[OdE - Chap.2.1] La dernière limite

[Pwyll]

Pendant ce temps, Pwyll était bien évidemment reparti à la poursuite de Gillean, puisque le plan d'Aeldred et Oanell pour le convaincre de suivre le groupe avait été gâché par l'arrivée des gardes. Il était hors de question de laisser cet homme mourir par négligence.

Métajeu : C'est pas moi, c'est mon personnage. Mais je suis d'accord avec lui !

[Iris]

Et les gardes de deviner une course dans la forêt : "Euh... ? Qu'est-ce qui se passe ?"

... pendant que Gillean s'enfuyait, en traitant par moment Pwyll de "menteur"...

[Casaïr]

"Euh... vous n'avez rien touché, hein ? "

"Moi uniquement, les corps en quête d'un battement de cœur, pour vérifier s'il était possible de les sauver, pourq..."

La charge de taureau de Pwyll était impossible à ignorer, et si Aeldred n'était déjà déprimé, aurait tout aussi bien pu en rire. Il ne savait juste plus ce qu'il devait faire maintenant...

"C'est Gillean, répondit-il d'un ton las. Nous avons tout fait pour tenter de le convaincre de revenir avec nous mais il semble terrifié, et Pwyll veut le ramener à tout prix."

Le jeune homme aurait bien voulu courir après eux, mais il sentait sa volonté faiblir dangereusement. Un regard vers Oanell qui signifiait : "dis-moi quoi faire, et je le ferai..."

[Arthus]

Pendant ce temps, dans le village de l'angoisse...

Blodwen écouta attentivement les paroles d'Ultana, tout en sentant une pointe d'agacement monter en elle face à l'attitude de ses "conseillers". A l'instar de Maelor, Ultana était très douée pour lui faire des reproches après-coup, tout en masquant sa propre inaction derrière un respect des convenances et de l'autorité seigneuriale, décidément bien commodes pour se dédouaner de leurs propres responsabilités.

Elle choisit donc d'aborder le sujet avec franchise.

"Je vous remercie pour vos précieux conseils, Ultana.

Néanmoins, j'aurais apprécié que vous me les donniez plus tôt, au lieu d'attendre qu'il fasse nuit pour me reprocher d'avoir pensé en guérisseuse, et non en démorthèn.

Quant à saper mon autorité ou me contredire, c'est avant tout une question de forme : vous auriez très bien pu me proposer d'effectuer un rituel cet après-midi pour protéger ce village dans le cas où une menace surnaturelle se présenterait, sans que cela ne nuise en quoi que ce soit à ma fonction, ou à la vôtre.

Au lieu de cela, vous attendez que je vous demande votre avis pour critiquer mes décisions, en me reprochant de ne pas avoir tenu compte du point de vue que vous ne m'avez pas donné. Ce qui me semble nettement plus dommageable pour mon autorité que de me faire part de vos propositions au moment opportun."

La voix de Blodwen était restée calme, mais intérieurement, elle avait le plus grand mal à retenir ses émotions. Par les C'Maoghs, elle était confrontée à une crise sans précédent un jour à peine après avoir accédé à des responsabilités auxquelles elle n'avait jamais été préparée, juste après avoir vécu le choc d'avoir perdu un père, et retrouvé une mère! Et alors même qu'elle était en proie à l'avidité mesquine d'une noblesse davantage intéressée par l'importance stratégique de Terfinysel que du bien-être des gens qui y vivaient, que faisaient ses conseillers? Ils ne lui donnaient aucun conseil susceptible de l'aider, se bornant à critiquer ses décisions après-coup, alors qu'eux-mêmes avaient été spectaculairement absents pendant tout le processus de prise de décision!

Blodwen prit une longue inspiration pour se calmer, avant d'expirer lentement.

Elle reprit ensuite d'une voix ferme :

"Je fais tout mon possible pour aider les gens dont j'ai la charge, et en ce sens, je pense faire mon devoir de guérisseuse et de seigneur. J'ai pris des décisions pour évaluer la situation, organisé des secours, coordonné trois forces, tout cela en quelques heures à peine, après avoir bien peu dormi et m'être occupée d'un blessé. Sitôt arrivée, j'ai essayé d'obtenir un maximum d'informations avant de préparer un remède qui, je l'espère, sera le plus efficace possible. Je ne peux guère faire plus.

La vraie question à se poser ici est donc : qu'avez vous fait, vous, en tant que démorthèn?

Vous avez appris des informations, et avez entrevu une action à entreprendre... Et vous n'avez rien fait. Vous ne m'en avez même pas parlé.

A présent, il fait nuit et ces pauvres gens sont peut-être sans protection spirituelle à cause de votre inaction. A vous de voir quelles sont vos responsabilités en tant que démorthèn : attendre que le jour se lève sans oser me parler, ou tenter de faire ce que vous croyez approprié pour les protéger.

