voulez deux éclaireurs pour reconnaître le chemin? Si nous rencontrons des sentinelles ennemies sur la route, nous avons ça.

Avec un sourire féroce, je passe le doigt sur la pointe de ma flèche. Ils vont voir que je ne suis pas un agneau qu'on égorge...

[Crépuscule]

Les vautours n'étaient pas choses courantes dans la région, mais il y avait bien quelques corbeaux dans le ciel.

Grannus réagit à la remarque de Caleto : "Le jeune n'a pas tort, mais si nos compagnons sont en danger, nous nous devons de tenter de leur venir en aide. Mais si Caleto allait en éclaireur avec Vlatucia, ils pourront peut être se faufiler et trouver les prisonniers... Mais pas de folie!"

Il jeta un coup d’œil à Luern ... ce dernier comprit probablement ce que Grannus avait en tête car il acquiesça ce plan.

[Cialf]

Eccomar
- Sur ce chemin pierreux, les sabots de nos chevaux feraient trop de bruit. Déchirons une couverture et enveloppons les sabots. Ensuite, nous approcherons aussi près que possible du camp ennemi. Pendant ce temps, Caleto et Vlatucia, approchez-vous du camp. N'essayez pas d'y entrer: vous devez d'abord repérer l'entrée du camp, voir si elle est accessible à cheval et repérer les pièges s'il y en a. Les ennemis ont sûrement installé des filets et des trappes.
"Brennus, suis-les à pied en restant à portée de voix. Tu serviras de relais.
"Ensuite, Caleto, tu décideras ce qui convient le mieux. Si vous pouvez tuer leurs sentinelles à coups de flèches et commencer à désamorcer les pièges, ce serait le mieux. Si les ennemis vous voient et se lancent à votre poursuite, appelez Brennus, il criera vers nous et nous fonçons au galop. Dans la confusion, nous devrions pouvoir forcer l'entrée du camp.
"Pas d'imprudence. Vous êtes deux contre des ennemis beaucoup plus nombreux. Nous devons les attaquer tous ensemble.

Caleto
Je répète les instructions du druide pour être sûr, puis je fais signe à Vlatucia:

- Allons-y. Restons sous les arbres, qu'ils ne puissent pas nous voir d'en haut.

Je suis très sérieux. Je ne suis pas ici pour flirter avec Vlatucia, elle est là pour affronter l'ennemi, et moi aussi. Arriverons-nous sans être vus à l'entrée du camp? Je pense aussi à ces corbeaux qui volaient au sud. S'il y a des éclaireurs ennemis de ce côté, il ne faudrait pas qu'ils nous prennent à revers en revenant vers leur camp. Pour plus de sûreté, j'avance dans le sous-bois parallèlement au chemin, du côté nord.