[OdE - Chap.7-12] La reconnaissance du père II (Madenig)
Re: [Focus] La reconnaissance du père II (Madenig)
Le dortoir des filles étaient un peu moins grand que l'autre mais bénéficiait d'une meilleure luminosité, pour peu qu'on ouvre les volets. Il était aussi moins sale que prévu malgré une épaisse couche de poussière et la fuite d'une colonie d'araignées sans doute outrées par les intrus et l'odeur de savon qui se répandait désormais dans la grande salle. Après une première inspection les matelas semblaient encore bons et la petite remise suffisamment bien fermée pour préserver les draps et les oreillers de plumes.
Les trois jeunes s'affairaient ainsi tandis que les anciens entretenaient l'extérieur, dans un calme finalement plaisant. Ce fut finalement Madenig, à son grand étonnement, qui rompit la première le silence studieux.
"Ou-oui, répondit Cerdan en souriant. Je m'attendais pas à te trouver ici, ça fait longtemps que tu es arrivée ?"
Madenig n'eut pas le temps de répondre que Fantou approchait en nettoyant le sol et trébucha pour tomber sur Cerdan.
"Désolée ! Je ne t'ai pas trop bousculé, j'espère ?"
Elle le regardait avec un air de chaton et Madenig vit nettement la pomme d'Adam de son ami monter et descendre plusieurs fois. La discussion de la veille avait suffisamment éclairé la jeune femme sur le caractère volontiers frondeur de Fantou pour savoir qu'elle n'avait pas "glissé" sur Cerdan totalement par hasard.
"Non, ça ira ne t'en fais pas..."
"Fantou ! répondit l'intéressée à la question muette du garçon. Vous vous connaissez depuis longtemps tous les deux ?"
Les trois jeunes s'affairaient ainsi tandis que les anciens entretenaient l'extérieur, dans un calme finalement plaisant. Ce fut finalement Madenig, à son grand étonnement, qui rompit la première le silence studieux.
"Ou-oui, répondit Cerdan en souriant. Je m'attendais pas à te trouver ici, ça fait longtemps que tu es arrivée ?"
Madenig n'eut pas le temps de répondre que Fantou approchait en nettoyant le sol et trébucha pour tomber sur Cerdan.
"Désolée ! Je ne t'ai pas trop bousculé, j'espère ?"
Elle le regardait avec un air de chaton et Madenig vit nettement la pomme d'Adam de son ami monter et descendre plusieurs fois. La discussion de la veille avait suffisamment éclairé la jeune femme sur le caractère volontiers frondeur de Fantou pour savoir qu'elle n'avait pas "glissé" sur Cerdan totalement par hasard.
"Non, ça ira ne t'en fais pas..."
"Fantou ! répondit l'intéressée à la question muette du garçon. Vous vous connaissez depuis longtemps tous les deux ?"
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Re: [Focus] La reconnaissance du père II (Madenig)
Madenig, en regardant la scène avec suspicion, comprit que sa compagne de chambre voulait mettre le grappin sur le maladroit Cerdan, en l'empêchant de répondre à sa question. Elle avait du mal à comprendre ce qu'elle lui trouvait, puisque Madenig avait grandi avec lui sans jamais ressentir une quelconque attirance pour le garçon. A moins qu'il fut de ceux qui étaient trop gentils... La jeune rouquine reprit le frottement du mur un instant avant de répondre.
"Oui. Depuis longtemps. On se respecte. Et je suis arrivée hier soir."
Elle regarda un bref instant Cerdan droit dans les yeux, pour lui signifier qu'il pouvait compter sur elle. Elle gardait au fond d'elle le souvenir de ce combat contre lui à l'épée, un bon moment en somme. Et elle reprit le nettoyage, laissant ainsi Fantou fantoumer l'innocent Cerdan.
"Oui. Depuis longtemps. On se respecte. Et je suis arrivée hier soir."
Elle regarda un bref instant Cerdan droit dans les yeux, pour lui signifier qu'il pouvait compter sur elle. Elle gardait au fond d'elle le souvenir de ce combat contre lui à l'épée, un bon moment en somme. Et elle reprit le nettoyage, laissant ainsi Fantou fantoumer l'innocent Cerdan.
Maden(n)ig. OdE - La Forêt Engloutie
Verema. Symbaroum - Le Courroux du Gardien
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Infiltration !
