TDF chap.10 - Un fief tranquille

[Iris]

Aleth écouta en silence ses aînés maudire les criminels qui avaient assassiné la malheureuse princesse. Quand Corvin invita tout le monde à sortir, elle prit un peu de temps malgré tout pour arranger les fleurs, demander à Jolan s'il avait besoin de quoi que ce soit. Elle fit également revenir la garde-malade Lysette avec pour instruction d'aller quérir le mestre ou elle-même s'il y avait quoi que ce fût.

Assez choquée par cette histoire de démon, elle rejoignit la cour et confia que l'état de Jolan était stable mais qu'il semblait avoir été empoisonné, et le poison en question n'était pas encore identifié, mettant un frein important à la guérison du jeune homme.

... mais tout cela disparut aussitôt de son esprit quand Jack lui annonça la mort de Floki et elle tombait des nues, l'esprit agité et bousculé de toutes les hypothèses :

" Comment ça, mort ? Mais de quoi ? Hier il était blessé mais paraissait en voie de guérison... Avons-nous été négligents quant à une infection ? Les geôles sont sordides... Aurait-il reçu trop de lait de pavot ? J'espère qu'un de nos gardes n'est pas à la solde..." puis elle regarda Jack avec une expression interrogative, se rappela à quel point il s'était emporté contre Floki. Aurait-il pu vouloir l'interroger à peine arrivé au château ?... comment pouvait-on songer à un interrogatoire brutal en revenant d'une promenade au milieu des fleurs des champs ?

Elle s'en voulait de cet affreux soupçon, mais si ce n'était pas un accident brutal, alors c'était une trahison..?

[Casaïr]

La Manticore. Voilà bien un nom de mauvais augure. Darren connaissait bien sûr l'homme de part sa sinistre réputation mais avait bien du mal à voir le lien entre lui et celle qui avait attaqué Jolan. Encore un mystère de plus semblait-il, et qui risquait d'être au moins aussi déplaisant que les autres. Le chevalier ne put toutefois aller plus loin dans ses réflexions, Corvin priant tout le monde de sortir pour permettre au pupille Hastwick de se reposer. Saluant ses compagnons de la tête, il s'en alla récupérer son chaton anonyme avant de descendre aux cuisines chercher de quoi les nourrir tous les deux.

[DukeTogo]

Jet de diagnostic fait, puis empathie aussi

Aleth ne parvint pas à déterminer les causes de la mort de Floki. Il est vrai qu'il n'était pas totalement remis de ses blessures pourtant les conditions d'insalubrité des geôles n'étaient pas mauvaises au point d'entrainer une brutale infection. Quand à remonter la piste de tout ceux qui avaient pu le voir... Plusieurs soldats car ils se relayaient aux cachots, des serviteurs qui venaient apporter du gruau, mestre Corvin, Jack Bulwer, Kieran Orell qui faisait aussi une inspection. Les autres prisonniers n'étant pas enfermés près de Floki, il n'y avait rien à en tirer. Quelqu'un aurait-il pu se faufiler en se faisant passer pour un serviteur de la maison? Pas impossible.
Etant donné qu'il n'y avait pas de traces de nouvelles blessures, Kieran jugea que ce chien était mort d'une mauvaise fièvre. Pour lui, ceci était un non-evenement. D'ailleurs, lord Rhéomar aurait peut-être exigé sa tête pour son crime. Seigneur sur ses terres, il lui appartenait de pardonner ou non en le donnant au frère juré recruteur.
"Allez, circulez, remettez vous donc au travail !" vociféra Kieran. Quand à Tristifer, il ne se montra pas pour ce détail qu'il jugeait insignifiant.

Jack gardait la bouche pincée en regardant Aleth. Avait-il ressenti ces interrogations?

"Je vais discuter avec les gardes de l'entrée de château, histoire de savoir qui est rentré et sorti ces dernières heures. Le Balafré de Villevieille a peut-être le bras plus long qu'on ne le croit."

