TDF Chapitre 8 - Un fief (pas si) paisible

[Casaïr]

"Il faut aider les non-combattants à quitter la place par les rues adjacentes. Guidez les blessés vers ici, qu'ils puissent être soignés. Si possible et sans vous mettre en danger, neutralisez les voleurs et agresseurs. "

"Compte sur moi !" cria Darren, molestant sans ménagement le drôle qu'il avait attrapé s'il tentait de se rebiffer d'une quelconque façon.

Une fois certain que l'homme ne pourrait plus nuire, ficelé comme un saucisson, il retourna dans le chaos, aidant principalement femmes et enfants qui pouvaient s'être retrouvés coincés dans la place et les conduire en sûreté hors d'ici, puis s'en retournant pour lui ramener les blessés qui ne manqueraient très certainement pas.

[DukeTogo]

Myrosh regarda Jolan comme s'il venait de se réveiller. Avait-il eu une vision de ce qui adviendrait ce matin? Toujours est-il qu'il prêta main forte en aidant les gens à se relever. Un peu plus tard, il recommanda à Jolan de veiller sur sa jeune soeur après l'avoir vu au septuaire en aidant quelqu'un à s'y abriter. Egalement, Jolan vit que les hommes de main de Lyndal Flowers contraignaient leur employeur à abandonner ses marchandises pour le soustraire à l'ire de la foule. Un villageois survolté en fut quitte pour un coup de couteau dans le ventre qui le fit choir au sol.

La clameur avait fait venir d'autres gardes en plus du groupe mené par Béric. Galvanisé par Darren et le sang-froid de lady Castellane, des soldats intervinrent de leur mieux, hésitant parfois entre le secours des personnes renversés ou arrêter les villageois qui quittaient la grande place les mains pleines qui de victuailles, qui de biens dont il n'aurait surement pas l'usage. Cecily s'écarta pour laissa passer les uns et les autres. Pleine de la morgue qui l'a caractérisait parfois, son regard allait de la foule à Aleth, comme si elle pouvait lui dire en un regard toute la défiance qu'elle avait pour la noblesse, à moins qu'il n'y ait autre chose. Un jeune homme la héla pour lui montrer avec joie ce qu'il s'était approprié et eut en retour un mouvement de tête lui signifiant de décamper.
Savait-elle qu'Aleth escomptait la remercier pour sa protection inopinée? Peut-être. Toujours est-il qu'elle avança sans attendre à son tour vers la foule qui finissaient de piller et saccager le marché.

Aleth entendit un maigre appel à l'aide. C'était Gyles qui ramenait de son mieux l'épouse Bartheld. Les deux portaient les marques d'affrontement et la boulangère avait défendu bec et ongles quelques cerfs d'argent lovés dans son tablier rabattu contre elle. Ce fut le choc choc qui réveilla le tisserand. Faisant fi du danger et étant la plus proche, Aleth vint prendre le relais du troubadour pour la soutenir la pauvre femme. Gyles dégaina en titubant son épée d'escrime pour tenir les malandrins à l'écart. Le cri d'un soldat acheva de les mettre en fuite. Une fois à l'abri, lady Castellane vit que la boulangère saignait du crâne et que Gyles avait une manche déchirée découvrant un bras bien maigre pour tenir dans la durée une combat. C'est qu'aurait dit sans nul doute Kieran Orell s'il était là. Que n'était-il pas là? Et père? Mais pour l'heure, il y'avait fort à faire.

Beric joua des coudes pour atteindre Tristifer que les soldats qui l'entouraient avaient fait descendre de cheval avant que celui-ci ne le jette à terre. L'animal avait détaillé en dépit du bon sens et dans la mauvaise direction. Hagard, le frère du lord regardait ce qui arrivait avec les yeux de quelqu'un qui ne comprenait pas. A dire vrai, Béric lui-même ne savait pas quelle folie s'était emparée de Waterford. Un villageois vociférant écopa du poing du maitre d'armes sur la figure quand il fit mine de vouloir frapper d'une pique Tristifer, ce qui l'assomma net. C'est finalement l'arme au poing que le champion de Rubriant tint à bonne distance les plus excités tandis qu'on évacuait le frère du lord.