À eux trois le nettoyage fut vite terminé et ils purent enfin préparer le dortoir convenablement et déménager leurs affaires rapidement tandis que Kennegan faisait un petit tour d'inspection en hochant la tête. Quand l'après-midi vint, les nouveaux furent réunis pour un entrainement de routine visant à déterminer leurs forces et faiblesses. Cerdan surprit tout le monde dans son maniement plutôt aisé de l'épée Quand Fantou se révéla bonne archère. Madenig était, elle, meilleure une épée à la main qu'avec un arc mais cela ne semblait pas poser de problème au sergent instructeur qui décida de créer des binômes comprenant chaque fois un ancien et un nouveau, un meilleur au corps à corps et l'autre à distance.
C'est ainsi que Madenig fit équipe avec Aeldred, Cerdan avec Rigann et Fantou, légèrement déçue, avec Baellec. Il fallait bien avouer que, trapu et large d'épaule comme il était, Baellec ne répondait visiblement pas aux canons de beauté de la jeune espiègle qui aurait sûrement préféré son ami qui lui était grand, brun et élancé. Il fut signifié aux jeunes qu'à partir de maintenant ils feraient ainsi équipe aussi longtemps que cela conviendra au sergent et qu'ils patrouilleraient et monteraient les gardes de cette façon. De même, ils partageraient certains entrainements afin que les nouveaux apprennent des anciens. La routine s'installa de cette façon.
***
Presque deux semaines s'étaient achevées depuis que Madenig était arrivée à Louarn. Elle avait désormais l'habitude de se lever et de se préparer rapidement et s'entendait plutôt bien avec Fantou malgré son caractère volage. D'ailleurs, dès qu'elle le pouvait elle cherchait à se rapprocher de Cerdan, qu'elle avait désigné comme sa proie. Sa façon de le dévorer du regard avait quelque chose d'indécent, et donnait l'impression d'un renard prêt à dévorer tout rond un petit poussin sans défense. L'intéressé avait lui plus de mal à s'habituer à la vie en garnison même réduite. Sa maladresse habituelle lui avait déjà fait écopé de plusieurs corvées de nettoyage au grand dam du garçon, soutenu par Rigann qui tentait de lui remonter le moral tant bien que mal. Madenig de son côté s'était rapprochée d'Aeldred même s'il n'était pas d'un naturel très causant. L'habitude qu'elle avait de déchiffrer certaines attitudes lui laissaient entrevoir des blessures bien cachées chez le jeune homme qui, aussi amical qu'il puisse être, ne cherchait pas plus que ça à faire la causette, contrairement au moulin à parole qu'était sa coturne.
La nuit était calme et sans lune, seules les étoiles brillant dans le ciel éclairaient la petite garnison des ostiens. Madenig se sentit bientôt secouée, tirée de ses rêveries. En se retournant, elle reconnut Fantou, l'air joyeux ce qui n'augurait pas forcément que du bon.
"Je vais faire un tour chez les garçons, ça te dit de venir ?"
C'est ainsi que Madenig fit équipe avec Aeldred, Cerdan avec Rigann et Fantou, légèrement déçue, avec Baellec. Il fallait bien avouer que, trapu et large d'épaule comme il était, Baellec ne répondait visiblement pas aux canons de beauté de la jeune espiègle qui aurait sûrement préféré son ami qui lui était grand, brun et élancé. Il fut signifié aux jeunes qu'à partir de maintenant ils feraient ainsi équipe aussi longtemps que cela conviendra au sergent et qu'ils patrouilleraient et monteraient les gardes de cette façon. De même, ils partageraient certains entrainements afin que les nouveaux apprennent des anciens. La routine s'installa de cette façon.
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Presque deux semaines s'étaient achevées depuis que Madenig était arrivée à Louarn. Elle avait désormais l'habitude de se lever et de se préparer rapidement et s'entendait plutôt bien avec Fantou malgré son caractère volage. D'ailleurs, dès qu'elle le pouvait elle cherchait à se rapprocher de Cerdan, qu'elle avait désigné comme sa proie. Sa façon de le dévorer du regard avait quelque chose d'indécent, et donnait l'impression d'un renard prêt à dévorer tout rond un petit poussin sans défense. L'intéressé avait lui plus de mal à s'habituer à la vie en garnison même réduite. Sa maladresse habituelle lui avait déjà fait écopé de plusieurs corvées de nettoyage au grand dam du garçon, soutenu par Rigann qui tentait de lui remonter le moral tant bien que mal. Madenig de son côté s'était rapprochée d'Aeldred même s'il n'était pas d'un naturel très causant. L'habitude qu'elle avait de déchiffrer certaines attitudes lui laissaient entrevoir des blessures bien cachées chez le jeune homme qui, aussi amical qu'il puisse être, ne cherchait pas plus que ça à faire la causette, contrairement au moulin à parole qu'était sa coturne.
