[OdE] 13.4.Ténèbres sur Kalvernach - Chez Nold

[Kenny]

Roan : " Si vous dites vrai que le cycle en cours est un cycle aquatique, il faudrait donc prévoir des villes flottantes, récupérer de la terre pour faire des plantations dans des bacs, apprendre à tout le monde à nager et pécher et la liste ne doit pas s'arrêter là pour qu'on puisse survivre à ce cycle..."

Puis en réponse au magister de se recueillir au bord du fleuve : "Bien sûr, faites donc !"
Mais qui était ce magister ? Roan était vraiment très perturbé par ces réactions. Il regarda Caules pour trouver un point d'ancrage de normalité. Tout en réfléchissant aux paroles Uriel, qui tout en étant énigmatique, pouvait avoir un caractère prophétique. Forcément si on entrait dans le cycle de l'eau, tout allait pourrir, cela évoquait un grand danger pour Roan, lui qui était très "terrien", il se voyait mal vivre sur un bateau avec de l'eau à perte de vue. Et comment les esprits allaient vivre ce chamboulement ? Auraient-ils eu la motivation de provoquer ce nouveau cycle ?

Tant de questions... Roan réalisa qu'il était bien seul pour ces questions de demorthèn... Et ne voyait pas comment demander de l'aide des vieux sages...

[Hadriake]

Caules a beaucoup de mal à se concentrer sur ce qui se passe. La conversation lui échappe de plus en plus. Une nouvelle ère, rien que ça... Il espère vraiment que maître Eliflam s'emballe juste un peu après cette averse.

- Corruption et pourriture emmèneront ce corps charmant... "

La réponse soudaine d'Uriell lui fait manquer un battement de cœur. Il a tout à coup l'impression d'hyperventiler.

-Tu disais déjà ça, hier... Quand tu soignais... Euh... Je sais plus comment elle s'appelle, mais c'était juste avant que je ne soigne ta jambe...

Caules lui-même ne sait pas trop où il veut en venir. Est-ce qu'il a peur des prédictions de la jeune fille ? Allons, il faut se reprendre ! Elle divague un peu, c'est tout.
A l'évocation d'une possible "ère aquatique", Roan imagine déjà des solutions. L'étudiant est impressionné par sa faculté d'adaptation mais ne peut s'empêcher d'être sceptique. Des villes flottantes ? Vraiment ? Le ionthèn lui jette alors un coup d’œil, mais Caules ignore s'il attend une idée supplémentaire, ou un avis, ou autre chose. Le jeune homme secoue la tête :

-Déjà qu'on a du mal à se débrouiller avec nos "petits" Océan Furieux et Mer des Linceuls, qu'est-ce que ça serait si ils débordaient... Mais si ça arrive, la magience pourra nous être très utile. Il nous serait facile de créer des machines de pêche très efficaces pour nourrir tout le monde. Maître Eliflam, vous croyez qu'on pourrait aussi s'en servir pour améliorer nos bateaux ?

Le jeune homme réfléchit avant d'ajouter :

-Les connaissances démorthèn nous seraient tout aussi utiles. Vous êtes plutôt proches de la nature, vous devez vous y connaître en survie, non ? Si la plupart des villes côtières disparaissent, il faudra compter avec vous ou disparaître.

"Une raison de plus de collaborer" ajoute-t-il en pensée.

[Cialf]

Maître Eliflam ne fait guère attention aux questions de Caules. Il enlève son chapeau, malgré la pluie, et monte sur un bout de quai un peu surélevé. Là, il reste à contempler le fleuve qui traîne des branches, des vieux sacs et toutes sortes de débris. Uriell, les yeux fermés, murmure :

- ... Et par les rues de la ville morte, sous les eaux de l'ombre, tu rejoindras la chambre nuptiale de ceux qui ont été.

[Hadriake]

"Et moi qui pensait que rien ne pouvait m'étonner plus qu'Uriell..."

Caules jette un coup d’œil à Roan, sans rien dire. La façon dont le magister regarde le fleuve fait penser à un rituel... démorthèn, peut-être ? Mais non, il a bien taxé les recherches de Caules d'obscurantisme, plus tôt, non ?
Et si... Bon, ça vaut le coup d'essayer.
Le jeune homme s'approche un peu du fleuve et se contente de le regarder. Peut-être qu'en se concentrant, il va finir par comprendre ce que fait maître Eliflam.