Dame Guenièvre avait conduit Alyse Hastwyck pour lui faire répéter ce qu'elle lui avait dit plus tôt. Elle voulait rentrez chez sa maman. Etant son grand frère, il lui appartenait de décider de la garder dans les murs ou non. S'il y consentait, des dispositions pouvaient être prise pour ramener l'enfant en toute sécurité.

[Iris]

Se rendant compte que l'horrible soupçon qui lui avait traversé l'esprit avait été perçu par Jack, Aleth se sentit d'autant plus navrée, et même honteuse de sa propension à voir le mal partout. D'une mine contrite et peinée, elle s'adressa à lui dans l'espoir de réparer quelque peu l'offense injustement infligée :

" Je vous suis sincèrement reconnaissante pour toute l'aide que vous nous avez apporté, pour votre bienveillance et votre sollicitude. Vous êtes un ami et j'aurais souhaité que votre séjour parmi nous ne soit pas terni par ce genre d'affaires."

Reprenant une inspiration accompagnée d'un sourire exprimant un désir de réconciliation :

" Si vous le souhaitez, nous pourrions nous retrouver en fin d'après-midi dans le jardin pour une collation légère, en attendant la soirée ? Je pourrais vous parler du tournoi que vous avez manqué ?"

Dans tous les cas, peinée ou soulagée, elle irait trouver le chef des serviteurs. Jack s'informait du côté des gardes, mais il y avait la possibilité -- avec la fête prévue par Rhéomar -- qu'il y eût des recrutements temporaires et parmi eux, l'assassin.

A cette perspective, Aleth était partagée entre l'espoir de trouver le biais par lequel l'ennemi avait agi, et la crainte, si c'était le cas mais qu'elle ne le démasquait pas, de mourir prochainement empoisonnée...

[DukeTogo]

Jack Bulwer regarda l'effervescence dans le château avant de répondre à la lady.

"J'aimerais beaucoup... mais je crois que vous allez avoir une fin de journée fort remplis. D'ailleurs, il semble que vous êtes attendue..."
Effectivement, Tristifer était dans la cour, remettant une couche de pression sur le personnel et jetait des regards ponctuels vers sa nièce.
"Nous vivons une vie de devoirs, ma lady. Merci encore pour cette journée. Je vais m'appliquer à remuer chaque botte de foin pour trouver qui s'est infiltré pour faire taire ce Floki. La petite fouine que vous nommez Tom le Bref ne semble rien faire de ces journées en dehors d'être à l'affut de tout ce qui se passe à Waterford. S'il le faut, j'interrogerais même l'épouse du prévôt, elle semble partager cette occupation. A plus tard."

Tristifer souhaitait effectivement le concours d'Aleth pour l'aider à ce que tout soit parfait.
"Cette maison est la tienne, ma nièce, ne l'oublies jamais. N'attendons pas que des mollassons quittent leurs boissons frelatées ou leur métier à tisser pour prendre les choses en main."

HRP : J'annonce (et ce n'est pas un coup de poker) que je passe au moment du retour de Rhéomar demain vendredi 17/02. Donc, si vous avez des choses à ajouter ou des descriptions (Jolan/Dame Guenièvre, Myrosh, Darren, Béric), just do it ^^)

[Iris]

Découvrant que son oncle l'attendait, Aleth eut une moue de dépit qu'elle s'efforça de corriger sans conviction.

" Nous vivons une vie de devoirs"...ces mots étaient difficiles pour la jeune fille qui luttait pour exister malgré les attentes que l'on plaçait en elle. Elle eut un sourire un peu forcé pour remercier Jack de sa promesse de faire tout son possible pour retrouver l'assassin.

" A plus tard." répéta-t-elle sans s'en rendre compte.

Elle prit une profonde inspiration et s'en alla retrouver son oncle.

"Cette maison est la tienne, ma nièce, ne l'oublies jamais" ... de quoi parlait-il ? ...

