[OdE - Chap. 12.6] Ambition [FOCUS]

[Casaïr]

A mesure que les deux jeunes soldats progressaient dans la forêt, un silence oppressant sembla vouloir les couper du reste du monde. Les cris d'animaux avaient semblé disparaitre progressivement jusqu'à disparaitre tout à fait alors que la forêt se faisait toujours plus sombre et dense.



Ne pouvant compter que sur la présence de l'autre, les ostiens se rapprochèrent l'un de l'autre dans une vaine tentative pour se rassurer, jusqu'à ce qu'ils trouvent le bûcheron.

Ou Plutôt son cadavre.

L'homme baignait dans son sang à quelques pas de sa cognée toujours fichée dans le tronc d'un arbre dans un angle étrange. Le disparu semblait avoir été attaqué par un animal (?) particulièrement fort et qui l'avait pratiquement coupé en deux, ses viscères trainant au sol tels d'immondes serpents cherchant à s'éloigner du corps désormais sans vie.

La question qui se posait maintenant était : est-ce que le responsable de ce massacre était encore dans les parages ou non ?...

[NailsEater]

Ce silence pesait sur Oanell. Plus il s'étendait, plus elle angoissée.
Instinctivement, elle s'était rapproché de Antain. Rassurée de en pas être seule, de ressentir un peu de chaleur humaine et de vie dans cet endroit sinistre.
Quand j'en aurais terminé avec tout ça, je fuierai la cambrousse ! Loin, très loin ! Vivre, à Osta-Baille avec Briaval ! Elle bougonnait interieurement faute de pouvoir vraiment râler. Elle jeta un oeil à Antain, ils étaient maintenant côte à côte. Il avait l'air concentrer et pas vraiment plus à l'aise qu'elle.

C'est à ce moment qu'il tombèrent sur ...

-Oh non. Oanell se retourna vivement, n'arrivant pas à regarder le cadavre.

Pour ne pas perdre -totalement- la face, elle inspecta doucement les alentours, arme à la main. Elle se sentait nauséeuse et ses jambes tremblaient légèrement. La jeune femme n'avait jamais rien vu de tel.

[Casaïr]

Les yeux d'Antain s'agrandirent du surprise mais aussi de peur. Il ne s'attendait manifestement pas à une telle chose

"Il... je sais pas ce qu'il a affronté mais ça devait pas être beau à voir. On ferait bien d'aller chercher des gars en bas pour ramener son corps au village, faudrait pas qu'il serve de repas à d'autres bestioles...

Le jeune ostien n'avait manifestement pas envie de s'attarder d'avantage et regardait Oanell avec un air mi-paniqué, mi-suppliant.

[NailsEater]

"Il... je sais pas ce qu'il a affronté mais ça devait pas être beau à voir. On ferait bien d'aller chercher des gars en bas pour ramener son corps au village, faudrait pas qu'il serve de repas à d'autres bestioles...

Oanell acquiesçât. Elle n'était pas plus rassurée qu'Antain et -même si elle l'appréciait- ne faisait pas beaucoup plus confiance en ses capacités de combat que les siennes.

Ils reprirent donc la route en sens inversa. Oanell tentait de graver le chemin dans sa mémoire, laissant un maximum de trace visible pour retrouver le bûcheron. Secouait par la situation, elle ne savait pas trop comment rassurer son compagnon, elle même étant relativement mal à l'aise.

Sur ses gardes autant que faire se peut, elle redoutait une attaque de la bête. Quel qu'elle soit.

[Casaïr]

Les deux ostiens retournèrent rapidement au camp de bûcherons et, s'ils réussirent à les convaincre de les aider, ce ne fut pas sans mal.

Après les signes censés vous protéger des esprits de la forêt et pas mal de nausées, le corps fut installé sur la civière et rapidement emporté jusqu'à l'angarde. En les voyant arriver, Maugan pesta pas mal avant d'envoyer les autres recrues prévenir la femme du malheureux.

