[OdE - Chap.2.1] La dernière limite

[Sandy.Julien]

Fragan rengaina enfin son épée. Il remarqua que ses doigts s'étaient trop crispés sur la poignée et serra puis desserra la main à plusieurs reprises. Du coin de l'oeil, il perçut Aeldred et s'aperçut du malaise qui semblait frapper le chasseur. Laissant à Pwyll, qui leur avait sauvé la mise, et à Oanell le soin de s'occuper de Gillean, il s'approcha d'Aeldred.
- Vous ne pouvez pas trop vous en vouloir, Aeldred, dit-il (en appuyant délibérément sur ce prénom pour l'extraire de ses sombres pensées et le ramener à la situation présente). Sans Pwyll, j'aurais peut-être embroché votre ami simplement parce qu'il ne m'avait pas parlé. Sans sa sollicitude, nous aurions tous deux commis une grave erreur. C'est Pwyll que nous devons remercier, ajouta-t-il en haussant la voix pour que le grand gaillard l'entende.
Le chasseur et lui avaient agi impulsivement, mais surtout, ils s'étaient laissés gagner par la peur. L'environnement sinistre,la situation, et le fait qu'ils ne se connaissaient guère entre eux, avaient failli étouffer la voix de la raison. Fragan se promit d'agir avec plus de pondération par la suite, mais il se promit surtout de parler à Aeldred : derrière sa façade robuste, il avait les émotions à fleur de peau. S'il restait ainsi prisonnier de sa forteresse personnelle, il n'adviendrait rien de bon.
Mais pour l'heure, pas le temps de fraterniser...

[NailsEater]

Oanell s'approcha de Gillean et laissa Fragan s'occuper d'Aeldred. Ils y avaient plus urgent pour le moment.

" Qui est Dame Blodwen ?" demanda-t-il finalement "Vous n'allez pas à ..?"

- Je suis Oanell nous nous sommes rencontré il y a peu. Il y a eut quelques changements à Terfynisel mais ce n'est pas urgent. Je suis désolée de vous brusquer mais nous avons besoin de réponse. Calmez-vous, respirez un grand coup. Voilà.

Elle laissa à son interlocuteur le temps de souffler un peu et reprit d'une voix douce mais ferme :

- Nous devons retrouver ses enfants. Racontez nous ce qu'il s'est passé, chaque détails peut être important.

[Iris]

Gillean était un peu confus et mit une seconde à répondre à Oanell, faisant un pas de côté pour s'adresser à elle :

" Terfynisel ?... Nous allons à Terfynisel ? Mais c'est trop loin et il faudrait passer par Swelbecky ! "

Devinant que ses interlocuteurs ne comprenaient pas le problème : "Le chasseur noir ! Il nous traque ! "

" Si ça se trouve c'est la faute d'Aodren... c'est chez lui que le chasseur a commencé ... Je suis allé chercher les enfants, la famille était malade... la traque... "

"On n'aurait pas dû... un banni... un meurtrier... ça porte malheur... "

" De quoi ? Les enfants ? Mais les enfants, comme tout le monde, ils sont pourchassés ! Nous avons passés des nuits entière à fuir les attaques ! Les dàmàthairs ont décidé de partir : on ne pouvait plus les protéger, tout valait mieux que rester."

[Arthus]

Blodwen...

Blodwen avait voulu faire partager ses espoirs à Ultana, mais elle espérait aussi secrètement ne pas l'avoir froissée avec ses paroles.

Elle oublia cependant bien vite ces préoccupations dans le tourbillon des évènements qui s'ensuivit...

Lorsqu'elle apprit que ses amis avaient disparu, elle envoya immédiatement deux soldats à leur recherche. Elle leur donna toutefois instruction de demander si le groupe avait été en contact avec les malades, auquel cas tout contact physique serait à proscrire avec eux. Il faudrait les ramener à Swelbecky, ou ils pourraient être isolés et soignés préventivement, en attendant de voir s'ils développeraient ou non les symptômes de la maladie...

[Iris]

Blodwen était à la forteresse hilderine

Les soldats envoyés dans la maison des dàmàthairs étaient incapables de dire si la manicle d'Oanell avait été en contact avec des malades et l'un d'eux demanda : "Mais s'il ne faut rien toucher, alors... on ne doit rien toucher non plus dans la maison ? "

L'homme paraissait s'imaginer toucher les objets et obstacles du bout de sa lance...

[Arthus]

Blodwen répondit qu'en effet, ce serait plus prudent. Elle expliqua qu'en fait, il fallait éviter le contact avec les sécrétions des malades, ce qui incluait la sueur, la salive et le sang.

Mieux valait être prudent.

[Pwyll]

L'inquiétude se lisait sur le visage de Pwyll dont le regard passait de Gillean à ses compagnons dans un va et vient révélateur quant à ses craintes sur l'état du jeune homme.

"On doit l'escorter jusqu'à Dame Blodwen, vraiment. Elle est guérisseuse à la base non ? Et peut-être qu'Ultana pourra aider aussi..."

Même la bonne humeur naturelle de Pwyll ne pouvait rester imperméable à une telle situation et à l'angoissante ambiance nocturne.

"On ne peut pas continuer tout seul. En plus, j'ai l'impression qu'on est passé par ce tunnel depuis une éternité, c'est bizarre qu'aucun soldat de la troupe ne soit encore venu nous chercher. Oanell, on retourne raconter ce qu'on a ? Qu'en penses-tu ?"

[Iris]

Les gardes qui étaient un peu perdus et partirent en quête de traces, à deux, dans la nuit. Certains devaient déjà dormir, et eux se retrouvaient à fouiller une baraque abandonnée, de nuit, sans devoir rien toucher.

Au bout d'un moment, ils découvrirent le tunnel et revinrent faire leur rapport auprès de Dame Blodwen : "Pas vraiment de traces, mais y' a un tunnel dans la maison."

[Arthus]

Blodwen, qui devait rester à la rosace pour superviser les actions entreprises au sein du village et préparer son remède envoya les deux gardes explorer le tunnel, en espérant que le groupe d'Oanell et Pwyll s'y trouvait. S'il y était, ils étaient chargés de le ramener.

Elle les mit en garde des effets de la fièvre chimérique : on pouvait se retrouver à faire des cauchemars éveillés, qui poussaient à prendre une connaissance ou un allié pour un monstre.

Elle leur conseilla donc d'éviter autant de faire ce peut tout coup mortel par rapport aux personnes rencontrées dans le tunnel, même en cas de comportement étrange.

[Iris]

Les gardes, peu rassurés, s'équipèrent pour s'enfoncer dans le tunnel.

Pendant ce temps, les gens commençaient à s'endormir dans la forteresse.

Dame Blodwen arrivait au terme de ses travaux et on lui demandait où elle souhaitait dormir... une des chambre de la forteresse ? ... ou bien la grange ? Ou le moulin ?...