[OdE - Chap.2.1] La dernière limite

[Iris]

La ferme était organisée tout autour d'un bâtiment assez bas, tout en longueur, doté d'un lourd toit de chaume et de petites fenêtres aux volets d'osier tressé rabattu. A l'intérieur, de la lumière filtrait. Une porte donnait sur une basse cour où caquetaient encore des poules, ce qui était un peu inhabituel à cette heure. Les gallinacées rentreraient bientôt dans leur poulailler, mais normalement un propriétaire prudent en fermait l'accès pour éviter une attaque de renard.

Une petite porte base, en bois, menait de la cour à la route, enfin, au chemin, vu sa largeur. On devinait que ce portail avait été utilisé il y a peu.

" On dirait que ça ressemble à la description du soir du meurtre. L'homme assassiné devait s'occuper des poules, parfois il traînait un peu, mais comme cela durait, sa famille s'est inquiétée et des recherches ont eu lieu." constata Ethel.

[Casaïr]

Aeldred tiqua. Alors, on est arrivé au "bon" moment ? se dit-il, réprimant un frisson. Dire que j'ai dit à Dubthach de ne pas se laisser aller à la paranoïa...

"Allons vérifier. Soit il est... mort, et dans ce cas, c'est nous qui préviendrons les gens alentour, soit il ne s'est juste pas encore occupé de ses poules."

Mais dans le premier cas, que risque-t-on de trouver ?

[Iris]

Ethel répondit : "S'il est mort ou proche de l'être, il est plus loin. La famille d'Aodren m'a montré où c'était. Bien sûr, c'était de jour, mais je devrais pouvoir retrouver l'endroit."

" En tous cas avec le portail entr'ouvert, je pense que la victime est partie de chez elle."

[Pwyll]

Le douloureuse nécessité de faire le deuil du repas promis s'ancra doucement mais inexorablement dans l'esprit de Pwyll. Il y avait plus important. La vie d'une homme était en jeu, même si, apparemment, il était déjà mort une fois...

"On te suit Ethel. Faites attention où vous mettez les pieds, ne piétinez pas les traces que le gars a pu laisser." Sur ce, Pwyll s'efforça de scruter le sol pour tenter de trouver une piste qui pouvait confirmer que la mémoire d'Ethel ne lui faisait pas défaut.

[Pwyll]

Prenant soudain conscience de l'étrangeté de laisser une flamme vive dans une maison vide, le colosse aux cheveux blonds se redressa subitement en s'exclamant : "ah mais au fait on devrait quand même jeter un coup d'oeil vite fait dans la bâtisse puisqu'on est sur place, on sait jamais !"

[Iris]

Puisque les volets étaient fermés, Pwyll eut le choix de soulever l'un d'eux ou d'ouvrir la porte.

Dans tous les cas, ce fut pour constater qu'il y avait à l'intérieur... une famille qui se tourna en direction de la bizarrerie (une ouverture inattendue), en parlant, mais sans que Pwyll entendît quoi que ce fût et apparemment sans le voir.

Pendant ce temps, alors qu'il commençait à faire sombre, Ethel avançait, s'arrêtant ponctuellement pour que ses compagnons pussent suivre.

[Pwyll]

"Oups" dit Pwyll en roulant un regard penaud vers ses compagnons et en tentant de repousser la porte en simulant l'effet qu'aurait eu un courant d'air.

[Iris]

A la suite d'Ethel, le groupe arriva en vue d'une scène confuse : à une vingtaine de mètres avait lieu une lutte, sur un chemin, un homme contre deux autres.

[Casaïr]

Vu la réaction de Pwyll, Aeldred devina sans trop de peine que les gens à l'intérieur ne semblèrent pas le voir, mais ça ne rassurait pas le jeune homme pour autant : il lui était difficile de savoir si ce qu'ils vivaient n'étaient qu'un rêve éveillé ou autre chose. Après tout, pour ce qu'il en savait, ils pouvaient tout à fait être tous morts, et ce seraient eux les fantômes hantant les vivants.

Raaaa c'est trop compliqué tout ça, pesta-t-il en pensée. Il se secoua autant mentalement que physiquement avant de reprendre la route à la suite d'Ethel, l'observant avec la curiosité d'un chaton. Quand il lui avait demandé de lui en apprendre d'avantage sur ce que le savoir demorthèn était incapable d'expliquer, elle s'était renfermée comme... comme une bestiole qui se referme sur elle-même, chose qu'il ne comprenait pas vraiment. Il pensait qu'elle aurait été heureuse de partager son savoir avec quelqu'un de réceptif à de tels enseignements, mais ce fut tout le contraire qui se produisit. Bah, j'arriverai à la convaincre, sourit-il.

Leur voyage vers une destination inconnue leur fit rencontrer trois hommes semble-t-il en train de se battre. Le jeune chasseur grimaça : il n'était pas sûr que dans son état il puisse se révéler réellement convaincant dans le rôle du "sauveur". Malgré tout, c'est en soupirant qu'il héla le groupe.

"Bonsoir messieurs ! Un problème ?"

[Iris]

Les hommes ne parurent pas entendre Aeldred qui se trouvait à une vingtaine de mètres (moins s'il s'était rapproché d'un pas vif)

Celui qui était seul contre deux était maintenu par l'un et fut poignardé par l'autre sans pouvoir se défendre. Son corps s'affaissa, semblant indiquer que toute vie l'avait quittée.

Les meurtriers échangeaient rapidement entre eux.