Ode - Chap. 9.2 - Un Choix de vie [Acte II]

[Gobsama]

La main de Lockhyel s'était instinctivement saisie du manche de sa francisque et un sourie carnassier était spontanément apparus sur son visage. Oeil de Nuit gronda.
Cependant la réaction de Becuma calma les choses et le varigal maintint une main apaisante sur le Loup en signe d’apaisement.

A Anaïs discrètement mais fermement:
Elle fait partie de la meute le temps de cette mission. Nous ne pouvons pas les laisser faire....

L'argument était suffisant pour Lockhyel mais il se doutait que cela ne convaincrait pas les autres protagonistes de cette histoire.

Lockyel se doutait bien de ce qui arriverait si Bécuma restait ici sans eux. Il ajouta donc un peu plus fort:

Tout le monde pense que nous partons pour une mission suicide.... Becuma a donc de grande chance d'y rester comme nous tous. Autant que sa mort puisse servir à quelque chose.

[MeiYaw]

Les bras m'en tombent.
Je la savais pas nette, dans le sens un peu folle, un poil inattendue, très bavarde et carrément curieuse, mais là !!
Becuma-je-m'occupe-de-tout serait une meurtrière ?

Je ne la porte pas dans mon coeur, c'est un fait. Elle allait nous attirer des ennuis, je l'ai souvent dit et toujours pensé. Mais pas à ce point là quand même !
Elle n'a jamais rechigné à la tâche et elle est persévérante malgré son handicap. Sa place n'est à mon avis pas parmi nous, mais on ne m'a pas demandé mon avis. Et puisqu'elle est là, je fais avec.

De là a tuer quelqu'un. Un enfant qui plus est... J'ai un gros doute. Si c'est vrai, c'est surement un accident, ou un manquement. Jamais ça ne saurait être volontaire.
Je préfère ne pas réagir tant que je n'ai pas plus d'informations.

Ce qui me dérange le plus est finalement l'absence de réaction de la première intéressée...

[Cialf]

Je fais quelques pas en avant, les bras levés. Je me sens étrangement calme, à part un tic nerveux, ma jambe gauche, la jambe raide, qui frappe trop fort sur le sol. Je regarde autour de moi : Lockhyel, un rictus féroce sur le visage, il aurait sans doute bondi pour m’aider si je m’étais défendue. Léorah, un peu moins impassible que d’habitude : elle ne m’aime guère, mais elle aurait certainement tiré le glaive pour soutenir sa sœur. J’ai bien fait de ne pas les engager dans un combat, c’est à moi seule d’assumer les conséquences de mes actes.

Je vois mon ombre sur le sol… Je m’aperçois que sans le faire exprès, mes bras levés me font la silhouette de l’Arbre de Vie.

Cela ne dure pas. Les gardes viennent autour de moi, ils m’enlèvent mon épée et même ma serpette, ils m’attachent les bras. Je dois vraiment me forcer et serrer les dents pour ne pas leur envoyer mon poing dans la figure… Mais cela ne ferait que nuire aux autres.

Anaïs discute avec je ne sais quel gros bonnet de la seigneurie. Elle lui explique sans doute qu’elle n’a rien à voir avec cette folle boiteuse à penchants sanguinaires.

- Direction le cachot, hein ?

A moins qu’ils ne me conduisent à la potence directement…

[Iris]

1. Les gardes

L'ordre était d'arrêter... ils arrêtaient... mais le scandale, l'accusation publique... ils attendaient de nouveaux ordres pour savoir où mener la prisonnière.


2. Anaïs

Pressée par Grirav et Lockhyel, elle s'efforçait de rester calme et d'affirmer avec une assurance pas tout à fait certaine à la dame hystérique qui s'approchait dangereusement : " Dans tous les cas, il y aura une procédure contradictoire. Vous avez accusé cette femme de crimes graves. Elle est en droit de se défendre devant le seigneur Mac Evan."

