[OdE - Chap.2.1] La dernière limite

[Iris]

Blodwen

Le château Mac Terfynisel était trop petit pour contenir une salle d'audience digne de ce nom. Il y avait une salle de trône qui faisait office de salle de réception, et à côté de cela, une bibliothèque flanquée d'un bureau, les appartements de la dame, des chambres pour les visiteurs et les enfants ou les serviteurs importants. Les appartements du défunts seigneurs étaient rangés mais encore chargés de son mobilier et dans l'air flottait une odeur de médicament. A proximité une sorte de salon pouvait faire office de salle d'audience d'appoint.

La demeure ne comportait pas de "page" à proprement parler, mais des serviteurs ou des gardes pouvaient transmettre les messages.

Il faisait actuellement nuit. Si Blodwen comptait vraiment recevoir une quantité de gens, elle finirait la soirée très tard.

• le barde Maelor : présent bien sûr, le visage fermé
• le capitaine de la garde du château : présent, expression neutre
• le commandeur Hafnir : présent, sur son quant à soi
• le représentant de la délégation de l'ordre Hilderin : présent, dans le salon, non loin d'Oanell
• lansaléir : il n'y en a pas à Terfynisel
• la damathair Rhéa : ce n'est pas la seule dàmàthair, même si c'est la préférée d'Aeldred, il y en a deux autres
• dame Gloada : présente, en discussion avec sa famille
• ses cousins nobles : s'il s'agit de ceux du marais, ils ne sont pas présents et on peut douter qu'ils aient été avertis de quoi que ce soit (en même temps, la famille est brouillée depuis des lustres...)
• la démorthèn Ultana : présente dans le salon
• le vecteur Fredelme : il a présenté ses hommages et est reparti chez lui

Le barde Maelor s'inclina devant la dame, se contentant d'un "Ma Dame." et attendant ce qu'elle voulait lui dire. Son expression était assez fermée, réservée pourrait-on dire.

A ce stade d'un règne, il pouvait aussi bien se faire signifier qu'il était congédier que le contraire.

Les bardes ne constituent pas un ordre à proprement parler, plutôt une institution de formation et de gardien de la connaissance du droit et des traditions. Certains sont indépendants, d'autres attachés à un seigneur, et sous son autorité. C'était le cas de Maelor depuis de bien nombreuses années à présent.


Oanell

L'Osfei Drewal était disposé à bavarder et entreprit de répondre courtoisement, avec un ton léger : "La citadelle est en pleine restauration, ce n'est pas très confortable mais ça devrait s'arranger dans les prochains mois. On ne peut pas franchement se plaindre. La route hilderin en construction, pour relier la citadelle à Ostreach à l'est, et Llewellen puis Tulg Naomh au nord-ouest nous donne l'occasion de pas mal bouger. "

[Casaïr]

Aeldred commençait juste à manger quand on frappa à sa porte. N'attendant aucune visite, il se leva et alla ouvrir, intrigué. Dehors, un garde tellement heureux de se tenir sur son seuil, qu'Aeldred fut presque tenté de lui tendre une corde pour se pendre, l'attendait en lui disant qu'il était mandé au château, sans plus d'explication que cela. Ca y est, pensa-t-il en sentant un froid terrible l'envahir, le contrecoup me tombe dessus ? Il commençait à regretter d'avoir fait son malin tout à l'heure et n'en menait vraiment pas large sur le trajet que le soldat prenait un malin plaisir à rendre plus long, accentuant d'avantage la détresse du chasseur.

Ils finirent malgré tout par arriver après un temps suffisamment long pour qu'Aeldred pense qu'il aurait aussi bien pu dormir en marchant, traversèrent la salle de réception actuellement encore pleine de gens et il vit... Oanell ? En pleine discussion avec un... beau... chevalier... hilderin... Il venait de recevoir une flèche en plein cœur et resta figé sur place à les regarder, glacé d'effroi, jusqu'à ce que le garde enfin au chaud le tire brutalement par l'épaule pour le ramener à la réalité.

