TDF chap. 11 : Un fief (pas si) tranquille

[Iris]

Mener Mère aux personnes dignes de considérations ? ...

Aleth eut un moment de réflexion. Qui présenter à Mère ? Les personnes qui étaient présentes et venaient spontanément à l'esprit d'Aleth ne pouvaient sans doute pas être ainsi désignée Jack ? ... hum... Tom le Bref ? ...euh... Dame Adrienne ? ... ehem..

Après élimination, il restait les Bartheld, le prévôt et Rose, et par extension les personnes présentes lors de la réunion à l'auberge de Waterford.

Afin de se donner un peu de temps de réflexion, Aleth commença par les époux Bartheld : "Vous connaissez sans doute Davan et Ayleth Bartheld. Tous deux se sont montrés d'une grande aide après l'émeute, en participant aux soins, en aidant de leur mieux en toute chose. Alors que nous leur devons beaucoup, c'est eux qui m'ont remerciée de nos bontés, en m'offrant un magnifique rouleau de soie d'Asshaï, d'un rouge profond. "

Puis elle présenta Rose -- qui devait être vexée de passer en second -- et son époux, en précisant : "Rose a pris très à cœur l'ouverture d'une école à Waterford. Elle a des enfants dans l'âge de Lysanor et se soucie tout naturellement de leur avenir. Le domaine gagnerait à une meilleure instruction des enfants, en diverses matières. La restauration du septuaire et l'arrivée d'un septon -- ou d'une septa -- seraient précieuses. Ainsi les leçons pourraient-elles être partagées entre le septon, Mestre Corwin et possiblement Gyles : les arts, le savoir et la sagesse. "

Pour la suite, Aleth hésitait et elle profitait que Rose serait sûrement en verve pour améliorer sa position sociale et celle de ses enfants pour réfléchir un peu.

[DukeTogo]

Jack Bulwer fit de son mieux pour cacher sa gêne quand Jolan évoqua l'effet positif qu'il avait sur lady Aleth. Heureusement, l'état de santé du pupille Hastwyck faisait que malgré son absence évident de talent pour le bluff, il ne serait pas pris en défaut.

"Ah Floki ! Non, j'ai pas eu le temps de lui parler, il était déjà mort. Je n'ai eu le temps de ne voir qu'un cadavre. Empoisonné, je dirais. Une arme de lâche, ça."

"Tu n'as pas l'air d'aller bien du tout. Votre mestre à beau être jeune, il devrait avoir trouvé un remède pour toi. Soit tu souffres une mauvaise fièvre - mon père est mort ainsi, mais il avait le triple de ton âge - soit jusqu'ici, on te reproche d'être un Hastwyck."

[DukeTogo]

En demandant à sa fille de choisir quels notables saluer, dame Guenièvre témoignant confiance en son jugement alors qu'elle aurait pu s'adresser à Tristifer qui passait un temps considérable à Waterford.

Elle salua les époux Bartheld et les remercia pour leur civisme.

Quand Aleth la conduisit ensuite aux Seldon, sa mère partagea à a voix basse avec sa fille ainée une supposition. Selon elle, les Bartheld déplorait de ne pas avoir eu d'enfant.

Rose a pris très à cœur l'ouverture d'une école à Waterford. Elle a des enfants dans l'âge de Lysanor et se soucie tout naturellement de leur avenir. Le domaine gagnerait à une meilleure instruction des enfants, en diverses matières. La restauration du septuaire et l'arrivée d'un septon -- ou d'une septa -- seraient précieuses. Ainsi les leçons pourraient-elles être partagées entre le septon, Mestre Corwin et possiblement Gyles : les arts, le savoir et la sagesse. "

Dame Guenièvre fut moins chaleureuse avec Rose Seldon et refusa d'entrer dans une valse de questions et réponses concernant le septuaire et l'école. Oui, les choses seraient faites mais chaque chose en son temps. L'épouse du prévôt eut la présence d'esprit de comprendre qu'elle avait été trop pressente et c'est d'ailleurs Luc Seldon qui lui permit de sortir de l'embarras en exprimant des remerciements à la maison Castellane, venu en nombre, pour cette fête à Waterford. Guenièvre et Aleth échangèrent un sourire en voyant sur l'estrade Lysanor radieuse - enfin - entrainée dans une danse par le troubadour qui gigotait du popotin d'une façon drolatique sous le regard hilare de ser Darren.

