Chap. 4 : Union sacrée

[Maëlys]

Lorsqu'Aleth évoqua la discussion avec le maître d'arme, Béric se fendit simplement d'un :

"C'était déjà prévu mais je n'ai pas eu l'occasion jusque là.
Après, pendant notre absence, veillez à ne pas prendre de risques inutiles et que quelqu'un de notre délégation soit toujours près de vous.
Dans le cas contraire, je serai obligé de vous coller aux basques du matin au soir, quoiqu'en disent les autres invités."

Au moins, le cadre était donné pour elle.

[Iris]

Fin de soirée

Aleth regarda Béric avec une moue, celle de "Ne me racontez pas des fadaises." Et elle compléta à haute voix :

"Si vous attendiez que vos adversaires vous laissent les frapper dans un combat, auriez-vous souvent des occasions d'avoir la victoire ? Ne comptez pas sur le hasard : prenez l'initiative, créez de vous-même l'opportunité, et forcez le destin, ou rien ne se fera."

La posture d'Aleth était claire : guerre comme intrigue devaient être menés avec le même sérieux et la même énergie.

Et quant aux risques encourus, très dignement : "Cecily a été recrutée comme garde-du-corps il me semble." en sous-entendant asses clairement de la laisser faire son travail et de ne pas coller aux basques d'Aleth... Un coup il la laissait en retrait, des brigands lui tombaient dessus, un coup il voulait être là en permanence jusqu'à devenir étouffant. Le juste milieu n'était pas trouvé.

[DukeTogo]

La nuit se passa sans encombre. De son coté, Gyles fit un sérieux numéro de charme et de camaraderie et commença déjà à se mettre tout le personnel dans la poche. Certaines servantes avaient remarqué le bandage de la lady et s'en ouvrèrent à lui tout comme elles le questionnait sur les autres. Le beau jeune homme et la statue dorniène de marbre. Il évoqua que la lady avait été attaquée sur la route et que le maitre d'armes était désormais à couteaux tirés sur sa sécurité. A dire vrai, lui aussi, Gyles pour vous sévir... vous servir... était pareillement préoccupé. En un rien de temps, Aleth avait gagné de nombreuses paires d'yeux supplémentaires pour la couver jusqu'à la fin du mariage... ainsi qu'un lot de questions en lui donnait le bain sur cet incroyable troubadour qui savait si bien parlé aux femmes.

Au matin dans la cour du château, l'on se préparait à partir à la chasse.

Jolan et Béric virent donc Widmater, le maitre d'armes des Manning, Ser Etan Verraz, les frères Manning et quelques hommes qui iraient à pied, courant avec les chiens en laisse.
Widmater salua Béric tout comme Ser Kevan salua Jolan. Son frère Darren n'était pas très à l'aise, déglutissant en regardant l'épée que le chevalier des Harte portait à la ceinture, celle-là qui avait oté à leur grand frère. Ser Etan ne faisait grand cas du cadet. A vrai dire, il avait l'air de ne pas avoir envie d'être là, mais avait-il eu le choix? D'ailleurs, il était dur de dire contre qui son ressentiment était dirigé... Du coté de Widmater, son visage émacié était moins sujet à hypothèse : il semblait près à bondir sur le pupille des Harte. D'ailleurs, qui l'emporterait de l''expérience malgré l'âge avancé ou la fougue et la vigueur de la jeunesse?
Jolan et Béric comprirent qu'il suffirait d'une étincelle pour qu'un problème éclate durant la chasse. Kevan, guilleret car marié dans quelques heures, saluait le clan Harte, parents et filles, qui regardait leur départ imminent depuis un balcon.

De son coté, Aleth continua la conversation avec le septon qui venait d'être rejoint par une soeur du silence escorté par des cavaliers portant le blason de la pomme rouge à savoir les Fossovoie. Elle connaissait de réputation cette maison de chevaliers fieffés ayant terres et domaines sans appartenir à la noblesse par le sang. Le septon lui expliqua que les Fossovoie avait un petit couvent où était formés et instruites des soeurs du silence. Lui-même officiait effectivement dans la région, préférant être un "pied poudreux" dispensant la bonne parole dans plusieurs communes plutôt que dans un seul château.

[Maëlys]

Cette nouvelle journée s'annonçait agréable, d'une façon ou d'une autre.
Néanmoins, en arrivant dans la cour où se préparait la chasse, il ressentit comme une tension, le même genre qui agite les soldats la veille d'une bataille. Rapidement, en suivant les regards il jaugea la situation puis s'entretint à l'écart avec Jolan avant qu'il n'arrive au niveau de tout le groupe :

"Jolan, j'ai l'impression qu'il faudra assurer un minimum de sécurité de chaque côté et je vais compter sur toi. Je me mettrai entre Ser Verraz et lui. Vois pour faire de même entre les frères Manning et lui.
Faire couler du sang juste avant un mariage n'a jamais été une bonne nouvelle."

