Chap. 4 : Union sacrée

[Iris]

Écoutant Ser Etan Verraz qui s'ouvrait à elle, Aleth eut un pincement au cœur, prenant conscience que tous les pupilles n'avaient pas grandi dans leur famille d'accueil en échappant à un climat familial dégradé, à l'instar de Jolan Hastwyck. Surtout, le malheureux chevalier devait en prime souffrir de voir celle qu'il aimait mariée au frère de celui qu'il avait tué... mais dans quelles circonstances ? .. Lady Silva Harte était-elle une meurtrière par procuration ?

" Ser Verraz, je vous suis reconnaissante de la confiance que vous m'accordez en vous ouvrant ainsi à moi. Je me doute que la situation ne doit pas être facile pour vous. Quels sont vos projets pour l'avenir ? Vous avez beau être pupille, vous êtes Ser aussi... tous les guerriers ne peuvent pas en dire autant. "

S'il n'était pas possible de guérir la douleur du présent, au moins était-il peut-être possible de lui rappeler que son avenir était encore ouvert. En devenant Ser, il avait su faire montre de qualités martiales et morales respectées autant que respectables. La guerre de Robert était achevée depuis longtemps à présent : si elle avait laissé des traces, celles-ci pouvaient s'effacer. Aleth elle-même avait deux ans à l'époque du conflit, elle n'en gardait aucun souvenir. Pour elle il faisait parti d'un passé révolu : il était vain de continuer à nourrir de vieilles rancunes, tout comme de se mortifier d'avoir fait parti du camp perdant.

Appuyant son discours et sa conviction d'un sourire encourageant autant que sincère, elle n'en perdait pas le nord pour autant et souhaitait surtout apprendre des choses plus utiles pour éclairer la situation présente. Comment y parvenir ? Elle hésitait entre plusieurs approches, trouvant des défauts à chacune.

" Vous avez aussi déjà prouvé que vous étiez capable de prendre de grands risques pour défendre une Maison..."

Plus qu'à espérer que l'honneur et la loyauté tinssent encore un grand rôle dans l'esprit de Ser Etan Verraz... et qu'il assume fièrement d'avoir occis l'aîné des Manning dans un duel qu'il estimait conforme à son éthique... et qu'il soit d'humeur à en glisser quelques mots...

[MeiYaw]

Je suis curieux de ce que tu as bien pu lui dire à mon sujet, j'espère que tu n'as pas été trop abondant en qualités diverses et variées, je ne voudrais pas la décevoir."

Hé bien, je ne pense pas avoir dit quoi que ce soit, en réalité. En fouillant dans mes souvenirs, je peux vous expliquer : Lady Milena observait Lady Aleth discuter avec Fossovoie le bellâtre. Je me suis alors penché à son oreille pour lui murmurer de ne pas être envieuse, et qu'elle aussi, pourrait parler à un jeune homme de ma connaissance, et parti à la chasse. Voilà tout... Point de déception, vous avez tout à faire et tout à gagner !
Je lui ferais passer le message, dès que possible.


Plus tard, Sam étant parti pour se changer, je me met à la recherche de Milena afin de lui porter la bonne nouvelle : Ser Jolan sera enchanté de faire sa connaissance le soir venu, ici même au jardin. Bien évidemment, je ne délivre ce message qu'en privé.

[Crépuscule]

Après avoir traversé quelques unes des principales salles du château Harte, Jolan aperçut Lady Cendregué marchant dans l'un des couloirs à arcades.
Il alla à sa rencontre et la salua.

"Bonjour Dame Cendregué. Je n'en ai pas encore eu l'occasion, je désirais vous présenter mes hommages, au nom de la maison Hastwyck. Puis-je vous accompagner un peu ?"

Jolan escomptait pour commencer, s'enquérir de la réception de la réponse de son père à la proposition de Lord Cendregué

[DukeTogo]

Ser Etan Verraz retint ses pas un instant pour lady Aleth qui souhaitait continuer à l'entretenir alors qu'il battait en retraite.
Elle le vit beaucoup hésiter, comme en proie à des interrogations intérieures avant de le lâcher avec une infinie lassitude mêlée d'acceptation :
"L'avenir... Je ne suis pas pressé d'être demain."
Il eut ensuite un geste rageur signifiant peu ou prou "laissez tomber" et partit d'un pas décidé.

