TdF - Chap. 6 - Le tournoi des Frères

[Iris]

Aleth considéra les deux participants au tournois, hésitante, puis se décidant sans être très sûre de son choix :

" Béric, Jolan, les épreuves étant avancées, je m'en vais prévenir nos gens de se tenir prêts. " Le ton disait sensiblement : "Soyez tranquille : ne vous occupez de rien, vous pouvez prendre votre temps ici à bavarder."

" Mirosh d'Assaï, si vous connaissez déjà bien Westeros, pour ma part vous êtes le premier prêtre rouge que je rencontre. " avec une note de curiosité pétillante, puis plus sobremetn : "
" S'il vous plait de parler de vos voyages, je serai ravie de vous écouter. Pour l'heure, je pense que le sujet qui s'impose est celui du tournois et ce qui s'y rapporte. " continua Aleth en s'effaçant avec un sourire poli.

" Messieurs, je vous laisse. " conclut-elle avec un révérence sobre et regard à destination de Jolan et Béric, disant peu ou prou : "J'arriverai à rejoindre nos tentes sans escorte."


...

[Crépuscule]

Le jeune homme svelte qui s'était fait clouer le bec par Thoros, un bec à la mâchoire plutôt anguleuse, suivit le groupe à l'extérieur. Malgré son désappointement, il gardait un port digne.

N'ayant pas eu le temps de se changer après sa dernière chevauchée, il portait sa tenue de voyage composée d'un armure de cuir souple beige clair, simple mais bien taillée et entretenue, même si la poussière du trajet ternissait le bas alors que le cuir au épaule était encore bien luisant. La chemise portée en dessous était d'un vert amande en bon état. Ses cheveux d'un brun profond aile de corbeau , long d'une vingtaine de centimètres, trop court néanmoins pour être attachés, même si encore effarouchés par le vent qu'il avait eu en chemin, étaient dénués de noeuds.

Jolan n'avait pas l'air d'un guerrier, ni d'allure ni de carrure, et un regard attentif pouvait noter les différents détails montrant qu'il était du genre à prendre soin de lui.

Il fit un sourire à Aleth pour saluer sa sortie et ses iris dorés la suivirent tandis qu'elle s'en éloignait.

À la présentation de Mirosh, Jolan réagit d'une voix joviale :
"Au risque de me voir proposer de nouveau quelques grivoiseries à votre encontre, c'est une joie de voir des personnes venues de si loin sous notre doux soleil du Bief. Vous êtes venus spécialement pour le tournoi ou d'autres occupations vous ont conduit dans nos contrées? "

[Iris]

Aleth s'éloigna et rejoignit comme prévu les tentes Castellane pour faire part des dernières nouvelles : il faudrait être prêt plus tôt que prévu.

Une fois ces questions réglées, Aleth partit pour commencer en quête de Ser Emmon Cuy.

[MeiYaw]

Rien de tel qu'une bonne nuit pour être requinqué ! En plus je suis réveillé uniquement par le soleil, sans avoir personne qui m'attende, donc pas de stress !!
C'est donc avec bonne humeur que je prends le temps de me faire une toilette complète, de me coiffer avec panache, et pour finir, de m'habiller soigneusement de mes couleurs éclatantes.

Après avoir pris un petit déjeuner digne d'un ogre, je m'en vais, le sourire aux lèvres et des airs plein la tête. L'assurance sera le maître mot de ma future joute !

Je flâne en traversant le marché et voilà qu'on m'interpelle !! Qui est ce donc qui crie mon nom comme ça ?? Alors oui, je sais, je suis connu... Mais j'ai toujours une fraction de seconde de doute lorsqu'on me reconnait quand je ne suis pas sur scène, mais comme ça au milieu de la rue... Bon je suis en habits festifs... Trêve de bavardages, je m'avance vers le petit groupe. Des sourires, c'est toujours ça de bon, j'ai des admirateurs : je souris en retour. En revanche, les autres... Leurs visages ne me disent rien... Le fourreau magique ?? Deux choix : soit c'est encore une fois ma réputation de coureur de jupons qui me précède, ou alors c'est encore cette histoire d'épée qui me poursuit.

Qu'importe, je me dirige vers celui qui connait mon nom. Même pas peur : au pire, j'aurais un échauffement pour ma joute à venir... Il faut seulement que je ne me mette pas trop en retard !

Oui, c'est moi, Gyles Waters ! Qui donc m'a reconnu je vous prie ?

[DukeTogo]

"C'est pas vrai ! Je te l'avais dit qu'il était tout habillé pareil que comme dans la chanson ! Oh c't'chance qu'on a ! Qui'que j'suis moi? On s'en fout, du diable mais toi, TOI ! Ah, GYLES WATERS ! Ah mais c'est qu't'es célèbre mon cochon !"

