TDF Chap. 20 : Peril à Port-Réal

[Casaïr]

"La brunette a raison, répliquais-je en réponse à Gylehan avec une œillade malicieuse, c'est totalement contre-productif. Je ne sais pas ce que tu lui reproches exactement mais mets-toi à sa place une seconde, d'autant que tu l'as été, lors d'une autre vie. Ne lui demande pas d'avoir la maturité que tu as durement gagné dans ta vie, elle a déjà assez de mal à trouver sa propre place. Tu sais aussi bien que moi ce qu'est la pression d'être l'aîné -enfin, peut-être même mieux que moi vu que j'ai toujours été... bref."

"Je ne serai pas aussi catégorique que Walton car il n'est pas là depuis longtemps et il est amoureux, il est donc normal qu'il défende bec et ongle sa promise. Et tant mieux du reste, même s'il perd en objectivité. D'ailleurs, pour ce qui est d'être objectif, rappelle-toi : c'est depuis que tu as pris le parti de Thoros à Rubriant, alors qu'il s'est fait manipuler par Silva, qu'Aleth ne sait pas comment se comporter avec toi, d'autant que tu es plutôt... hermétique. Les torts sont donc partagés de mon point de vue."

J'enlevais une poussière imaginaire de l'épaule de la troubadour, l'envisageais d'un œil critique puis, la considérant présentable, me retournais une dernière fois vers Myrosh.

"Maintenant, j'aimerais savoir si tu veux nous aider ou non. Si oui, j'en serais heureux et j'aurais une demande à formuler. Sinon, je ne t'en voudrais pas. Je ne tiens à forcer personne car la situation pourrait dégénérer de vile manière. Et je n'aimerais pas avoir à achever le survivant de votre duel à Walton et toi à cause de votre égo."

Je restais sur un sourire engageant, espérant qu'il accepterait de mettre son orgueil de côté un instant pour écouter la voix de la raison.

[Maëlys]

Le ton n'avait cessé de monter, tout comme une partie des propos.
Un instant, Béric avait souhaité intervenir, mais les paroles fusaient dans tous les sens et il n'avait pas la même autorité ici qu'avec les hommes qu'il commandait.
Il se contenta à la place d'écouter, passivement, tout ce qui se disait. Opinant l'espace d'un instant lorsque Lady Aleth s'adressa à lui.

Il se leva ensuite, puis quitta la tente avec un petit salut pour Lady Aleth pour rejoindre Joango, ainsi que Darren et Gyles indirectement aux côtés de Myrosh.
Il avait bien envie de parler à ce dernier mais pas si le chevalier et sa barde réussissaient à le convaincre.

Il restait en retrait du petit groupe, jaugeant les réactions de Joango et des autres avant d'intervenir.

[Iris]

Aleth resta assise et poussa un profond soupir, avant de se tourner, fatiguée et désolée, vers Walton :

"Qu'en penses-tu ?"

[DukeTogo]

"La brunette a raison, répliquais-je en réponse à Gylehan avec une œillade malicieuse, c'est totalement contre-productif. Je ne sais pas ce que tu lui reproches exactement mais mets-toi à sa place une seconde, d'autant que tu l'as été, lors d'une autre vie. Ne lui demande pas d'avoir la maturité que tu as durement gagné dans ta vie, elle a déjà assez de mal à trouver sa propre place. Tu sais aussi bien que moi ce qu'est la pression d'être l'aîné -enfin, peut-être même mieux que moi vu que j'ai toujours été... bref."

"Je ne serai pas aussi catégorique que Walton car il n'est pas là depuis longtemps et il est amoureux, il est donc normal qu'il défende bec et ongle sa promise. Et tant mieux du reste, même s'il perd en objectivité. D'ailleurs, pour ce qui est d'être objectif, rappelle-toi : c'est depuis que tu as pris le parti de Thoros à Rubriant, alors qu'il s'est fait manipuler par Silva, qu'Aleth ne sait pas comment se comporter avec toi, d'autant que tu es plutôt... hermétique. Les torts sont donc partagés de mon point de vue."

"Walton amoureux, hein... Donc sous couvert de sentiments, l'excès de menace et de gros yeux est louable voire noble quand le fait que je n'ai pas préféré ta cousine que je ne connaissais que d'un jour à un prêtre rouge que je connais depuis des années est honteux ? Sois sérieux, s'il te plait. L'agressivité, l'arrogance et les revendications n'ont jamais résolu aucun problème."

J'enlevais une poussière imaginaire de l'épaule de la troubadour, l'envisageais d'un œil critique puis, la considérant présentable, me retournais une dernière fois vers Myrosh.

