TDF chap.10 - Un fief tranquille

[Iris]

Avant d'arriver au château

Arracher quelques sourires de la mine sombre de Jack Bulwer réjouit Aleth autant que les remerciements de son invité. Rosissant de plaisir elle répondit avec un bel enthousiasme : "Vous aurez d'autres occasions de vous réjouir j'espère ! Il y a le banquet, demain à Waterford, et..." elle prit une grande inspiration pour poursuivre : "Je vous ai préparé un cadeau... enfin, en vérité, je réfléchissais à un deuxième aussi..." mais le seul fait d'y songer la fit glousser de gêne et d'amusement devant le côté cocasse de la situation et le souvenir de son entrevue avec Dame Adrienne.

En guise d'explications sibyllines : "Je me rappelais que vous aviez parlé du froid et de vous réchauffer..." de nouveau elle s'arrêta, riant de gêne "J'espère que ça vous plaira."

Vaillante : "Pour l'heure j'ai des fleurs à mettre dans l'eau et vous voudrez peut-être prendre possession de votre chambre. Il faut aussi que je vois comment va Jolan."

Son attitude était ouverte, il ne faisait aucun doute que Jack pouvait se joindre à elle pour visiter Jolan s'il le souhaitait, ou rester en retrait s'il le préférait.

Au château

Tant qu'elle était avec Jack, hors du château, elle avait pu chasser de son esprit les malheurs de Jolan et de Darren -- et même la folie inquiétante de Tristifer. A présent, appelée à suivre Mestre Corvin dont la mine était grave, elle se sentait replongée dans des eaux froides et sombres.

Cette maudite plaie ne guérit pas ! Combien de temps avons-nous ? songeait-elle avec gravité sans pour autant parvenir à accepter pleinement la réalité. Ce n'était pas possible, cela ne devait pas arriver !

"Jolan, tu es revenu à toi !" commença Aleth, inquiète et n'osant pas poser de questions alors qu'elle brûlait de lui demander ...

[Thalgrim]

Le prêtre rouge se retrouvait donc avec tous les autres dans la chambre de Jolan. Il retint une grimace en voyant l'état de la plaie du jeune homme. Malgré sa blessure, Jolan semblait plus lucide qu'il ne l'avait été depuis qu'il avait été retrouvé au pied de la statue. Vu son état, Myrosh préféra ne pas risquer de le brusquer et se retint de lui poser la question qui accaparait ses pensées, laissant pour le moment Aleth diriger la discussion. Mais il était évident que retrouver les auteurs de l'agression devenait urgent : s'ils avaient infligés cette vilaine blessure au moyen d'un quelconque artifice, ils connaissaient peut-être un moyen de la guérir.

[Crépuscule]

Il y avait du monde dans sa chambre, il en avait prit conscience depuis quelques minutes sans vraiment sortir de sa torpeur. Avant même les voix murmurantes, ce fut l'odeur du coquelicot et de la salicaire qui le l'attirèrent hors de l'assoupissement sans rêve où il s'était réfugiant pour tenter d'oublier la douleur. Il y avait du monde et il savait ces présences familières. Étant a présent bien conscient, sa douleur se rappellait de nouveau à lui alors qu'il pouvait les yeux pour voir ses deux amis.

"Jolan, tu es revenu à toi !".

Jolan tenta de lui sourire, le visage bien vite crispé par la douleurse rappellant à lui.

"Aleth ... Myrosh, je suis heureux de vous voir, j'ai eu peur de ne plus en avoir l'occasion.
Dites moi tout ... c'est moche ?"

[Iris]

Aleth serra les lèvres et déglutit avant de s'exprimer, espérant que sa voix ne tremblerait pas :

" Oui."

Après avoir pris une inspiration, elle poursuivit :

" Ta plaie ne guérit pas. Nous avons pensé à un empoisonnement..."

Puis plus rapidement :

"Quand nous t'avons retrouvé à Waterford, aux pieds de la statue, tu avais bénéficié de soins sommaires -- des plantes que nous n'avons pu reconnaître. Nous avons pensé que tu avais pu être aidé par le paludier, dans le marais, mais apparemment ce n'est pas le cas."

Et plus pressante : "Que s'est-il passé ? "

[Thalgrim]

Myrosh hocha la tête d'un air grave aux paroles d'Aleth, avant d'ajouter:
"Ce n'est effectivement pas l'ermite du marais qui t'a soigné... Nous espérions que ses connaissances des marais pourraient nous aider à identifier le mal dont tu souffres, mais ce n'est malheureusement pas le cas." Le prêtre rouge hésita un instant avant de poursuivre. "Il a même parlé de sorcellerie quand nous lui avons décrit ta blessure... C'est pourquoi nous avons besoin de connaître tous les détails sur les circonstances de ton attaque et sur tes assaillants."