La nuit était calme et sans lune, seules les étoiles brillant dans le ciel éclairaient la petite garnison des ostiens. Madenig se sentit bientôt secouée, tirée de ses rêveries. En se retournant, elle reconnut Fantou, l'air joyeux ce qui n'augurait pas forcément que du bon.
"Je vais faire un tour chez les garçons, ça te dit de venir ?"
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Re: [Focus] La reconnaissance du père II (Madenig)
Madenig continuait à broyer du noir, la routine lui allait bien. Jamais surpris, jamais déçu !
Et si Fantou était pour elle comme des tintements aigus de clochettes qui parfois la fatiguait tout de même un peu, Aeldred restait cette lumière tantôt diffuse, tantôt chaleureuse à ses cotés. Ils ne parlaient pas, juste quand nécessaire, et ça lui allait bien. Le binôme parfait selon Madenig.
Cette nuit-là, Madenig repensait encore à Bryn, au vide qu'il avait laissé. Elle avait du mal à l'oublier. Avait-il lui aussi les mêmes sensations pénibles en ce moment ?
Quand Fantou arriva avec son plan plutôt risqué dans la forme et franchement tordu dans le fond, Madenig refusa son invitation. Non, franchement. Aller dans le dortoir des garçons, pour quoi faire ? Fantou avait sûrement une bonne tripotée d'idées derrière la tête, mais Madenig n'avait pas le cœur à la rigolade.
Et Fatou s'en fut dans la pénombre. Madenig ne dormait toujours pas quand elle revint une heure après, sans même s'être fait prendre ?
Cette constatation titilla la rouquine. Elle qui avant n'avait pas froid aux yeux, venait de se dégonfler alors que le défi était simple ? Elle essuya ses larmes, et dans le linceul d'une nuit à la lune ombrée, elle attendit que Fantou s'effondre dans le sommeil, émettant un premier souffle lourd, pour faire exactement le même chemin qu'elle.
A pas feutrés, elle rejoint vite le dortoir des garçons, la porte était encore entrouverte certainement volontairement. Ils avaient dû s'entendre pour les détails...
Une fois à l'intérieur, elle savait déjà quel était son but. Elle se mit à quatre pattes, et avança prudemment pour ne faire aucun bruit. Elle comptait les pieds des lits sur sa droite, et s'arrêta auprès de l'un d'eux. Elle bifurqua et vint se glisser sous les draps alors que son occupant dormait encore. Il ne s'aperçut pas tout de suite de la présence blottie tout contre lui, silencieuse...
Et si Fantou était pour elle comme des tintements aigus de clochettes qui parfois la fatiguait tout de même un peu, Aeldred restait cette lumière tantôt diffuse, tantôt chaleureuse à ses cotés. Ils ne parlaient pas, juste quand nécessaire, et ça lui allait bien. Le binôme parfait selon Madenig.
Cette nuit-là, Madenig repensait encore à Bryn, au vide qu'il avait laissé. Elle avait du mal à l'oublier. Avait-il lui aussi les mêmes sensations pénibles en ce moment ?
Quand Fantou arriva avec son plan plutôt risqué dans la forme et franchement tordu dans le fond, Madenig refusa son invitation. Non, franchement. Aller dans le dortoir des garçons, pour quoi faire ? Fantou avait sûrement une bonne tripotée d'idées derrière la tête, mais Madenig n'avait pas le cœur à la rigolade.
Et Fatou s'en fut dans la pénombre. Madenig ne dormait toujours pas quand elle revint une heure après, sans même s'être fait prendre ?
Cette constatation titilla la rouquine. Elle qui avant n'avait pas froid aux yeux, venait de se dégonfler alors que le défi était simple ? Elle essuya ses larmes, et dans le linceul d'une nuit à la lune ombrée, elle attendit que Fantou s'effondre dans le sommeil, émettant un premier souffle lourd, pour faire exactement le même chemin qu'elle.
A pas feutrés, elle rejoint vite le dortoir des garçons, la porte était encore entrouverte certainement volontairement. Ils avaient dû s'entendre pour les détails...