Célèbre d'accord, mais là, il y'avait clairement quelque chose qui clochait. Gylehan tourna la tête dans un sens puis dans l'autre et s'aperçut que l'énonciation à voix haute de son nom avait trouvé écho dans les badauds de la place qui affichaient un sourire benêt en le dévisageant. Bientôt ce ne fut pas deux mais quatre imbéciles heureux qui entourèrent le ménestrel.

"Ah ça, j'ai jamais pleuré autant de rire qu'avec ta légende, continua le second. Sacré Jansen, il est bon, quand même."

Jansen... Gyles se rappela son rival jaloux de la compagnie du Baril et du Roitelet qui n'avait jamais décoléré depuis qu'il avait séduit la blonde Mira. Et puis quelque chose comme l'instinct fit remarquer au troubadour que les badauds se moquaient en regardant son séant. Gyles se frotta le derrière pensant qu'il avait une saleté ou quelconque déchet collé dessus mais non.

"Ah ça, le Jansen il a bien mérité de remporter le joute des pitres !"

Gyles manqua de s'étouffer mais réussit à demander plus d'explication.

"Bah oui, la joute des pitres, c'était hier. Jansen nous a raconté l'histoire de Corvenin, l'épée valyrienne de lord Tarly. Et nous'y a dit aussi que t'étais un pédéraste qu'était le favori de Rhaegar, le prince targaryen à l'armure sertie de gemmes... ouais même qu'le prince t'appelait bijou! Et puis, que quand il a été tué par Robert, t'étais tout triste car à la place d'sa lance, t'as eu peur des andouillers du cerf, qu'ç'a te ferait trop mal au fion. Et puis quand t'y a vu l'épée valyrienne, t'y a vu un signe. Valyrien, Targaryen, que ça t'y ferait jouir pareil alors t'a volé l'épée... ah ouais... un vrai magicien! Qu't'l'avais caché dans ton fourreau magique."

Si Gyles était d'une nature tempérée, il y'avait de quoi devenir dingue. Avoir manqué la joute des pitres était certes décevant mais ce faire moquer de la sorte, sans être là pour rétorquer, être accuser de déviance et se faire affubler d'un nom idiot pour désigner son sphincter... Sa tête commença à tourner, partager entre la surprise et la colère. Et ces badauds qui se riait de lui aux éclats. Il n'était pas le dindon d'une mauvaise farce, on le faisait passer pour une dinde. La méchanceté conjugué à la bêtise entraine souvent des excès comme il put le constater quand l'un d'eux le bouscula.

"Moi, j'aime pas les pédérastes dans ton genre!
... Ouais je m'en vais le bastonner pour y apprendre le respect de la jouvencelle et pas du jouvenceau!
... et ça se déguise en troubadour pour approcher les enfants..."

L''étau se resserrait autour de Gyles...

[Maëlys]

Ainsi l'homme venait d'Assaï, en dehors du fait que c'était par delà le Détroit, Béric n'en connaissait pas grand chose. Pas plus que R'hllor... Cela aurait-il un rapport avec le fait qu'on surnomme Thoros le prêtre rouge ?
Revenant à la discussion en cours, il reprit la parole :

"Les hommes qui apprécient la valeur plus que l'ascendance sont assez rare malheureusement."

Puis en entendant Aleth, il faillit ajouter quelque chose mais se contentant de hocher la tête, le campement est bien assez près, il pouvait lâcher un peu de lest dans un lieu tel que celui-ci. Etant pour une fois conciliant, il revint à sa discussion avec Mirsh

"Thoros de Myr vous a-t-il dit quelles épreuves seraient proposées ? De même auxquelles allez-vous participer ?"

[Casaïr]

Ha, Rubriant ! Il était heureux de pouvoir participer au tournoi même s'il avait déchanté en apprenant qu'il avait démarré avec une journée d'avance. Heureusement pour lui, seule la Journée des Pitres était passé, il n'avait donc pas raté grand chose le concernant -encore heureux !-, malgré tout cela ne lui laissait que peu de temps pour se préparer et cela ne lui plaisait guère, n'ayant eu de ce fait qu'une seule nuit pour récupérer du voyage. Heureusement qu'il avait évité de guindailler la veille ! Sinon, il n'aurait pas été beau à voir et encore moins en forme pour cet après-midi. Bah ! Il décida de profiter du chemin de retour pour se promener un peu, profitant des quelques charmants minois qui se retournaient sur son passage, savourant l'instant présent. Il savait bien l'effet qu'il faisait sur la gente féminine même lorsque, comme maintenant, il n'était guère apprêté pour l'exercice de la séduction. Il avait revêtu, pour faire bonne impression, des vêtements de bonne facture tirant sur le marron avec un surcot de cuir noir. Ses cheveux auburn mi-longs flottaient au vent, surplombant des yeux bleus semblant vous percer jusqu'à l'âme et encadrant un visage à l'ovale parfait. Un fin bouc taillé court faisait ressortir un sourire constant quoique actuellement un brin ennuyé par les nouvelles du jour. Cependant, quelles qu'aient pu être ses envies pour se remonter le moral, il n'eut guère le temps d'y réfléchir en voyant un étrange attroupement devant lui.