"C'est pas bon du tout, maugréa-t-il. Z'avez vu des signes là-haut ? Qui pourrait nous dire c'qui a causé un tel chantier ?

Antain secoua la tête nerveusement, entraînant un rictus de dépit sur le visage du sergent instructeur.

"Bon, ça commence à pas m'plaire c't'histoire. Jusque-là, c'était juste des bêtes, mais là, on a affaire à un meurtre. J'me vois pas envoyer des bleus à peine formés à la recherche d'un truc potentiellement dangereux. Antain, tu vas rester avec moi et m'aider à... faire c'qu'il est possible de faire pour que sa femme dégobille pas en le voyant dans cet état. Toi, fit-il en regardant Oanell, tu files prévenir les Ronces. Fais c'qu'ils te demandent, ils voudront sûrement qu'tu les accompagnes là ou était c'pauvre bougre."

Il gratta machinalement sa barbe, levant le nez au ciel, comme s'il y cherchait une réponse quelconque. Il indiqua rapidement la route jusqu'à la Rosace à la jeune fille, heureusement guère loin d'ici en lui rappelant de ne pas traîner.

[NailsEater]

" Toi, fit-il en regardant Oanell, tu files prévenir les Ronces. Fais c'qu'ils te demandent, ils voudront sûrement qu'tu les accompagnes là ou était c'pauvre bougre."

Oanell hocha la tête et se mit rapidement en route. Que se passait-il ? Même Maugan semblait inquiet. La jeune femme n'en revenait pas de se retrouver au milieu de tout ça. Elle essayait de mettre de côté ce qu'elle avait vu mais rien y faisait. Un cadavre. Un homme ... mort. Elle s’arrêta et prise de nausée, alla vomir dans un fossé sur le bord du chemin. Essayant de se faire violence, elle prit quelques secondes pour se remettre en route.

C'est les jambes tremblante et le teint livide qu'elle atteignit la rosace. Hélant le premier ronce qu'elle croisait, demandant à parler au capitaine de la part de Maugan.

[Casaïr]

Bien qu'encore sous le choc de sa première rencontre avec la Mort, Oanell put noter que le premier ronce qu'elle interpella n'avait pas l'air beaucoup plus vieux qu'elle, et tout autant désœuvré que lorsqu'elle-même n'a rien à faire dans la vieille angarde. Le garçon aux cheveux blonds coupés ras et au visage constellé de tâches de son regardait approcher la jeune fille un peu comme si elle débarquait d'un pays lointain, et c'est seulement en réalisant qu'elle venait de lui parler qu'il reprit ses esprits.

"Que... quoi ? Ah ouais, l'pitaine Brevaler ? J'vous accompagne, l'est en train d’entraîner les aut' près d'la courtine Sud."

Le jeune homme guida Oanell non sans la regarder aussi discrètement qu'il en était capable (autant dire qu'il était aussi discret que s'il avait hurlé ses intentions) jusqu'à l'aire d'entrainement d'où provenaient le fracas des armes s'entrechoquant. La jeune fille put voir, battant des mains et distribuant des ordres, un homme de haute stature et étonnamment jeune pour prétendre au grade de capitaine.



"Cap'taine ! Y a cette... heu.... dame... qui veut vous parler. C'est l'sergent d'l'angarde Maugan qui l'envoie, m'voyez ?"

L'homme fronça les sourcils en voyant s'approcher l'ostienne, mais il était difficile de savoir si c'était le viol de la langue de son vis-à-vis qui l'indisposait ou juste la raison de la venue d'Oanell qui l'intriguait. Il s'approcha des jeunes gens, l'air dubitatif avant de s'adresser à sa recrue.

"Merci drageon Alouarn. Finis tes tâches puis tu iras t'exercer un peu."

Se tournant vers la nouvelle venue en souriant : "Je suis le capitaine Brevaler, qu'est-ce que ce vieux blaireau de Maugan me veut encore ?"