Une fois à l'intérieur, elle savait déjà quel était son but. Elle se mit à quatre pattes, et avança prudemment pour ne faire aucun bruit. Elle comptait les pieds des lits sur sa droite, et s'arrêta auprès de l'un d'eux. Elle bifurqua et vint se glisser sous les draps alors que son occupant dormait encore. Il ne s'aperçut pas tout de suite de la présence blottie tout contre lui, silencieuse...
Maden(n)ig. OdE - La Forêt Engloutie
Verema. Symbaroum - Le Courroux du Gardien
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À tâtons...
Se faufiler avait été étonnamment simple mais quoi d'étonnant ? Jusqu'à présent, Fantou n'avait pas donné l'impression d'être une championne de la discrétion même si elle avait certainement prévu son plan à l'avance. Les ronflements des garçons avaient accueilli la jeune femme qui se remettait difficilement de son manque d'aplomb. Si Bryn lui avait demandé de la rejoindre de cette façon, n'aurait-elle pas immédiatement sauté sur l'occasion ? elle secoua la tête, ce n'était pas vraiment le moment pour penser à cela. Elle se glissa à l'intérieur tel un chat, marchant sur la pointe des doigts et des pieds pour faire le moins de bruits possible, s'arrêtant même de respirer quand l'un ou l'autre des occupants bougeait dans son sommeil. Son cœur battait la chamade mais elle aurait été incapable de savoir si c'était d'excitation ou de peur, bien que les deux en même temps soit tout à fait possible.
Finalement elle atteignit son but et entra dans le lit avec légèreté, provoquant un léger sursaut du dormeur qui se retourna. Par un réflexe (heureux ? Madenig ne savait pas trop), son bras entoura la jeune femme et le garçon se resserra contre elle. Puis le rythme de la respiration changea. La main était toujours contre elle, dans son dos mais elle s'était raidie, plaquée contre ses reins.
"Sz' qu'zè ?"
Le garçon s'était réveillé mais, désorienté, ne comprenait pas ce qui se passait. Madenig avait la tête enfouie sous la couverture, les empêchant ainsi de se regarder et c'était peut-être mieux ainsi car personne ne savait comment ils réagiraient dans une telle situation. Le cœur de Madenig accéléra davantage quand la main du garçon explora son corps à la recherche de réponse. C'est en arrivant sur son sein qu'elle s'arrêta, hésitante. Elle l'entendit nettement déglutir et était persuadée de désormais entendre son cœur battre à toute allure, presque au diapason du sien. Sa gorge s'assécha brutalement et une seconde, l'envie de sortir la tête de sous les draps lui prit mais... mais elle en fut incapable.
"Qui c'est ?" chuchota la voix désormais bien réveillée du garçon.
Finalement elle atteignit son but et entra dans le lit avec légèreté, provoquant un léger sursaut du dormeur qui se retourna. Par un réflexe (heureux ? Madenig ne savait pas trop), son bras entoura la jeune femme et le garçon se resserra contre elle. Puis le rythme de la respiration changea. La main était toujours contre elle, dans son dos mais elle s'était raidie, plaquée contre ses reins.
"Sz' qu'zè ?"
Le garçon s'était réveillé mais, désorienté, ne comprenait pas ce qui se passait. Madenig avait la tête enfouie sous la couverture, les empêchant ainsi de se regarder et c'était peut-être mieux ainsi car personne ne savait comment ils réagiraient dans une telle situation. Le cœur de Madenig accéléra davantage quand la main du garçon explora son corps à la recherche de réponse. C'est en arrivant sur son sein qu'elle s'arrêta, hésitante. Elle l'entendit nettement déglutir et était persuadée de désormais entendre son cœur battre à toute allure, presque au diapason du sien. Sa gorge s'assécha brutalement et une seconde, l'envie de sortir la tête de sous les draps lui prit mais... mais elle en fut incapable.
"Qui c'est ?" chuchota la voix désormais bien réveillée du garçon.
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Re: [Focus] La reconnaissance du père II (Madenig)
Il n'était pas question de répondre. Elle se blottit tout contre lui mais sans le contraindre, et fit silence. Elle avait peur qu'il la dénonce, qu'il appelle à l'aide, si peur qu'elle eut un début de sanglot qu'elle réprima. Elle ne désirait qu'un peu de son affection, son affection qu'elle aurait été incapable de demander autrement. Trop fière. Trop triste. Trop démunie face à ses propres émotions.
Elle souffrait et ne cherchait que l'odeur et la chaleur du réconfort de Aeldred, lui si calme, lui qui accompagnait ses journées depuis deux semaines.
Elle prit alors seulement cette main encore figée dans son mouvement à cause de sa rencontre fortuite avec un sein, juste dans la sienne, comme un remerciement, un pacte silencieux et secret.