[Iris]

Aleth vit avec satisfaction que la garde commençait à s'activer, avec plus ou moins de talent. Elle regarda un instant l'expression étrange de Cecily, ayant du mal à saisir si l'expression de morgue s'adressait à elle. Peut-être que la nordique exprimait son mécontentement quant au chaos généré par Tristifer. La jeune Castellane prit le parti de choisir cette interprétation.

Accueillant la malheureuse épouse Bartheld et Gyles, elle réprima des pensées violentes à l'égard des pillards. Pour un peu elle les aurait tous envoyé au Mur, quitte à dépeupler Waterford. Elle recommanda à l'époux Bartheld d'éponger la blessure avec un chiffon humide, de quoi la nettoyer et éviter que le sang ne tache tout, le temps que la situation se calme et qu'elle puisse s'en occuper sereinement. Aleth s'inquiétait en particulier des blessures graves, qui nécessiteraient d'agir sans attendre et elle guettait la foule et les blessés pour identifier ces cas et pouvoir les signaler.

Au milieu du désordre, Aleth s'efforçait d'agir avec méthode, de coordonner les gardes, s'assurer qu'aucun ne soit isolé, en placer en filtre sur les rues pour dissuader les voleurs, tandis que d'autres allaient sur le marché, et guidaient vers le septuaire ou le coin près de la boutique du tisserand. Si elle voyait des blessés, elle les enjoignait à s'asseoir non loin, pour leur venir en aide par la suite. S'il était possible de capturer quelques voleurs (sans doute les plus stupides pour rester encore au moment où la nasse commençait à se refermer sur eux), eh bien ils garniraient les geôles et feraient parti du "tribut" en candidats pour la Garde de nuit qu'elle avait prévu de mener aux Tyrell.

Durant tout ce temps, elle limitait ses paroles au minimum : rassurer, guider, chercher à galvaniser les soldats ou calmer la populace proche... Petit à petit, elle espérait pouvoir étendre une zone de quasi calme et d'ordre et ainsi de proche en proche, reconquérir la place du marché. Intérieurement, elle bouillonnait, partagée entre indignation devant tant de sauvagerie, et mortifiée à l'idée d'être liée de près à l'auteur de ce malheur. Elle aurait voulu présenter platement ses excuses à Lyndal Flowers, estimant que quels que fussent ses torts, il ne méritait pas cela. Plus encore, elle se sentait mal envers tous les marchands de Waterford et se demandait à combien se montaient les pertes du jour et comment les indemniser, quitte à le faire sur sa propre bourse.

[Crépuscule]

Le pupille revenait vers le septuaire, prêt à suivre les conseils de Myrosh, quelque peu inquietté par son attitude, quand il vit l'homme de main de Flowers poignarder un des agitateurs. Il lâcha quelques insultes à l'encontre de la brute qui faisait verser le sang.

Jolan hésita un peu, il voulait être auprès de sa soeur, et le blessé n'était qu'un malandrin qui avait essayé de profiter du chaos, mais s'il méritait d'être jugé, il ne méritait pas de se vider de son sang sur la place du marché, il ne pouvait laisser l'homme mourir sans rien faire. S'il voyait Myrosh il l'appele pour l'aider, sinon demande à quelqu'un d'autre participant à aider les autres. Il tente alors de l'écarter du tumulte et de comprimer sa plaie. Il n'était pas un grand soigneur maid avait appris quelques bases avec Aleth.

[Casaïr]

De là où était le chevalier, il était plutôt délicat de déterminer quand le calme reviendrait. Darren songea qu’avant de voir se profiler une accalmie à l’horizon, il faudrait déjà finir d’évacuer les personnes les plus fragiles puis de calmer ceux qui cherchaient à profiter de la situation. Apercevant les gardes du coin de l’œil, il les pressa de faire quitter les lieux à ceux qui s’étaient retrouvés pris au piège de toute cette folie, avant d’en faire autant.