Darren n'était pas du genre curieux mais les rires étranges qui s'échappaient de la mêlée lui laissaient entendre qu'on chahutait quelqu'un, et pas de la bonne manière. Se rapprochant d'avantage, il saisit des mots au vol comme "bastonner"... "troubadour"... Et la foule autour s'excitait d'avantage, comme une meute de loups assoiffés de sang. Fendant la foule pour parvenir au premier rang, il prit la mesure de ce qu'il se tramait : un homme encerclé par quatre autres manifestement bien décidés à le passer à tabac. Voyant autour de lui que la foule n'attendait que ça et que personne n'interviendrait sinon pour se joindre à la curée, son sang ne fit qu'un tour et il se jeta sur le premier, le saisit promptement au collet avant de le tirer violemment en arrière, dégainant du même coup son épée de sa main gantée de cuir, lui pointant juste sur la pomme d'Adam.

"A ce que je vois, votre courage est si incroyable qu'il vous pousse à vous attaquer à un homme seul et désarmé qui plus est. Je viens donc rééquilibrer les chances mais ne venez pas vous plaindre de finir estropié ou... pire..." lâcha-t-il, laissant planer un sous-entendu plein de menaces avant de descendre sa lame vers l'entrejambe du gredin et de lâcher avec un sourire désarmant : "je doute que cela rende service à ta femme mais, si tu souhaites avoir des enfants plus tard, je te conseille de déguerpir, toi et tes "amis"..."

Darren souriait, mais de ces sourires qui laissaient entendre qu'une réponse négative aurait des conséquences désastreuses...

[Gobsama]

Myrosh salua courtoisement la jeune Lady quand elle prit congé

« C’est avec plaisir que je pousserais plus avant notre conversation »

Puis il reporta son attention vers ses interlocuteurs restants.
Une fois Thoros hors de portée d’oreille il se tourna vers le jeune noble qui s’était inscrit au tournoi de tir sous le nom de Jolan et lui répondit sur un ton plein de bienveillance.

« Main ardente n’aime pas qu’on lui donne du Ser, et heureusement qu’il n’était plus là quand la jeune lady a mentionné que j’étais le premier prêtre rouge qu’elle croisait car il l’est tout autant que moi. »
Il enchaina
« Pour répondre à votre question mon objectif n’a rien de très original pour un prêtre itinérant, Je suis venu en Westeross pour faire connaitre R'hllor, et porter haut ses couleurs lors d’un tournoi est l’un des moyen de le faire. »

Puis sur un ton de comploteur il ajouta

« Mais rassurez-vous je ne suis pas de ceux qui cherchent à convertir à coup de discours assommants … »

Il se tourna ensuite vers le Dornien pour lui répondre

« Je n’ai pas pour ambition de gagner le tournoi, mais de me distinguer suffisamment pour attirer l’attention sur moi et surtout sur R’hllor. Je m’inscrirais donc à autant d’épreuves que possibles dans la limite de mes humbles capacités »

Il compléta enfin en informant ses interlocuteurs :

« D'après ce que je sais, il devrait y avoir 16 participants pour les joutes, soit moitié moins qu'escompté. L’arrivée de participant comme vous, devrait donc être considéré comme une aubaine et ils devraient donc se montrer plus amènes avec ces candidats providentiels… »

[MeiYaw]

Bon ben c'est clair, je suis dans la bouse... J'arrive à peine à compter combien ils sont autour de moi... J'ai déjà vécu ce genre de situations et j'étais plutôt content de ne plus en avoir subi ces dernières années. Machinalement, je recule d'un pas... Erreur impardonnable, les autres rient de plus belle. Mais je parviens de retrouver un semblant de concentration, grâce à mon entrainement sur scène pour gérer le stress, ma tête redevient froide.
Intérieurement, je reprends les infos que m'ont lâché ces imbéciles et là, le choc : J'AI RATE LA JOUTE DES PITRES !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

A partir de là, tout ce qui peut se dire autour de moi devient flou et sans importance. J'ai raté la joute. J'ai raté la joute. J'enrage. Et Jansen, lui, ce crétin fini, était là ! Et il a... gagné ??!!?? A ce moment là, je deviens dingue et je craque :

Hé les bouseux... Le seul fourreau magique que je connais c'est celui que j'ai croisé hier soir entre les jambes de l'une de vos femmes ! Je ne sais pas laquelle j'ai fourré, mais par les Sept, elle était magique celle là ! Dommage qu'elle ne soit pas là pour vous le crier dans les oreilles, de la même manière que je l'ai faite gueuler c'te nuit !

