[OdE] 13.4.Ténèbres sur Kalvernach - Chez Nold

[Cialf]

Elhine se trouve assise entre Alda et une adolescente, une maigrichonne à l'air peu réveillé. Roan est de l'autre côté d'Alda, Kolka se tient près d'elle, son assiette à la main, et mange de bon appétit : Alda sourit avec indulgence en la voyant dévorer son repas. Le potage est simple mais bien cuisiné.

Alda fait un signe de tête à Roan qui, semble-t-il, n'a pas envie de parler pour le moment. Elle s'adresse alors à Elhine :

- Vous vous appelez... Elhine, je crois ? Vous avez eu du courage de faire ce chemin en pleine nuit. Bien sûr, nous ferons de notre mieux pour vous aider à vous installer. Nous-mêmes, nous avons eu du mal à sauver quelques affaires de notre village, alors vous nous excuserez si tout n'est pas parfait. Mais je sens que grâce à vous, les choses commencent à aller mieux. Déjà, monsieur Caules a soigné ma toux, et c'est un grand soulagement. Kolka dit qu'elle a trouvé un travail... Mais nous en reparlerons, vous me direz votre avis à ce sujet. Nous ne connaissons pratiquement pas la ville, alors c'est vraiment une chance de rencontrer des gens honnêtes.

[Hadriake]

Caules est resté un moment dans la pièce, malgré que tout le monde soit parti. Jolinar... Où était-il passé ? Qu'est-ce qu'il s'était passé, d'ailleurs ? Une expérience semblait avoir mal tourné... Mais quoi ? Et quel en était le résultat ?

C'est tout à ses questions que le jeune homme rejoint le reste du groupe, déjà à table, et qu'il s'installe là où il peut. Il entend distraitement Alda le remercier pour sa toux et relève la tête rapidement pour lui sourire avant de replonger dans ses pensées.

"Merde, Jolinar, qu'est-ce que tu as foutu ? T'as pas fait de connerie, hein ?"

Silencieux, le visage soucieux, Caules ne remarque même pas la nourriture devant lui. L'inquiétude est visible sur son visage, mais aussi une intense réflexion.

[Fafi06]

Elhine se tourne d'abord vers la jeune adolescente avec le sourire gentil mais triste de la mère qu'elle ne peut plus être:
- Eh bien jeune fille, j'espère que ce n'est pas moi qui te trouble ainsi au point de ne rien avaler. Il te faudra des forces pour aider tout le monde ici, et il te faut manger pour cela.

Se retournant vers Alda avec un air à nouveau sérieux:
- Oui oui, je me nomme bien Elhine. Et sincèrement, vous avez toutes notre gratitude pour votre accueil chaleureux et agréable, d'autant que les circonstances ne sont pas les meilleures. Mais c'est en cela que l'on reconnait les personnes qui méritent d'être rencontrées. En ce qui concerne Kolka et son travail, elle en tire tout le mérite. Elle a su faire face aux questions pénétrantes de la garde sans se départir de son intégrité et de son courage. L'auberge où elle travaillera est une auberge qui a la faveur des varigaux, c'est un bon endroit. Cependant, surveillez là les premiers temps. Il y a eu problème grave hier, d'où la présence des gardes sur place et d'un enquêteur. Même si elle ne devrait pas être inquiétée ni prise à partie, si par hasard elle vous reportait un fait étrange ou une conversation bizarre, je préfèrerai le savoir pour la mettre à l'abri. J'ai un ami parmi les varigaux là-bas, celui qui m'a conduite jusqu'ici, je lui demanderai de veiller sur Kolka tant qu'il est sur place.
- Je vous avoue quand même que les évènements qui ont touché la région ces derniers temps me semblent curieusement bizarres, comme si nous avions perdu la protection des C'maogh. Que s'est-il donc passé dans votre village pour que vous en soyez à vous réfugié ici ?

[Cialf]

Elhine se tourne d'abord vers la jeune adolescente avec le sourire gentil mais triste de la mère qu'elle ne peut plus être:
- Eh bien jeune fille, j'espère que ce n'est pas moi qui te trouble ainsi au point de ne rien avaler. Il te faudra des forces pour aider tout le monde ici, et il te faut manger pour cela.