De son coté, Gyles réussit à se faufiler pour transmettre son message d'entremetteur à Milena Cendregué en évitant la présence de sa servante. La lady fit des grands yeux comme si elle s'apprêtait à commettre un péché gourmand dans le pot à confiserie mais repris vite sa contenance quand sa suivante réapparut. Gyles fit un savante courbette doublée d'un bon mot en les laissant.

"Je ne saurais m'ennuyer davantage alors soit, marchons un peu en attendant que le septon sonne le tocsin..." La réponse de Dame Cendregué ressemblait à une douche froide. "Mais si vous êtes un jeune homme ennuyeux, je me débrouillerais très bien sans vous".

HRP Rappel ou précision : D'une façon, en VF et pour cette campagne, on emploiera Lady pour les jeunes filles (ou les femmes non-mariés) et Dame pour les autres. Bien sur, ces mentions ne concernent que les nobles (ou celles qu'on veut flatter...)

L'après-midi va bientôt toucher à sa fin, donc la cérémonie religieuse est proche (imminente IRL)

[Iris]

Aleth était fatiguée. La journée était interminable et lui laissait une impression frustrante en dépit quelques notes positives. Son épaule la lançait et la cérémonie était proche. Elle retourna donc sa chambre pour se préparer et reprendre quelques forces pour la soirée. En l'état elle se sentait d'humeur morose. Parler avec Ser Etan Verraz était plutôt démoralisant. La conversation avec Samwell Tarly était un peu plus amusante, mais elle avait épuisé les sujets. Ser Edwyd Fossovoie était charmant mais lui laissait l'impression d'un coureur de dot. Ah oui, et le Septon était d'un dogmatisme épouvantable, ayant là aussi réclamé des efforts de diplomatie pour finalement ne rien apprendre.

Dépitée, elle se pomponna sans entrain et était d'humeur à se coucher tôt.

" Quel mariage épouvantable ! "

Personne ne paraissait heureux, en dehors du fiancé qu'Aleth soupçonnait d'être un idiot manipulé par sa future épouse, laquelle elle soupçonnait fortement d'être une meurtrière par procuration qui ambitionnait de diriger un grand domaine issu de la fusion de celui des Harte et des Manning. A côté de cela, Lord Merryweather complotait d'une manière ou d'une autre avec Dame Cendregué pour regagner son rang et ses richesses après son exil.

Il n'y avait là rien qui vaille la mort d'un garde et d'avoir échappé elle-même de peu à l'accompagner jusqu'à l’Étranger.

Une fois prête, elle retourna en société, en se composant un sourire peut-être un peu absent, songeant vaguement à comment elle pourrait meubler sa soirée sans mourir d'ennui ni se fatiguer à parler à des murs.

[Maëlys]

En rentrant au château, Béric ne se doutait pas que sa "prise" allait encore empirer la situation entre la famille Manning et le chevalier Verraz.
Il allait un instant refuser l'ordre donné au mestre mais cela allait encore empirer les choses, et il ne doutait pas qu'Aleth viendrait après pour lui rappeler à quel point la situation était tendue ici.

Aussi remercia-t-il leur hôte avant de demander au mestre où se trouvaient ses affaires et la chambre qui lui était allouée, histoire de les transporter lui-même.
Il veillera ensuite à se préparer pour la cérémonie avec la tenue la plus adéquat, ayant pris soin de se délasser les muscles après cette chevauchée.

Si il avait eu plus de temps devant lui, il aurait sûrement pris le temps de s'entretenir avec Ser Kevan mais il doutait avoir le temps de récupérer ses affaires, se décrasser et se reposer avant le début de la cérémonie. D'autant plus que celui-ci sera affairé aux préparatifs.

[Iris]

Croisant le taciturne Béric qui se rendait au mariage, Aleth alla vers lui pour le tenir au courant :

" Ah Béric ! Je souhaite que nous repartions le plus tôt possible. J'en ai soupé de ce mariage, et je ne vois pas la moindre raison de rester ici plus que le strict nécessaire."

Réfléchissant au fait que désormais leur délégation avait un garde de moins et qu'il faudrait repasser par les lieux de l'attaque :

" Je me demande si nous ne pourrions pas faire route avec les Tarly jusqu'à Hautjardin."

Songeant à l'imposant Samwell Tarly et à sa maladresse à cheval, elle se dit qu'au moins le rythme ne serait pas trop éprouvant pour elle, même blessée. Peut-être refuseraient-ils, mais cela ne coûtait rien d'essayer. A priori l'héritier de la Maison Tarly était d'un bon naturel et appréciait beaucoup Gyles, cela pourrait faciliter les choses.

