[Symbaroum] Chap. 2 - Nécessité fait loi

[Iris]

Durant les explications de Beren, Hellébore était plongée dans ses méditations. Elle écoutait, cela ne faisait aucun doute (?), mais ses idées rebondissaient et clapotaient, parfois l'interpellant, parfois la laissant un peu perdue.

" Je ne sais pas si purifier l'objet empêchera de l'utiliser, mais je ne suis pas sûre de vouloir me risquer à l'utiliser dans son état actuel..."

A l'Ordo Magica, elle avait toujours étudié méticuleusement les méthodes pour utiliser la magie sans se corrompre, et avait même pris du retard sur d'autres étudiants dans l'apprentissage des sorts à cause de cela. Il n'était pas question pour elle de risquer de souiller son âme sur un coup de tête.

Elle reprit son carnet pour noter et tenter de clarifier ses idées :

• Clef : Ledros. Un entrepôt ? Lien avec l'église de Prios. Beren ?
• Perle d'esprit corrompue : Beren.
• ...

[Rouge]

Beren Le Rouge a totalement ignoré la pique de Ledros. Sans doute croit-il que ce qui se passe est un jeu ou une plaisanterie. Surtout après ce qu'il vient tout juste de dévoiler.
Il fronce les sourcils, pensif.

*Mais pourquoi rechignent-ils à ce que je purifie la pierre ? On saura ce qu'elle renferme une fois que la jeune mage pourra l'étudier, et j'ai besoin de savoir ce qu'elle cache.
Mais bon ... Je ne suis pas tout seul à décider...*

Le Rouge redresse sa tête de sa chope, devenue vide bizarrement. Déception.

"Bon, du coup, que fait-on ?
Si vous me donnez la perle pour la nuit, j'ai du pain sur la planche, et j'aimerais m'y atteler dès que possible pour ne pas avoir les yeux en couilles de fauvette le lendemain.
J'ai toutes les raisons de penser que cette noirceur est comme une couche de "protection" sur cette perle, comme un verrou.
Sinon, je propose qu'on aille se coucher, je ne sais pas comment on pourra l'étudier, mais vous trouverez sûrement un autre moyen."

[NailsEater]

Hellebore haussa les épaules et confia la perle à Beren. Après tout, s'il pouvait en ôter la corruption cela serait utile et ... il semblait que cette proposition lui tenait à cœur. Les compagnons mangèrent leur repas du soir à l'auberge et, après avoir convenu d'une heure de rendez vous le lendemain ici même, chacun parti se coucher. Ceux qui logaient à l'auberge rejoignirent tranquillement leur chambre, après quelques discutions ou non, quant aux autres, ils se mirent en route pour leur maison respectives.

Le lendemain matin, la ville était plus calme qu'à l'accoutumée. les affaires de la veille avait eu un effet dévastateur sur le moral et la confiance des habitants du fort. La garde patrouillait beaucoup plus qu'à son habitude et la faille était sous bonne garde.

[Thegreenthumb]

Nurg pensait trouver son cousin Wamba en rentrant tard le soir jusqu'à son taudis dans Noirelande... Il dut se faire une raison. Peut-être était-il tombé lors de l'assaut des abominations, ou bien avait-il fui vers d'autres lieux...

Le lendemain, il se prépara tôt, afin de pouvoir livrer son matériel au plus vite et allez rejoindre les autres...

Depuis la veille, Nurg se sentait bien. Il avait l'impression que certains des compagnons comptaient sur lui. Surtout le capitaine. Et la Petite Dame. Et Nurg aimait se sentir utile. Alors, bien qu'il n'aie rien compris à ces histoires de perle, de culte et d'aires choses... c'était le coeur guilleret qu'il entama sa tournée en ville, pour vite rejoindre ceux qui s'étaient tous donnés rdv à l'auberge...

[Iris]

Durant la nuit, Hellébore avait été assaillie de questionnements tels que "et si le sol s'effondrait ici, où fuirais-je ? faudrait-il sauter par la fenêtre ?" L'esprit agité, elle tenta de se calmer en s'entraînant à des exercices de psychokinésie. Depuis des mois qu'elle essayait de maîtriser ce pouvoir, elle parvint enfin à déplacer des objets ! Sous le coup de la surprise, elle cria, attirant dans les secondes qui suivirent Septimus qui trouva l'apprentie magicienne avec une cuillère qu'elle brandissait, une expression enthousiaste au visage. Les explications qui suivirent furent un peu confuse, mais comme rien de grave n'était arrivé, le chevalier put retourner à ses appartement tandis qu'Hellébore testait son agilité à déplacer les meubles par la pensées.