[Casaïr]

- Avant d'arriver au château -

"Ne te méprends pas, lança Darren à Cecily alors que celle-ci s'éloignait, personnellement je n'étais pas parti au marais dans l'intention de faire des prisonniers."

Reniflant, il regarda partir la nordienne avant de s'en aller trouver Gyles, toujours en train de dormir à cette heure. Il demanda à être conduit dans la chambre du Barde et, une fois devant la porte, l'ouvrit, entra avant d'arracher la couverture protégeant son ami du froid.

"Allez, marmotte, debout ! Je suis navré de n'être point une jouvencelle venue quérir tes faveurs de bon matin, mais j'ai quand même besoin de toi !"

Et sans lui laisser le temps de répliquer, Darren se saisit des vêtements du troubadour pour les lui poser sur les genoux avant de reprendre.

"En parlant de jouvencelle, j'ai besoin que tu ailles tirer les vers du nez de ta dulcinée, Cecily -et ne me ment pas, je sens ces choses-là ! Je pense qu'elle en sait plus qu'elle n'a bien voulu m'en dire sur les bandits des marais, peut-être même sur ceux qui ont mis Jolan dans cet état. Étonnamment, je ne suis pas parvenu à me faire entendre par la fleur du Nord, du coup, j'espère que tu auras la main plus verte que moi."

Il soupira en regardant par la fenêtre avant de se lever.

"Tu sais que je suis presque jaloux de ça ? ajouta-t-il avec un grand sourire. Il faudra un jour que je me penche sur la question d'une vraie relation amoureuse, voir ce que cela pourrait m'apporter. J'ose espérer que tu sauras me conseiller en la matière ; après tout, tu as réussi à amadouer une Snow, cela requiert quelques talents, et je pense que tu pourrais enseigner la méthode. Allez, termina le chevalier qui repartait aussi vite qu'il était entré dans la chambre, je retourne au château voir comment le jeune Hastwick se porte. Tiens-moi au courant !"

Et il parti comme une trombe, laissant comme deux ronds de flan son ami tout juste réveillé avec ses habits en boule entre les jambes.

- Au château -

Darren avait retrouvé tout le monde dans les appartements de Jolan au château Castellane et était présentement appuyé contre le mur, cherchant vainement à dissimuler son inquiétude et aussi une certaine forme de colère. La plaie était vilaine, contaminée par quelque chose d'abject qui empêchait la guérison du jeune homme. Si seulement je l'avais trouvé plus tôt ! Mais penser cela ne changeait rien à ce qui était arrivé. Il fallait maintenant des réponses, et le chevalier espérait que Jolan serait en mesure de parler

[Crépuscule]

"Un démon ... le sang d'un démon, la dague de Thallia est possédée ou contaminée par une force obscure.

Je l'ai vu dans les marais avec l'un de ses hommes, j'ai essayé d'en savoir plus mais je me suis fait repérer.
Ça a finit avec sa dague dans mon ventre, une dague qui semblait faite de ténèbres, de ténèbres animées.

Et c'est là que ça a commencé alors que j'ai bien cru que ça se terminait pour moi.
J'ai vu ... j'ai vu ce qu'il lui a fait, j'ai fais ce qu'il lui a fait, j'étais la Manticore... puis j'ai vu par ses yeux à elle, à Thallia, j'ai vu sa haine, j'ai vu le Balafré venir à elle, vouloir l'aider alors que Reswald faisait profil bas. Je crois que c'était à la bataille de Cendregué, je n'en suis pas sûr. Le Balafré lui a donné cette dague en lui disant de toujours être armée, et ne la sortir que pour tuer.

C'est cette même dague qu'elle a planté dans le dos d'Amory Lorch alors qu'il invoquait un démon. Cela ne sembla l'atteindre particulièrement, il était pâle et ses yeux, tout noirs, noirs comme la dague qu'il avait ressorti de ses côtes était devenue, et avec laquelle elle s'est enfui.

Après je ne sais pas, j'ai lutté contre la douleur et ... puisé dans mes dernières forces pour vivre. Je ne me rappelle pas avoir quitté les marais, enfin peut être, j'ai cru un moment que Reswald me ramenait mais je crois que c'était dans ma tête."

Il essaie fouiller ses souvenirs mais tout est confus, puis il réalisa subittement quelque chose.

"Oh! Non! Justice ... mon épée, elle l'a prise, mon arc également. Aleth, quand je lui ai dit que l'épée était un cadeau de ton père, qu'il l'avait faite forger en même temps que celle de Dugal, elle a réagi bizarrement, son regard tout d'abord sombre est devenu fuyant un instant avant qu'elle ne se laisse emporter par sa colère. Elle a aussi dit que ton père ne lui avait pas rendu justice."

[Iris]

Aleth se demanda un long moment si Jolan n'était pas encore délirant ou affecté par les remèdes ou le choc. Elle regarda en direction de Myrosh : lui qui enflammait des épées y comprenait peut-être quelque chose ?