... Lequel était le cousin de la plaignante... ce qui n'était pas forcément en faveur de Becuma... mais le respect des formes permettait de gagner du temps, de savoir ce qui se passait et de pouvoir agir intelligemment... surtout sans précipitation... Cet obstacle inattendu, juste avant d'arriver au Haut-Mùdan lui était extrêmement déplaisant, mais elle s'efforçait de faire face en gardant son sang froid.


3. Lord Mac Evan

Finalement appelé, et découvrant le chaos, l'homme, temporisa. Il avait dans les 45 ans, cheveux noirs, l'air plutôt tempéré mais peut-être influençable, à force de chercher à faire plaisir ?...

La plaignante et l'accusée seraient convoquées prochainement dans la salle d'audience, pour présenter les faits. Cela aurait lieu le lendemain matin. D'ici là, Becuma passerait une nuit en prison, mais pourrait recevoir des visites (pas trop longues non plus).

Le reste du groupe pouvait s'installer dans des appartements de qualité moyenne, ... pas ceux des invités de marque, mais c'était correct... et ils pouvaient faire le point...

[Amnèsya]

Pour Serah, le plus important lui semblait d’apprendre de vive voie les évènements car au final personne ne savait ce qui s'était passé.

Je suis volontaire pour aller voir l’hystérique boiteuse, par contre ne suis pas sur d'avoir le statut pour me confronté à l’hystérique noble.

[Iris]

Anaïs resta sans voix en entendant les propos de Serah... la brutalité des termes tranchait tellement avec l'habituelle douceur et le minois angélique qu'elle en était stupéfaite.

[MeiYaw]

Je suis partagée entre deux réactions :
Soit je me dis que la Becuma que je connais n'aurait jamais fait le moindre mal à un bambin, vu comme elle nous infantilise parfois, ma soeur et moi. Et puis, elle est prévenante, à l'extrême... a l'extrême de l'extrême même... mais elle a beaucoup aidé Serah lors de la traversée du pont. Elle n'est pas mauvaise, elle n'a rien à faire dans une troupe de mercenaire, à mon avis, mais elle n'est pas mauvaise. Elle doit être innocente. Ou alors, c'est un dramatique accident, mais ça ne suffit pas pour l'accuser de meurtre.

Soit je me dis que la Becuma que je connais a parfaitement bien dissimulé son passé depuis qu'on la connait, elle n'en a que très rarement fait mention. Après tout, on ne connait rien d'elle et j'ai toujours été sur la défensive avec elle car je n'ai jamais compris son entêtement à nous coller aux basques et à s'incruster dans nos vies, et ce dès notre première rencontre. Elle doit avoir un lourd secret à cacher pour se conduire de la sorte...

D'autre part et en dehors de ces considérations, que fera Anaïs : prendre du retard sur son propre objectif ou la laisser en arrière ?

Pour l'instant, je ne sais pas.
Lord Mac Evan nous attribue des appartements.

Il me semble important de nous réunir, tous dans un appartement, pour décider de ce que nous allons faire. Nous n'avons que la soirée et la nuit pour faire nos choix. Nous devons être prêts pour demain matin.

Je jette un oeil à tout ceux qui m'écoutent.

Serah, tu devrais effectivement aller parler à Becuma. Tu sembles être la plus à même de la faire parler. Essaies d'en savoir plus. Pourquoi s'est elle laissée faire ? Pourquoi n'a t-elle émis aucune opposition verbale ? Une réaction normale et logique aurait été un "Non ! Je suis innocente !!" mais ce n'est pas sorti de sa bouche... Cela me laisse perplexe. Ce n'est pas normal. Ou alors elle a effectivement un décès sur la conscience. Je dis bien un décès, pas un meurtre... Il faut en savoir plus.
Anaïs, vous me semblez être la plus à même de parler avec la Lady. Accepteriez vous ce rôle ?
De notre côté et en attendant le retour de nos ambassadeurs, je vous propose de faire le tour de la situation : ce que nous savons, ne savons pas. Ce que nous pouvons déduire, et les solutions qui se proposent à nous...

