[OdE - Chap.2.1] La dernière limite

[Amnèsya]

C'était souvent la limite lorsqu'on parlait rationnement de choses irrationnelles...

un air sincèrement désolée.

"Non, je n'ai pas solution miracle... Pour l'instant, je récolte les pièces, mais je ne vois pas comment les assembler".

"Ca peut vous paraître bizarre mais je trouve rassurant que l'on soit du côté de Louarn...

... Je réfléchis...

Pour l'instant, je ne vois que deux liens, assez fort à tirer... Aodren, Je sais qu'il a été accusé d'un crime et qu'on n'a pas pu le prouver. Il a donc été banni. Mais c'est tout ce que je sais... J'ai donc comme premier fil, tout ce qui peut tourner autour de cet événement... Mais je n'en sais pas plus.
Et j'ai comme autre fil, l'histoire que j'ai entre aperçu de notre ami ici présent, je désignais Aeldred, qui semble avoir une histoire assez forte pour engendrer tout cela...

Mais personnellement, je vote pour Aodren puisque mes visions portaient initialement sur lui...

[Pwyll]

Pwyll se retourna aux paroles d'Ethel, un sourcil arqué et une expression sur le visage que seul Aeldred pu immédiatement décrypter.

"Déjà quand on était petiots, la plupart des trucs me retombaient sur le dos alors que c'était clairement sa faute... du coup, ça m'étonne pas du tout ! Aeldred, si tu pouvais s'il te plaît arrêter de nous faire des farces et de nous transporter vers Louarn sur des civières pendant qu'on fait la sieste, tout le groupe apprécierait énormément." Avant de reprendre sa progression, Pwyll conclut avec un petit clin d'oeil entendu adressé notamment à Ethel pour qu'elle comprenne bien qu'il plaisantait.

Et oui, Aledred avait bien identifié l'expression redoutée de pré-connerie, ce froncement imperceptible du nez, ce frémissement des narines et cette lueur d'anticipation abrutie typique de l’inénarrable Pwyll.

Les plus attentifs purent deviner quelques mots marmonnés dans sa barbe blonde "Fort à tirer ? Avec un arc ou quoi ?"

[Casaïr]

"Hé ! intervint Aeldred. Je te rappelle que tu n'étais pas le dernier pour détourner les règles, hein ?"

Il gonfla ses joues, faisant mine de bouder comme lorsqu'il était enfant, avant de laisser bruyamment s'échapper l'air en direction de son ami. L'intervention de Pwyll eut tout de même l'avantage de dérider le chasseur qui prit la peine de réfléchir à ce que disait Ethel.

"Je ne savais rien de tout cela sur cet Aodren, mais je n'ai jamais vraiment trainé du côté de Swelbecky," dit-il, songeur.

Accusé d'un crime sans preuve, puis banni ? Était-il réellement coupable alors, ou bien était-ce plus commode de l'accuser, lui ?

"Ethel, j'ai l'impression que vous savez beaucoup de choses sur ce genre de... phénomènes. Cela vous ennuierait-il de... m'en dire plus ? Quand tout ça sera terminé je veux dire. J'ai souvent eu l'impression qu'il y avait plus que ce qu'on nous disait derrière certains événements, et... enfin... j'aimerai pouvoir comprendre, et aider ceux qui pourraient avoir vécu des situations similaires."

[Amnèsya]

Pour la première fois, en déput de la situation abracadabrantesque, du danger, des circonstances et d'une éventuelle fatigue, le visage d'Ethel se referma et se refroidi...
Elle mit du temps à répondre à la question...

L'enthousiasme du jeune homme pour les ... ténèbres ... la perturbait au plus au point... La présence de la jeune barde, encore plus... Visiblement, même Ethel, était capable de s'en apercevoir, ils essayaient de construire quelques choses.
Alors pourquoi se perdre dans l'obscure... Pourquoi tout risquer...
Avait-il conscience que la noirceur et l'horreur de l'univers qu'il se proposait d'explorer... Avait-il conscience à tout moment, il pouvait y perdre sa raison... Qu'à jouer avec le feu, très souvant on se brûle...

SOn cas à Elle, il était différent... D'abord, elle était seule... et c'était vital... Et on ne lui avait de toute façon pas laisser le choix... Elle aurait, peut-être, vraiment préféré être peucheuse, lavandière ou autre... Mais c'était comme celà, Les ténêbre était en elle, comprendre, loin d'être une curiosité mal placé, ou un loisir était un moyen de survie.

Alors Oui, elle avait aidé des gens, oui elle aimait cela et cela l'aidait à se lever le matin et à affronter le lendemain... Mais, elle pensait qu'il y avait suffisamment d'élu... pas besoin de volontaire.

Elle fit finalement une réponse évasive...

"... Je vous aiderais à comprendre ce dont vous aurez besoin pour continuer..."

Qu'incluait-elle dans cette réponse? Elle avait quelques jours pour apprendre à connaitre Aeldred pour le savoir...

[Iris]

Burgred restait en arrière, ankylosé et perdu dans ses pensées, cherchant à affronter dignement l'invraisemblable situation.

