TDF Chapitre 8 - Un fief (pas si) paisible

[Iris]

Bien qu'elle envisageât de voir son oncle par souci de paix future dans le château, la perspective de débattre avec un personnage aussi caractériel ne lui plaisait guère tant elle avait l'esprit préoccupé par sa possible mort prochaine, aussi Aleth ne chercha-t-elle pas à résister et contre-argumenter.

"Mon oncle me voit seulement comme un pion utile, mon influence se limite à le flatter ou ne pas le critiquer, ne suggérant que ponctuellement quelque chose en le présentant comme conforme à ses ambitions démesurées."

Son ton semblait indiquer que c'était certainement tout autant à la portée de Darren.

" Dans l'immédiat, la seule chose à faire est d'inciter Tristifer à retarder la mise en œuvre de ses plans déments. Père devrait revenir après-demain si le messager l'annonçant était bien informé et qu'il n'y a pas eu d'incident. Il aura fort à faire... T'avais-je dit que Tristifer comptait emprunter de fortes sommes à un homme réputés pratiquer des taux d'intérêts usuriers ? Dans des jours comme aujourd'hui je me demande pourquoi Père confie le domaine à quelqu'un dont les méthodes... n'ont pas leur place ici. "

Et de se lancer dans une énumération en désordre de tout ce qui lui venait à l'esprit : "Des projets d'emprunt là ou auprès de la Banque de Fer, après avoir envisagé de réclamer de l'argent aux Tyrell ; terroriser le prévôt et le capitaine du port en les accusant d'être complices de contrebandiers ; des roulements de la garde entre la surveillance de la ville et le travail aux vignes avec pour effet que les hommes soient possiblement mal entraînés ; des histoires de corruption dans la garde aggravant le tableau ; l'incapacité à juguler deux bandes de brigands et des contrebandiers sévissant depuis des années ; tourmenter Mestre Corwin en permanence jusqu'à l'empêcher de s'occuper convenablement de soigner nos gens en le surchargeant de travail ; considérer que les finances du domaine lui appartiennent en propre ; houspiller le personnel de manière aussi colérique que ridicule ; une consommation et une obsession du vin absurde ; une attitude arrogante envers les autres Maisons, alternant avec une affabilité autant suspecte qu'hypocrite ; la propension très probable à être manipulé par les séductrices de Waterford..." et elle s'arrêta avec un soupir de dépit.

" Le pire c'est qu'il est convaincu d'être un génie." conclut-elle.

Elle gardait pour elle des considérations plus sombres.


La conversation s'achevait et il allait être l'heure de partir. Aleth se prépara, s'efforçant de faire face dignement, se demandant à quoi elle devait s'attendre. Béric ne viendrait pas, il avait trop à faire à Waterford... Pourvu que ce ne soit pas un mauvais signe pour la suite !

[DukeTogo]

Cecily demeura bouche bée quand Gyles lui fit un baise main. Le troubadour attira son attention en faisant un pas de coté dans la direction opposée aux ruffians qui les regardaient d'un oeil torve.
Cecily se surpris à rire bêtement avant de froncer les sourcils, ce que Gyles trouva absolument charmant, et de se frotter le revers de la main contre la hanche comme pour s'essuyer d'une tache invisible. Elle eut un rictus, sourire en coin, avant de pousser le troubadour à l'épaule d'un geste gauche.

"Lui, une brute? Ce genre de type ne me fait pas peur. Au fond, tout les hommes sont pareils, qu'ils aient une grande bouche ou pas. A part toi, peut-être..." En disant cela, Cecily avait l'air de réfléchir, comme embarrassée.

"Bon, je... je dois y aller." Cecily s'apprêtait à s'éloigner, sans l'intention de rejoindre les autres avec qui elle bavardait plus tôt.

[Crépuscule]

Jolan proposa à Myrosh de parler en marchant en s'écartant du village, dans les alentours du moulin afin de repérer le terrain et de voir si eux ou les lieux n'étaient pas surveillés.

Si la voie est libre, il propose à son ami de retourner au village et de retrouver Béric et Darren pour leur faire part de leurs observations, lui même restant cachée à sa position pour veiller à la sécurité du point de rendez-vous. Il convient avec lui d'un double piaulement de buse pour les alerter d'un danger quand il les verra arriver par le chemin qu'ils ont repérés ensemble.