Ne cherchant pas à saisir le fond de la pensée de Tristifer, elle se mit docilement à disposition, riant un peu sous cape en songeant à la crise de perfectionnisme de son oncle en ce jour, et ce qu'il disait encore il y a peu : pas de banquet, pas de dépenses inutiles. C'était bien la peine de faire de grands discours de principe, intransigeants et grandiloquents, si c'était pour ensuite s'agiter en tous sens pour accomplir ce qu'on prétendait refuser.


Parmi toutes les pensées qui s'agitaient, Aleth se demandait si Père avait croisé Ser Emmon Cuy, et le cas échéant s'il avait reçu sa lettre évoquant le sort de Darren. D'ailleurs que pensait Père de Ser Emmon ?..

[Maëlys]

Amory Lorch ... l'homme qui avait manqué de le trancher en deux à Cendregué si Thorim n'était pas intervenu.
Cela remontait à tellement longtemps mais la blessure restait tellement cuisante, il n'était qu'un jeune homme à cette époque là, mais la Manticore restait encore un homme qu'il aurait volontiers affronté, s'il était pourvu du moindre honneur ...
La réputation de ce dernier ne semblait pas à faire en tout cas au vu de la mine de Myrosh qui devait en avoir entendu parler aussi et pas d'une bonne façon.

Une fois que Corvin les pria de quitter la pièce, Béric glissa quelques mots à Jolan :

"Je vais récupérer ton arc et je te le rapporte si tu veux Jolan. Tâche de te reposer en tout cas."

Après, il n'avait guère de choses à faire si ce n'était passer en inspection les gardes avant l'arrivée du Lord, même si il ne doutait pas que Tristifer avait déjà transmis des directives ou autres ... Mais il vaut mieux faire le travail soi-même.

[DukeTogo]

Un nouveau cavalier précéda le cortège du lord qui arriva peu de temps après. Ils avaient surement du s'arrêter à quelques lieux pour faire briller casques, lances et bouclier, brosser les montures et dépoussiérer vêtements, tabards et bannières à en croire leur belle allure.

Une fois descendu de selle, Rhéomar salua d'abord son frère Tristifer qui officialisa son retour en disant sobrement "Bienvenue au seigneur du château et des terres de Waterford."
Il se tourna ensuite vers sa femme, Dame Guenièvre. "Ah, voilà la plus belle dame de Westeros !" Son épouse lui fit les gros yeux pour le rappeler à davantage de protocole mais dissimulait difficilement un sourire ravi.
"Et voilà donc les plus belles ladys du royaume, ha ha!" continua-t'il en s'adressant à Aleth et Lysanor.

Darren se trouvait tout près de Lysanor à la demande de Guenièvre. Rhéomar lui jeta un rapide coup d'oeil quand elle nomma son neveu et se tourna rapidement vers le maitre d'armes non loin.

"Alors, Béric? Dans mes bras, vilain dornien! Ah j'aurais voulu voir ça!"

Kieran était hilare en voyant la mine déconfite du maitre d'armes gratifié d'une franche accolade par son seigneur. Le jeune Jared Castellane était resté à cheval et regardait avec curiosité et envie ser Darren Risley qui portait l'armure avec élégance. Peu rassuré, il évitait de croiser le regard du prêtre rouge qui se tenait en arrière.

Lord Rhéomar relâcha le dornien en le félicitant encore et chercha en vain Jolan Hastwyck. Kieran Orell le renseigna "Y'a eu un problème. Ta fille et ton mestre s'applique à le guérir d'une mauvaise blessure."

Rhéomar ravala un air contrit et salua Alyse avec bonhommie. "Tu dois être la fillotte Hastwyck. Tout le portrait de... Ha ! Bonne fille, ça !"

Ceci fut suivi des derniers salut à mestre Corvin, aux soldats demeurés au château, au chef des serviteurs et à ces derniers. Il regarda circonspect l'homme présent qu'il ne connaissait pas, dégarni et barbu, de rouge vêtu.

[Iris]

Enfin, Rhéomar était revenu !

D'un élan d'espoir naïf, Aleth se dit que tout rentrerait dans l'ordre : Tristifer deviendrait presque raisonnable, le marché se tiendrait normalement, Darren n'irait pas au Mur, Jolan courrait bientôt la campagne et les bois... Au fond d'elle, elle savait que ce ne serait pas si simple et que son père ne pouvait pas tout, mais pour ce soir, elle voulait se laisser bercer par cette croyance.