Le matin, emmitouflée dans ses vêtements comme à son habitude, elle avait les yeux brillant et un sourire d'enfant qui a enfin le joujou de ses rêves.

Sagement assise à sa table, elle attendait les autres en jouant avec ses couverts, sans oser les faire voler ici.

[Caeso Senjak Khan]

Caseo Senjak Khan prit congé dès que l'histoire de cette perle fut réglée et qu'ils eurent leur rendez-vous pour le lendemain matin. Il monta les escaliers d'un pas lent mais déterminé, pressé par l'idée de retirer ses bottes et de se coucher quelque part. Il était harassé, vidé de son jus comme il ne l'avait pas été depuis longtemps. Une partie de son esprit rassurée par la protection relative que lui offrait l'auberge s'abandonnait déjà à la nuit mais une partie guettait, parée pour l’imprévu, telle une sentinelle postée. Il se déshabilla entièrement, se sentant sale et souillé par les combats contre les créatures dont il revoyait sous formes de flash les silhouettes grotesques. Il secoua la tête afin de se débarrasser de ces images obsédantes et porta la main à son flanc en grognant. Sa blessure se rappela à sa mémoire. Il observa sa main puis le pansement. Les soins d’Hellébore tenaient. Tant mieux. Il vérifia l'accès à sa chambre au niveau de la fenêtre et bloqua les volets comme il put. Il glissa ensuite une chaise sous la clanche de la porte et testa la solidité du mécanisme. Enfin, il posa son épée proche de sa couche et plaça son poignard sous l'oreiller.

Lorsqu'il s'allongea finalement, il ne pensait déjà plus au caractère obsessionnel de toutes ces précautions. Il agissait ainsi à chaque fois qu'il dormait à l’extérieur de la forteresse d'Otra Senja. Machinalement, il se préparait. Bientôt, ses démons viendraient l'assaillir, transformant ses rêves en cauchemars dont il sortirait plus ou moins vainqueur, souvent vaincu. Il ferma les yeux...

... puis les rouvrit et se redressa brusquement en étouffant un cri. Il était en sueur. Il savait à la lumière qui perçait sous la porte que le jour pointait. Il avait l'impression de ne pas avoir dormi. Mais au délà de ça, il ne savait pas si la prochaine nuit, ou bien la prochaine encore, lui apporterait un quelconque repos.

[Rouge]

La perle dans la main.
Les gens commencent à partir de l'auberge, ses compagnons partent se coucher (parmis eux, seul l'Ogre quitte l'auberge).
"Bon eh bien ... bonne nuit. A vous du moins ..." marmonne Beren Le Rouge.
*Après toute cette foutue journée, avec cette bière et cette bouffe, j'ai juste envie de roupiller moi ...*
Mais la perle est dans sa main.
Il sent tout son écran protecteur de souillure.

Le Manteau Noir a déjà repéré la chambre qu'il convoitait.
Rien de particulier, à ceci près qu'elle est au bout du couloir et qu'elle a une fenêtre. Donc relativement sécurisée.
Il attend. Patiemment. Puis quand tout le monde s'est endormi -du moins le croit-il- , dort à poings fermés, le poitrail ronflant, Le Rouge se met en action.

Il fait plus froid que d'habitude dans le couloir cette nuit là.

Hellébore attends patiemment, assez excitée à l’intérieur par ce qu'elle peut faire avec ses couverts.
La ville est relativement calme, il a l'air de faire assez beau, ce qui est rare. Serait-ce des hirondelles que l'on entend ?
Elle n'a pas le temps de remarquer une ombre qui passe derrière elle, qui s'écroule très lourdement à la table, le choc fait voler les couverts et renverse des objets.
D'un gros tas de tissu noir, un peu boueux, un peu puant, et d'une grosse tignasse d'un blond terne, presque gris, qui mériterait d'être lavée, sortent une bouche qui marmonne un propos incompréhensible, et une main.
"Mmmh c'bon jmen sui .... BOUAAAAAAAAAHHHH (bâillement) occupé ... perle ... cbon vpouvez ... utiliser ... ZzZzZzZz"
Le Manteau Noir, dont les cheveux sont visible, n'a pas le temps de donner la perle, il la lâche plutôt. La tête dans son autre bras, il s'est endormi sans avoir eu le temps de monter dans chambre.

*Décidément, c'était vraiment pas une journée reposante*.

[Iris]

Hellébore regarda la masse humaine malpropre qui s'était effondrée. Elle récupéra la perle, puis alla auprès de la tenancière et donna des instructions.

Quelques minutes plus tard, Beren Le Rouge émergea plus ou moins, il faisait bien chaud et on s'occupait de lui... QUOI ? On s'occupait de lui ?