Le groupe sortit de la forêt et arriva en vue d'un champ fraîchement labouré, bordé de haies. On devinait un trou plus profond que les sillons dans la terre meuble. En s'approchant péniblement (car marcher sur une terre remuée et un peu humide n'est pas très confortable), on distinguait ce qui avait dû être un dégagement maladroit et improvisé de choses qui devaient être sous terre.

De culture paysanne, les membres du groupe savaient qu'on trouvait parfois, au gré des labours, de vieux daols, parfois des poteries, voire dans des cas plus rares, des tombes. Vue la profondeur à laquelle on avait creusé, ça semblait pouvoir être le cas.

En regardant un peu alentours, en se laissant aussi un peu influencer par les traces et piétinements autour du trou, il semblait qu'on avait transporté le contenu découvert dans une ferme non loin. En tous cas il y avait de la lumière qui se laissait deviner dans le demi-jour.

[Casaïr]

Aeldred ne comprenait pas l'étrange revirement de comportement d'Ethel, ni sa réponse, bien trop vague à ses yeux. Toutefois l'heure n'était pas à ce genre de questionnement, et il ne voulait pas la harceler de peur de se la mettre à dos. Soupirant vivement, il reprit la tête du groupe, maintenant qu'il se sentait étrangement mieux, et donna le signe de la marche. Ils finirent par laisser la forêt derrière eux, et cela lui permit de respirer un peu plus. Évidemment, il ne comprenait toujours pas ce qu'ils faisaient là, ni comment ils y étaient arrivés et encore moins pourquoi, mais voir le ciel au-dessus de sa tête le libéra un peu de ses angoisses du moment. Au moins, on est tous ensemble.

Observant le paysage alentour, il vit ce qui ressemblait à un gros trou. S'avançant vers lui, il essaya de déterminer ce qui avait bien pu être déterré, et, en se fiant aux potentielles empreintes de pas alentour, si l'objet avait pu être lourd. Il n'était pas sûr de trouver quoi que ce soit, surtout avec le soir qui tombait maintenant -alors qu'il faisait jour il n'y a pas cinq minutes !-, mais savait-on jamais ?

La seule chose de certaine était que les traces menaient à une ferme non loin. Vu leur état à tous, mêlant fatigue, blessures et faim, demander ne serait-ce que l'hospitalité leur serait d'un grand secours.

"Qu'en pensez-vous, demanda-t-il au reste du groupe, est-ce que cela vous tente qu'on demande à ces gens s'ils peuvent nous faire une place pour que nous puissions prendre un peu de repos ainsi qu'un vrai repas ?"

[Pwyll]

Un vrai repas...

Lorsque Aeldred prononça les mots magiques, un éclair sembla traverser un bref instant le regard que Pwyll faisait courir le long de l'excavation grossière.

"Absolument. J'espère bien qu'on aura à manger. Je pense que les C'maoghs nous ont mis exactement au bon endroit et au bon moment pour résoudre tous nos problèmes. Faudra juste prendre deux trois précautions, des fois que ce soit encore une maison pleine de maboules. Suis sûr que tu peux nous avoir un accueil chaleureux Oanell, c'est toi la belle parleuse officielle après tout."

[grayfoxliquid]

Le ciel qui s'assombrissait à nouveau, une ferme au loin en sortant de la forêt... Tout cela n'annonçait rien de bon à Dubthach. Les événements récents lui ont appris à se méfier.
Craignant de devoir à nouveau se battre contre de la brume et des fermiers morts-vivants, il réagit à la proposition d'Aeldred, en parlant tout bas, comme pour lui-même

"En espérant qu'ils nous voient..."

C'est qu'après avoir prononcé cette phrase qu'il s'en rendit compte et faillit s'étouffer.

[Iris]

Ethel, à mesure qu'elle approchait de la ferme la reconnut : "C'est la ferme d'un ami d'Aodren, le banni de Louarn. En fait, il a été condamné pour son meurtre. Le corps avait été retrouvé un soir, dans un fossé, au bord d'un chemin, non loin de là où il vivait."

[Casaïr]

"Donc, il est possible que cette ferme soit vide ?"

Aeldred faillit ajouter "suivant si nous sommes dans le présent ou le passé" mais préféra n'en rien faire. Dubthach était constamment sur les nerfs et cette remarque superflue ne l'aiderait pas. Soufflant, il se dirigea vers le soldat et lui colla une bonne claque sur l'épaule tout en conservant un visage le plus sérieux possible.

"Je sais que l'on est pas franchement en sécurité vu la situation dans laquelle nous sommes, mais sombrer dans la paranoïa ne nous aidera pas non plus. Essaie de te détendre un peu, respire calmement et sois simplement aux aguets. Je ne suis pas soldat, c'est vrai, mais je sais d'expérience que plus on est tendu et plus on court le risque d'avoir des réactions exagérées face à certains événements."

Aeldred se sentit soudain un peu penaud. Ce n'était pas vraiment son genre d'apporter ce genre de conseil à quelqu'un, et il espéra que Dubthach ne lui en tiendrait pas rigueur. Refaisant face à la ferme, il lança d'un ton un peu trop enjoué :

"Bien ! Si nous allions voir quels genre de fantôme va nous ouvrir la porte ?"