"Maintenant, j'aimerais savoir si tu veux nous aider ou non. Si oui, j'en serais heureux et j'aurais une demande à formuler. Sinon, je ne t'en voudrais pas. Je ne tiens à forcer personne car la situation pourrait dégénérer de vile manière. Et je n'aimerais pas avoir à achever le survivant de votre duel à Walton et toi à cause de votre égo."

Je restais sur un sourire engageant, espérant qu'il accepterait de mettre son orgueil de côté un instant pour écouter la voix de la raison.

Myrosh avait continué à regrouper ses affaires.

"Ha ! Moi, je n'aimerais pas devoir me battre avec lady Brock - quand j'y pense, quand même - une fois que je t'aurais mis ta deuxième raclée. Parce que c'est ce qui se passerait. Je sais comment tu te bats et le grand aussi."

Myrosh marqua une pause, les mains sur les hanches.

"Oui, la brunette a raison. Toi ça est idiot d'autant que je n'ai pas oublié que nous avions sauvé mon frère ensemble, avec ta cousine je veux dire, sur la place de Waterford même si le destin a décidé de l'emporter peu après. Seulement, si je dois oeuvrer avec quelqu'un, ce sera dans un respect mutuel. Comme je l'ai dit tout à l'heure, je suis prêt a crever l'abcès avec elle. En attendant, je ne passe pas une minute de plus dans ce campement. Puisque Aleth n'a rien dit quand Walton m'a servi que ce lieu et cette tente était territoire Castellane et que ça supposait je ne sais quelle servitude, c'est qu'elle le pense aussi. Allez, laissez moi partir maintenant. Quand a ta demande, je l'entendrais demain matin avant la grande mêlée si tu as encore besoin."

[Ser Walton Dulver]

Pendant toute la prise de parole d'Aleth, Walton a hoché la tête à plusieurs reprises, approuvant ses propos. Une fois seuls à seuls il prend la main de son aimée la porte à sa bouche et l'embrasse avant de lui répondre.

"Je pense que tu t'en sors très bien. Tu as là une délégation dont certains membres sont forts en têtes et peu disciplinés. Ils ne se plient pas de bonne grâce à ce qu'on leur demande quand bien même le statut et l'honneur l'exigerait.

Malgré ça... alors que les discussions s'enlisaient tu as su intervenir avec force pour donner un cap, des ordres qu'ils sont partis respecter. Tu as assise une autorité naturelle qu'ils ont reconnus. Tu as ça dans le sang."

[Iris]

En réponse à tous les compliments de Walton eut un sourire embarrassé :

" J'ai fait partir Myrosh avec une humeur inquiétante ; je ne suis pas du tout sûre de Joango ; quant à Béric et Gyles... il fut un temps où ils me parlaient avec la même rudesse que Myrosh aujourd'hui."

" De fait, les gens de cette assemblée me paraissent davantage portés à respecter les compétences que le rang, et je ne les ai pas ces compétences. Je ne suis pas capable de tenir une épée, ce que peuvent chacun de ceux qui étaient présents. Quant aux deux plus faibles sur le plan martial, ils peuvent se faufiler jusque sous le lit de la reine. "

" Même sur le plan du vécu, je fais pâle figure à côté d'eux. Entre ceux qui ont voyagé partout, ceux qui ont toujours dû compter sur eux-mêmes pour survivre, je dois passer pour fille arrogante qui ne s'est donné que la peine de naître pour vivre dans le confort entourée de serviteurs sans avoir jamais rien fait pour mériter ce qu'elle a."

" En substance, je manque de légitimité pour diriger. J'ai la sensation que la discussion ne s'est à peu près calmée que parce que tu m'as appuyée."

[Crépuscule]

A priori, ce n'était pas le moment, ni les mots adéquates et il allait falloir un moment pour que Joango digère les paroles d'Aleth. Dans un premier temps ses mots à elle claquèrent comme une gifle ou des coups de fouet, laissant des traces vives sur son amour-propre. Il restât silencieux et se mordit l'intérieur de la joue pour ne pas répondre des propos qui n'avait visiblement pas le droit d'exprimer avec franchise face à des individus de meilleur statut que lui, petit bâtard d'éleveurs de cochon...

Plus tard, probablement qu'en repensant à ce qui s'était dit, il assimilerait une partie du sens de tout cela. Pour l'heure il retenait essentiellement qu'il y avait bien trop de protocoles à son goût pour s'adresser à cette noblesse...

Il suivit Gyles à l'extérieur, mais avant de sortir, il s'adressa à Aleth et Walton.
"Veuillez me pardonner si je vous ai offensé. Je vais tâcher de m'améliorer en ce qui concerne l'étiquette. Et félicitation pour vos fiançailles."