Finalement on le fit entrer dans la pièce où se trouvait Blodwen mais, totalement déboussolé, il avait maintenant très peur. Il ne comprenait pas ce qu'il se passait, ni pourquoi il était là, ni pourquoi il avait fallu qu'il voit ça. Tout ce qu'il voulait, c'était qu'on décide de son sort en vitesse.

Petite édition histoire d'être un peu plus raccord avec la suite

[Arthus]

• Pour l'ansaléir : elle convoque ce qui se rapproche le plus d'un chef du village, ou d'un leader naturel. Par défaut l'aubergiste (à qui elle montrera discrètement un certain tatouage au creux de sa main gauche...).
• Au besoin, elle appelle aussi la damathair la plus agée/respectée pour faire bonne mesure
• Pour ses cousins nobles : je pensais aux nobles de la région qui ont été invités...

Blodwen dévisagea le vieux barde quelques instants, puis lui sourit aimablement. Le vieil homme s'était manifestement dévoué à son père et à Terfinysel pendant de nombreuses années, comme il l'avait encore récemment prouvé, et craignait probablement pour son sort. Elle décida de le rassurer quant à son avenir, tout en restant prudente. Son allusion à Saogh, et donc indirectement aux Hilderins, lui restait toujours en tête.


"Maître Maelor... Par vos actions, vous avez prouvé votre efficacité et votre loyauté à mon père, mais aussi et surtout au domaine ainsi qu'à ses habitants. Vous avez également soutenu une transition calme et réussie, et je vous en remercie grandement. Les habitants de ces terres peuvent vous en être reconnaissants, même si je doute que beaucoup en soient conscients.

J'ai cru comprendre que, tout comme sire Hafnir, vous souhaitiez vous entretenir avec moi... je vous écoute."

[Iris]

• Aucun chef naturel au village (sauf à en désigner un)
• L'aubergiste est actuellement en train de travailler, le faire venir le fera arriver tard et compliquera sa gestion d'une soirée animée qu'il devra confier à sa servante (et vu le tempérament de Joavan, il y a fort à parier qu'il arrive avec une mine peu affable si on le convoque)
• Les nobles présents sont des représentants de plusieurs maison : Blodwen compte-t-elle les voir séparément ?

Maelor n'était pas un vieillard, il avait dans les 40-45 ans, peut-être un peu plus. Il avait dû passer une vingtaine d'années au service de Breth Mac Terfynisel.

" Madame, vous avez manifesté toute votre sympathie envers les deux individus les plus marginaux et mal aimés de la communauté. Pendant ce temps, vous ne connaissez pas vos pairs ni ne leur manifestez un respect particulier. Ce faisant vous donnez comme signal que vous vous moquez des convenances. Du côté de vos pairs, vous serez considérée comme une idéaliste laissant chacun faire à sa guise jusqu'au chaos ; ou bien comme une parvenue. N'oubliez pas que vous êtes une bâtarde. Légitimée, mais cela ne change rien à votre handicap. On vous reprochera soit d'être une parvenue trop arrogante, soit d'être une villageoise mal dégrossie. Au vu des effusions de vos... amis... je penche pour la seconde option. Dans tous les cas, ne sous-estimez pas le besoin d'avoir des soutiens de vos pairs.

" Du côté de vos gens, vous laissez soit entendre que chacun peut en faire à sa tête... et je vous assure que si cette idée prend racine, vous aurez du mal à collecter vos impôts l'année prochaine... soit que vous avez une politique disons, affective : vos favoris seront bien traités, tant pis pour les autres. "

" Que vous vouliez garder des amitiés peu communes, c'est une chose : laisser ces gens agir n'importe comment, c'en est une autre."

" Vous risquez de découvrir très vite que la discipline parmi vos gens ne se nourrit pas que de bonnes intentions et de sourire. "

[NailsEater]

Oanell & le hilderin

- Peut-être un jour relierais vous la citadelle à Terfynisel ou Swelbecky. J’avoue que je ne dirais pas non à une vraie route pour transporter les messages du château. Je n’ai jamais eu l’occasion d’aller jusqu’à la citadelle, peut être un jour mes pas m’y mènerons.