Accepterait-il ?
Elle souffrait et ne cherchait que l'odeur et la chaleur du réconfort de Aeldred, lui si calme, lui qui accompagnait ses journées depuis deux semaines.
Elle prit alors seulement cette main encore figée dans son mouvement à cause de sa rencontre fortuite avec un sein, juste dans la sienne, comme un remerciement, un pacte silencieux et secret.
Accepterait-il ?
Maden(n)ig. OdE - La Forêt Engloutie
Verema. Symbaroum - Le Courroux du Gardien
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Re: [Focus] La reconnaissance du père II (Madenig)
Madenig eut beau faire des effort, les pleurs qu'elle retenait à grand peine surgirent. Ho, pas longtemps, deux secondes au plus, mais cependant suffisantes pour laisser transparaître le désarroi de la jeune femme. La réaction d'Aeldred la surprit alors qu'une unique larme coulait sur sa joue. Il changea légèrement de position et glissa son autre bras sous la tête de Madenig et la rapprocha de lui, la berçant doucement.
"Ça va aller, chuchota-t-il. Quoi que ce soit, tu peux rester un peu et n'aies pas peur de te laisser aller si ça peut te soulager."
Peut-être était-ce ce qu'il fallait en ce moment à la jeune femme, un moment de quiétude qu'elle n'avait plus connu depuis le départ de Bryn.
"Ça va aller, chuchota-t-il. Quoi que ce soit, tu peux rester un peu et n'aies pas peur de te laisser aller si ça peut te soulager."
Peut-être était-ce ce qu'il fallait en ce moment à la jeune femme, un moment de quiétude qu'elle n'avait plus connu depuis le départ de Bryn.
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
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Re: [Focus] La reconnaissance du père II (Madenig)
Bientôt ses palpitations s'apaisèrent. Le moment devint rassurant tout en restant interdit. Il eut l'effet recherché, et Madenig s'abandonna. D'autres larmes glissèrent sur ses joues, évacuant ainsi une bouffée de tristesse, puis une autre de colère, encore une autre de lassitude... Cela ne dura pas si longtemps, mais suffisamment pour qu'elle puisse repartir. S'extirpant de la couche du jeune homme, elle glissa à nouveau sur le sol. Sans même dire merci. Mais comme elle tenait encore sa main dans la sienne, il pouvait y sentir sa reconnaissance.
Et c'est à quatre pattes qu'elle prit la direction des dortoirs où Fantou dormait encore sûrement. Du moins, elle l'espérait.
Et c'est à quatre pattes qu'elle prit la direction des dortoirs où Fantou dormait encore sûrement. Du moins, elle l'espérait.
Maden(n)ig. OdE - La Forêt Engloutie
Verema. Symbaroum - Le Courroux du Gardien
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Re: [Focus] La reconnaissance du père II (Madenig)
Les craintes de Madenig se révélèrent injustifiées : Fantou dormait du sommeil du juste et ronflait même légèrement, ce qui achevait de lui donner un air mignon même en dormant. Épuisée mais rassérénée, Madenig s'écroula dans son lit et tomba presque immédiatement dans un sommeil sans rêve. Elle était finalement revenue juste à temps.
***
Une semaine passa. Fantou découchait maintenant très régulièrement et cela s'en ressentait désormais sur sa forme générale. Si elle était toujours d'humeur égale, la fatigue qui s'accumulait commençait à se voir. Madenig n'eut pas besoin de chercher longtemps l'heureux élu des visites nocturnes de sa coturne, Cerdan bâillant ostensiblement à un rythme similaire, s'attirant les moqueries des autres garçons, Aeldred excepté. Lors des entrainements, c'était lui qui gérait l'apprentissage du tir à l'arc à la jeune ostienne, lui montrant bien souvent par l'exemple comment faire. Elle se rendit rapidement compte qu'il n'avait pas grand chose à envier à Bryn niveau précision mais, de l'aveu même du jeune homme, c'était parce que le maniement d'une épée ne l'attirait que modérément. Elle n'était pas encore retournée le voir la nuit mais y pensait de plus en plus, ses angoisses revenant. Et, s'il n'avait jamais rien dit, elle imaginait bien qu'il se doutait de l'identité de celle qui était venue se coucher près de lui il y a quelques jours : après tout, il n'y avait que deux femmes ici et l'une des deux s'appliquait déjà à rendre chèvre le pauvre Cerdan.
un coup de cor sonna dans la cour et rapidement les ostiens se réunirent.