Se retournant vers Alda avec un air à nouveau sérieux:
- Oui oui, je me nomme bien Elhine. Et sincèrement, vous avez toutes notre gratitude pour votre accueil chaleureux et agréable, d'autant que les circonstances ne sont pas les meilleures. Mais c'est en cela que l'on reconnait les personnes qui méritent d'être rencontrées. En ce qui concerne Kolka et son travail, elle en tire tout le mérite. Elle a su faire face aux questions pénétrantes de la garde sans se départir de son intégrité et de son courage. L'auberge où elle travaillera est une auberge qui a la faveur des varigaux, c'est un bon endroit. Cependant, surveillez là les premiers temps. Il y a eu problème grave hier, d'où la présence des gardes sur place et d'un enquêteur. Même si elle ne devrait pas être inquiétée ni prise à partie, si par hasard elle vous reportait un fait étrange ou une conversation bizarre, je préfèrerai le savoir pour la mettre à l'abri. J'ai un ami parmi les varigaux là-bas, celui qui m'a conduite jusqu'ici, je lui demanderai de veiller sur Kolka tant qu'il est sur place.

Alda se tourne vers Kolka, inquiète :

- Un problème grave ? Qu'est-ce qui s'est passé, Kolka ?

- Euh... Monsieur Kothrán, l'aubergiste, a été frappé par un voleur qui s'est enfui. Il paraît que c'est la première fois que ça lui arrive. Enfin, à monsieur Kothrán, parce que le voleur, je ne sais pas.

- Vraiment ? Je suppose qu'avec les gardes sur place, il n'y a plus vraiment de risques... Tout de même, fais attention aux gens qui rentrent. Merci beaucoup, mademoiselle Elhine. Nous suivrons vos conseils, et si votre ami varigal peut passer à l'auberge, nous lui ferons confiance.

- Je vous avoue quand même que les évènements qui ont touché la région ces derniers temps me semblent curieusement bizarres, comme si nous avions perdu la protection des C'maogh. Que s'est-il donc passé dans votre village pour que vous en soyez à vous réfugié ici ?

- Ce qui est arrivé, c'est assez mystérieux, même pour nous. Une grande entreprise de la ville avait construit un barrage sur la Bailla, avec de grands projets d'ateliers... Notre demorthèn était contre, mais il était vieux et n'avait plus vraiment d'influence dans la région... Sauf pour Roan qui était venu compléter sa formation auprès de lui. Le pauvre vieux Skorri, il s'est presque noyé dans l'eau glacée et a attrapé une congestion lorsque le barrage s'est effondré. Il a rejoint les esprits, maintenant. Les C'Maoghs ont-ils déserté le village à cause du barrage ou pour une autre raison ? Je l'ignore.

[Kenny]

Roan s'essuyant la bouche, venait de terminer sa gamelle, il en reprendrait bien une autre mais attendait que tout le monde soit servi.

"Je ne pense pas que ce soient les C'Maoghs de votre village, car j'ai rencontré le mauvais temps bien avant d'arriver dans votre village, et ici aussi, ce temps catastrophique perdure. C'est bien plus grave qu'un barrage. J'imagine que vous n'avez pas oublié de faire vos donations aux C'Maoghs ?"

[Cialf]

Aslinn n'a pas très faim non plus. Est-ce la disparition de Jolinar qui l'a secouée ou une autre raison ?

Alda paraît gênée par la question de Roan :

- Roan espérait trouver un demorthèn en ville... Mais il paraît qu'ils sont très rares. Nous aurons le temps d'y penser demain.

[Fafi06]

Elhine, sur ces révélations, se tourne vers Roan:
- Eh bien, cela fait longtemps que je n'avais croisé un ïonthen. Je suis nouvelle en Kalvernach, mais une chose est sûre, c'est que cela ne me semble pas l'endroit le plus indiqué pour trouver un démorthen. Et pourtant, je commence à avoir le pressentiment que nous en aurions bien besoin. Il y a quelque chose qui se trame dans toute cette contrée qui me fait froid dans le dos, et il se pourrait bien que vos talents soient plus que nécessaires en ces temps troublés.
Se retournant vers Alda en réprimant un baîllement suivi d'un pauvre sourire:
- Il est temps pour moi de me reposer. La journée fut plus qu'épuisante et celle de demain ne s'annonce pas beaucoup mieux. Je vous remercie tous pour votre accueil chaleureux. Mais même si personne n'a abordé le sujet, demain, vous nous ferez part de ce qui nous incombe comme tâches et participation afin que notre présence ne soit pas un fardeau supplémentaire.
se tournant enfin vers Caules et Aslinn:
- Et demain, à la lumière du jour, nous devrions nous occuper de fouiller correctement cette pièce et d'en extraire tout ce qui peut nous être utile. Je pense que l'université n'appréciera pas que nous annoncions la disparition de Jolinar sans avoir un minimum de pistes. Mais demain est un autre jour, reposez-vous bien.