Et dire que ma tante veut que je prenne la place de cet imbécile auprès de mon oncle, enragea Darren en pensée. Il comprenait un peu mieux ce que Dame Guenièvre avait laissé entendre à son sujet, et il se dit que ce serait peut-être plus facile que prévu de le supplanter. Qui laisserait passer un tel désastre provoqué même (surtout !) par son frère ? À moins que son oncle ne soit un indécrottable naïf, il devrait sanctionner Tristifer pour un geste aussi inconsidéré.

Tout à ses pensées, le jeune chevalier se déconcentra un moment et failli perdre de vue l’essentiel : des gens avaient besoin d’une main secourable, et d’autres d’un bon coup de poing dans le nez. Il lui fallait donc ne décevoir personne !

[Maëlys]

Une sorte de folie s'emparait de Waterford. Depuis quand le village avait-il de telles agitations ? Béric n'en savait trop rien mais il savait par contre que c'est dans ce genre d'agitations qu'on trouvait des morts facilement ... Et qu'également quand cela apparaît de façon bien trop brusque et imprévue, il y avait assez souvent quelque chose de prévu là-dessous...
En tout cas, le villageois qui avait voulu s'en prendre au frère du Lord n'aura pas l'occasion de se relever de si tôt vu la force qu'il avait mis dans son poing, même si cela n'était pas intentionnel à la base.

Observant la situation, il dégaina son arme puis intima aux hommes présents :

"Formez une escorte autour de lui et suivez-moi !"

Le plus important pour l'heure était de mettre en sécurité le frère du Lord mais également de veiller sur le reste de la maisonnée ... Et en premier lieu Aleth. Néanmoins il ne la voyait pas... Il ne pouvait que prier qu'elle était bien entourée comme d'habitude.
C'est donc l'arme à la main qu'il s'avança dans la place, faisant longer les murs le groupe afin de revenir vers la caserne où il est sûr que Tristifer sera en sécurité.

[DukeTogo]

Il n'avait pas fallu très longtemps pour que les pilleurs prennent possession de tout et n'importe quoi. Beaucoup de choses tombaient au sol, autant d'obstacles pour eux-mêmes ou pour la garde. Myrosh acquiesça à l'alerte de Jolan, bien que la victime en question n'était pas la seule à risquer de donner son dernier souffle. Le prêtre rouge jugea sans doute que c'était une connaissance de l'héritier Hastwyck et le ramena en le portant sans trop de mal bien qu'il était lui-même encore convalescent.

C'en était de de même pour Ser Darren qui n'avait pas encore retrouvé toute sa forme physique. Le chevalier Risley vit le trublion nommé Corbin Celtigar aidé quelques personnes à quitter les lieux et avoir quelques mots avec le garde du corps de Dame Adrienne. De là où il était, il ne savait pas ce qu'ils se disaient mais il était évident que ce que dernier n'était pas du genre patient à endurer la drôlerie de ce faquin. Visiblement, ce fut l'intervention de la sculpturale dorniènne qui fit s'écarter l'épée-à-louer. Celtigar avait de bons réflexes, il évita un benêt qui ambitionnait de le bousculer et finit sa course contre une palissade. L'épée à louer siffla et cria : "Hé, virez-le et engagez-moi à la place. Je prends moitié prix pour la moitié d'une faveur !" avant de chercher un peu partout de lui.

Aleth : Art militaire 2D : (3, 6) = 9.

Aleth avait réussi à transmettre quelques consignes pleines de bon sens et eut la bonne surprise de constater que les quelques gardes qui étaient dans son entourage comprenaient bien ce qu'elle leur demandait. Et puis, il y'eut un, puis deux et plus encore de blessés. L'un prétendait être plus blessés que l'autre ce à quoi répondit Gyles que c'était aussi vrai que sa bite faisait deux mètres. Aleth couvrit la blessure superficielle de la boulangère avec un tissu - ce n'est pas ce qui manque chez un tisserand - puis d'un autre attaché pour faire tenir le premier. Ensuite, toutes deux mais aussi Gyles et l'époux participèrent. Lady Castellane constata que les Bartheld avait de l'expérience et que le troubadour avait les mains habiles.