Pendant qu’elle parlait, elle regardait, de temps à autre, si les hôtes avaient besoin de quoi que soit, essayant de ne pas manquait à son devoir. C’est dans une de ces rondes, qu’elle aperçut Aeldred que l’on menait apparemment dans la salle du trône. Elle ne savait pas s’il l’avait vu et se demanda ce qu’il faisait là.

- Veuillez m’excusez, j’ai eu un moment d’égarement. Elle ne savait pas ce qu’avait dit ou fait l’Hilderin et n’en avait cure pour le moment, inquiète pour son ami. Elle se rappela, cependant ses manières et repris le cours de la conversation.

- Depuis combien de temps êtes-vous Osfei? Si cela n'est pas indiscret, bien sûr ! Je suis de nature curieuse, n'hésitez à m’arrêter si je vous dérange. Etant moi-même en apprentissage, je me demande comment cela fonctionne dans votre ordre.

[Arthus]

Blodwen écouta attentivement Maelor, le visage impassible.

Derrière ce calme de façade, elle se posait de plus en plus de questions quant aux motivations réelles du barde. Trop d'éléments lui paraissaient... étranges, ces derniers temps.

La pertinence de ses conseils, pour commencer : si ses suggestions semblaient avisées de prime abord, Blodwen ne pouvait s'empêcher de penser qu'il avait été le conseiller de son père pendant une vingtaine d'années. Comment dès lors expliquer le triste état de la seigneurie?

Son comportement ainsi que le rôle joué dans les évènements récents, ensuite. En apparence, il avait exécuté les dernières volontés de son père et se présentait comme l'un de ses plus fidèles soutiens, mais... dans les faits, c'était lui qui avait dressé la liste des invités -parmi lesquels des Hilderins-, lui qui l'avait littéralement "intronisée" en lui remettant les insignes de sa charge, avant de prononcer un discours qui n'était pas nécessaire... Et c'était lui qui, à présent, lui offrait des reproches mâtinées de menaces à peine voilées pour seuls conseils, alors qu'il savait pertinemment que toutes les annonces de la journée l'avaient prise au dépourvu, et propulsée dans un rôle pour lequel elle n'était pas préparée. Tout cela ressemblait à une habile tentative de contrôle, qui sapait en outre l'image et l'autorité qu'elle aurait pu avoir en tant que seigneur. Quelle crédibilité pouvait-elle espérer en montrant sa dépendance aux conseils du barde qui avait tenu sa succession entre les mains, et avait posé sur sa tête la tiare seigneuriale comme s'il était lui-même dépositaire de ce pouvoir?

Enfin, la présence des Hilderins lui paraissait également suspecte. Jusqu'à présent, ils ne s'étaient pas intéressés à cette seigneurie isolée. La présence de Rosaces dans la région avait peut-être même constitué un frein à leur établissement, si tant est qu'ils en aient déjà eu l'idée. Et précisément au moment où son père était frappé de maladie, au plus faible de ses capacités, un contingent de Hilderins débarquaient, porteurs d'un sceau royal leur permettant de contester une Rosace. Plus troublant encore, une troupe issue de leur centre de formation le plus important, véritable siège symbolique de l'ordre, avait mystérieusement été invité. La mention subtile de Saogh dans le discours de Maelor, combiné avec le fait qu'il avait coordonné l'envoi des invitations laissait peu de doute sur le fait que cette invitation fût son oeuvre. Vu l'absence de services de messagers dans cette région isolée (étant Varigale, Blodwen était bien placée pour le savoir), il y avait fort à parier que c'était aussi Maelor qui avait attiré l'attention des Hilderins sur Swelbecky.

Blodwen se faisait toutes ces réflexions pendant que Maelor parlait, mais elle n'en laissa rien transparaître.

Lorsqu'il eut fini, elle le remercia aimablement pour son avis, avant de le congédier en lui assurant qu'elle réfléchirait à ses paroles, et qu'elle le rappellerait si elle avait encore besoin de lui.

Bousculant quelque peu l'ordre des audiences auquel elle avait pensé au départ, elle envoya ensuite son serviteur aller chercher le commandeur Hafnir.