Une fois seules, Guenièvre dit à sa fille :
"Pour l'école, mestre Corvin n'est pas moins enthousiaste. Il dit d'ailleurs que vous devriez l'y aider en enseignant de temps en temps vous aussi. Vous n'êtes plus un enfant, la décision vous en revient."

[Iris]

Après la visite chez les Bartheld, Aleth approuvait l'hypothèse de sa mère. Une telle pensée l'avait effleurée, mais elle se sentait impuissante à les aider. Peut-être pourrait-elle chercher dans les livres de médecine au château ? Il n'y avait peut-être rien à faire, mais cela ne lui coûtait qu'un peu de temps à étudier les possibilités.

Rose s'avéra trop pressante, et Aleth se demanda si elle n'aurait pas dû éviter de la présenter... mais non, c'était absurde : elle faisait parti des personnalités de Waterford au même titre que son époux.

" L'école ? J'avais songé y participer, mais... " Aleth se tut un instant pour ordonner ses pensées : "Je pars régulièrement du domaine... et j'imagine que je serais mariée avant trois ans... Je ne peux apporter qu'une solution temporaire, un complément. Il faudra tôt ou tard des renforts plus réguliers et durablement attachés à Waterford. Des gens qui verront les enfants d'ici grandir ... qui pourront s'impliquer utilement dans le futur de la Maison Castellane et dans l'avenir de sa population."

Regardant sa mère avec gravité : "Je n'ai pas souvenir que vous soyez souvent retournée à Risbourg. Était-ce votre décision ou n'aviez-vous pas d'autre choix ?"

[Crépuscule]

Jolan songea qu'effectivement, le mestre n' était probablement pas au meilleur de ses capacités pour le soigner.

"Probablement un peu des deux, mais je ne leur ferai pas la joie d'y rester !

Pour Floki, il avait du poison sur lui quand nous l'avons attrapé, il en avait peut être une autre dose caché sur lui, mais je ne crois pas... je déteste penser qu'un autre assassin se balade ici en toute impunité. ** Kff keff** Mais je préfères en avoir conscience et garder les yeux bien ouverts.

En tout cas je suis heureux de vous voir aujourd'hui, je m'en suis voulu de ne pas avoir trouver le temps de vous remercier pour votre aide quand nous étions à la Trémière et avoir raté votre départ. J'espère que vous ne m'en garderez pas offense, je vous serais à jamais reconnaissant pour l'aide que vous nous avez apporté ... sans vous ... je ne sais pas si nous aurions pu ramener Alyse.

Vous avez eu l'occasion de repasser à Noircouronne depuis notre dernière rencontre ?
Dès que je serai remis, je compte ramener Alyse à la Trémière, si cela ne dérange pas votre sœur, j'y ferai halte.

Je ne vous l'ai pas encore annoncé, mais mon père m'a reconnu officiellement comme héritier, les choses on bien changer depuis notre dernier voyage pour la Trémière. De ce fait, je songe de plus en plus à l'avenir de la Maison, et donc à celui d'Alyse également. J'espère pouvoir lui trouver une place comme cameriste. Je ne vous cache pas que la première maison à laquelle j'ai pensé est la vôtre ... enfin, je sais que la vôtre est la Garde, mais vous m'avez compris ... *** sourit *** j'imagine mal Alyse au mur !.

Je me disais que si nos sœurs s'entendent bien, ce pourrait être bénéfique pour les deux, elles ont le même âge quasiment, et Alyse a besoin de découvrir le monde tel qu'il est hors des murs où elle vit en toute insouciance, et j'imagine que lady Alysanne souhaiterait peut être parfois quitter le sien et avoir quelques moments d'insouciance.

J'aimerai bien savoir ce que vous en pensez avant de soumettre ma requête à votre soeur."

