TdF - Chap. 6 - Le tournoi des Frères

[DukeTogo]

Les cavaliers Ser Brian Fossovoie et Béric Kardalt allèrent donc en trottant rejoindre Thoros de Myr, chacun d'un coté de la barrière centrale pour être bien vu de tous comme le voulait l'usage. Pour ce petit tour de parade, ce fut le Fossovoie qui se tenait du coté de la noblesse du Bief.

Arrivé devant le commissaire du tournoi, ils mirent pied à terre pour l'entendre.

"Messieurs, Ser. Si au bout de trois lances, aucun ne l'emporte, vous combattrez au sol avec l'équipement de votre choix à l'exclusion des pavois. On va pas y passer la nuit, d'accord?
Le vainqueur remporte la monture et l'équipement de son adversaire et peut accepter ou refuser son équivalent en paiement pour y renoncer. Mais je crois que c'est le cadet de vos soucis.
Bon, j'ai pas la vue d'un aigle mais si j'en vois un viser autre chose que le bouclier de son adversaire, je le ferais brûler vif. Haha. Ca va, on se détend. Il n'empêche... Je déclarerais l'autre vainqueur, même s'il est raide mort, compris?
Je compte sur vous pour vous combattre avec honneur. Battez vous pour ce que vous voulez mais oubliez pas qui si y'avait toute cette populace pour vous applaudir, y'aurait pas de tournoi et on se ferait bien chier de ce coté du détroit. En place."

Le jeune Ser Brian avait hoché la tête tout du long tandis que Béric restait calme puis avant d'aller se mettre en place, il tendit la main à Béric :

"Que le meilleur gagne."

Pendant ce temps, le crieur annonça les adversaires suivants, Ser Kevan Manning et Ser Etan Verraz.

[Maëlys]

Tout au long du discours de Thoros de Myr, Béric avait dû à peine hocher de la tête une fois, au contraire de son adversaire. Puis avant de se mettre en place, celui-ci vint vers lui, en lui tendant la main.
Béric rendit la poignée de main au jeune Ser tout en lui répondant d'une voix froide :

"Que le meilleur gagne, mais n'espère pas un instant petit."

Il sortit ensuite le petit sac de sable qu'il laissa couler dans sa main en marmonnant quelques paroles pour lui seul avant de le jeter au sol. Il rejoignit ensuite sa monture puis alla se placer à son extrémité de la lice. Il vérifia une fois son équipement, soupesa sa lance avant de l'agripper fermement. Quelques secondes lui restait tout au plus, il salua donc une dernière fois la Lady qu'il avait élu avant de rabattre la visière et se préparer à la charge.

Seule une chose le séparait désormais de son destin, le signal de la charge.

[DukeTogo]

Le cadet Fossovoie était un cavalier fougueux et émérite et semblait en symbiose avec sa monture. Etirant tout son corps, sa lance toucha en premier le bouclier adverse avant d’être pareillement touché. Sa lance se brisa dans un vacarme étourdissant sans parvenir à désarçonner son adversaire. Il parvint lui aussi à rester en selle grâce à d’excellents réflexes. Il y’eut des oh d’exclamations pour saluer la prouesse de la Pomme Rouge qui prouvait qu’elle produisait de vaillants chevaliers. Dans la tribune, Loras applaudissait en connaisseur. Dans les gradins, Aleth et Jolan entendirent que les Fossovoie Pomme Rouge étaient des fieffés d’Hautjardin à qui ils ne manquaient qu’un vrai titre de noblesse.

Ser Brian prit bien évidemment une nouvelle lance tandis que Béric vérifia la sienne en l’appuyant au sol et jugea qu’elle était mûre pour certainement se briser au prochain choc. Il se rappela une vieille conversation auquel il avait assisté alors qu’il un enfant balloté par la guerre.

"Briser des lances? A quoi bon?
- Ha, toujours aussi incrédule, Thorim. Vois-tu, quand une lance se brise, c’est autant de poussières, de copeaux de bois qui éclatent, de morceaux qui cassent bruyamment, un ensemble de chose qui fait qu’un choc en un seul point se transforme en un essaim d’abeilles vrombissant. Il y’a de quoi en tomber à la renverse et impressionner un cheval.
- Mouais. Un coup de masse dans les dents, je crois que ça impressionnerait davantage n’importe quel canasson.
- Hahaha…"

Pour le deuxième assaut, Ser Brian adopta la même posture même s'il était trop tard pour accomplir le même exploit que son frère Edwyd. Avant le choc, Béric pivota légèrement pour se mettre davantage de profil et offrir une cible plus réduite à son adversaire. Debout sur les étriers, Brian perdait en précision et sa lance hésitait sur les derniers mètres. Il ripa sur le bouclier de Béric qui ne bougea pas et fut soulevé par l'impact de la lance du dornien qui explosa contre son écu. La foule cria d'effroi en voyant l'enfant du pays retomber lourdement sur le sol.