Une fois dehors, arrivant sur la fin des échanges entre Darren et Myrosh :
"Alors, où trouve-t-on du Cheldaro ? “

[Ser Walton Dulver]

"Myrosh est un hérétique qui se comporte comme un rustre.... bon... passons.

Pour ce qui est de la compétence. Le devoir, l'honneur exige avant toute chose que ces gens t'obéissent par ton rang. S'ils ne le font pas, ils contreviennent à leur devoir, mais passons. Parlons donc de compétences si c'est là ce qu'il leur faut.

S'ils pensent qu'il faut savoir manier une épée une lance pour diriger, ils se trompent lourdement. Baélor le pieux a été un des plus grand rois de Westeros et il ne s'est jamais battu de sa vie. Ni d'ailleurs caché sous un lit.

Non. Ta compétence à toi, c'est de savoir prendre les bonnes décisions. Peu importe tout le reste. Pour ça, la seule chose qu'il faut avoir, c'est une tête bien faite et un esprit aussi affûté que la lame de mon épée. Et ça... tu l'as. J'en suis persuadé.

Enfin quand au vécu... je me refuse à nier le tien. Tu as tant souffert mon amour. S'ils ne le voient pas, c'est qu'ils sont aveugles."

Il la regarde dans les yeux avec sa même intensité de regard qu'a son habitude.

[DukeTogo]

Myrosh quittait le campement en ayant chargé son cheval de ses affaires tandis que Tom le Bref lui tournait autour, désespéré car incapable de décider s'il devait partir avec lui ou rester dans le confort relatif du campement Castellane. Le prêtre rouge semblait ne pas accorder d'attention au nabot, si bien qu'il appartenait aux personnes présentes - Darren, Gyles, Joango ou Béric - d'aider Tom à choisir...

Un groupe d'hommes approchait. Il était trois, trois chevaliers en armure et cape blanche. Deux restèrent à l'écart tandis que Barristan le Hardi s'approchait, non sans jeter un regard intrigué vers Myrosh et Tom, comme s'il cherchait dans sa mémoire un air de déjà vu. Il abandonna vite ses interrogations pour s'adresser aux autres.

"Bonsoir. L'on m'a dit que je pourrais trouver ser Walton ici."

C'était inouï. Le plus illustre des chevaliers venait de s'adresser à eux.

[Iris]

Aleth soupira, d'un soupir qui exprimait des années de ressenti rentré et étouffé.

" Je ne sais pas."

" Pour ce qui est du devoir, je ne suis que la fille de mon père, une fille et rien d'autre. Myrosh est un homme, ancien héritier et aîné de sa maison. Il est accueilli au château en ami par mon père, et ce faisant il a tous les droits d'être brusque dans ses critiques avec moi. Tout comme Béric a déjà pu l'être. Il est avant tout le chevalier de mon père et je ne suis qu'une représentante, une image projetée. C'est ainsi que les choses se passent dans ma Maison, chez les Hastwyck, ou les Risley, et sans doute bien d'autres encore. "

" Je n'ai le droit que d'écouter et persuader. Si je m'avisais de vouloir imposer quoi que ce soit à Myrosh ou Béric, Darren ou quiconque, je ... " Elle eu un sourire désabusé et amer. "Je n'ai ni le droit ni la force d'imposer quoi que ce soit. En dernier ressort, ce sont les épées qui tranchent."

" Quant à souffrir... Cela m'exaspère d'entendre Myrosh me dire ce que je dois ressentir, et pourquoi toujours ma douleur n'est qu'une piqûre d'aiguille en comparaison des plaies béantes des autres. Cependant, il ne fait en cela que la même chose que mes parents et mon entourage. Quand mon frère aîné Dugal mourut, ma souffrance de fillette d'avoir perdu un frère n'avait aucune valeur au regard de celle de mes parents d'avoir perdu leur fils préféré et héritier. J'ai fait de mon mieux pour ravaler cette peine inexistante et futile, pour compenser cette perte -- la leur --, pour combler le vide, mais je ne suis qu'un ombre, un reflet, ... la lune au regard du soleil. Quoi que je fasse, quoi que je vive, ce sera toujours un rien, un caprice, une larme d'enfant gâtée."

" J'imagine que je suis obligée d'aller m'excuser auprès de Myrosh. Je n'en ai honnêtement aucune envie, et je lui en veux de plus en plus, mais j'ai du ressentiment pour bien des gens envers qui je n'ai pas le droit d'en avoir. Alors, je ne suis plus à ça près."

Dehors une célébrité faisait sensation. Aleth était bien trop occupée à se mortifier et se préparer à la prochaine humiliation qu'elle devrait s'imposer pour se préoccuper de l'agitation à l'extérieur.