Arrivant au niveau du groupe, il salua d'abord toutes les personnes présentes puis s'installa à proximité de son collègue qui officiait au sein de la famille Manning, puis il lui adressa la parole :

"Widmater c'est ça ? Je suis Béric, on n'a pas eu l'occasion de se voir jusque là il me semble. Je suis le maître d'arme de la famille Castellane."

Après quelques diverses banalités, il continua :

"Quels sont les bêtes les plus courantes dans les bois proches ?"

Viendrai ensuite le temps de parler un peu plus de leurs chemins respectifs.

[Iris]

Les servantes aux petits soins

Aleth découvrit avec un peu d'étonnement que le personnel du château était disposé à faire tout particulièrement attention à elle. Sur le coup, elle n'arrivait pas à savoir si la cause en était l'horreur inspirée par une attaque brutale d'une jeune femme désarmée, ou si le mestre avait encouragé les servantes en ce sens pour être certain qu'il n'y aurait aucun problème. Dans un cas comme dans l'autre, elle n'allait pas se plaindre, et accepta les choses comme elles venaient.

Notant que les dames au service des Harte s'enquerraient de Gyles, Aleth fit de son mieux pour vanter ses mérites, signalant son courage en dépit du fait qu'il n'était pas vraiment un guerrier, et sa bienveillance à l'égard des enfants, son amour de la musique, sa passion pour les arts, ses nombreux voyages... Si cela aidait le ménestrel dans ses rapports avec le personnel local, tant mieux... surtout si cela permettait par la suite d'en apprendre davantage sur les uns et les autres.

Le départ pour la chasse

Observant de loin les événements, Aleth était satisfaite de savoir que Jolan et Béric pourraient chacun veiller sur ceux qu'elle estimait à première vue comme les éléments les plus sensibles et les plus exposés. Plus qu'à espérer qu'il n'y aurait pas d'autres mauvaises surprises. L'inimitié des mâles Manning à l'égard du pupille des Harte l'interpellait : Silva Harte serait-elle bien accueillie dans sa belle famille ? ... Et quid de la succession des Harte qui n'avaient plus de fils ? Le domaine Harte reviendrait-il aux Manning à la mort de l'actuel Lord Harte ? Si oui, ce mariage signait la fin de la lignée Harte.

Avec le septon

Troublée par ces pensées, Aleth prit le temps de discuter avec le septon, curieuse d'en savoir plus :

" Les Fossovoie sont-ils les fondateurs de ce couvent ? " Si oui, quelques détails sur le comment l'intéressaient, car elle-même caressait toujours le rêve de fonder son bel hospice à "elle"... l'exemple d'autres seigneuries ayant agi dans le même registre pouvait l'aider à améliorer son projet.

" Mais dites-moi, cette sœur du silence, pourquoi a-t-elle été amenée jusqu'ici ?... Quelqu'un serait-il... sur le point de rejoindre l’Étranger ?" elle hésitait soudain à demander si une personnalité de la région (tel un seigneur absent) était tout simplement proche de rendre son dernier soupir. Un cavalier escortant une sœur du silence, était-ce commun par ici ?

Et de manière générale, Aleth questionna un peu le septon sur la région : "Je ne suis jamais venue jusqu'ici auparavant... Vous qui voyagez régulièrement devez la connaître mieux que quiconque...?" En posant cette question, elle n'avait pas vraiment d'idée préconçue, elle était simplement curieuse d'en apprendre davantage sur la région, ses habitudes, ses mœurs, ou ses habitants.

[MeiYaw]

J'adore les soirées qui se déroulent sans accroc.
Je remballe mes affaires, prend le temps de ramasser les dernières pièces gagnées à la sueur de mes doigts, et j'essuie mon matériel. J'ai conservé la flûte pour la fin de soirée : le son est plus doux, plus fluide, plus calme. C'est très adapté aux fins de soirée, et je sais que cela plait aux dames.

Tout le monde est déjà parti quand je m'approche des servantes qui se mettent au travail pour ranger tout ce foutoir. Tout en nettoyant consciencieusement ma flûte, je commence à échanger quelques mots avec les femmes présentes. Je suis dans mon élément. Une fois cet instrument rangé, c'est avec un chiffon glissé près de la caisse de résonance que je joue quelques notes de violon. Je sais qu'elles ne seront pas indifférentes à cela, et en plus elles le méritent. Leur travail est suffisamment difficile, si je peux apporter un peu de baume à leurs oreilles, je ne m'en priverais pas.