Bien que sérieuse, Elhine ne peut s'empêcher de réprimer un bâillement en sortant de table. Elle se dirige vers le coin où est entreposé son sac à dos, en sors une couverture de voyage, desserre sa tenue de voyage à quelques endroits stratégiques, se déchausse, puis s'adosse contre le mur, soutenue par le sac, et s'emmitoufle dans la couverture pour sombrer rapidement dans un sommeil profond.

Une dernière pensée reste marquée: Il faut que je trouve le temps de retourner à l'auberge. Accompagner Kol...

[Kenny]

Roan acquiesça sur le besoin de l'avis d'un demorthen, voyant la fatigue, il n'osa pas poser des questions profondes comme les plus terre à terre, mais où ils allaient dormir... à oui donc par terre...vraiment terre à terre donc comme pensée... Il regarda Alda avec un léger mouvement d'épaule et un air désemparé pour qu'elle s'intéresse à l'endroit où allaient dormir les nouveaux, forcément il était hors de question de dormir dans le bordel de Jolinar...

[Cialf]

Alda est justement en train de réfléchir à la question.

- Je ne sais pas si vous pensiez vous installer dans la chambre de votre ami...

L'expression morne ou attristée des nouveaux venus montre que l'idée n'est pas populaire.

- Alors, nous allons vous faire de la place. Je vais me réinstaller avec le bébé puisque je ne souffre plus de ma toux, grâce à monsieur Caules. Kolka, pourrais-tu faire de la place pour eux ? Oui ? Euh... Elhine, vous dormez ici ? Ce n'est pas agréable, vous allez être réveillés par le passage demain matin. Est-ce que vous ne préférez pas dormir avec Kolka ? Votre amie qui est.. euh... si mince a aussi besoin de repos, il y aura assez de place pour trois.

La paysanne nommée Ina fait la grimace :

- Et nous, on aura à caser les deux autres, alors ?

- J'en ai bien peur. Roan, pourrais-tu dormir chez Jabbock ? Il va grogner pour la forme, mais il sait faire la part des choses.

[Hadriake]

A l'évocation des C'Maoghs, Caules s'est tu. Il ne croit pas vraiment aux esprits de la nature que révèrent les Démorthèn, pas plus qu'à l'Unique et ses miracles, d'ailleurs. Ou en tout cas, s'ils existent, ils n'ont pas plus de droits sur le monde que les hommes, du moins, c'est son avis. Mais par respect pour ses compagnons, il garde le silence.
Pourtant, plus il en entend, plus il a de mal à garder son sérieux. Révérer des esprits ou un dieu, passe encore. Mais continuer à les respecter s'ils sont responsables des malheurs qui les touchent ? Voila quelque chose que l'étudiant ne comprendra jamais.

- Et demain, à la lumière du jour, nous devrions nous occuper de fouiller correctement cette pièce et d'en extraire tout ce qui peut nous être utile. Je pense que l'université n'appréciera pas que nous annoncions la disparition de Jolinar sans avoir un minimum de pistes. Mais demain est un autre jour, reposez-vous bien.

Hum ? Oh, c'est à lui qu'Elhine parlait. Caules se contente de hocher la tête. Semblant satisfaite, la jeune femme part se coucher... dans un coin de la pièce. Étrange.

"Si je pars en voyage après mes études," se dit Caules, "je me retrouverai probablement à dormir dans ce genre de position, pour un temps, du moins. Peut-être que je devrais demander des conseils à Elhine, demain ?"

Alda prend ensuite la parole :

- Je ne sais pas si vous pensiez vous installer dans la chambre de votre ami...

Cette fois, Caules secoue la tête, négativement. C'était effectivement le plan de base, mais là... De toute façon, même si la chambre avait été en état, Caules aurait probablement essayé de négocier. Dormir dans la chambre d'un disparu dans d'étranges circonstances... De quoi faire des cauchemars.

-Alors, nous allons vous faire de la place, reprend-t-elle. Je vais me réinstaller avec le bébé puisque je ne souffre plus de ma toux, grâce à monsieur Caules. Kolka, pourrais-tu faire de la place pour eux ?

Pour le coup, Caules ne peut s'empêcher de sourire. Alda a beau l'avoir remercié plusieurs fois, ça lui fait toujours chaud au cœur de savoir qu'il l'a aidée, qu'il a pu apaiser son mal.

"C'est bien pour ça que je veux devenir médecin, après tout. Aider les gens."

Étonnant comme une simple phrase peut faire s'envoler tous les soucis. Les noires pensées de Caules se dissipent et un vrai sourire se dessine sur son visage quand il se relève :

-C'est très gentil de votre part. Et désolé du dérangement. On fera de notre mieux pour vous retourner la faveur, demain.

Puis, se tournant vers l'adolescente :

-Kolka ? On te suis. Oh, et encore merci pour le repas, Dame Alda !