Remarquant la présence de Myrosh, Aleth estima qu'il serait plus courtois de le présenter : "Père, j'ignore si vous avez croisé Ser Emmon Cuy ? Je lui avais confié une lettre pour vous raconter les événements du tournoi." A la réflexion, s'il n'identifiait pas Myrosh, le courrier avait dû se perdre... tant pis.

" Père, voici Myrosh d'Asshaï, un prêtre rouge d'Essos. Il a soutenu notre inscription auprès de la Maison Florent. A peine remis de ses blessures du tournoi, il a accompagné Béric et Darren dans le marais de la sorcière pour y débusquer un gigantesque lynx de fumée qui y avait élu domicile."

Présentations faites, Aleth reprit sa place en retrait relatif. Cette soirée était consacrée à la célébration des mâles exploits de Béric en l'honneur de la Maison Castellane : elle était heureuse de la joie qu'elle voyait et ressentait autour d'elle, mais ne se sentait pas légitime à s'exprimer longuement.

[Crépuscule]

Jolan hocha la tête en réponse à Béric, le remerciant en posant sa main sur son bras.

Il parvint à lui souffler:
"Elle vous épiait dans les marais, quand je me suis fait repérer. Le type qui était avec elle, son nom était Tonin, a fait référence à une rumeur. Béric, ils savaient qu'on était là, mais pas à cause d'une sentinelle dans les marais. Méfie toi avec la garde, la fuite doit venir de là."

Quand les derniers de ses visiteurs partirent, il leur dit :
"Ne vous inquiétez pas, je vais me battre contre ça et je me relèverai, et à ce moment là, on s'occupera une bonne fois pour toute de Thallia et sa bande."

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Une fois seul avec Corvin, Jolan lui demanda sans détour :
"Mestre, dites moi sans enjolivement, la blessure guerrira-t-elle ? Si non, que va-t-il se passer? Comment et à quel vitesse progresse le mal, même s'il n'est pas d'une nature habituelle, vous devez en avoir une petite idée?"

Jolan lui signifia aussi qu'il souhaitait éviter le lait de pavot autant que possible. S'il devait lutter contre ce mal, il ne devait en être conscient et avoir l'esprit clair.

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De nouveau seul, ses pensées se tournèrent autour de la disparition de Justice, il ne pouvait laisser l'épée au main de la rousse. Thallia... il la connaissait à présent d'une manière particulière, il avait partagé ses souvenirs, senti sa douleur et sa haine ... pourquoi l'avoir poignardé avec cette dague, par vengeance ? Et les soins et son retour à Waterford ... a qui les devait-il? Se pourrait-il que ce soit Thallia elle même? Quelqu'un d'autre? Il était partager entre un souhait de veangeance, et la crainte d'y perdre des réponses, sans oublier que Duncan le Rouge, même s'il n'étaient plus avec elle, n'apprécierait peut être pas de perdre Thallia, ce qui risquait de ne pas l'aider à obtenir son soutien ... tant d'incertitudes, il lui fallait se concentrer sur les certitudes et agir en conséquence.

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Jolan promit à Alyse d'y réfléchir suite au retour de Lord Rhéomar et si la situation à la Trémière le permettait, il planifierait le voyage du retour et l'accompagnera. Il lui demanda ensuite de lui parler du bébé fauve, puis lui demanda d'attendre Dame Guenièvre à l'extérieur, il voulait échanger quelques instants avec elle.

"J'aurais souhaité vos conseils avisés, j'ai songé qu'il pourrait être bon pour Alyse, d'ici quelques temps, de servir une Lady d'une autre maison comme camériste, je songeais éventuellement à la maison Bulwer, Lady Alysanne a le même âge. Pensez vous que ce soit une bonne idée ? Je cherche à faire au mieux pour elle et pour notre maison mais je ne voudrais pas faire fausse route."