[OdE Chap.7-11] La part de la veuve

[Casaïr]

"Mes connaissances en la matière sont ce qu'elles sont : bornées au manuel, répondit Aeldred en haussant les épaules. Depuis je n'ai pas pu échanger d'expérience de ce genre, l'étendue de mon savoir est donc effectivement réduite en la matière. C'est quelque chose de normal, pour mettre un pied dans ce domaine, il faut... bref."

Aeldred se rembrunit légèrement. Ses pensées l'avaient ramené jusqu'au bracelet de son père et ce n'était pas un sujet de conversation qu'il avait envie d'aborder en ce moment, ce même si Jazkez semblait toujours friand de moqueries à son égard.

[Madennig]

Madenig trouva la remarque de Pwyll intéressante d'un point de vue pécuniaire, mais terrifiant du point de vue de son avenir possiblement maudit ensuite. Au bout d'un moment, elle répondit au colosse en se plaçant non loin de lui, tout en continuant à marcher.

"Je ne suis pas douée en division, je ne sais pas si c'est possible de diviser une malédiction, ou si elle risque de se propager avec la même intensité si le trésor est partagé en plusieurs parts, ce qui équivaudrait à augmenter le potentiel dévastateur de l'objet lui-même... Hm... Si Llewellen est aussi grande qu'on le dit, on trouvera sûrement sur place un tas de personnes aptes à nous éclairer ! Nous ne sommes pas obligés de parler du trésor..."

Un coup d'oeil à Jazkez. Elle avait bien compris le message de la veille au diner.

"...Ni d'autres objets spécifiques."

"Il suffirait de raconter les événements qui ont eu lieu à Terfynisel !"

Vers Pwyll.

"L'histoire du couple maudit !"

Vers Aeldred.

"Celle du rusemort !"

"Il devrait bien y avoir une ou deux personnes là-bas qui s'intéressent à ces sujets et qui ont un avis là dessus... Magientiste, Religieux du Temple, Demorthèn... Que sais-je... "

L'Osfei regarda les petits oiseaux voleter en couple, avec un sourire attendri.
Et enfin pour répondre à Pwyll, elle dit :

"Tant qu'on m'aura pas prouvé qu'il n'est pas maudit, je croirais que ce trésor l'est et qu'il ne fera qu'empirer les affaires étranges à Terfynisel... D'ailleurs, c'est peut être ce trésor caché là depuis des années qui attirent ces... "

"Je me demandais... Si c'est Jerryl qui souhaite le récupérer, il y aura sûrement d'autres tentatives pour le lui ramener. On ne pourrait pas utiliser son trésor pour trouver sa tanière ?"

[Pwyll]

Pwyll hocha la tête et remarqua :

"On pourrait suspendre le trésor à une sorte de canne à pêche géante, ou l'accrocher à un arbre avec une fosse creusée en dessous pour attraper Jerryl. Jerrylera bien qui Jerrylera le dernier."

[Casaïr]

"Vu le poids du coffre, ta canne a intérêt à être sacrément solide", rétorqua le clerc en souriant.

Il s'était retourné vers Madenig, toujours avec cette drôle de sensation. Son regard posait mille et une questions mais aucune ne trouva le chemin de sa langue. C'était une sensation qu'il n'appréciait que modérément et il se demandait s'il n'avait pas fait une bêtise quelconque. Quoique si cela avait été le cas, songea-t-il, il serait déjà au courant, non ? Il préféra se concentrer sur les questions de la jeune osfei et du partage d'une éventuelle malédiction.

"Normalement, réfléchit-il tout haut, une malédiction ne peut être rompu qu'en suivant des rituels particuliers ou en détruisant l'objet lorsque cela est possible. Si on partait du principe qu'on avait un trésor maudit, chacune de ses pièces seraient autant vectrices de ce mauvais sort. Un peu comme un chien malade et dont les puces véhiculeraient le mal partout où elles iraient. Maintenant... On n'a pas de preuve qu'il n'est pas maudit, c'est vrai, mais on n'a pas de preuve non plus du contraire. S'il l'était, je pense que nous serions déjà tous tombés sous son emprise."

Il tenta d'afficher un sourire rassurant mais, pour une raison qu'il ne comprenait pas lui-même, rompit le contact visuel avec la jeune femme.