Une fois le gros du travail terminé, j'ai moi aussi fini de tout ranger. Et je profite donc du calme qui revient pour discuter avec les présentes. Aucun risque qu'on soit dérangés, les nobles doivent être dans leurs chambres, et depuis quelques heures avec Morphée. Les échanges sont intéressants, et beaucoup s'intéressent à Aleth. Je leur donne quelques détails choisis, qui puissent susciter leurs intérêts sans dévoiler de secret. J'avoue prendre plaisir à jouer de mon charme, même si je reste totalement sous contrôle.

A celles qui semblent les plus bavardes, je demande de me parler de la future mariée, ainsi que de sa soeur Eilene. Je leur raconte qu'elle n'ont pas été sensible à ma musique et que cela me peine. Cela me donnera peut être une piste pour aborder cette demoiselle, ainsi qu'à son amie la petite Cendregué muette. D'ailleurs, quel est son prénom ?
Et sur le Lord Merryweather ? Que faut il savoir à son sujet ? Il semble tellement dur et fermé !
Ces sujets sont abordés sur le ton des confidences, ou des ragots, ce qui, au final, revient au même !

C'est presque au petit jour, avec toutes ces conversations, que je regagne mon lopin de paille. Tant pis, je m'octroie un repos bien mérité, car je suis éreinté. Je reprendrais mes bavardages dans quelques heures, le temps que la troupe parte à la chasse. Avec tout ce monde en moins sur place, j'aurais plus de facilité pour me faire de nouveaux amis.

[Crépuscule]

Après une nuit réparatrice, son corps n'ayant pas laissé le choix au jeune homme qui aurait préféré être capable tel un chat de ne dormir que d'un oeil, mais un sommeil profond l'avait gagné. Au réveil, et après avoir croisé le chemin d'une Aleth saine et sauve, il se dit qu'elle avait peut être raison, qu'ils étaient probablement excessivement sur leur garde dans le château. Malgré tout, il avait tout de même une petite boule au ventre en laissant son amie quand il partit pour la chasse.

Quand Béric vient lui parler, il acquiesça et sa mission du jour occupa son esprit.

Jolan amena sa monture pour prendre place à côté du Ser Pupille à l'épée maudite.

"Bon jour pour la chasse, voilà un occupation plus captivante que l'inaltérable discours du septon qui nous attends après, je compte bien en ramener quelques trophées. Dans la région, vos forêts doivent regorger de bien plus belles bêtes que celle que l'on croise sur la côte."

En fonction de la réaction du chevalier, il essayera de l'amener à parler de lui, de ses terres natales (s'il dit qu'il n'est pas d'ici), de sa vie chez les Harte, de ce qui l'a conduit à être adoubé ... et qui sait ... parler de filles ... de côtoyer Silva tous les jours ... de la cérémonie du couchage ... (mais gardons-en pour la route^^) (et puis certaines choses sont à aborder si on arrive à se trouver suffisamment à l'écart histoire de ne pas allumer la mèche ...)

[DukeTogo]

Au matin, le septon bavarda d'abord avec une certaine distance avec Aleth. Un ton un peu sec sur les croyances païennes rappela que la curiosité sur ce point n'était pas louable.
Quoiqu'il en soit, il s'adoucit au fur et à mesure, constatant qu'Aleth était pieuse et croyante et avait suivi un enseignement au septuaire étoilé.
Il lui apprit que le silence était une ancienne vertu du culte, plus ancienne encore que l'époque de la Foi Militante, la soldatesque dédié au Sept abrogée par un des premiers rois targaryens, et qu'un monastère très reculé du coté des Terres de la Couronne au nord de Port-Réal avait des septons gardait le silence sauf un jour par lune de façon à ce qu'il y'ait toujours quelqu'un qui puisse communiquer avec les visiteurs. Le silence... Une vertu sur laquelle avait insisté sa mère. Bien sur, Aleth savait que les Soeurs du Silence étaient bien dotées d'une langue, contrairement à une idiote rumeur populaire. En résumé, les soeurs du silence ne se contentaient d'aider les morts à rejoindre l'Etranger.
Le septon compléta en donnant ou rappelant certaines vérités : chacun vivait assez librement sa foi et choisissait où et comment la pratiquer sous le contrôle ponctuel des Saintetés. Aleth en connaissait d'ailleurs une, nommé Sretena. Egalement, en dédiant sa vie aux Sept, un homme ou une femme délaisse son nom de famille.

***

Dans la matinée, alors que Gyles discutait avec le personnel tout en jetant un coup d'oeil ponctuel sur où était la lady Castellane et avec qui il parlait, il entendit :

"Gyles? Oh, c'est... c'est vous! Oh comment allez-vous?"

