[Symbaroum] Chap. 2 - Nécessité fait loi

[Madennig]

"Oh... Mais... Mais ma vie commence à peine... " précisa-elle aux bords des larmes.

Toujours troublée, elle savait que Heidi faisait tout pour la mettre à l'aise et elle était touchée par ses tentatives. Verama savait aussi que ce n'était pas Heidi qui avait inventé cette vilaine expression à propos des femmes de mauvais caractère, elle ne lui en voulait pas. C'était juste... Injuste.

Elle continua, l'air un peu moins détaché que d'habitude, la voix enrouée.

"...Dans mon clan, il y a de belles traditions, et des contes aussi. Je t'en raconterai... Si tu veux, ce soir, avant de t'endormir ? Peut être que ça apaisera tes mauvais rêves... Tu voudrais ?"

[Casaïr]

"Ho oui, une histoire ! bondit Fjola comme un diable hors de sa boite. Mais pas une avec des monstres, ça fait peur les monstres..."
"Ne t'en fais pas, Tante Vérama ne racontera jamais rien qui puisse t'effrayer. Je serais ravie et honorée d'écouter les histoires de ton peuple."

Je m'approchais pour l'embrasser sur la joue en m'excusant de l'avoir fait pleurer. Je lâchais quelques secondes la main de Fjola le temps d'essuyer une larme qui perlait au coin de son œil avant de voir le bâtiment de la mission.

"Ca y est, on est arrivé, dis-je en reprenant la main de ma fille. Je suis certaine que tu apprécieras le père Sarvola."

[NailsEater]

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Oraï se rapprocha à nouveau pour chuchoter à la jeune mage, ne semblant pas voir le soldat à ses côtés :

"Elle était belle mon amour. Belle comme tout. Je n'ai personne Mademoiselle. Personne que je ne veuilles au courant de ce que j'ai fait.

Ses yeux qui jusque là laissait transparaitre sa folie, redevinrent clair un instant, alors que d'une voix morne il raconta :

Les membres de l’expédition attaquèrent, le dieu ne fit rien pour se défendre, le hachoir s’abattit sur son cou jusqu’à ce que sa tête tombe au sol. Il continua de meugler. Le son déchira l’âme d’Oraï. La bouchère était là. Elle nous regardai. Une épée dans son dos, le monde qui s’assombrit, l’acier froid comme de la glace. L’acier fut son seul salaire, il ne reçut jamais de pièces d’argent.

Oraï est arrivé il y a peu à Fort Chardon vous savez ? Il avait peur et voulait échapper à la soif de sang et au regard obscurci de son amour de jeunesse. Sa belle amour. Il vous en a parlé ?

BAM ! L'homme se jeta contre les bareaux en criant : JE VAIS TE TUER ! TE TUER TU M'ENTENDS ! JE VEUX SORTIR ! SORTIIIIIIIIIIIR !

Puis de se mettre à chanter :

Ils furent rejoints par cent personnes — Conjureurs, assassins, barbares aux mâchoires bestiales,
bêtes corrompues humaines, ménestrels, joueurs de tambour, et quatre petites filles sans visage.
Au bout du chemin se trouvait le dieu, l'esprit sylvestre,
un être antique aux sabots d’or et à la ramure de diamant.
Il fallait le démembrer ce dieu et le faire mourir, mourir, mourir !

[NailsEater]

Ledros prit une fois de plus ce chemin qu'il connaissait tant. Comme à chaque fois, il traversa la ville. Comme à chaque fois il arriva chez Lavoria. Et comme à chaque fois, il passa la trappe afin de voir la Baronne.

Si la sous-ville était calme la dernière fois, cette fois-ci elle était en ébullition. Ledros se retrouva devant une salle pleine à craquer, rassemblant tout les mendiants et monte-en-l'air du Fort. Les discutions allaient bon train.

"Et s'ils arrivaient jusqu'à nous ? Les soldats ou les monstres ? Les deux ? Qu'allons nous faire ? Nous n'avons nul pars où aller !"

Chacun y allait de son avis, de ses suppositions et propositions. Au fond de la salle, la Baronne était en discussion avec de nombreuse personnes la sollicitant.

[NailsEater]

La Mission de Sarvola ne comporte que trois pièces. Le foyer occupe la majeure partie du bâtiment à un seul étage, et c’est à cet endroit que la congrégation se réunit pour échanger sur Prios et écouter les sermons informels de Sarvola. Une tapisserie sobre recouvre l’un des murs, elle représente le soleil déclinant de Prios en jaune sur un fond bleu. En plus du foyer, il y a seulement les quartiers privés de Sarvola et une cuisine. Contrairement au dirigeant du Temple du Soleil,le représentant de la Mission participe activement à rencontrer toute personne venue chercher du réconfort. Il est assis dans un simple fauteuil dans un coin, et devant lui se trouve une longue file de gens qui attendent de lui parler ou d’être seulement assurés que tout va bien se passer.

