[Artland-Chap.7] L'île

[Crépuscule]

Leur plage d'arrivée n'était pas encore vraiment un campement, il se faisait tard, Joe proposa donc de ne pas y retourner ce soir et de trouver un abri dans la forêt.

Peu d'espoir de trouver de la roche pour s'abriter, il allait falloir faire au mieux. Il n'était pas friand de dormir à même le sol mais en pleine nuit, couper des branches à la hache risquait d'être repérable. Éventuellement s'ils troivaient de bonnes lianes, ils pourraient se faire des hamacs de fortune, c'est le mieux qu'ils pouvaient espérer.

Une fois "installés" Joe écouta attentivement ses deux compagnons lui décrire le bateau et ses occupants. Après quelques instants de réflexion, Joe exposa ses impressions :

"Dites moi ce que vous en pensez mais je n'ai pas l'impression qu'ils s'agissent de nos poursuivants, visiblement, ceux là sont là depuis un certain temps et ils cherchent quelque chose.

Je me dis qu'on pourrait essayer de nous joindre à eux, d'un part pour augmenter nos chances de survie, et d'autre part pour pouvoir peut être négocier notre départ d'ici.

Il y a de l'organisation derrière tout ça, on pourait avoir la possibilité d'apprendre s'il a eu d'autres rescapés ou d'en trouver.
Mais dans un premier temps il faut prendre la température, apprendre qui ils sont, découvrir s'ils peuvent avoir un lien avec nos attaquants. Je pensais qu'on pouvait arriver comme des naufragés... ce que nous sommes. Un docteur et un manutentionnaire, ça peut les intérresser ... le soucis, c'est Eulalie ... je ne sais pas trop ... vous avez une autre idée sinon ?"

[Iris]

Le trio sentait lourdement la fatigue et la fraîcheur (relative) de la nuit. Les phrases devenaient plus courtes, séparées de longs silences.

La brise marine transportait un nuage qui déversa une légère et fugace averse de pluie fine. Serrés les uns contre les autres pour s'abriter, ils percevaient la précarité de leur situation.

Il faisait terriblement sombre, et l'épuisement finit par les emporter dans le sommeil.

Ils ne savaient pas combien de temps ils avaient dormi. Eulalie se sentait courbaturée et n'avait pas parfaitement récupéré. Joe tenait assez bien, sans doute l'habitude de la rude vie de marin. Le docteur Rainhorm avait réussi à se caler pas trop mal.

Le jour était clair et lumineux. Tout autour d'eux avait des allures de paradis, mais ils étaient naufragés, avec l'estomac qui les tiraillait et des doutes quant à ce qu'il convenait de faire.

[ramb]

Matthew tourne dans sa tête ce que Joe a dit hier.

"Nous pourrions les contacter juste nous deux. En arrivant depuis la plage. Avec Eulalie prete à intervenir en cas de besoin.
Ainsi nous pourrions savoir pourquoi ils sont là.
Sinon il faut allez chercher nos anciennes possessions rapidement.
Et trouver de quoi boire et manger."

[Kenny]

Eulalie réfléchit longuement avant de parler, ça se voyait à sa petite veine sur le front : "Très bien, je vais rester aux alentours, si vous trouvez de quoi manger, pensez à moi... Bon demain sera une dure journée, nous ferions mieux de nous reposer tant qu'on peut."

[Iris]

Ils ne savaient pas combien de temps ils avaient dormi. Eulalie se sentait courbaturée et n'avait pas parfaitement récupéré. Joe tenait assez bien, sans doute l'habitude de la rude vie de marin. Le docteur Rainhorm avait réussi à se caler pas trop mal.

Le jour était clair et lumineux. Tout autour d'eux avait des allures de paradis, mais ils étaient naufragés, avec l'estomac qui les tiraillait et des doutes quant à ce qu'il convenait de faire.

[Crépuscule]

Joe conseilla au docteur de jeûner et de restreindre leur sommeil s'ils voulaient être très convainquant comme naufragés désespérés.

Au matin ils accompagnèrent quoi qu'il ensoit Eulalie pour l'aider à trouver de quoi survivre et pour retourner à la première plage (si réellement ils avaient laissé des choses là bas).
Ensuite, il fallait trouver un abri plus proche du camp mais discret pour Eulalie et organiser leurs modes de communication une fois séparés (définir un lieu où ils pourraient laisser des choses pour elle et de signes pour signifier d'un danger, etc ...)

