[OdE - Chap.2.1] La dernière limite

[Arthus]

Blodwen retira sa main et recula. Puis elle lui dit gentiment, et le plus amicalement qu'elle pouvait :

"Maelor... vous pouvez exprimer vos pensées et vos émotions avec moi, vous savez. Je préfère que vous exprimiez votre opinion, même si elle est en désaccord avec la mienne, plutôt que de taire vos propositions ou vos doutes.

Notre collaboration n'en serait que meilleure, à mon avis."

[Iris]

Le visage toujours assez fermé, le barde Maelor répondit en commençant à ranger ses notes :

" Il n'est sans doute pas temps de faire le point sur mes réserves, les actualités de Swelbecky vous attendent et je ne vous ai déjà que trop retardé, Ma Dame."

[NailsEater]

La discussion entre Maelor et Blodwen s’éternisait et Oanell, n’ayant pas vraiment d’avis sur la question, commençait à ressentir manque de sommeil de ces derniers jours.

Ces deux-là ne faisaient pas vraiment une bonne équipe. Maelor n’arrivait pas à canaliser le surplus d’idée de Blodwen et la guérisseuse en comprenait pas vraiment le barde. L’incompréhension était de mise pour chacun des partis.

« " Et toi alors ? Tu comptes rester à Terfynisel . Remplacer le précédent barde ."

Les mots que Drewall lui avait sorti la vieille refirent surface. Remplacer Maelor … Tss …

"J'ai vu que tu avais de bien t'entendre avec la nouvelle Dame, une chance pareille ça ne se présente pas souvent."

Mais ça ne fait pas tout … Oanell se perdit dans ses pensées, n’écoutant plus vraiment la conversation en cours. Son esprit vagabondant de souvenirs en souvenirs, Briaval conseillant un seigneur dont elle avait oublié le nom, ses débuts en tant que barde à Merieren. Comment se voyait-elle à cette époque ? Vers quel avenir se tournait-elle ?

Aujourd’hui, elle songeait à son avenir pour la première fois depuis la mort de son mentor. Elle avait tout perdu en si peu de temps. Bloqué à nouveau à Terfynisel ! Où est-ce que tout ça va me mener ...

[Casaïr]

Aeldred venait de quitter Ultana, des questions plein la tête. Il s'assit sur un banc dans le couloir, prenant ainsi le temps de réfléchir aux choix qui se dessinaient dans sa tête.

Sur un claquement de langue, vieux tic qui ressurgissait de plus en plus fréquemment depuis quelques jours, il fouilla ses poches et tomba sur le bracelet toujours bien enveloppé donc son petit mouchoir blanc. Il se focalisa dessus, l'utilisant pour se concentrer d'avantage, cherchant un moyen de déverrouiller sa mémoire sur son enfance afin d'y trouver... Il n'était même pas sûr de ce qu'il cherchait, réalisa-t-il en soupirant, mais il devait bien commencer quelque part, non ?

C'est ainsi que, tout à sa tâche, il se ferma à toute distraction extérieure.

[Iris]

Dame Blodwen quitta le barde Maelor accompagné d'Oanell, songeant que la jeune femme était bien plus dans ses goûts et quitte à avoir du personnel, autant qu'il soit disposé à suivre et soutenir sa politique. Il était temps à présent de retrouver Jazkez, le hilderin plaisantin.

Face à Dame Blodwen et avec la présence non loin de gradés de son ordre, il se tint correctement, sans tenter de plaisanteries douteuses ni digresser. Son récit résuma une situation peu réjouissante.

Les habitants de Swelbecky manifestaient pour beaucoup des troubles du sommeil, soit qu'ils dormaient trop, soit qu'ils n'y parvenaient qu''avec difficulté. On accusa la sorcière qui errait, et Sire Uilleam de Terkhên partit en quête de cette femme insaisissable. Une piste indiquait qu'elle était partie pour les marais. Jazkez sous-entendit que certains hilderins paraissaient également affectés par cet état entre veille et sommeil, entre rêve et cauchemar. Lui-même semblait, à l'entendre, un des rares à ne pas avoir perdu la raison (son bon sens sarcastique y aurait-il été pour quelque chose ?). Toujours était-il que les hilderins étaient partis et que Jazkez était le seul au village. Une dispute avec le gros chat d'Aeldred avait conduit à une attaque de ce dernier qui fuit aussitôt avec l'animal, une fois son forfait accompli. Compte-tenu de la psychose, il préféra, même blessé, tenter sa chance à Terfynisel.