Lorsque j'étais guérisseuse et non seigneur, je sais quelle voie j'aurais choisi. A vous de voir quelle sera la vôtre."

[NailsEater]

Oanell allait répondre aux gardes quand Pwyll partit en courant ... à la recherche de Gillean.

On s'en sortira jamais ...

"C'est Gillean, répondit-il d'un ton las. Nous avons tout fait pour tenter de le convaincre de revenir avec nous mais il semble terrifié, et Pwyll veut le ramener à tout prix."

Le regard d'Aeldred voulait clairement dire : c'est toi qui choisit, ce qui n'arrangeait pas la jeune femme.

Arriveriez-vous à les rattraper ? Quitte à assommer Gillean et laisser Pwyll le gérer derrière ...

[Casaïr]

Aeldred puisa dans ses réserves, se débarrassa de tout le superflu (c'est-à-dire tout ce qui n'était pas la corde), regarda son amie qui était au moins aussi épuisée que lui.

Désolé de t'obliger à prendre la décision, ce n'est pas très gentil de ma part... Ses yeux trahissaient ses pensées, mais il se redressa malgré tout en regardant les deux gardes.

"Allez, suivez-moi ! Plus vite on l'attrape, plus vite on rentre, je commence à en avoir assez de cette mascarade."

Et il se mit à courir, la corde à l'épaule.

[Iris]

Du côté de la forêt

Les gardes avaient du mal à faire du zèle, se rappelant que Dame Blodwen avait expressément dit de ne rien toucher... or Gillean semblait malade, sans l'ombre d'un doute.

" Ce gars est malade, il faut pas le toucher, qu'est-ce que vous foutez ?" s'inquiétaient-ils.

Après bien des efforts, des cris, des larmes et un flot d'insultes de Gillean à l'adresse de ces ordures de menteurs, le fuyard fut neutralisé et durement malmené, bâillonné et traîné au travers du souterrain.

Au bout d'un moment qui parut interminable, ils revinrent à Swelbecky dans la maison des dàmàthairs. Gillean était inerte.

D'après les gardes, Dame Blodwen était dans la forteresse hilderine.

[Iris]

Le groupe était arrivé en fin d'après-midi voire début de soirée, avec les jours qui raccourcissent. Il n'y avait eu que très peu de temps entre commencer à prendre la mesure de la situation à Swelbecky et le coucher.

Mécontente -- et fatiguée de cette journée, Ultana était assez acerbe :

" Je vous ai averti devant la maison de l'ansailéir. Vous avez continué en disant à vos gens qu'il n'y avait strictement aucun risque de mourir ni menace d'ordre spirituelle. Vous me dites d'organiser des rituels auxquels vous ne croyez pas ? Auxquels vous dissuadez vos gens de croire ? Vous me demandez de préparer un rituel en prétendant protéger les gens contre une éventuelle menace surnaturelle qui se présenterait ? Voudriez-vous donc que je mente, assurant préparer un rituel contre un mal inventé pour lutter contre un danger que vous paraissez juger imaginaire ? Il est vain d'agir de la sorte, les c'maoghs répugnent aux mascarades. "

" Je ne vous comprends pas. "

" Vous êtes seigneur depuis peu et les événements se précipitent. Peut-être est-ce un signe ? L'infertilité du couple seigneurial, la longue maladie de Breth Mac Terfynisel, et à présent ce cauchemar. La source du mal est ancienne mais n'a jamais été guérie. Mon mentor avait autrefois averti votre père : votre lignée n'est pas en paix avec ses racines dans les marais. Ce qui se passe ici n'est sans doute qu'un symptôme. "

Elle se leva et fit quelques pas en silence.

[Pwyll]

En donnant quelques coups de pied dans la porte, Pwyll s'écria "Il y a quelqu'un là d'dans, on a besoin d'aide, on a un blessé !"

[NailsEater]

Après avoir -enfin- neutralisé Gillean, ils traversèrent rapidemant le tunnel. Une fois de retour au village, il prirent la direction de la rosace. Hmm forteresse.
Pwyll avait Gillean mais Oanell demanda aux gardes de les accompagner.

Arrivé devant la porte ils entendirent la voix d'Ultana mais la barde ne comprit pas de quoi il était question. Elle allait frapper à la porte quand Pwyll donna quelques coup de pied dans celle-ci en criant :

"Il y a quelqu'un là d'dans, on a besoin d'aide, on a un blessé !"

Au point où ils en étaient ... Oanell ouvrit la porte et laissa le colosse entrer pour poser Gillean. En entrant, elle put voir Blodwen et Ultana et senti une légère tension ? Mais ce n'était pas important pour le moment.

- Nous n'avons pas retrouvé les enfants. Les damathairs sont ... mortes et Gillean nous a beaucoup compliqué les choses pour revenir. Il était terrifié. Il s'est évanoui pendant que nous le ramenions.

Ce n'était pas un rapport complet mais au moins avait-elle donné le contexte pour que les soins soit possible.