Pour info, les jets de joute sont précédés d'autre jets, notamment pour les nerfs en pelote...
Volonté Béric vs Brian : 21 vs 10 (8+2 soutien « famille et public »).
(2 réussites ce qui entrainait -2 au toucher pour le cadet)

[Maëlys]

Le premier assaut porta les fruits que Béric espérait. Il ne l'avait pas désarçonné mais son adversaire semblait bien moins coriace qu'il n'avait à le craindre.
Il se repositionna donc pour le second assaut, vérifiant une deuxième fois l'état de sa lance avant de se mettre en lice.

Au signal, il s'élança au galop, tout comme son adversaire qui monta une fois de plus sur ses étriers. Au dernier instant, le dornien changea de position puis réussit à soulever le jeune Fossovoie de sa monture dans une éclatement d'esquilles de bois.
Sa lance brisée en main, il arrêta son cheval puis fit demi-tour pour se porter au niveau du jeune Ser en attendant le résultat du juge.

[Casaïr]

Darren fut soulagé de voir Béric remporter son combat et serra le poing, exalté par la clameur.

Quand le maitre d'armes revint vers eux, il le regarda avec grand respect : "Vous voyez ? Pas besoin de chance pour vous. Vous êtes un grand combattant."

[Iris]

A Jolan :

" Je me doutais qu'il était bon, mais c'était tout de même bien mené, alors que Ser Bryan Fossovoie avait un niveau très honorable."

" C'est au moins une bonne nouvelle pour nous. "

" Reste Darren... et Myrosh... "


Regardant avec curiosité du côté des Harte-Manning : "Ils sont exactement dans la situation que je souhaitais éviter pour nous. J'imagine qu'ils espèrent l'élimination de Ser Etan Verraz, mais j'ai du mal à croire qu'il se laisse faire sans opposer une farouche résistance."

[DukeTogo]

Tanton retint Edwyd qui voulait se précipiter pour voir si leur frère allait bien. On l'aida à sortir de la lice et il était si bien sonné qu'il n'entendait pas grand chose. Il y'eut à l'attention de Béric des applaudissements las de la part de Loras Tyrell qui cessa après un regard courroucé de son père.

Pendant que Ser Verraz et Ser Manning passaient par l’étape Thoros de Myr, le crieur annonça le duel suivant, Ser Bayard Norcroix contre Ser Vernal Rowan autant dire une affiche assez exceptionnelle entre le fieffé Florent et le descendant d’une grande maison. La joute imminente de Ser Kevan et Ser Etan se faisait presque dans le désintérêt le plus complet, du moins du coté de la noblesse si ce n’est le clan Harte Manning bien évidemment.

Thoros profita de la mise en place de ces deux là pour se dégourdir les jambes et ses pas le menèrent près de Myrosh. Il sortit une gourde qui ne devaient rien contenir d’autre qu’un alcool bien fort dont il s’offrit une rasade avant de la proposer à son homologue prêtre rouge tout en lui glissant :
« Pas nerveux, hein? Le contraire m’aurait étonné. Je peux rien dire mais… ton adversaire est à ta pogne, aucune chance de t’inquiéter. »

Et il lui laissa la gourde avant de revenir au bord de la lice où la tension était palpable. Edwyd voulait en découdre avec Béric et fut à nouveau contenu par son frère ainé.
Horas Redwyne qui se tenait non loin ajouta de l’huile sur le feu en invectivant l’agitateur Fossovoie.
« Et alors, moi aussi, je pourrais te tenir grief d’avoir pris mon frère par surprise. Ouais, c’est ce que je ferais si j’étais une pleureuse. »
Tanton entraina son frère à l’écart après un regard glacial à l’attention de Béric. Le maitre d’armes Castellane tint pour acquis que l’homme était au moins de sa trempe et de son acabit et se préoccupait plus des actes que des paroles. L’affronter sera difficile et douloureux, il en avait l’intime conviction.

Certaines personnes dans le public s’étonnèrent de voir le coté d’Etan Verraz avec deux blasons. Il s’agissait simplement de celui de la maison Verraz et de celui de la maison Harte qui l’avait accueillit. L’on fit remarquer qu’il y’avait eu pareillement deux blasons pour le dornien qui venait de remporter.