[DukeTogo]

Suite aux conversations et pour que dame Guenièvre puisse voir d'elle-même le lieu destiné à la petite école, Luc Seldon revint avec un trousseau de clef pour ouvrir le bâtiment adossé au septuaire. Bien que nettoyé, l'endroit gardait quelques traces de l'émeute deux jours plus tôt comme des tâches de sang. Avant de les laisser, le prévôt leur donna deux clefs en précisant qu'il en conservait une troisième de son coté, celles remises étant restituées par la soldatesque qui avait débarrassé leur matériel entreposé. Les gardes étant resté dehors - notamment pour ouvrir deux volets pour qu'un peu plus de lumière rentre dans la salle, c'est dans ce lieu calme et à l'abri des oreilles indiscrètes que mère et fille purent discuter.

Dame Guenièvre eut un maigre sourire à la question posée par sa fille.

"Non, cela fait effectivement de nombreuses années. La dernière fois, c'était pour t'y conduire."

Elle marqua une pause avant de partager des choses plus privées.

"Mon frère et moi avons eu... quelques désaccords concernant l'arrivée d'un... fils illégitime et tout ce que cela pouvait impliquer pour le statut de la maison Risley. Enfin... Je sais bien que tes années passées au grand septuaire de Villevieille et te nature t'enclins à être proche des gens du commun. Cependant si nous ne veillons pas à maintenir notre rang et notre condition de noble par notre attitude, nous courrons un grand risque. Le peuple à pour nous des sentiments contraires, ils nous aiment et nous haïssent. Maintenir une distance sociale, morale... et physique doit nous permettre d'éviter le pire."

"Ton cousin pourrait t'en dire plus s'il le souhaite... Tu es née Castellane mais je sais que tu considères les Risley comme ta famille. Cela peut être compliqué, ne t'offusques pas si jamais il avait du mal à dire les choses. Certains secrets dépassent le statut de simple confidence."

"Pour le projet d'école, tu feras comme tu le souhaites. Ton rang fait qu'il ne siérait pas que tu donne des leçons chaque jour. Cependant, une aide ponctuelle mais plus encore un contrôle de ce qui est fait et des sommes à dégager."

"C'est comme pour le septuaire, après tout. Avec les derniers remous rencontrés, Tristifer aura prouvé au lord qu'il ne consacre d'énergie qu'à ses priorités. Si nous attendons après lui, le septuaire restera souillé par un vil cancrelat et cet endroit ne connaitra aucune gaité. Le moment est tout indiqué pour que j'entretienne ton père... si tu le souhaites tout du moins."

Aleth vit un regard aiguisé dans les yeux de sa mère qui fit place ensuite à un petit sourire en regardant les deux clefs posé sur une table. Dame Guenièvre interrogea sa fille sur son engagement avec un brin de fantaisie, la vouvoyant à nouveau, lui parlant d'égal à égal.

"Lady Aleth, voulez-vous la responsabilité du septuaire et de la petite école?"

[DukeTogo]

Jack sourit aux propos tenus par Jolan.

"Merci pour ce que tu dis. Je n'ai rien fait de plus qu'un autre n'aurait fait mais cela fait toujours plaisir à entendre. Et je n'ai pas perdu mon temps. La meilleure chose que j'ai fait depuis un moment, d'ailleurs" ajouta-t'il comme pour lui-même regardant discrètement lady Aleth marchand plus loin avec sa mère.

"Pour Alysane, c'est elle qui aura le dernier mot. Je ne me prononcerais pas à sa place. Je crains que prendre ta soeur près d'elle soit mal perçu par nos seigneurs Hightower. Pas besoin de te rappeler le parti pris par ta maison lors de la rébellion de Robert. Au delà de ça, je pense que l'orgueil du lord de Villevieille a été blessé de devoir courbé l'échine devant une nouvelle royauté alors exclure les Hastwyck de son giron aura été comme une vengeance ou quelque chose de ce genre."

"Il faut aussi comprendre que les Hightower étaient alors au sommet de leur influence avec un des leurs, ser Gerold dit le Taureau Blanc, comme lord Commandant des Manteaux Blanc... Enfin, tout passe même si je crois qu'ils doivent à peine savoir qui tu es et si cela peut te rassurer, ils me détestent plus qu'ils ne le feront jamais de toi."

"Revenons à ma soeur. Gardes le pour toi, mais elle va passer demain à Waterford. Cela pourrait être l'occasion de lui présenter Alyse. Je prendrais le bateau avec elle pour l'accompagner à Noircouronne. Si tu le souhaites, je peux amener ta soeur à la Trémière, je connais le chemin maintenant, il ne lui arrivera rien et elles pourraient apprendre à se connaitre."