Je regrette presque immédiatement ce que je viens de dire : je ne suis pas en mesure de me battre contre tous. Mais tant pis, ce qui est fait est fait, et j'assume totalement ce que j'ai dit. Je me prépare à l'impact, qui doit être imminent maintenant. Position de défense, recherche d'une issue de secours quelconque... Non, y'a pas à dire, j'suis dans la bouse... Quatre gros lards plus les spectateurs. Ca craint...

Quand tout à coup, un homme s'interpose, dégaine son arme, et menace l'un des balourds. Tiens, tiens, la chance revient vers moi, et si j'en crois son assurance, la balance serait presque à l'équilibre !

[DukeTogo]

Quand Aleth revint vers les soldats Castellane, ils suaient déjà sang et eau pour monter les tentes au plus vite et l'on pouvait supposer qu'ils avaient appris de leur coté que le tournoi démarrait ce jour et non le leJondemain. L'un d'eux eut la présence d'esprit de dire à la lady qu'il était à sa disposition si elle souhaitait une escorte , ce qu'elle déclina en leur souhaitant bien du courage.

Le dénommé Myrosh salua Béric et Jolan qui avaient fort à faire pour aider les soldats. Pour sa part, il leur apprit qu'il participerait au concours d'archerie avant le tournoi et les joutes et qui sait, peut-être aussi à la grande mêlée.

En revenant vers les soldats Castellane, le maitre d'armes expliqua au pupille que la grande mêlée, théâtre de combats âpres sans règle aucune, étaient ouverte à tous quelque soit son rang et sa condition. Il s'y affrontait deux groupes de sept combattants, parfois trois en même temps dans une violence sans retenue. L'on y trouvait des chevaliers errants et autres reîtres sans scrupules et plus rarement des ser réputés, ces derniers participant quand ils ne digéraient pas leur défaite durant les joutes. Parfois, des imbéciles inexpérimenté croyant que leur force physique leur assurerait la gloire perdait l'usage d'un bras, d'une main, d'un pied ou la vie. Et même pour un combattant inexpérimenté, l'épreuve pouvait être difficile si un de ses partenaires s'avérait un pleutre incapable de tenir sa position. La récompense y était plutôt chiche mais ceux qui y brillait pouvaient espérer un bon emploi par la suite. De nombreux riches et certains nobles avait toujours besoin d'une brute épaisse pour faire valoir leur bon droit...

Béric allait avoir d'un soldat pour se préparer mais pour le moment c'est eux qui avaient besoin d'aide. C'est ainsi que Jolan et Béric participèrent à l'installation sous les regards un peu amusés d'autres maisons. Ils purent voir qu'Aleth approchaient des tentes de la maison Cuy, celle qui après le passage de Ser Emmon, avait leur mestre à La Tremière

Le campement du tournoi, même s’il n’était pas dense était actif comme une ruche. Chaque délégation avait installé ses tentes et celles des Castellane était en cours de montage. Des bannières flottaient fièrement : pomme rouge sur fond d’or, six tournesols sur fond azur, des chausses-trappes blanches sur fond noir, chasseur rouge sur fond vert, renard sur lit d'hermine blanche, une grappe de raisin sur champ bleu, un arbre d'or sur champ argenté, un dauphin argent sur champ bleu vert...

L’on put lire quelques regards circonspect en voyant le blason Castellane, le château d’or à trois tours sur fond rouge, guère connu pour ses exploits en tournoi et pour cause. Les membres de la maison Castellane réalisèrent qu’ils ne savaient pas grand chose du passé des seigneurs de Waterford et à quand remontait leur participation à pareille réunions de chevaliers.

Ser Emmon Cuy laissa son écuyer continuer de préparer son équipement quand il vit arriver lady Castellane. Il l'accueilli tout sourire et salua son élégance.

HRP : En résumé, Jolan, Béric, si vous voulez vous déplacer et vous adresser à quelqu'un, ou rejoindre Aleth, vous êtes libre de le faire en partant du principe que vous n'allez pas discuter 107 ans.