[Casaïr]

C'était à prévoir, le père Sarvola était une personne très demandée par cette catégorie de personne qui avait tout perdu et qui recherchait de l'espoir, du réconfort. Les souvenirs affluèrent quand deux ans auparavant j'étais venue le trouver avec le même état d'esprit que ces pauvres gens. L'attente promettait d'être longue, aussi pris-je Fjola dans mes bras pour qu'elle puisse se reposer.

"Bon sang, tu te fais lourde, il faut arrêter de grandir", la taquinais-je en lui chatouillant le bout du nez.

Même si la situation était préoccupante, je ne me voyais pas passer devant tous ceux qui attendaient la bénédiction de Sarvola. D'ailleurs, quelque chose me disait que lui-même me réprimanderait si je tentais malgré tout de le faire.

"Hagen, surveille les issues."

Au moins si quelqu'un essayait de faire du mal au prêtre, j'avais de quoi lui montrer à quel point ce serait une mauvaise idée.

[Iris]

Hellébore et Caseo

Concentrée et désolée, puis glacée, mal à l'aise, horrifiée, frissonnante, et à nouveau perplexe, privée de ses rares mots, Hellébore se tenait immobile, les mains crispées contre elle, presque tentée d'utiliser son sort de disparition.

" Alors... vous étiez mercenaire, et il y avait une femme. Vous étiez avec des conjureurs... des gens d'un groupe qui se fait tantôt appeler clan de la Bête, tantôt culte de minuit... Alors... ils ont tué un dieu ? ... et vous avez coupé sa tête... "

Pouvait-il savoir quelque chose d'utile pour retrouver les criminels ? Hellébore déglutit et tenta des questions :

" Comment Oraï a-t-il été recruté par ces gens ? Est-ce qu'Oraï se souvient comment ils lui ont proposé ce travail ? "

" Est-ce qu'il y avait des gens du clan Jézora aussi ? "

" La belle dame, est-ce qu'elle s'appelait Hélionor ?"

[Madennig]

Verama montra des signes d'apaisement quand Heidi embrassa sa joue. Finalement il n'y avait pas que les baisers de Fjola qui en valaient la peine. Ils avaient sûrement un genre de pouvoir magique eux aussi.
La Mission de Fort Chardon arriva vite sous leurs yeux, ainsi que le cortège très humble attendant leur tour pour être reconforté.
Verama se demanda un instant si elles ne pouvaient pas aider Sarvola d'une quelconque manière mais n'osa pas vraiment formuler sa pensée.

"Laisse moi porter Fjola un peu. Ledros Lemerle devrait nous rejoindre avant que nous puissions obtenir une audience avec Sarvola... Tu pourrais interroger les gens qui patientent, ils savent peut-être quelque chose..."

Verama offrit un difficile sourire à Heidi, et tout en lui prenant son enfant dans les bras, lui rendit son bisou de joue.

[Casaïr]

"Tu n'as peut-être pas tort, concédais-je en regardant la file des gens. Tu as intérêt à être sage avec Tante Vérama, fripouille."

Je voyais que mon amie ne semblait pas à son aise, aussi lui lançais-je un sourire assuré et un clin d'œil. Je Vérifiais rapidement que Hagen veillait au grain avant de m'approcher des gens et tenter de les amadouer pour voir si l'un d'eux savait quelque chose sur les menaces planant au-dessus de la tête du père Sarvola. Et si cela ne fonctionnait pas, et bien, j'avais toujours mon cistre et la possibilité de jouer un petit air de musique apaisant et de raconter une histoire paisible à ceux qui souhaiteraient m'écouter. Cela fonctionnait parfois, autant tenter le coup.

[NailsEater]

Pendant que Vérama attend patiemment dans la file d'attente, Heidi elle commence à chercher des informations. Elle pose des questions à droite à gauche.

Spoiler () :

d20(1) sous persuasion 16

Heidi trouve assez facile une vieille dame à la langue bien pendue. Une fois le sujet de la pluie, des abominations, de sa voisine et des jeunes voyous épuisé celle-ci expliqua à la jeune femme que beaucoup de gens en veulent au père Sarvola.

"Essentiellement les membres de l'Eglise qui le traite d'Hérétique. Il y a des personnes qui se contente d'être condescendant mais je sais bien que certains aimeraient le faire taire. "

A ce moment là, Heidi senti une petite main s'accrocher à sa jupe. S'attendant à voir Fjola, elle fut surprise de voir un petit garçon tenant à la main une brindille dont les feuilles ont gardé leur belle couleur verte.

« Regardez ce que j’ai fait ! », dit-il avec un sourire radieux.