En fonction de son talent et de ses connaissances, Jolan propose le cri d'oiseau qu'il peut faire discrétement (quitte a faire la mouette ), dans l'esprit je voyais par exemple la buse car il sait peut être qu'il n'y en a pas si près de Wateford et de la mer, ce qui peut éviter le risque qu'un sale piaf vienne piaulement faussement au mauvais moment

[Thalgrim]

Myrosh accepta la proposition de Jolan, une reconnaissance des environs du moulin ne pouvait pas faire de mal. Il veilla toutefois à ce que ce repérage ne se fasse pas trop tôt, et était particulièrement vigilant par rapport à d'éventuels suiveurs et observateurs. Peut-être était-ce de la paranoïa, mais le prêtre rouge envisageait sérieusement l'hypothèse que Celtigar ait des complices.

Si jamais l'heure de la journée n'était pas assez avancé pour aller du côté du moulin, Myrosh profiterait du temps libre pour demander à Jolan de lui faire visiter la ville. Puisqu'il allait rester au fief Castellane un moment, le prêtre rouge souhaitait se familiariser avec les lieux.

[DukeTogo]

Au château, Tristifer restait cloitrée et l'on entendait par moment quelques haussements de voix. Mestre Corvin assura Aleth qu'il trouverait un moment pour s'absenter pour aller à Waterford voir la santé des blessés et surtout la remise sise le septuaire, ne doutant pas qu'on puisse transformer le lieu en un cadre pédagogique. Dame Guenièvre croisa Darren et Aleth avec dignité mais sa fille vit bien à son regard qu'elle avait quelques motifs d'anxiété. Cousin et cousine rejoignirent Waterford et laissèrent leur monture à une écurie à l'entrée de la ville. Ce fut le chevalier qui s'en occupa tandis que la lady attendait en retrait. Ainsi, il n'y aurait personne pour s'interroger sur les sorties nocturnes de l'ainée Castellane.

Durant la journée, Jolan avait montré Waterford à Myrosh de façon exhaustive, expliquant aussi ce qu'il y'avait dans les environs. L'évocation du marais de la Sorcière plus au nord fit plisser les yeux du prêtre rouge. Sa présence dans cette ville moyenne fut rapidement connue et il était simple de voir chez Rose Seldon des regards critiques à son égard. Gyles leur rapporta qu'elle répétait à qui voulait l'entendre qu'il était inconvenant qu'il se soit réfugié au septuaire plus tôt dans la journée, quand bien même celui-ci était partiellement délabré. Quand à Tom le Bref, il n'était pas nominalement exclusif, puisqu'il ne voulait simplement ne voir personne dans le septuaire.

Gyles avait laissé partir une Cecily un rien troublée ce qui eut l'effet de le troubler un peu lui-même. Séduire était devenu depuis des années un jeu, comme une seconde nature facilité par une empathie réelle pour le beau sexe mais quelque chose dans la carapace de la bâtarde du nord lui avait noué le ventre. Si lui-même, "bâtard" de Port-Réal, avait vécu tant et plus de chose avant d'atteindre Waterford, que penser du parcours de Cecily née au lointain septentrion de Westeros? Etait-elle une louve depuis la naissance où par necessité durant un bien long périple? En s'éloignant, Cecily avait lancé avec un dédain un brin surjoué que ce qui arriverait ou pas à la petite noble n'était pas son problème.

Béric vint trouver Myrosh et Jolan pour leur parler à l'abri des oreilles indiscrètes. Pour le soir-même, il se devait de coordonner la garde de Waterford et insista auprès de Myrosh qui prenait donc les choses en main sur la sécurité d'Aleth. Il assura qu'il y'aurait effectivement une patrouille à une distance raisonnable du moulin, potentiellement capable d'appréhender tout fuyard. Le plan de Myrosh prévoyait que Jolan, Darren et Myrosh se tiennent à distance et que Béric soit posté au plus près. Comme le maître d'armes ne serait pas présent, il fallait revoir la répartition.