Enfin, bien fatigués par tout cela, Joe ira avec le docteur, le soutenant d'un bras (pour le côté désespérés), rejoindre le campement des mineurs en passant comme suggéré par la plage.

[Iris]

Joe et Matthew se rendirent dans le hameau portuaire en laissant à Eulalie les possessions matérielles acquises ou arrachées au naufrage, afin qu'elle pût se débrouiller seule au besoin.

L'apparition de deux hommes inconnus et dépenaillé -- nul besoin de tricher pour paraître manquer de sommeil et de nourriture ! -- provoqua un certain émoi et des réflexes de défense, rapidement apaisés par l'absence d'armes des nouveaux-venus se prétendant naufragés.

Dans l'attroupement qui se formait autour d'eux, des gens posaient des questions : "C'étaient eux cette nuit ?" "Peut-être qu'ils le connaissent ?" "D'autres naufragés ?" ... Manifestement le coup d'éclat d'Eulalie n'était pas passé inaperçu. Des questions fusaient : "Quel navire ?" "Quand avaient-ils fait naufrage ?" "Dans quelles circonstances ?"

Celui qui apparut comme premier chef était un homme d'une trentaine d'année qui commença par leur faire donner à boire du jus de coco.

" On a des questions à vous poser."

Et apparemment, s'il n'était pas hostile, il n'était pas non plus amical ni confiant.

Les naufragés furent invités dans une cahute, et purent s'asseoir sur des tabourets bas. Il y avait des hommes et femmes armés et paraissant savoir utiliser leur équipement. Ils restaient à l'arrière, prêts à intervenir, écoutant la discussion mais sans projet d'y prendre part.

" Eh bien, messieurs les naufragés. Vous avez entendus les questions des mes camarades, et j'ai sensiblement les mêmes : qui êtes vous ? Comment êtes vous arrivés ici ? "



...


Pendant ce temps, Eulalie... en savait plus ou moins selon où elle se dissimulait. Près du camp : elle pourrait en apprendre beaucoup mais risquait d'être repérée ; loin, elle n'apprenait rien mais était plus en sécurité.

[Iris]

Eulalie ignorait quel était le sort de ses compagnons.

Elle remarquait cependant que les gens du campement paraissaient plus agités et commençaient à faire de petites excursion à deux ou trois, dans les bois avoisinants. Peut-être cherchaient-ils d'autres naufragés ou personnes... comme celle qui avait assommé l'un des leurs durant la nuit.

Le couvert des feuillages la protégeait assez bien et lui permettait d'avoir une longueur d'avance pour partir se cacher plus loin sans trop de risque d'être repérée.

[Crépuscule]

Voyant que le docteur ne s'avançait pas pour répondre, Joe improvisa et lança :
"Ils ont fait péter le rafiot ! Voilà ce qui s'est passé !"

S'avançant pour poursuivre.

"On a embarqué à Zéphyropolis quelques voyageurs supplémentaires assez friqués, le genre partis pour faire le Grand Tour vous voyez? mais qui n'y connaissent rien à rien à la vie en mer. La première nuit, ils ont rien trouvés de mieux que de se planquer à l'arrière de la cale pour aller maquiller les brêmes et s'arroser le gosier avec autre chose que l'embrun. Il y en avait un qui fumait sèche sur sèche , cette tête de pipe a dû balancer son mégot du côté des barils ... cette fausse couche et les autres tanches ont pas du faire de vieux os ... on les regrettera pas ... mais les matafs ... et la.p'tite aussi ... "

Joe avait la gorge serrée et se força à penser à Camille pour paraître le plus vrai possible.

[Iris]

Joe eut la sensation qu'il avait du mal à être convaincant. On ne s'improvisait pas comédien, et même en ses concentrant sur Camille, son récit était assez étrange.

Concrètement se concentrer, faire des efforts, implique une dépense de Volonté donnant de +5 à +15, mais en face, c'est (base - inconnue) +fortune (+9)

" Mouais."

" Et ton copain, c'est un marin aussi ? "

Matthew n'en avait pas vraiment le physique, et ses mains n'étaient pas celles d'un travailleur manuel.