"Programme du jour, patrouille pour deux binômes, lâcha Kennegan. Madenig et Aeldred, vous partez dans cinq minutes faire le tour de la ville. Les Ronces sont actuellement occupés avec des saloperies venant des montagnes, du coup ils comptent sur nous pour veiller au grain ici. Vous serez relayés par Cerdan et Rihann à votre retour. Fantou et Baellec vous irez faire le guet à la tour. Exécution !"
Aeldred tapa amicalement dans le dos de Madenig avant de se dépêcher d'aller récupérer ses affaires.
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Une semaine passa. Fantou découchait maintenant très régulièrement et cela s'en ressentait désormais sur sa forme générale. Si elle était toujours d'humeur égale, la fatigue qui s'accumulait commençait à se voir. Madenig n'eut pas besoin de chercher longtemps l'heureux élu des visites nocturnes de sa coturne, Cerdan bâillant ostensiblement à un rythme similaire, s'attirant les moqueries des autres garçons, Aeldred excepté. Lors des entrainements, c'était lui qui gérait l'apprentissage du tir à l'arc à la jeune ostienne, lui montrant bien souvent par l'exemple comment faire. Elle se rendit rapidement compte qu'il n'avait pas grand chose à envier à Bryn niveau précision mais, de l'aveu même du jeune homme, c'était parce que le maniement d'une épée ne l'attirait que modérément. Elle n'était pas encore retournée le voir la nuit mais y pensait de plus en plus, ses angoisses revenant. Et, s'il n'avait jamais rien dit, elle imaginait bien qu'il se doutait de l'identité de celle qui était venue se coucher près de lui il y a quelques jours : après tout, il n'y avait que deux femmes ici et l'une des deux s'appliquait déjà à rendre chèvre le pauvre Cerdan.
un coup de cor sonna dans la cour et rapidement les ostiens se réunirent.
"Programme du jour, patrouille pour deux binômes, lâcha Kennegan. Madenig et Aeldred, vous partez dans cinq minutes faire le tour de la ville. Les Ronces sont actuellement occupés avec des saloperies venant des montagnes, du coup ils comptent sur nous pour veiller au grain ici. Vous serez relayés par Cerdan et Rihann à votre retour. Fantou et Baellec vous irez faire le guet à la tour. Exécution !"
Aeldred tapa amicalement dans le dos de Madenig avant de se dépêcher d'aller récupérer ses affaires.
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
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Re: [Focus] La reconnaissance du père II (Madenig)
Madenig sentit des fourmis parcourir sa nuque : l'attrait d'une véritable patrouille alors que les Ronces étaient occupés à de terribles dangers, du moins l'imaginait-elle ainsi, avait de quoi réveiller la morne-vivante qu'elle était devenue.
La tape dans le dos lui donna en regain d'énergie, elle sourit pour elle-même.
Aeldred put la trouver à la porte de la petite caserne, déjà prête, armée et vibrant d'une énergie qu'il ne lui connaissait pas.
Elle ne le regardait jamais directement. Elle avait perdu l'habitude de le faire de toute façon, et ce pour tout le monde. A la fois par désintérêt et par peur qu'on puisse deviner le désarroi qui la digérait de l'intérieur.
Elle le voyait juste de manière globale. Et c'était suffisant pour faire fonctionner leur binôme.
Quand il arriva à sa hauteur, elle partait déjà. Sur le chemin, il trouverait bien un moment pour lui expliquer le programme, si il en avait un. Sinon, ce serait au petit bonheur la chance, et comme elle ne connaissait pas Louarn... Ce serait vraiment n'importe quoi.
La tape dans le dos lui donna en regain d'énergie, elle sourit pour elle-même.
Aeldred put la trouver à la porte de la petite caserne, déjà prête, armée et vibrant d'une énergie qu'il ne lui connaissait pas.
Elle ne le regardait jamais directement. Elle avait perdu l'habitude de le faire de toute façon, et ce pour tout le monde. A la fois par désintérêt et par peur qu'on puisse deviner le désarroi qui la digérait de l'intérieur.
Elle le voyait juste de manière globale. Et c'était suffisant pour faire fonctionner leur binôme.
Quand il arriva à sa hauteur, elle partait déjà. Sur le chemin, il trouverait bien un moment pour lui expliquer le programme, si il en avait un. Sinon, ce serait au petit bonheur la chance, et comme elle ne connaissait pas Louarn... Ce serait vraiment n'importe quoi.
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