" Voyez pour rester vigilant ce soir : c'est la dernière occasion de disputes alcoolisées pouvant mal tourner entre Ser Verraz et le maître d'arme Widmater. J'ai l'impression que Silva Harte a en réalité profité de son influence sur Ser Verraz qui est très épris d'elle, pour l'inciter à tuer Kai Manning, de manière à susciter une crise grave entre ces Maisons traditionnellement ennemies. Elle est l'artisan de ce mariage, et la personne, avec Kevan Manning, qui a eu le plus à gagner de la mort de Kai et du mariage en résultant. "

Concluant : " Ser Verraz et Widmater sont les personnes les plus amères ici, et donc les plus dangereuses pour la paix de notre soirée. "

[DukeTogo]

Après que Gyles ait pu glisser à lady Milena Cendregué la confirmation de certainement croiser par inadvertance un beau jeune homme au clair de lune, le troubadour reprit son chemin mais fut stoppé net dans un couloir par Ser Hyle Hunt.

"Je n'en croyais pas mes oreilles quand j'ai appris quel artiste donnait des tours de chant à ce mariage. Tu n'as pas réussi à voler le bien de mon seigneur mais tu complotes déjà avec ce le fils du lord qui n'est même pas capable de voir quel voleur tu es."

Oui, bien sur, Gyles se rappela de ce ser, un chevalier fieffé de lord Randyll Tarly. L'homme était clairement menaçant, la main sur la garde de son épée. Gyles comprit tout de suite qu'il ne plaisantait pas...

[Maëlys]

A peine était-il sorti de sa chambre que Béric se fit accoster une fois de plus par Aleth. Elle avait un peu un don pour tomber sur les gens à l'improviste !
Il écouta ainsi ce qu'elle avait à dire, intervenant par moment au cours du flot de paroles :

"Pour le départ, je n'ai pas vu combien d'hommes accompagnaient la maison Tarly. Il me semble avoir vu Ser Hyle Hunt dans la cour mais leur escorte ne doit pas se limiter à lui ?"

Puis au sujet du mariage :

"Par pitié Aleth, tenez votre langue. Votre mestre ne vous a rien appris ? On a déjà eu l'occasion d'en parler sur le chemin aller. Dit-il en désignant du regard les gens qui pouvaient très bien se trouver dans ce couloir, ou être à portée de voix.
"Et pour ce soir, je comptais bien surveiller ce qui allait se passer. Je ferai tout mon possible."

Il revint ensuite sur un sujet un peu plus anodin :

"Comment se porte votre bras depuis hier ? Faudrait que cela aille mieux assez vite pour reprendre ce que nous avions commencé."

[Iris]

Répondant rapidement à Béric :

" Les Tarly ont évidemment aussi une escorte, seulement les gens d'armes campent à l'extérieur. "

C'était en tous cas le cas du soldat Castellane survivant : aucune garde extérieure à celle des Harte n'était autorisée. Aleth était convaincue sur la seule foi d'un raisonnement im-pa-ra-ble.

Haussant les épaules aux reproches du maître d'arme quant au fait de parler en public, elle ne répondit rien. Elle n'avait pas l'impression d'avoir parlé fort et n'avait vu personne à proximité, sans quoi, évidemment elle ne se serait pas exprimée aussi franchement. Elle songea aussi qu'il n'y avait pas que le Mestre à lui enjoindre à avoir des manières, sa mère était bien pire encore dans ce registre. Le silence et la patience sont des vertus ! ... surtout pour les femmes...

" Mon épaule ... ni mieux ni plus mal... Il faut sans doute compter encore une dizaine de jour avant que je ne sois pleinement rétablie. Nous avons le temps de revenir à Waterford d'ici que je sois guérie. Si je n'ai pas de chance, les jours de chevauchée ralentiront la guérison d'autant que le trajet."

" Au moins la blessure est propre et cicatrise sans problème... Elle était assez sérieuse. Je suis déjà heureuse de ne pas me sentir estropiée... A un moment je me voyais condamnée à rester dans ma chambre durant tout notre séjour, ou à devoir me nourrir uniquement avec le bras gauche... J'en ai fait des cauchemars où je me couvrais de ridicule devant tout le monde. Dire que personne n'a rien remarqué... J'étais persuadée que ma blessure était aussi visible que le nez au milieu de la figure. "

Un peu consolée de ses malheurs par la sollicitude inattendue de Béric elle conclut avec un sourire. Sans doute pas le plus éclatant, mais elle lui était reconnaissante de se soucier de son bras et lui assurer qu'il était prêt à reprendre l'entraînement.