La nouvelle de ce récit parvint sans trop de délai à Aeldred grâce à Oanell.

Pendant ce temps, le paysan Pwyll, ancien maître veneur et maître chien des Mac Elowan -- la famille de Dame Gloada -- était venu au château pour demander une audience, dans l'espoir qu'un nouveau seigneur dynamique verrait d'un bon oeil le développement du château... et surtout du chenil ! ... ou d'autres choses d'ailleurs, en tout cas, tout plutôt que des potirons et des navets. Par un improbable concours de circonstance (le bouche à oreille, des gardes mal réveillés...), on crut qu'il venait s'engager comme garde du corps de Dame Blodwen et tenait à faire ses preuves au plus tôt. Dame Blodwen, à qui plusieurs personnes venaient à ce moment parler, accepta bien sûr Pwyll en période d'essai, même s'il était possible qu'elle eut compris encore autre chose.

Toujours est-il que les circonstances menèrent Pwyll en présence de Dame Blodwen, étant ainsi témoin de discussions à la rosace évoquant l'opportunité d'intervenir : il y avait une sorte de maladie du sommeil à Swelbecky, mais certains semblaient y résister mieux que d'autres.

...

Je propose aux 3 PJs présents de discuter dans les couloirs de la rosace ou un coin de la salle commune de la rosace en attendant que Dame Blodwen prenne la décision de potentiellement intervenir ou pas. Les ronces Cendres & Roparz arriveront prochainement, laissez-leur juste le temps de trottiner jusqu'à vous !

[NailsEater]

Après avoir fait un résumé de la situation à Aeldred, Oanell ne put s’empecher de finir par un :

- J’ai cru que la réunion avec Maelor ne finirait jamais. Si tu veux mon avis, ça risque d’être compliqué ! Blodwen est pleine d’idée mais je crois que Maelor ne voit ça d’un très bon œil.

Alors qu’elle attendait une réaction quelconque de son ami, elle s’aperçut l’état dans lequel il était, un peu poussiéreux et l’air d’avoir crapahuter toute la matinée.

- Tu m’as l’air fatigué ? Aurais-tu fais des folies de ta nuit sans moi ?

[Casaïr]

Aeldred sortit de sa rêverie, un peu désorienté. Avait-il l'air vraiment si fatigué ? En même temps, la nuit avait été plutôt courte, et se mettre au ménage d'aussi bon matin n'avait pas dû arranger les choses. Néanmoins, il trouva la force de rire à la pique d'Oanell.

"Des folies ? J'aurai presque préféré, lâcha-t-il en tirant la langue. Non, ce matin, j'ai décidé de nettoyer la chambre de mes parents. Enfin, j'aurai aussi bien pu tout passer par le feu tellement c'était infesté d'araignées ! Mais je me suis dit que si je devais rendre la maison présentable, il valait mieux commencer par le plus urgent. Enfin pour moi."

Il avait parlé d'un ton étonnamment calme pour quelque chose qui lui aurait sans doute été impossible d'aborder il y a ne serait-ce que quelques jours et il en fut le premier surpris. Puis il repensa au coffre, à son contenu. Sans pour autant s'assombrir, il recommença à se questionner tandis qu'il parlait.

"J'ai retrouvé le coffre de maman sous leur lit, avec des vêtements dedans. Une robe à elle, des affaires à moi quand j'étais petit et d'autres... Je crois que j'ai une sœur."

Il attendit que son amie encaisse la nouvelle avant de poursuivre : "J'ai demandé à Nevena et Ultana et il est fort probable que cela soit vrai, mais cela daterait du temps où elle n'habitait pas ici -alors que je la croyais née au village... Elle viendrait d'une communauté près de Moudenn, mais je n'ai ni le nom du village, ni la certitude que celui-ci existe encore. Je ne sais même pas si cette femme est toujours en vie aujourd'hui. Tout ce que je sais, c'est que maman semblait avoir fuit l'endroit où elle vivait, et qu'elle craignait le marais."

Il soupira en regardant Oanell et fit dans un sourire : "Encore des problèmes en perspective, on dirait."

[NailsEater]

Oanell resta sans voix. Une sœur ? Moudenn ? Mais de quoi parlait-il ? Les informations arrivaient doucement à son cerveau, au compte-gouttes.

