TDF - Chap. 17 - Péril à Port-Réal (2)

[DukeTogo]

La grosse dame cacha son expression derrière un éventail représentant quelconque contrée lointaine orientale. Le petit homme semblait la répugner. "On dit que les nains sont membrés comme des géants. Mais c'est comme toutes les rumeurs, comment les croire ? A la limite, la Lidda doit surement pouvoir nous dire si Tyrion Lannister, le nain le plus célèbre de Westeros est pareillement loti. Sinon, pour votre affaire... Et bien oui, du coté du septuaire de Baelor. C'est un petit oiseau qui me l'a dit. L'état du corps à attirer l'attention et un mestre aurait constaté la cause du décès."

Visiblement, elle ne voulait pas donner ses sources. Elle fronça un sourcil en reprenant "Mmh, oui, je comprends... Vous vous demandez de quoi je me mêle. Mais que voulez-vous, à Port-Réal, c'est la valse des espions en tout genre. Et tout ceux qui ne font pas partie des petites gens ont intérêt à savoir dans quel sens le vent tourne pour espérer une faveur d'un camp ou d'un autre... Tenez, je sais aussi que la victoire de votre beau dornien a entériné que les Harte-Manning ont interdiction formelle de vous accuser de quoi que ce soit alors vous pourriez les égorger dans leur sommeil qu'ils n'auraient rien à redire. Mais tout ceci n'a pas de sens. Enfin... Pardonnez une vieille dame qui n'a plus de jeu d'adultes pour passer le temps. Et pourquoi ne pourrais-je pas être celle qui découvrira le pot aux roses, hé ?"

Elle marqua une pause.

"Jeune homme, vos beaux yeux et cheveux ne m'empêche pas de sentir la suspicion. N'ayez crainte, vous êtes trop jeune pour moi." Ses yeux se plissent dans une expression amusée. "Dites-moi comment vous être agréable afin de baisser votre défiance à mon égard."

A défaut d'une demande de Darren, elle partirait avec l'absence de grâce caractéristique de sa morphologie conséquente.

[Iris]

Que se passait-t-il ?

Aleth le regarda dans les yeux avec l'expression de quelqu'un qui a tant à dire, si peu de temps, et qui doute de pouvoir être réellement comprise. Détresse et résignation ? Doute et tristesse ?

Elle finit par fermer les yeux, prendre une profonde inspiration, cherchant encore par quoi commencer. Elle reprit la parole, regardant devant elle, dans le vague :

" Il s'est passé tant de choses, je n'aurais pas le loisir de vous les narrer en détail. Le temps manque ce matin d'ici le tournoi. Je vais tâcher d'être brève. Pardonnez mon expression laconique."

" Le soir de notre retour à Waterford, notre Mestre Corvin a tenté de m'enlever et de me violer. Il m'avait empoisonnée, à demi-suffoquée et réduite à sa merci. J'ai été secourue par la propriétaire d'une maison de tolérance qui connaissait ses vices et s'attendait au pire au vu de ses dernières perversions. Son reître m'a transportée presque nue dans son établissement pour m'y abriter."

Elle s'autorisa un regard de côté pour mesurer la déconfiture de son soupirant. C'était brutal, mais elle ne voulait pas de nouveau malentendu comme avec Ser Emmon Cuy.

" Le reste de la nuit est assez confus. Mestre Corvin est mort, de même que Jolan Hastwyck -- le pupille de notre Maison, que vous n'avez pu rencontrer car il était alors alité. La fille de l'aubergiste a également péri dans la succession tragique des événements."

Elle risqua une précision avec un ton moins assuré et chargé d'amertume : "Mestre Corvin et Jolan Hastwyck étaient les seuls amis que j'avais à Waterford. Je les connaissais depuis l'enfance. Ils étaient les seuls à qui je pouvais me confier après la mort de mon frère Dugal. "

" Alors qu'il me tenait prisonnière, Corvin avait avoué être un espion à la solde d'un ennemi dont nous ne soupçonnions pas l'existence. Celui-ci était à l'origine des deux précédentes tentatives de meurtre dont j'avais été l'objet. La première manqua de peu d'aboutir, et je garde la cicatrice de la flèche qui me frappa. La seconde fut déjouée par un ami de Ser Jonothor Wydman, un certain Corbin Celtigar ayant son propre agenda, mais s'inquiétant de mon sort à Port-Réal, il chargea Ser Jonothor de veiller ici à ma sécurité."