[Amnèsya]

J'ai visiblement oublié de taper une précision importante de mon poste précédant, Serah à ce discours qu'une fois ans leur appartement, pas dans la salle avec les garde etc.

Je lu dans le regard sombre d'Anais que je l'avais choqué.
Surement en raison des circonstances, elle n'avait pas dû remarquer la chaleur qu'il y avait dans le premier "hystérique".
En revanche, le second était plus froid même si au final, si cette mère avait vraiment perdu son enfant, je comprenais parfaitement qu'elle cherche un responsable.
Cependant, face à la perte tragique et irrémédiable, je préférais largement la réaction d'Anais. Probablement bien plus porteuse d'espoir que de réclamer le prix du sang.

"Serah, tu devrais effectivement aller parler à Becuma. Tu sembles être la plus à même de la faire parler. Essaies d'en savoir plus. Pourquoi s'est elle laissée faire ? Pourquoi n'a t-elle émis aucune opposition verbale ? Une réaction normale et logique aurait été un "Non ! Je suis innocente !!" mais ce n'est pas sorti de sa bouche... Cela me laisse perplexe. Ce n'est pas normal. Ou alors elle a effectivement un décès sur la conscience. Je dis bien un décès, pas un meurtre... Il faut en savoir plus." ,

Je pense pour ma part, qu'elle a eu la réaction qui s’imposait... Crier son innocence n'aurait probablement eu aucune valeur, face à l'accusation de la cousine du roi, devant témoins.
Quand à ne rien faire c'était probablement pour ne pas envenimer la situation déjà plus que tendu et surréaliste...

Mais je suis d'accord avec toi. cette attitude provocatrice dans les rares paroles qu'elle a prononcé est bizarre... Comme si...

Ayant mes instructions, je vais voir ce que je peux faire...

[Iris]

La dame accusatrice était la cousine de Mac Evan... non du roi... elle avait du pouvoir, mais pas au point de pouvoir à coup sûr imposer sa volonté.

Anaïs, vous me semblez être la plus à même de parler avec la Lady. Accepteriez vous ce rôle ?
De notre côté et en attendant le retour de nos ambassadeurs, je vous propose de faire le tour de la situation : ce que nous savons, ne savons pas. Ce que nous pouvons déduire, et les solutions qui se proposent à nous...[/color]

" L'entrevue de demain vise précisément à établir les faits. Je verrai ce que je peux faire. "

[Gobsama]

Les évènements se précipitèrent. Bécuma se laissa enfermer sans opposer de résistance, et même si instinctivement Lockhyel sentait qu’il n’aurait pas pu se laisser enfermer sans combattre, il éprouva une forme d’admiration face à son comportement. Elle faisait face à son passé en tentant de préserver la meute… Sauf que la meute n’avait pas dit son dernier mot et que Lockhyel était bien décidé à la sortir de là.
Concernant les accusations portées contre Bécuma, il attendrait d’en savoir plus …

Plus tard, quand Serah prit la parole pour dire :

Je suis volontaire pour aller voir l’hystérique boiteuse, par contre ne suis pas sur d'avoir le statut pour me confronté à l’hystérique noble.

Lockhyel enchaina rapidement

« Je t’accompagne. »

Il ne savait pas pourquoi, mais cette réponse s’était imposé à lui. Tous ses doutes sur l’état de la meute s’étaient envolés, mais il avait malheureusement fallu une situation de crise pour qu’il en prenne conscience.

Il me semble important de nous réunir, tous dans un appartement, pour décider de ce que nous allons faire. Nous n'avons que la soirée et la nuit pour faire nos choix. Nous devons être prêts pour demain matin.

Avant de partir, Lockhyel se retourna et répéta les propos qu’il avait tenus à Anaïs un peu plus tôt :

Je ne suis pas un grand négociateur, mais voici l’argument que j’avancerais en dernier recours si tout le reste échoue
Tout le monde pense que nous partons pour une mission suicide.... Becuma a donc de grande chance d'y rester comme nous tous. Autant que sa mort puisse servir à quelque chose.