"... Non mais n'importe quoi ! Je commence vraiment à divaguer, là."

Il recule presque aussitôt pour se placer à côté de Roan. Il lui jette un nouveau regard et hausse les épaules. Tant pis, rien de mieux à faire qu'attendre.

[Kenny]

Roan observe un peu étonné par le comportement du magister. Manifestement Uriel est habitée par une conscience spirituelle forte, il va falloir la surveiller pour arriver à comprendre où tout cela va mener...

[Cialf]

Alors que Caules regarde prudemment la surface du fleuve, il voit quelque chose qui émerge des branchages d'un tronc d'arbre flottant : un bec comme une lame d'épée sur un long cou, puis une paire d'ailes argentées qui s'agitent comme pour chercher le moment propice pour s'envoler. Mais il pleut toujours et le moment n'est pas pour tout de suite. L'oiseau se replie sur sa branche. Caules, avec ses souvenirs d'enfance à la campagne, reconnaît une grue cendrée (Roan, lui, l'identifie tout de suite). On en voit rarement en ville.

Maître Eliflam remet son chapeau sur ses cheveux mouillés, passe un regard absent vers ses compagnons et se dirige en silence vers le pont. Le garde dresse la tête, étonné, et paraît les reconnaître (au moins certains d'entre eux).

[Hadriake]

Pendant le court instant où Caules ne distingue que la vague forme de l'oiseau, son cœur se serre. Mais au moment où il distingue la forme du bec, il l'entend battre de nouveau. Décidément, entre maître Eliflam et ce volatile, c'est la journée des simili-corbeaux. Par contre, qu'est-ce que cette grue fait ici ? Elle vient probablement de l'extérieur, mais ça signifie donc que...

-La situation doit être mauvaise en campagne aussi. Kalvernach n'est pas la seule à souffrir de la pluie, on dirait, dit le jeune homme sans s'adresser à personne en particulier.

Maître Eliflam se remet rapidement en marche. Caules le suit, se rend compte qu'il a oublié la malette, revient sur ses pas pour la ramasser et repars en grommelant sous son poids. Et en plus, avec cette pluie, la poignée est glissante. Génial.
Lorsqu'il arrive près du garde, il le salue d'un sourire caustique :

-Bonjour. Sale journée, n'est-ce pas ?

[Cialf]

Le garde et la femme sont à l'abri de la pluie sous l'auvent du poste de garde. La femme leur tourne le dos et ne semble pas remarquer leur présence. Le regard du garde va de l'un à l'autre, étonné, puis carrément perplexe :

- Euh... Bonjour, professeur.

Apparemment, cette phrase ne s'adresse pas à Caules mais à maître Eliflam.

[Kenny]

Roan en voyant la grue cendrée, attendait leur réaction, mais ne venant pas, il allait parler quand Caules remarque enfin la chose, et ajoute donc à la suite de Caules : " Magister Eliflam, Caules a vraiment analysé l'étendu du problème. Cet oiseau est une grue cendrée, elle est un oiseau de rivière, donc habituée à l'eau, le fait qu'elle se retrouve sans pouvoir s'en sortir dans le courant explique bien, que la situation est grave dans les campagnes."

[Fafi06]

Elhine, prenant conscience que c'est dans son dos que cela se passe, se retourne vers le nouvel arrivant, et ne manque pas d'être étonnée de croiser le visage de Caules rougit par l'effort avec une grosse valise, la montagne du village qui semble être leur Démorthen, Uriell qui, comme à son habitude semble graviter autour de nulle part et tout le monde à la fois, et le tout précédé d'un étrange monsieur, visiblement professeur de ce qu'en a dit le garde, mais qu'Elhine ne connaît pas encore.
Elhine se rattrape en une petite révérence compte tenue de l’exiguïté du porche:
- Professeur ? Nous n'avons pas eu l'occasion d'être présentés si je ne m'abuse. Elhine, récemment entrée au service de l'université sous l'autorité de maîtresse Bantak en tant que manipulatrice.