[Iris]

Aleth écouta sa mère avec perplexité. Quels sombres secrets les Risley pouvaient-ils avoir ? C'était lié au frère illégitime de Darren... serait-il né d'un viol ? Darren ne connaissait pas la mère, alors si son père avait commis un crime et décidé d'expier en gardant l'enfant...? Si c'était bien cela, alors ce sujet ne pouvait qu'être douloureux et elle ne souhaitait pas faire souffrir son cousin -- qui vivait une période difficile -- en le questionnant mal à propos.

Mais déjà le sujet changeait pour glisser vers celui de l'école.

... la distance à maintenir entre elle et les gens du peuple ?... que craignait donc Mère ? Des émeutes ? Une révolte contre la noblesse ?

Comment ? Mère lui proposait les clefs du septuaire et de l'école ?

" Très volontiers !" répondit-elle avec un sourire aussi étonné que ravi.

Après une seconde :

" A propos de Tristifer, je crains qu'il n'engage le domaine dans bien plus de complications encore. Mestre Corwin m'a confié qu'il était en discussion avec un homme surnommé le vautour, un noble particulièrement rapace, auquel il voulait emprunter de l'argent pour bâtir une cale sèche. Il a également des contacts avec la banque de fer de Braavos. "

"Je pense que nous devrions avant tout investir dans l'acquisition du marais de la sorcière et le développement de marais salant. Nous pourrions avoir des revenus réguliers supplémentaires qui permettront d'autres investissements par la suite. "

Aleth hésitait à aller au bout de ses pensées et de ses vœux. Elle avait déjà reçu beaucoup aujourd'hui, en demander plus révélerait seulement la part sauvage, avide de liberté et d'emprise qu'elle s'efforçait de garder domestiquée et discrète.

[DukeTogo]

" A propos de Tristifer, je crains qu'il n'engage le domaine dans bien plus de complications encore. Mestre Corwin m'a confié qu'il était en discussion avec un homme surnommé le vautour, un noble particulièrement rapace, auquel il voulait emprunter de l'argent pour bâtir une cale sèche. Il a également des contacts avec la banque de fer de Braavos. "

Dame Guenièvre ne cacha pas sa surprise.

"Et bien, mestre Corvin sortir de l'ombre de Tristifer? Je le trouve... bizarre mais s'il ose se confier à quelqu'un, c'est déjà un début. Quand à ces gens dont tu parles, quels noms charmants ! Le Vautour, la Banque de Fer? Bien sur, je pourrais dire au lord d'exiger qu'aucune transaction d'importance ne se fasse sans son accord mais il a une confiance excessive en son frère et ces sujets l'intéressent si peu..."

"Aleth, il faut que tu saches que j'ai souhaité que Darren nous rejoignent pour que les différentes responsabilités du domaine ne soient pas dévolues qu'à un seul homme. Mais peut-être ais-je tord de m'inquiéter du chemin que Tristifer pourrait faire prendre à notre maison. Peut-être les dieux punissent-ils mes idées noires en s'en prenant à ton cousin?"

Aleth sentit un léger craquement dans la voix de sa mère, qui faisant de grands efforts pour ne pas céder à la panique.

"Nous devons ensemble convaincre ton père que ton cousin doit rester auprès de nous et que sa place n'est pas au Mur. Je sais que la situation est compliquée pour Darren... mais j'espèrais un peu plus de flamboyance de sa part. Il a toujours été un beau jeune homme, un brin fantasque... Certaines vérités sont peut-être trop lourdes à porter pour lui."

"Ainsi en est-il des hommes, Aleth. Ils réclament toujours la vérité mais la trouve rarement à leur goût."

Dame Guenièvre changea de sujet en réfléchissant à voix haute.

"Ces marais... Tristifer n'a pas initié l'action de les sécuriser, je crois. Nous devons cela à Béric, Darren et ce... prêtre rouge, n'est ce pas? Cette entreprise à d'ailleurs manquer de tuer le pupille de notre maison. Il n'est pas bon que je sois la seule à demander des choses à ton père. Tu pourrais lui suggérer d'en confier la responsabilité à Jolan une fois rétabli, où comme motif de guérison? Nous savons toi et moi que Jolan aura besoin de ton aide, voire même celle de Darren si nous arrivons à lui éviter le Mur. Je suis réaliste et n'espère pas de rupture franche entre les deux frères mais réduire, petit à petit, l'influence de Tristifer est du domaine du possible."