Il reprit connaissance dans une pièce de l'auberge de la couturière où se trouvait un bain à l'eau chaude et fumante, et de quoi laver le plus crasseux des Manteaux noirs. Sur une étagère il y avait aussi des petits pains chauds et de quoi les fourrer : à manger ! et à côté, à boire, une tisane chaude !

Le manteau noir constata qu'Hellébore et des membres féminins du personnel de l'établissement étaient en train de le déshabiller pour le mettre à l'eau. Comme il se réveillait, Hellébore hocha la tête et désigna seulement la nourriture, la boisson et le bain :

" Reposez vous et revenez quand vous serez en état. Je vous raconterai la suite."

Et elle le laissa prendre son bain plus ou moins imposé. Au moins était-il chaud et parfumé.

[Thegreenthumb]

Nurg est arrivé finalement assez tôt à l´auberge, malgré ses livraisons menées au pas de course. L’ogre aperçoit vite Hellébore dans l’auberge et un certain enthousiasme le prend, enthousiasme qui redescend aussi vite alors qu’il s’appretait a passer le seuil de la porte...

Entrer dans une auberge de la ville, accompagné d’un capitaine de la garde et d’une mage de l’Ordo Magica, quand on est un ogre, c’est une chose. Le faire seul en est une autre...

Alors, c’est penaud que le géant reste dehors, prêt d’une fenêtre, guettant le regard de la Petite Dame, ou l’arrivée d’un autre compagnon...

[Edzart]

Ledros avait passé une mauvaise soirée. Tout aurait pu aller bien, pourtant. Il était sorti de la ville comme à son habitude. Il était descendu, en silence, jusqu'à Noirelande. Dans la nuit et le froid, il avait marché une main sur l'épée. Comme à son habitude.
Le coin était sale. Comme toujours. Il se dirigea vers sa tente, toujours étonné de d'y trouver les quelques affaires qu'il y entreposait. Emile était là. Elle le regardait de ses grands yeux sans mot dire. La patience même. Ledros était ravi de pouvoir enfin lui donner sa pitance, sortant de son sac le foin qu'il avait acheté pour elle. Elle brouta avec joie. Le jeune homme l'observa faire un instant avant de déposer ses affaires et de s'étirer.

Il aurait voulu pouvoir se reposer. Sa blessure le lançait et les affrontements de la journée l'avaient amené au bord de l'effondrement. Ses yeux le brûlaient. Ses jambes le trahissaient. Assis sur un sac, il penchait vers l'avant, entraîné par la fatigue intraitable.
"Eh, Ledros."
Merde.
C'était l'un de ses... voisins. Un mec lambda, un peu con, qui traînait dans les parages avec une bouteille à la main, la plupart du temps. Quand il lui dit que quelqu'un le cherchait, aujourd'hui, Ledros réussit à repousser la fatigue un instant. Qui ? Pourquoi ? Et comment ?
Qui, il n'en savait rien et la description qu'il pu faire à Ledros ne l'avançait pas du tout. Pourquoi, il n'avait pas demandé et comment... Comment était ce qui l'intriguait le plus. On avait demandé qui dormait ici. Et ce connard avait donné le nom de Ledros. Parfais...
Récupérant ses affaires, le jeune homme chargea Emile, avant de la guider par la bride à travers le camps. Il s'arrêta plusieurs fois. Parla avec beaucoup de monde. Durant plus d'une heure. Jusqu'à finalement se trouver un petit coin, au chaud et puant. Il dormit quelques heures. Mal. Il se réveillait constamment, pour rester sur ses gardes et inquiet. La nuit était fraiche.

Le lendemain, quand les rayons du soleil le caressèrent, il se redressa en craquant de partout. Enfin, il attrapa son épée avec qui il avait dormi, Emile par la bride et s'éloigna du camps, son chapeau glissé dans les fontes du cheval. Pour être invisible, rien ne vaut d'être toujours vu. Sans son chapeau, il devenait un bouseux comme les autres, auquel personne ne faisait attention.

La route fut plus rapide, plus aisée et plus agréable à dos de cheval. Il arriva rapidement à la taverne, devant laquelle Nurg semblait... attendre ?

Descendu de cheval, Ledros s'approcha de lui.
"Eh bien, Nurg, tu m'attendais ? C'est bien sympathique de ta part. Tu viens ?"

Sous les yeux de Ledros, de grosses poches noires témoignaient du sommeil qui lui manquait. Il ne sentait pas non plus la rose. Il faisait plus chaud au plus près du compost. C'est là qu'il avait passé la nuit. Il poussa la porte et accueillit avec joie la chaleur que diffusait l'auberge.