Les charges des combattants étaient assez molles comme s’il s’agissait d’un combat galant. De là où ils étaient, Jolan et Aleth voyait bien qu’Etan Verraz avait le visage crispé et tendu. Les deux adversaires descendirent de cheval après trois passes à cheval et deux lances partiellement brisées. Kevan Manning transpirait déjà à grosse goutte. Le combat qui s’ensuivit était inégal. Le pupille était manifestait bien plus fort que l’époux et le rossa sans ménagement jusqu’à ce qu’il perde son bouclier d’épuisement. Il le frappait encore et encore et les parades devenaient de plus en plus molle. Finalement, Ser Manning tomba et leva son épée une dernière fois pour parer encore en voyant l’expression hargneuse de son adversaire.
« Arrêtes. Arrêtes. Je me rends. J’ai… j’ai perdu. »

Thoros bouscula sans ménagement le crieur pour qu’il annonce la victoire du vainqueur.
« Bon, et les suivants, ils sont où? Bordel des Sept et toutes vos conneries! Hein? Montrez-vous qu’on en finisse! »

Son énervement ne rimait à rien car les ser Norcroix et Rowan étaient tout proche.

Dans le clan Harte Manning, c’était la consternation. Silva était effondrée, Darren le jeune frère de Kevan était estomaqué, les parents étaient outrés. Seule Eileen trépignait de joie car son champion avait gagné. Silva quitta les gradins en pleurs bientôt suivis par les autres qui trainaient la cadette de force.

[Maëlys]

En entendant sa victoire, le maître d'arme noua le foulard de sa Dame à sa lance brisée puis la leva haut dans le ciel avant de la saluer.
Avant qu'il ne quitte la lice, il annonça néanmoins d'un air triste :

"Qu'il garde sa monture et son équipement et j'en refuse le paiement. Lui et sa famille en auront plus besoin."

Il retourna ensuite à sa place tout en gardant les deux frères Fossovoie à l’œil, voilà quelque chose qui n'annonçait rien de bon pour la suite.
Il y retrouva Ser Darren ainsi que Myrosh qui n'avaient toujours pas jouté, répondant au jeune chevalier à voix basse :

"Ce n'était pas un combat ça, c'est tout juste une façon d'asseoir le pouvoir ..."

[Gobsama]

Mirosh remercia Thoros en souriant et s’autorisa une très légère rasade .

Il félicita Béric à sa sortie

"Belle joute ! Je m'en serais voulu d'avoir intercédé pour vous et de vous voir partir sur le mur"

[DukeTogo]

Ser Bayard Norcroix s’était adjoint les services de Jansen, le champion de la veille, pour gagner la sympathie d’un public lui étant pour grand nombre déjà acquis par chauvinisme local. Ser Vernal Rowan répliqua en faisant signe à une des autres grandes gueules de le rejoindre pour le représenter. Le temps qu’ils tombent d’accord sur une rémunération, Jansen s’était déjà moqué d’eux en signalant que messire Vernal s’était dégoté un écuyer bien vénal. Dans le même temps, le crieur essayait en vain de prendre la parole pour annoncer les noms des adversaires suivants mais se faisant pareillement conchier par le moqueur dès qu'il levait le bras. Il fallait reconnaitre un certain talent au vainqueur de la joute des pitres, son humour était méchant et corrosif à souhait et ce fut finalement Ser Bayard lui-même qui lui fit signe de se calmer sur les remarques acerbes contre la lignée Jardinier.

« Oh tout de même, lord Florent, s’exclama la reine des Epines, vos festivités ont au moins le mérite de divertir. Dire qu’après avoir entendu qu’un Hastwyck avait gagné à l’arc, je craignais que vous n’eussiez le mauvais goût de nous servir un numéro de dressage de faucons. »

C’est assez nerveux que Ser Rowan alla prendre position. Ser Bayard prit plus de temps en saluant une nouvelle fois la grâce de Margeary. Du coté des quatre candidats restant, on attendait encore l’annonce des prochains appelés mais celle-ci ne viendrait visiblement pas tout de suite.

Ser Bayard brisa trois lances soit un de plus que son adversaire. En d’autres circonstances, il aurait remporté le duel mais l’enjeu était telle que Ser Vernal ne s’avoua bien sur pas vaincu. Porté par les encouragements du public et une assurance pas démérité, le champion de Margaery finit par avoir le dessus. Il adressa un baiser fictif à sa belle qui en fut amusé malgré le regard blasé de sa grand-mère.

Rien ne semblait se dérouler pour lord Florent comme il l’avait prévu. En d’autres circonstances, son banneret aurait certainement accepté de « perdre » contre l’invité de son sire mais pas aujourd’hui.

Le crieur put enfin officier :« Que se prépare Ser Darren Risley et Myrosh d’Asshaï !»