"Et lui-même ne se doutera de rien."

Aleth découvrit un regard vif dans les yeux de sa mère, un regard qu'elle ne lui connaissait pas. Elle fit le rapprochement avec ce qu'on lui avait rapporté sur les haussements de voix et les mots déplacés de Tristifer à l'égard de sa mère. Ainsi, si Guenièvre était patiente, discrète et toujours mesurée, elle n'en était pas moins tenace et pragmatique. Son oncle risquait de regretter amèrement un jour de l'avoir si mal considéré devant témoins.

Aleth hésitait à aller au bout de ses pensées et de ses vœux. Elle avait déjà reçu beaucoup aujourd'hui, en demander plus révélerait seulement la part sauvage, avide de liberté et d'emprise qu'elle s'efforçait de garder domestiquée et discrète.

Guenièvre sortit de ses pensées en scrutant sa fille. "Autre chose, Aleth?"

[Iris]

Aleth était pour le moins étonnée des confidences de sa mère et garda un silence aussi respectueux qu'attentif. Elle avait été choquée d'apprendre la manière dont Tristifer s'était conduit et en un sens était soulagée de découvrir que sa mère n'était pas résignée à subir les offenses. Que penser de l'avis de Guenièvre sur les hommes ? Il paraissait bien sombre. Jack subirait-il des critiques aussi acerbes de la part de sa mère ?

Les pensées agitée de la jeune Castellane devaient se lire sur son visage.

" Eh bien... rien d'urgent..." commença-t-elle avant de prendre une inspiration "Je devrais tôt ou tard me marier et mon époux disposera de ma dot -- tout comme ce sera le cas pour Lysanor. Dans ma nouvelle Maison, rien ne me garantit que l'intendant, le mestre ou le Lord ... ou même mon époux..." D'autant plus si je n'ai pas le choix de mon mari "... verront d'un bon oeil mon intérêt pour les affaires du domaine. Je ne veux pas passer des années à mendier des autorisations pour tout ce que je pourrais vouloir faire. Alors j'ai réfléchi à une solution... Mais j'ai peur de vous paraître ingrate ou avide... Je m'explique : si je parviens à obtenir l'achat du Marais de la sorcière et organiser son exploitation, je souhaiterais que 15% des bénéfices me reviennent en propre, et que 5% soient réservés à Lysanor. Mon vœu est que nous soyons seules à décider de ce qui sera fait de cette rente. Ainsi, quelle que soit notre situation future, nous aurons toujours un pécule pour... mener nos propres choix. Si cela pouvait être accepté, la Maison Castellane n'aurait pas à le regretter ! Je me démènerai pour trouver de nouveaux débouchés pour notre vin ou des accords favorables avec de nouveaux marchands !"

Voilà, elle avait mis carte sur table et révélé son désir le plus cher : pouvoir décider autant que possible de son avenir. La liberté... elle n'en aurait jamais autant qu'un homme, mais elle pouvait en avoir davantage... si sa famille l'acceptait...

Ne comptant pas sur une acceptation ou un soutien immédiat -- sans réflexion -- de sa Mère, elle crut bon de revenir à un sujet plus consensuel :

"Concernant Darren..." car la mention du Mur et de son cousin lui rappelait un point qu'elle n'avait pas souvenance d'avoir fait part à sa mère "Il doit avant tout le Mur à une plaisanterie qui a vexé Lady Silva Harte-Manning. Elle a corrompu le juge Thoros de Myr pour modifier les paires de combattant, aboutissant à une duel entre Ser Kevan Manning et le pupille des Harte d'une part, et d'autre part entre Myrosh d'Asshaï et Darren. Le but était de se débarrasser de son époux et de se venger de Darren." Aleth ne compléta pas, il y avait trop de détails. Tout ce qu'elle souhaitait pour l'heure : que Mère au moins ne se tourmentât pas en imaginant une punition divine là où il n'était question que de vengeance mesquine.