" Comme vous le savez, nous sommes depuis notre arrivée, accusés de crimes envers les Harte-Manning. Dans l'entremêlement d'événements, nous nous sommes découverts un ennemi mortel à Villevieille, mais tout porte à croire que nous en avons aussi à Port-Réal. Le duel d'hier soir n'a pas mis fin à ces manigance : cette nuit, Ser Kevan Manning est mort dans d'atroces souffrances, très probablement empoisonné."

[DukeTogo]

Le dornien était visiblement en forme. L'information de la mort de Kevan Manning le gardait la mâchoire serrée, signe de contrariété réelle. Brian Telson ne faisait pas le poids bien qu'il ne manquait pas de courage. Quand à Joango, son agilité naturelle fut gênée par le manque de place.

Quand ils marquèrent une pause ou plutôt même l'arrêt de l'entrainement sur ordre du maitre d'armes, Brian Telson répondit aux questions posées avec un ton un peu agacée.

"Oui, une épée valyrienne. Pour de vrai. Celle de lord Tarly est nommée Corvenin et celle dont je te parle est Scorpion. Ser... Gennady l'a récupéré à la mort de son seigneur, lord Wyl."

[DukeTogo]

Ser Walton fut ébranlé de tout ce que lui révéla Aleth.

"C'est... c'est horrible. Je..."

Le grand gaillard était désemparé, regardant Aleth qui relevait les yeux vers lui. Il avait une mine attristé avec une pointe de colère et de ressentiment. Lorsqu'il croisa à nouveau le regard navré de la lady, il fut sur elle en une seconde pour la prendre dans ses bras. Aleth se sentit presque soulevée et l'entendit murmurer : "Je suis désolé. Vraiment, je..."

Il relâcha la lady avec embarras. "Pardon, je... je ne voulais p..."

Puis inspirant profondément pour reprendre contenance, il lui dit avec affirmation. "Lady Aleth, je sais que je n'entends rien aux complots, sinon j'aurais moi-même démasqué l'homme qui prétendait servir mon père. Les Sept m'en soit témoins, je veux vous défendre. Et si pour le faire, je dois annuler ma participation au tournoi du roi, je n'aurais aucune hésitation"

[STORM001]

Campement des Castellanes.

Myrosh / Reswald brique lui même son matériel et écoute son cher Tom Le bref lui narrer les dernières nouvelles.
Il sourit amusé en entendant les propos lubriques de la grosse dondon venue s'étaler.

Myrosh / Reswald :"Tom pourrais tu essayer de savoir qui est vraiment cette grosse ribaude et à qui elle est liée ? Attention tu ne te mets pas en danger. Tu es bien trop précieux."

Myrosh sait que la luxure comme le stupre sont des aliments puissants pour le feu qui brûle en chacun. Comme d'autres élans...
Il frotte son armure et aiguise son épée tout en chantonnant "The Day they hanged black Robin..."

https://www.youtube.com/watch?v=Osj_ZstZDMY

C'est moi qui aurait du finir pendu ou brûlé pour ce que j'ai fait. Le Seigneur du Feu en a décidé autrement... si les Sept existent ils n'auraient jamais du laisser autant d'horreurs avoir lieu. Ils ne devraient pas servir l'oppression des plus faibles et des plus pauvres. Toute cette boue humaine qui se gorge du sang des plus faibles comme des tiques sur la peau des roustons d'un gueux qui va chercher du bois... toute cette boue doit être nettoyée. Cette terre rongée par la pourriture... il faut brûler comme le font les gueux avec leurs champs quand ils crâment tout. Oui il va falloir purifier Westeros.

[Iris]

La réaction impulsive de Walton prit Aleth au dépourvu, mais c'était une bonne surprise -- pas comme le rejet dédaigneux et lâche de Ser Emmon.

Un instant elle eut voulu serrer Walton contre elle, simplement pour ne plus se sentir glacée et seule. Son cœur se réjouissait de la chaleur des sentiments du chevalier. Elle n'était pas sûre de l'aimer au point de l'épouser sans la moindre réticence, mais elle était soulagée et rassurée.

Allégée du poids de la révélation, elle se prit même à sourire gaiement à la déclaration solennelle de Ser Walton :

" Vous n'aurez pas à sacrifier votre participation au tournoi. Je serais en sécurité, sagement assise sur les bancs du public."

A propos tournoi... il lui revint... un sujet qui la tourmentait un peu... moins que les crimes et les drames, mais suffisamment pour l'embêter.