"Qui est Amory Lorch ?" demanda-t-elle enfin, sans être sûre que la réponse lui permettrait de comprendre.

Se raccrochant aux seuls aspects qui étaient à sa portée : "Père est annoncé pour ce soir, il pourra peut-être nous éclairer. "

... mais ça ne changerait rien au problème d'une dague supposément démoniaque ...

Elle réfléchissait et essayait d'imaginer ce qu'il était possible de faire, mais n'osait pas dire d'élucubrations stupides, fondées sur son ignorance complète de ce qui était envisageable. Elle regardait du côté de Myrosh, attendant qu'il s'exprimât.

[Maëlys]

Après l'épisode du marais avec Myrosh

Béric continua la route seul, laissant Myrosh avec Tanry, les villageois et Crannog. Tout ce petit monde semblait bien s'entendre, cela s'annonçait correctement pour les plans de Lady Aleth... Pour une fois que Tanry ne se prenait pas le bec avec les autres, avec son caractère bien trempé ... C'était une bonne chose.
Il retrouva donc la route de Waterford, s'arrêtant à la caserne, il avait une promesse à tenir, il se dirigea donc vers les geôles où plusieurs hommes de Cecily croupissaient depuis quelques jours. Après en avoir parlé avec les soldats, il ouvrit donc la porte de la "prison" afin qu'ils puissent sortir :

"Dites à Cecily qu'on est quitte désormais. Une nouvelle histoire et vous revenez ici directement."

Il reprit ensuite la route du château de Waterford où il avait pas mal à faire également.

Au château

Alors qu'il traînait avec quelques gardes dans la cour, organisant quelques éléments, un de ceux-ci arriva pour le prévenir que Jolan était réveillé. Laissant les affaires en plan, il prit donc la chambre de celui-ci. Là, il put découvrir l'ampleur de la blessure, qui n'avait pas pris un aspect rassurant depuis qu'on l'avait retrouvé, à demi-mort, au pied de la statue. Cela lui rappela des blessures qu'il avait vu lors de sa jeunesse, lors des guerres, et dont l'issue n'était pas souvent heureuse ... La pièce étant déjà bien chargé, il restait adossé à l'encadrure de la porte.

Il suivit la conversation que menait Aleth mais la réponse de Jolan le laissait hésitant ... Était-ce encore le lait de pavot qui parlait ou l'histoire de magie évoquée par Myrosh était bien réelle ?
Lorsqu'il évoqua son épée ainsi que son arc, Béric attendit qu'il ait fini avant d'intervenir :

"On était au marais avec Myrosh pour essayer de retrouver d'autres traces, grâce à lui on a pu retrouver ton arc. Par contre on n'a pas vu la moindre trace de l'épée ... Dans ce cas Penn a dû la prendre ..."

[DukeTogo]

Jets de connaissance faits, ou de mémoire pour certains...

Amory Lorch... Oui, Béric s'en souvint avec un frisson. C'était l'homme qui avait manqué de le tuer enfant lorsqu'il trainait autour des armées à la bataille de Cendregué. Il s'en était fallu de peu. Il lâcha un juron évoquant que l'homme nommé était de la pire espèce en murmurant "Lorch... la Manticore". Myrosh fronçait les sourcils avec gravité tout en durcissant son visage. Il devait avoir une vision guère meilleure de ce Lorch. Pour Aleth et Darren, si le nom lâché leur avait d'abord échappé, le surnom de la Manticore était tristement célèbre. Il s'agissait d'un fieffé Lannister qui avait assisté la Montagne dans les meurtres d'Ellia Martell, l'épouse du prince Rhaegar et leurs deux très jeunes enfants.

Mestre Corvin recommanda le repos pour Jolan, qui avait eu bien du mal à s'exprimer. Jolan fit un grand effort pour essayer de faire un sourire rassurant à ses amis et demanda à être réveillé quand le lord serait là.

Dame Guenièvre vint voir le blessé en compagnie de sa très jeune soeur. Des précautions furent prises pour que les bandages soient en place pour que la cadette Hastwyck ne voit pas l'inquiétante blessure.

HRP / Je vous fait avancer car j'ai pas l'impression que vous grand chose à ajouter dans l'immédiat. Jolan, tu peux bien sûr ajouter qqchose si tu le souhaites. Ceci est valable pour tout le monde.

Dans la cour, Aleth trouverait plus tard Jack Bulwer, le front plissé. Il demanda l'état de santé de Jolan et souhaita que celui-ci survive. L'objet de sa contrariété était autre : le gredin nommé Floki était mort.

Il fallait également finir de se préparer pour l'arrivée du lord. Le chef des serviteurs les inspectaient avec rigueur mais souriait. Il n'était pas le seul à se réjouir du retour de Rhéomar et avait, comme d'autres, les frais des remontrances de Tristifer qui exigeait que la maison Castellane soit irréprochable en tout point.