"La question d'attirer Jerryl est de son côté plus problématique je pense. J'y ai déjà songé, s'il venait à apprendre qu'on l'a trouvé alors qu'on n'est pas encore en position de se défendre correctement, ce serait dramatique. Cependant, personne ne sait où il se trouve et aucun des brigands à la poursuite de son magot n'a pu fuir la région. Ce qui signifie au final que personne ne sait ce que nous avons trouvé. Faisons en sorte que cette situation perdure jusqu'à ce que nous soyons en mesure de l'utiliser sans craindre pour notre sécurité."

[Caeso Senjak Khan]

-Mouais.Tu oublies que si Fraganen était au courant pour le trésor il est très probable que d'autres membres de la garde soient au minimum informés voir complices. A mon avis le fait que nous ayons trouvé et rapporté quelque chose a Terfynisel ne sera pas longtemps un secret, s'il l'est encore. Autant minimiser comme tu l'as fait sur sa valeur réelle, cela nous permettra de gagner du temps jusqu’à savoir quoi en faire.

[Pwyll]

Pwyll ajouta, notamment à l'adresse de Madenig :

"Et pour ce qui est raconter tous les événements bizarres de Terfynisel, faut faire bien attention. Les rumeurs se répandent vite et j'pense pas qu'le domaine ait besoin d'une réputation de lieu maudit en plus des marécages. Si on en parle, ce serait uniquement à une personne qui a vraiment été jugée digne de confiance."

Puis à Aledred :

"Comment va la tête ? T'as d'la chance d'avoir une chaperonne comme Madenig qui t'a mis au lit. A croire que la picole ajoute à ton charme naturel."

Sans doute un poil acerbe, mais Pwyll devait bien reconnaître qu'il était un peu jaloux.

Sur ce, profitant d'être à pied contrairement à la plupart des autres, il se positionna tout à l'arrière et reprit une arme dans chaque main, une hachette et un poignard, pour s'habituer à cette sensation et imaginer des mouvements de défense et d'attaque qui pourraient être efficaces. C'était un travail d'imagination plus que de pratique, puisqu'il marchait en suivant la cadence des autres.

[Casaïr]

"J'ai un peu mal au crâne et... quoi ?"

Il lui fallut une poignée de secondes pour comprendre ce que disait Pwyll avant de rougir brutalement.

"Je... j'avoue que je me rappelle pas de grand chose après avoir quitté la table avec le commandant..."

Mais j'aurais bien aimé, pensa-t-il en évitant soigneusement le regard de la jeune femme.

[Madennig]

"Franchement, hier soir, je n'avais pas trop envie de voir le charme de l'Osfer Jazkez agir..."

Un petit sourire se coinça sur les lèvres de Madenig en disant cela.

"...avec tout mon respect, Osfer Jazkez, vous n'aviez pas besoin de votre Osfei gaffeuse pour vous ajouter des difficultés supplémentaires... Alors... j'ai pensé que retrouver le clerc de Dame Blodwen serait plus paisible comme mission... D'autant que c'est à toi, Pwyll, que revient la lourde tâche de lui sauver la vie."


Elle envoya un clin d'oeil à Pwyll qui s’entraînait.
Quelques pas plus tard, elle ajouta, en regardant Aeldred perché sur son cheval.

"...Aeldred a besoin de quelqu'un pour faire attention à lui... Il lui arrive quand même souvent des trucs bizarres... Et puis, je tiens toujours mes promesses."

[Pwyll]

"Faut bien dire que notre cher Osfer a l'art et la manière de mettre les filles de parage dans tous leurs états !"

Pwyll partit d'un grand rire franc en se rappelant la tête de la Damoiselle et la scène dans son ensemble.

[Iris]

Juchée sur son cheval, Oanell discutait à l'avant avec Blodwen des détails du chemin. De là où il était, Jazkez pouvait suivre ce qui se passait devant et derrière.

La barde expliquait que le groupe était désormais sur les terres des Mac Brisan, et qu'il serait possible de s'arrêter pour la nuit dans la bourgade de Fearnacrith, leur chef-lieu. Avant de l'atteindre, la route de la Ddiog passait par un grand pont dont les piles sont de pierre et le tablier de bois, et enjambait un bras mort de la rivière qui partait dans le domaine des Mac Brisan. Il y avait un petit bâtiment vaguement fortifié semblait-il, avant le pont. Sans doute un poste de péage, un moyen classique de sources de revenus.

A droite, vers le nord et l'est, on devinait derrière les silhouettes des saules, des canaux creusés pour irriguer les cultures et permettre la circulation dans des barques à fond plat.