[NailsEater]

Elle suivit le jeune drageon, remarquant ses œillades sans vraiment y répondre. Elle était sous le choc et l'heure n'était pas aux jeux. Quand ils arrivèrent auprès du capitaine, Oanell remercia le jeune homme qui l'avait accompagnée.

"Je suis le capitaine Brevaler, qu'est-ce que ce vieux blaireau de Maugan me veut encore ?"

Nous venons de trouver un ... homme ... mort dans la forêt, pas loin d'ici. Une groupe de bûcheron ... il était dans un état. Je n'avais jamais vu ça, capitaine. Maugan a parlé de meurtre et m'a envoyé vous prévenir.

L'apprentie barde ne savait pas si ce quel disait semblait clair pour son interlocuteur. Elle souffla de toute ses forces afin de se vider la tête et repris, plus posée :

Désolée, c'est assez impressionnant et je n'étais pas ... prête. Une femme est venu nous chercher. Son mari n'était pas rentré avec les autres bûcherons et elle était inquiète. Maugan nous a envoyer voir ce qu'il en été. Après avoir suivi les indications des bûcherons nous sommes partis à sa recherche. Quand nous sommes arrivés, nous n'avons trouvé qu'un cadavre. Il était fichée dans le tronc d'un arbre et dans un angle étrange pour autant que je puisse dire. L'attaque avait été brutale voir sauvage.

Elle se tut, attendant les directives du capitaine ou ses questions.

[Casaïr]

Les propos décousus de la jeune fille déroutèrent Brevaler mais il ne l’interrompit pas pour autant. Quand Oanell reprit après s’être ressaisie, le capitaine des ronces comprit un peu mieux ce qui se tramait. Prenant un air grave, il lança :

« Que tout le monde m’attende dans le réfectoire dans une demi-heure. Préparez vos affaires. »

L’homme entraina rapidement Oanell jusque dans son bureau pour en tirer une carte de la région où il nota rapidement la position du bûcheron, la questionnant régulièrement sur le trajet suivi avant de découvrir le cadavre.

« Vous avez eu de la chance, jeune fille : d'après ce que vous m'avez décrit, il est très possible que le responsable de ce meurtre soit un feond, ce qui veut dire que vous auriez très facilement pu devenir la victime suivante. »

Il se gratta le menton en réfléchissant avant de parvenir à une décision.

« Vous pouvez retourner à votre angarde, et dites à ce forban de Maugan que je prends la suite des opérations mais que ça ne le dispense pas de m’offrir la tournée qu’il me doit. »

Même si le ton était sérieux, Brevaler avait fini sa phrase en souriant.

Le chemin du retour est toujours plus rapide que l’aller, et c’était vrai encore une fois. C’est le cœur allégé par la certitude de n’avoir pas à retourner là-bas qu’elle retourna à l’angarde et tomba sur le sergent bougon qui discutait visiblement encore avec la veuve du bûcheron. Il prit congé aussi rapidement qu’il le put avant de se tourner vers Oanell, attendant qu’elle prenne la parole en première.

[NailsEater]

« Vous avez eu de la chance, jeune fille : d'après ce que vous m'avez décrit, il est très possible que le responsable de ce meurtre soit un feond, ce qui veut dire que vous auriez très facilement pu devenir la victime suivante. »

Oanell se sentir blêmir.

« Vous pouvez retourner à votre angarde, et dites à ce forban de Maugan que je prends la suite des opérations mais que ça ne le dispense pas de m’offrir la tournée qu’il me doit.»

Soulagée de ne pas les accompagner, elle rentra sans demander son reste. Une fois à l'angarde, elle attendit que le sergent vienne pour lui faire un "rapport".

- Le capitaine a dis qu'il prenait la suite des opérations et que ... ça ne vous dispensez pas de lui ... hm ... d lui offrir la tournée que vous lui devait. Pour lui, c'est un meurtre ou un féond. La jeune fille frémit tout en ajoutant : d'après lui, nous avons été chanceux de ne pas être les suivants.

Elle resta planté là, attendant une indication de la part du sergent, espérant en avoir finis.