[OdE - Chap.2.1] La dernière limite

[Pwyll]

Pwyll se précipita au cri d'Oanell et contempla, incrédule, l'espace que révélait la trappe...

"Ah ben voilà, j'aime les choses simples. Ce truc est complètement bizarre, c'est sans doute lié à tous ces problèmes. Allons voir ! J'allume une torche et j'y vais ou un des gardes souhaite peut-être mener le marche ?"

[Casaïr]

Souffler un peu, c'était tout ce que demandait Aeldred. Il vérifia les liens des habitants afin d'éviter qu'ils ne se détachent inopinément, jeta un œil sur sa blessure qui se rappela à son bon souvenir par l'intermédiaire d'un message de douleur. Dubthach s'occupant des plaies de Burgred, le chasseur évita de s'en mêler, estimant qu'il ne ferait que le gêner s'il le faisait. D'ailleurs, en parlant de blessures, il ignorait toujours comment allait Oanell. La cherchant, il l'entendit crier. Se dirigeant vers les cris, devancé par Pwyll, il découvrit quelques secondes après ses amis ce qui avait causé l'émoi de la barde.

"Pwyll, stop, dit-il en interrompant d'un geste son ami. Ce n'est pas à nous de décider de cela mais à Burgred. Allons lui en parler avant de faire quoi que ce soit. On ne sait pas ce qu'il y a en bas et si on commence à se séparer comme ça et qu'on a des ennuis, on ne pourra pas compter sur tout le monde."

Se tournant vers Oanell, il lui demanda : "Tu en penses quoi ?"

Avant de se rappeler ce qu'il voulait vérifier juste avant cette découverte : "Tu es blessée ? Je peux te soigner s'il le faut. Je devrai être capable de poser un bandage correct si nécessaire."

[Arthus]

Burgred était enfin parvenu à faire un bandage à peu près correct sur sa plaie. Cela n'avait pas été facile, entre la menace permanente du brouillard vivant, les cris et bruits de destruction émanant de la ferme de Martha (il pensa avec une certaine émotion à ses parties de dés du soir arrosées d'une petite goutte qui n'auraient plus jamais la même saveur après le passage du colosse, qui avait visiblement intégralement ravagé le mobilier si ses oreilles ne le trompaient pas), et l'absence de lumière...

Il avait fini par se rapprocher du feu, ce qui lui avait finalement permis de nouer les bandes de tissu de la manière souhaitée. L'efficacité de ces soins restait encore à démontrer, mais au moins l'assemblage tenait-il.

Il ramassa alors son épieu, échangea un rapide regard avec Dubthach lui signifiant qu'il fallait y aller, et se dirigea vers ce qui restait de la ferme.

[Iris]

La barde pressait sa plaie sanglante de sa main, regardant tout autour d'elle, anxieuse : "Tu imagines si le brouillard continue de grossir et de se rapprocher ? Qu'est-ce qui nous arrivera ? Et pourquoi ça se passe ici et pas dans le reste du village ? Pourquoi maintenant ? "

Elle n'était pas contre le fait d'au moins bander la plaie, mais elle avait peur que le temps ne vienne à manquer pour trouver une issue, un refuge.

[Iris]

Les habitants neutralisés, les blessures pansées, les explorateurs estimèrent que la seule bizarrerie des lieux (brouillard tueur mis à part) était cette cave invraisemblable qui paraissait donner directement dans un réseau de cavernes.

Il allait être temps de se préparer à s'enfoncer dans des ombres étranges et totalement différentes de toute ce qu'ils avaient vécu jusque là.

[Casaïr]

Mettant ses quelques talents à l'épreuve, Aeldred pansa du mieux qu'il put la blessure d'Oanell, se concentrant pour éviter de trop comprimer la plaie, ce qui pourrait gêner la barde. Une fois satisfait de son ouvrage, il fit le tour de la maison pour récupérer de quoi faire des torches pour tout le monde et les distribua à ses compagnons. Un regard vers la jeune femme pour s'assurer qu'elle allait bien, un sourire un peu timide pour lui faire comprendre que ça irait de son côté. Puis il se tourna vers Burgred.

"On ne sait pas ce qu'il y a en bas, mais cela peut être dangereux. Puis-je suggérer que l'un de vous deux ouvre la marche ? Si besoin je peux aussi partir en éclaireur histoire de faire un premier repérage avant que vous ne suiviez avec le reste du groupe."

Puis à Oanell : "si l'extérieur n'étais pas si menaçant, je t'aurai bien dit de rester ici, mais je pense que tu seras plus en sécurité avec m... nous. Et je sais aussi que tu ne m'écouterais pas de toutes façons, ajouta-t-il sur un clin d'œil. D'ailleurs, quand notre quotidien aura retrouvé un semblant de normalité, il sera sans doute bon que l'on trouve un moment pour t'apprendre à manier un arc comme tu le souhaitais il n'y a pas encore si longtemps. Enfin, si ça ne... enfin bref."