C'est à pied qu'Aleth et Darren rejoignirent Myrosh et Jolan. La lady était emmitouflée dans une cape brune et ces messieurs avaient veillé à ne laisser paraître aucun morceau de métal, s'allégeant aussi afin de ne porter au plus que du cuir épais afin de garder de la mobilité. Jolan confirma que la famille du meunier était à l'auberge, où l'heure tardive et la bière alimentait les récits des événements du matin. Il ne restait plus qu'à se déployer et a attendre...

[Iris]

Depuis l'attaque de l'archer, Aleth avait remplacé son ancien manteau de voyage vert sombre par un autre, noir et à capuche. Elle avait ainsi confusément l'espoir de pouvoir plus facilement disparaître aux yeux de ses ennemis.

A présent que le groupe se rassemblait une dernière fois, elle suggéra brièvement : "Si jamais Jolan ou Darren devaient être remarqués avant que l'homme n'ait un comportement menaçant, il pourrait être possible de prétexter avoir voulu me suivre pour protéger ma vertu. Ce prétexte ne tiendra peut-être pas longtemps, mais pourrait éviter une évitable escalade de la violence."

Ceci dit, elle n'avait plus qu'à attendre, drapée et dissimulée, assez anxieuse et résignée tout à la fois, ne sachant pas comment se représenter ce qui arriverait.

[DukeTogo]

Good news : les PJs blessés (Darren et Myrosh) ont perdu toute trace de leur blessures que je convertis en 1 point de lésions, soit un malus de -1 au toucher ce qui est bien moins gênant qu'une blessure (1D aux jets physiques, -1 en défense, etc.). Cette fleur car l'impact obscurité/clair de lune vient déjà limiter l'efficience)

[Thalgrim]

Au vu de l'absence de Béric, Myrosh proposa que ce soit Darren qui prenne la position qui était initialement dévolue au maître d'arme. Le prêtre rouge supposait que le chevalier souhaiterait être le plus proche possible de sa cousine pour pouvoir intervenir au besoin.
Myrosh et Jolan prendrait ensuite position selon le schéma prévu au départ, un dans le cadran sud ouest, l'autre dans le cadran nord est. Ce qui laissait la zone sud est ouverte pour une éventuelle fuite de Celtigar, mais vu qu'elle se situait entre les deux autres, le prêtre rouge et le jeune Hastwyck auraient logiquement une chance d'intercepter le mercenaire s'il tentait sa chance par là.

[Casaïr]

Darren accepta de bon cœur la proposition de Myrosh de remplacer Béric au pied levé; celui-ci avait tellement de travail aujourd'hui avec l'esclandre de Tristemine qu'il valait mieux qu'il veille au grain en ville, tout en se félicitant de n'être pas à sa place en ce moment. Quoique, si l'on y regarde bien, je le suis bel et bien ici, se dit-il non sans sourire.

Darren s'affaira à bien reconnaitre les lieux afin de ne pas se faire surprendre par un éventuel plan sorti de la botte de Celtigar et qui leur causerait du tord en y étant pas prêt, même s'il manquait de temps pour cela. Cela fait, il jeta un regard rassurant à sa cousine.

"Eh bien nous y voici. Aujourd'hui tu tiens le rôle de la proie mais je gage qu'un jour tu inverseras les rôles. On fera tout pour en tout cas", fit-il sur un clin d'œil.

Puis d'aller se placer à l'endroit que Myrosh lui avait désigné plus tôt, le regard sur la route qu'emprunterait l'épée à louer, le regard noir.

[Crépuscule]

A l'arrivée de ses compagnons, aucune buse ne piaula pour alerter Myrosh d'un guet-apens. Jolan les retrouva discrètement, sortant de l'ombre des sous-bois.

Il leur fit un rapide point de la situation, ajouta un petit commentaire pour détendre l'atmosphère tendu (ou pour se montrer lui même plus détendu qu'il ne l'était vraiment), disant qu'il aimerait bien voir à quoi ressemblait leur ami ménestrel en train de mimer les joutes de Rubriant.

Un dernier regard silencieux à Darren, Myrosh puis Aleth, un peu plus soutenu pour cette dernière, il voulut dire quelque chose, le souhait de faire une prière pour eux ou d'autres pensées sur l'attachement qu'il leur portait ou quoi que ce soit qui finalement trahissait ses craintes, mais au final aucun mot ne franchit ses lèvres.

Ce fut finalement un simple hochement de tête qui marqua son départ, tournant ensuite les talons pour rejoindre sa position.