[Kalessin]

Roparz et Elwigg

Après un moment de silence, Elwigg s'assied en face du ronce et l'interpelle:

"Comment est il arrivé la? Etait il seul?"

Après avoir passé une bonne semaine à la rosace, Elwigg espérait que Roparz l'eut "accepté" et ne l'envoie pas pêtre à la première prise de parole.

A la vue de tout ce sang, Elwigg trouvait étrange que le Hilderin soit arrivé à se trainer jusqu'ici avec son armure tout seul. Etait ce arrivé sur le chemin? Et surtout, qui dans cette région peuplée de paysans poignarderai un chevalier équipé pour la guerre alors qu'il y a maintenant près d'une dizaine de Hilderins entre Swelbecky et Terfynisel?

Cet événement était il lié à l'arrivé de tous ces invités lorgnant sur le domaine maintenant dirigé par Blodwen? Elwigg devait savoir si le crime avait été perpétré avant ou après la lecture du testament pour en avoir le coeur net.

[Iris]

Elwigg et Roparz

Roparz grogna, blasé, plus qu'il ne parla : "Il est v'nu à ch'val - seul. "

Son expression mécontente indiquait qu'il supposait des explications toutes plus déplaisantes les unes que les autres, mais n'étant pas un grand bavard, il ne parlait pas spontanément.

Même si le "bûcheron fou" avait passé quelques jours ici, il n'avait pas spécialement socialisé et par suite, n'avait pu particulièrement rompre la glace avec Roparz qui était tout sauf d'un abord facile.


Blodwen & Hafnir

A l'extérieur de la salle d'audience, Maelor et Hafnir échangèrent quelques mots. Le Ronce entra ensuite, guidé par le serviteur venu le quérir. Il se tint sensiblement au garde-à-vous, sans pour autant paraître raide ou mal à l'aise. Son expression était neutre et il salua à son tour : "Dame Mac Terfynisel."


Oanell et l'Osfei Drewall

" En fait la route ne reliera pas la citadelle à Terfynisel. Elle doit prendre la forme d'une vaste boucle permettant de circuler facilement entre plusieurs duchés. Elle passera par Tulg-Naomh, Llewellen, Louarn, la Citadelle, Tilliarch, Ostreach, Merieren, Osta-Baille, Ard-Monach, Caiginn. J'ai entendu parler de projets visant à relier Tulg-Naomh, Terkhên, Frendian et Osta-Baille, mais ça me semble nettement moins avancé. Dans tous les cas, ces chantiers s'étendront sur plusieurs années. "

" Je suis Osfei depuis un an et demi. Il n'y a pas de durée bien établie pour cette formation, généralement deux à trois ans. L'issue de cette période n'est guère agréable : on nous abandonne au milieu de nulle part en nous souhaitant bonne chance pour rentrer par nos propres moyens !" conclut-il en riant


Et pendant ce temps... Aeldred regardait la scène, morose.

[Kalessin]

N'ayant pas foi en une sociabilisation express entre le ronce et lui, Elwigg attendit patiement qu'on sorte de la cellule pour poser des questions. Il était vraiment intrigué par cet événement venant perturber le grand chamboulement qui touchait déja le ducher et il se demanait si la sorcière et ses ours avaient un lien avec tout ça.

Beaucoup de problèmes commençaient à créer des remous dans la petite communauté que constitue ces deux villages, c'était différent des souvenirs d'Elwigg, qui avait quitté un village isolé et pauvre mais calme et sans agitations mise à part quelques... exeptions causées par des gens venus de l'extérieur, très rarement.

[NailsEater]

- J’espère que vous êtes bien préparé alors ! Si votre osfer n’était pas présent, il aurait était crédible que vous soyez dans ladite période. Terfynisel fait vite office de nulle part quand on a voyagé, admit-elle. Je me demande -par ailleurs- ce qui va suivre l’intronisation de Dame Blodwen. Cette révélation était pour le moins … inattendue, qu’en pensez-vous ?

Elle proposa au chevalier de marcher un peu s'il était d'accord.