Il termina rapidement de se préparer, vérifia son équipement et attendit les ordres de mise en route.

[Arthus]

Burgred attendit poliment qu'Aeldred ait fini son aparté avec Oanell avant de répondre.

"Le r'pérage me semble être une bonne idée. Tu me parais rapide, attentif et sensé : tu feras donc un parfait éclaireur.

Nous te suivrons, prêts à intervenir au besoin. Je serai à l'avant, prêt à repousser toute attaque de mon épieu. Pwyll sera derrière moi, en position pour m'aider et protéger Oanell. Enfin, Dubthach fermera la marche, protégeant nos arrières avec ses épées.

Oanell, tu tiendras la torche quand elle sera allumée : de cette manière, nous ne serons pas éblouis en cas de combat."

Se tournant plus spécifiquement vers Aeldred, il ajouta :

"On devrait conv'nir d'un code au cas où tu voudrais nous avertir discrètement d'un danger."

Il se gratta la tête avec de poursuivre :

"j'pense que l'couinement du rat devrait faire l'affaire"

Et il se mit à faire une imitation du rongeur, qui aurait pu paraître comique si la perspective de descendre dans les ténêbres n'avait pas été aussi angoissante.

"Un couinement, on s'arrête, on éteint la torche et on ne fait plus de bruit. Deux, on repart. Et s'il y a un gros danger et que tu t'es fait repérer, tu hurles en fonction de la situation."

Le gros garde eut pour Aeldred le sourire qu'il réservait à ses hommes lorsqu'il s'agissait de faire une plaisanterie martiale à même de détendre l'athmosphère en situation dangereuse.

Puis il redevint sérieux en concluant :

"N'fais pas l'imbécile, hein. S'il y a un danger, tu ne joues pas au héros, tu reviens vers nous. Discrètement ou en courant en fonction de la situation, dans tous les cas tu pourras te placer devant Oanell pour te servir de ton arc pendant que Pwyll et moi on tiendra la première ligne, et que Dubthach protègera notre dos."

[grayfoxliquid]

Dubthach écouta avec attention les ordres de son frère d’armes. Il ne répondit que par un hochement de tête.
Il ne pouvait cependant pas se retenir de penser, un peu amusé, que Burgred allait à nouveau se mettre à faire des bruits d’animaux qui ne ressemblent à rien."

Il se tint prêt, les épées à la main, à suivre le groupe, dès qu’il se mettrait en route.

[NailsEater]

Oanell écouta la réponse d’Aeldred tout en le laissant bander sa plaie. Anxieuse, elle s’inquiétait de la suite des évènements. Où va nous mener ce tunnel ? Qu’est-ce que ce brouillard étrange dehors ?

Oanell, tu tiendras la torche quand elle sera allumée : de cette manière, nous ne serons pas éblouis en cas de combat."

« D’accord »

Sa voix tremblait un peu mais elle n’y prêta pas attention, écoutant la suite avec calme. Elle ne rit pas en voyant Burgred imiter le rat. Ce n’était pas le moment. La barde s’inquiétait à l’idée qu’Aeldred soit devant mais savait aussi que cette stratégie serait la meilleure.
Elle se releva et se prépara à entrer dans le tunnel quand on lui en ferait le signe.

[Iris]

https://soundcloud.com/metadronos/munavoratit

Le groupe délaissa les habitants de la ferme pour s'enfoncer sous terre par la trappe. Ce n'était pas très haut, mais il y avait une petite échelle pour descendre.

Sitôt le pied sur la roche calcaire, on se sentait happé dans une ambiance solennelle, presque mystique et en tous cas mystérieuse. Les secrets des âges oubliés sommeillaient ici. Autrefois on s'était réfugié sous terre pour survivre à l'Aergewin et aux pires hivers. Ces grottes étaient comme le ventre de la mère d'où naîtrait une humanité vivifiée et régénérée. Ces veines minérales qui parcouraient les murs rocheux légèrement humides évoquaient des vaisseaux sanguins tout autant que les racines de Corahn-Rin. Tout était un. Par la suite, les grottes et les tumulus avaient servi pour inhumer les défunts les plus importants, demorthèn, nobles et héros. Leurs os étaient pris dans la calcite, ils devenaient une partie de la montagne et du monde minéral.

Les flammes de la torche s'agitaient, projetant des ombres dansantes, des silhouettes fantasmagoriques. Là, un ours poursuivait un caernide. ici une meute de loup coursait un cerf. Dans le ciel volaient les cygnes qui cherchaient à le sauver. Si le cerf trouvait le nid de l'une d'elle il serait sauvé. Cette légende antique, ce conte austère et grave devenait ici saisissant d'intensité.

Où étaient-ils ? Depuis combien de temps avançaient-ils ? Un doute s'immisçait dans leur esprit tandis qu'ils étaient parvenus à un croisement, prenant conscience de l'immensité extravagante des souterrains.