- Une sœur ?! Mais … tu ne le savais pas ? Je suis désolée pour ma …fin … mon entrée en matière. Il faudrait que j’apprenne à me tenir.

Ainsi Aeldred avait une sœur quelque part. Par réflexe, la jeune femme retira ses lunettes pour les nettoyer, tout en réfléchissant aux implications pour le chasseur.

- Tu sais si tu veux te mettre à sa recherche ? Oh bien sûr il faut régler les affaires de Terfynisel mais, après ? Dans tous les cas si tu as besoin d’aide, tu peux compter sur moi !

Quand elle remit ses lunettes, son regard tomba sur un des gardes de Blodwen.

- Je change un peu de sujet mais … tu ne trouves pas que ce garde à l’air … perdu ?

[Casaïr]

Aeldred avait déjà pris le temps de réfléchir* à cela, aussi ne fut-il pas pris au dépourvu par la question d'Oanell. Après avoir fait non de la tête à la question de savoir s'il était au courant, il prit la parole.

"En fait, en discutant avec Ultana, j'ai pris conscience qu'y aller comme ça sans préparation serait idiot dans le meilleur des cas -même si c'est un peu ma spécialité ces derniers temps ! ajouta-t-il en riant, un peu gêné. Moudenn est à deux jours d'ici pour ceux qui connaisent la route, ce qui n'est pas mon cas, et une fois sur place il me faudrait demander à des gens s'ils ne se rappellent pas d'une histoire vieille de plus de vingt ans, au sujet de quelqu'un ayant quitté précipitamment un village sans nom en abandonnant une enfant dont je ne sais rien... Qui plus est, Ultana m'a dit qu'il y avait tout de même quelques communauté bien éparpillées par là, ce serait comme chercher une aiguille dans une meule de foin gigantesque. Autant dire que même avec de la chance, cela pourrait me prendre une semaine minimum, alors imagine sans aucune information..."

Il soupira avant de reprendre : "Je vais déjà voir avec les clients de Joavan, il y aura peut-être des histoires qui auront persisté dans le temps, et peut-être lui-même sera-t-il en mesure de m'aider, mais certainement pas sans contrepartie ! Et ne t'inquiète pas, lui dit-il en lui prenant la main, je préfère te voir comme ça, alors ne change rien."

A la mention du garde qui se tenait en retrait, Aeldred se tourna vers lui, un peu étonné. Le visage ne lui était pas inconnu et il dut fouiller dans sa mémoire pour en faire ressurgir l'image d'un grand garçon, d'une fête quelconque et...

"P... Pwyll ? C'est toi ?"

* Tu penses !

[Arthus]

Blodwen écouta attentivement le récit du Hilderin blessé. Elle ne fut pas précisément enchantée par ces nouvelles, qui allaient dans la direction de ses pires craintes.

Elle décida donc d'attendre le retour de Cendres et Roparz avant de prendre une décision : compte-tenu de la situation, connaître la nature du mal serait sans doute vital pour ne pas y succomber à son tour. Il serait e effet stupide que la moitié des forces de défense de Terfinysel soit terrassée par le mal de ceux qu'ils étaient censés secourir.

En attendant les deux Ronces, elle chercha à en savoir plus sur la situation à Swelbecky.

"Merci pour votre récit, messire Jazkez... Il semble confirmer la présence d'une forme d'épidémie ou d'empoisonnement, de nature naturelle ou surnaturelle.

Il semblerait également que certaines personnes, dont vous faites partie, ayiez pu y résister. Qu'est-ce qui explique cela, à votre avis? Qu'avez-vous en commun avec ceux qui étaient moins affectés par le mal, et de différent avec ceux qui y ont succombé? Y a-t-il un aliment que vous preniez ou ne preniez pas, contrairement aux autres? Un endroit que vous évitiez, ou dans lequel vous vous rendiez plus souvent? Une activité précise?

Réfléchissez, c'est très important..."

Blodwen elle-même réfléchit encore quelques instants, avant d'ajouter :

"Ah, et encore une question... quand sont apparus les premiers symptômes, chez qui, et combien de temps a mis le mal à atteindre son plein potentiel?"

Je fais ce que je peux pour faire avancer les choses, mais c'est pas facile! ^^" Pitié, MJ vénérée, sois indulgente avec la règle "je ne retiens pas toutes les infos de la conversation", sinon je vais être obligé de répéter mes questions, et ça prendra encore deux mois! ^^