Béric : Art militaire/Tactique 3D+1B : 1, 5, 2, 1. Relance un 1, remplacé par un 5 = 12

Béric parvint à se frayer un chemin dans la cohue et put voir que la situation serait rapidement sous contrôle.

Dans le septuaire, Tom insistait pour que les gens partent maintenant que le calme revenait. Il avait aussi amené Alyse à Jolan. "Mon prince. Ici n'est pas une place pour ta fillotte !"

Jet de chance pour le type que ramène Myrosh : pair / impair : 4. Soins Jolan, avec l'aide de Myrosh : 12 ( )
Alyse n'était pas rassurée. Jolan tout aux soins qu'il voulait prodiguer ne s'en rendit compte que quand le prêtre rouge tenta de la rassurer. Mais même si le timbre de voix était rassurant, le visage brulée de Myrosh produisit l'effet contraire. Le prêtre rouge fit signe à Jolan qu'il finirait de soigner le blessé...

[Iris]

Aleth était soulagée de voir que les choses commençaient presque à prendre forme de son côté de la place du marché. Les gardes proches s'activaient, et les soins pouvaient commencer. Constatant que certains, à son grand étonnement, voulaient se faire examiner en premier alors qu'ils n'en avaient nul besoin, elle commença à se poster pour trier les arrivants et les diriger vers un soigneur plus ou moins expérimenté selon la gravité du cas : vers Gyles les cas légers, vers l'épouse Bartheld les éventuels cas graves.

Pour sa part, elle avait fort à faire pour orienter et suivre l'évolution de la situation sur la place du marché. Elle ne manqua pas non plus d'adresser des paroles de réconfort et d'encouragements sitôt que des personnes, même simplement choquées, s'arrêtaient ici avant de repartir chez elles. Tristifer avait semé le chaos, elle faisait de son mieux pour contribuer au rétablissement de l'ordre et montrer par sa présence que les Castellane se souciaient du bien être et de la sécurité de leurs gens.

[Casaïr]

Darren sentait la fatigue l'agresser aussi sûrement qu'il repoussait avec plus ou moins de ménagement les gens devenus fous. Toutefois, il put voir avec soulagement que le calme revenait peu à peu. Il entendit Celtigar faire son numéro sans parvenir à savoir s'il devait s'en amusé ou pas.

Désireux de souffler un peu, il décida de retourner auprès de sa cousine, emmenant les dernières personnes qui avaient besoin de quitter la place, et la trouva fort occupée à distribuer les soins et à répartir les patients. Encore une fois, il fut soufflé par le calme dont elle était capable en ces temps de tempête.

Reprenant son souffle, il se rapprocha d'Aleth pour lui parler.

"As-tu besoin d'aide ici ? On dirait que ça se calme petit à petit sur la place, aussi me disais-je que je pourrais t'aider, ne serait-ce que pour trier les blessés ou repousser les imbéciles qui causeraient des ennuis ici en cherchant à fuir Béric et ses hommes, ou autre chose."

[Crépuscule]

Jolan remercia Myrosh. Il prit Alyse par la main de sa main gauche, gardant libre sa main d'épée. "C'est fini, allons retrouver Aleth."

Avant de s'éloigner, il s'approcha de Tom. "Merci Tom, je savais que je pouvais compter sur toi."
Ce n'était pas totalement vrai mais Jolan était convaincu que s'il valorisait le nain, il gagnerait sa confiance et parviendrait peut être à quelque chose avec lui ...

Le frère et la sœur commencèrent à chercher la jeune lady en faisant le tour de la place par sa périphérie, restant vigilant aux agitateurs et aux fuyards, gardant en main son épée espérant dissuader les idiots les plus téméraires .