" A propos du tournoi... je me... je... je me fais peut-être des idées... mais... j'avais l'impression que vous ou Ser Jonothor pourriez être tenté de me demander mes couleurs, et je crois que j'aurais été un peu embarrassée si je devais recevoir deux demandes devant tout Port-Réal. "

Elle tenta d'afficher un sourire teinté d'autodérision pour dédramatiser le sujet.

" Je pensais que ce serait peut-être mieux de ... m'enquérir de vos projets à tous deux, pour éviter quelques malentendu et impairs... "

Et essaya de poursuivre avec légèreté : "Comme de n'avoir aucun châle à nouer."

De fait elle se promenait seulement en robe.

" Ne vous sentez pas obligé de répondre." voulut-elle le rassurer avec un petit rire gêné.

[Crépuscule]

"Lord Wyl ... je ne connais pas... c'était quelqu.un de ta famille ?

Scorpion ... c'est un bon nom ... Tiens, si un jour j'ai une épée faite rien qu'pour moi j'la baptiserai Dard ... Joango le frelon au milieu des papillons ... hé c'est pas mal. Enfin bref, t'es vach'ment doué! C'est ser Gennady qui t'as appris ? Moi jusqu'à présent c'était mon père, Noirécu, mais avec ser Béric maintenant pour me mettre des raclées, j'suis sûr que je pourrais rivaliser bientôt avec le ré... avec Jaime Lannister.Si on s'entraîne bien on pourra peut être tous les deux rentrer dans la garde royale hein!"

[DukeTogo]

Tom acquiesça de la tête à la demande de Myrosh. Il suivra la grosse dame.

P'tet même qu'elle perdra une pièce ou deux en chemin, semblait dire son sourire sournois satisfait.

***

Un peu troublée, Brian répondit à Joango un peu sur la défensive. "Non, non. C'est pas lui qu'il m'a appris. J'ai appris à me battre à Salrivage. C'est... c'est loin dans l'est à Dorne. Bon, je... je dois y aller !"

Le jeune homme quitta rapidement Béric et Joango en remerciant maladroitement.

[DukeTogo]

Aleth constata que la perspective de ne pas abandonner le tournoi ravissait Walton. Après tout, c'était surement le plus grand tournoi de l'année et il risquerait tout bonnement ne plus jamais avoir le droit de concourir à pareille réunion après sa défection. Il eut un léger sourire et regarda le sol quand la lady aborda le sujet de ses couleurs.

Il ferma un moment les yeux avant de relever la tête vers Aleth.

"Malgré tout ce que vous traversez, vous avez trouvé le temps de venir en mes terres empêcher mon père de combattre nos voisins... Il serait malvenu pour moi de vous demander quoi que ce soit alors que je suis votre obligé. Bien sur, je serais heureux et fier de porter vos couleurs car ce serait pour moi une manière de me battre... pour vous."

Le chevalier était calme et semblait sincère.

"Je suis désolé pour mon manque de sang-froid avec ser Jonothor. Il me suffit de savoir que cet homme a été bon pour vous. Si je devais le croiser dans la lice et qu'il porte vos privilèges, soyez assuré que je ne briserais aucune lance sur lui. Vos couleurs n'ont rien à faire au sol."

[Iris]

Aleth répondit avec un sourire enjoué :

" Ne vous formalisez pas de votre rencontre avec Ser Jonothor : il a lui-même manqué de courtoisie à votre égard. "

Elle réfléchit un moment :

" Dans un tournoi de seize participants, il y a dix-sept perdants qui n'ont échoué qu'une fois, et un seul vainqueur qui a dû l'emporter quatre. Je n'ai pas peur que mes couleurs mordent la poussière : celui qui ne prend pas le risque de perdre ne peut pas gagner non plus. "

Et puis avec Ser Béric, Ser Darren, Ser Jonothor et Ser Walton, il y avait quand même une petite chance qu'un participant amical s'illustre.

" Si vous souhaitez porter mes couleurs, je vous les confie de bon cœur. Concourez librement, faites honneur à vos adversaires en leur donnant la mesure de votre talent."


" Faites attention à vous. Je ne compterais pas trop sur le sens de l'honneur de Gregor Clegane... Quant à Lord Piète et Ser Jonothor, tous deux sont portés lors du combat à terre à utiliser l'un la masse, l'autre le marteau, et à démolir pièce par pièce l'armure de leur adversaire, le contraignant rapidement à la reddition. Lors de leur affrontement, Béric portait une armure plus légère que Lord Piète et semble ne l'avoir emporté qu'en étant plus rapide. "

" Si vous en aviez besoin, sachez que j'ai apporté de quoi soigner Béric et Darren, mais il y a largement de quoi aider nos amis."