Le nouveau venu avait un physique peu avantageux. Pas grand de taille mais corpulent pour ne pas dire obèse, son visage suintait la sueur et ses cheveux étaient trempés comme ceux d'un enfant ayant trop joué. Il était accompagné d'un chevalier qui présenta ses hommages aux parents Harte puis à lord Manning en se présentant. Il s'excusa également pour leur retard sans vraiment caché que la responsabilité en incombait sur celui dont il assurait l'escorte. A voir son attitude, on comprenait qu'il n'appréciait ni la tâche ni le personnage. Quel jeune noble, héritier de surcroit peut réellement plus s'intéresser à saluer un troubadour de basse-extraction que les seigneurs qui le reçoivent?

[DukeTogo]

"Widmater c'est ça ? Je suis Béric, on n'a pas eu l'occasion de se voir jusque là il me semble. Je suis le maître d'arme de la famille Castellane."
Après quelques diverses banalités, il continua :
"Quels sont les bêtes les plus courantes dans les bois proches ?"

"Oui, c'est mon nom, Béric de la maison Castellane. Les bêtes les plus courantes dans les bois d'ici sont les sangliers, les daims, plus petit ça compte pas. Il y'a rarement des dragons mais bien plus souvent des serpents."

Il avait dit ça en regardant Ser Etan Verraz qui chevauchait au coté de Jolan et seul Béric entendit ce commentaire.

Béric eut la conviction que Widmater n'avait d'yeux que pour le pupille des Harte, près à lui bondir au moindre accrochage avec les fils Manning et qu'il se fichait des plaisirs de la chasse...

"Bon jour pour la chasse, voilà un occupation plus captivante que l'inaltérable discours du septon qui nous attends après, je compte bien en ramener quelques trophées. Dans la région, vos forêts doivent regorger de bien plus belles bêtes que celle que l'on croise sur la côte."

"Bon jour ou pas, je préfèrerais être resté là-bas," répondit Etan Verraz.

"C'est ça, bonne chasse, dit-il ironique. Capturez en une, et laissez en donc le mérite à ce morveux." en désignant Ser Kevan...

Jet de chasse/survie : Beric 3D : 12, Jolan 4D : 18.

L'instinct de Jolan, sa presque communion avec le monde végétal et animal lui donnèrent des indices plus que probants sur le gibier et il purent coincer un cerf grâce à lui. Pris au jeu de la chasse, Kevan Manning comprit vite le talent de Jolan et voulait être à cheval à ses côtés.

[Iris]

Écoute attentive du septon

Gardant pour elle tout le bien qu'elle pensait de la curiosité, et tout le mal qu'elle associait à l'obscurantisme, Aleth s'efforça d'arrondir les angles en mettant en valeur son engagement religieux au septuaire étoilé et à l'hospice de Villevieille. Elle écouta avec intérêt les paroles de l'homme de foi et chercha à en savoir un peu plus :

" Mais connaissez-vous cette sœur du silence ?"

Avec tout ce que le septon avait raconté, Aleth n'avait pas du tout saisi si cette visite d'une sœur du silence avait le moindre lien avec les activités du septon (soutien aux mourants ou aux blessés), ou si c'était lié à autre chose. Une seconde son imagination l'avait même portée à voir Lord Middelbury mourant, dans son lit, et elle, fort dignement venant proposer de mettre fin aux haines qu'il vouait aux Castellane au travers de son inimitié ardent à l'encontre de Tristifer. Sans tenir à arracher au septon ses secrets, il semblait à Aleth que l'information était suffisamment anodine pour être évoquée dans une conversation. Si le sujet était gênant, bien sûr elle serait contrariée de ne pas en apprendre davantage, mais elle s'y ferait et glisserait vers un autre sujet, tel que :

" D'après ce que j'ai compris, cette union entre les Harte et les Manning est une heureuse conclusion à une période plus sombres. J'imagine que cette réussite est à imputer à de sages médiateurs qui surent en toute chose rester tempérants et partisans de la réconciliation ? " Ce faisait elle adressait un sourire au septon, manière de sous-entendre qu'elle lui supposait le rôle inestimable de négociateur. C'était vraisemblable : un homme de paix, cherchant à rétablir l'harmonie dans une région déchirée... Ou bien ce serait l'initiative d'une personne totalement différente et peut-être que le fait de s'être vu prêter des valeurs morales et sociales supérieures inciterait le septon à la désigner ?


Un coup d'oeil aux nouveaux venus

"Par les Sept, comment peut-on être aussi énorme ? Surtout à son âge ?... Il aura la goutte avant trente ans ! ... Mais quel cheval a bien pu le porter ?... un cheval de labour ?..."

Gardant pour elle ses pensées fort peu courtoises, elle vit que Gyles et le nouveau-venu échangeaient quelques paroles. Pour l'instant elle avait encore à faire avec le septon, elle aurait tout lieu d'en apprendre davantage plus tard... Ah oui, il fallait voir le mestre aussi... pour lui montrer son épaule...