[OdE Chap. 7-53] Dans la cour - 7h10

[Madennig]

La jeune femme semblait terrorisée soudain, ne voyant pas toute la gentillesse d'Aeldred. On avait du la mettre en garde contre des relations trop amicales avec les invitées qui avaient mal tourné.

"Oh... Je... Je me nomme Luaine, Messire... Mais pitié, Messire, je ne veux pas me faire renvoyer, cette place est une chance pour moi."

Elle en avait les larmes aux yeux et sa voix, abîmée par la toux s'enrouait de sanglots.

"Je ferais ce que vous voudrez, dans la limite de mes compétences... Voulez vous que je m'occupe de votre chambre d'une manière particulière...? Je peux y rajouter une bougie, si nécessaire, ou des biscuits, des fleurs, ou plus d'eau... Mais ne parlez de moi à personne, je vous en prie."

[Casaïr]

Si Aeldred cherchait encore une preuve indiquant qu'il ne savait pas s'y prendre avec la gent féminine, elle se trouvait devant lui.

"Je suis désolé, je ne voulais pas vous ennuyer, encore moins vous effrayer. Passez une bonne journée."

Il s'assura une dernière fois qu'elle tenait sur ses jambes avant de retourner dans les appartements de la délégation Terfynisel afin d'y ranger ses affaires. Il songea vaguement qu'il avait sans doute raté le petit déjeuner mais n'avait que moyennement faim.

Au pire j'irais dans une auberge prendre un truc sur le pouce.

[Caeso Senjak Khan]

Jazkez posa finalement son regard sur la servante qui n'avait pas encore déguerpi.

-Tu travailles au château ? Ou tu accompagnes une des délégations ?

[Madennig]

La pauvre enfant sursauta quand elle entendit la voix du chevalier. Elle était en train de vérifier son linge tout en constatant, avec un certain désarroi, que le clerc se rendait au même endroit qu'elle.
Elle faillit lâcher sa panière dans son effroi.
Elle avait déjà croisé des Hilderins, mais celui-là, elle ne l'avait encore jamais vu.

"Non... Non... Messire, je travaille au château. Depuis presque 7 ans." bredouilla-t-elle.

Celui-ci n'avait pas pris de gant pour s'adresse à elle, il devait être encore plus important que le précédent.
La pitié ne fonctionnerait pas.

[Caeso Senjak Khan]

-7 ans ? Quelle âge as tu donc ?

Il l'observa un moment tousser.

-Si tu comptes te rendre dans nos quartiers, ce ne sera pas dans cet état là. Nous avons l'un des nôtre de blessé et notre guérisseuse tient à la maintenir à l'écart des gens malades. Quel est ton métier exactement ? C'est Flamen qui t'envoie ?

[Madennig]

Luaine faillit répondre quand Jazkez lui demanda son âge, mais elle tiqua lorsqu'il parla de son état. Elle se sentait bien ! Même si sa toux avait du mal à passer... Ceci dit, c'était bien normal avec ce printemps qui avait du mal à arriver...
Elle s'inclina légèrement pour répondre, afin de donner encore plus d'humilité à sa posture face au chevalier.

"Je travaille à la blanchisserie, mais aussi à l'entretien des salles et des chambres. Quand mes premières attributions sont finies, j'aide en cuisine pour la vaisselle et la remise au propre des cuisines, Messire. Flamenn a demandé que quelqu'un refasse le lit de la dame blessée, justement. Et j'étais libre... Mais je ne tousserai pas, je ferai attention." dit-elle avec autant de clarté dans sa diction qu'elle le pouvait. On sentait qu'elle faisait un gros effort, et que là encore, elle jouait sa place au sein du personnel du château.

"Et j'ai... bientôt 25 ans."

[Caeso Senjak Khan]

Il l'observait distraitement.

-Sept ans au château ! Quelle longévité ! Tu dois connaitre tous les ragots et rumeurs à propos des Mac Tremen et des hilderins en poste ici. Tu ne peux pas savoir comme je raffole de ces histoires ! C'est ça qui est formidable avec vous petites gens, c'est que vous savez vous faire discrets et que vous êtes beaucoup plus intelligents que ce que beaucoup imaginent, n'est ce pas ? Bon allez, viens avec moi. Nous allons allez voir Flamenn. Je veux entendre de sa bouche que tu ne risques pas de contaminer tous nos gens avec tes miasmes. Elle doit bien te connaitre et t’apprécier depuis le temps que tu es à son service.

[Madennig]

Les yeux bleus de la jeune femme s'ouvrirent en grand, apeurés par le manège de Jazkez dont elle saisissait bien toutes les nuances. Elle recula d'un pas. Et même si elle savait pertinemment que la pitié ne fonctionnerait pas, ses yeux se remplirent de larmes jusqu'à déborder. Entrcoupée par les sanglots, elle dit :

"Oh... Non... Je ne peux pas. Les seigneurs sont généreux avec moi. Je ne peux pas vous dire de mauvaises choses sur eux... Ni sur ceux qui nous protègent. Je suis juste un peu malade, je vous jure, Messire, je ne suis pas une mauvaise fille, je ne veux pas d'ennuis... Demandez-moi ce que vous voulez, mais pas ça."

Une quinte de toux profonde lui saisit alors la poitrine. Elle toussa dans un mouchoir, qu'elle sortit aussitôt.

[Caeso Senjak Khan]

Le chevalier hilderin feignit la surprise.

-Voyons ! Je ne t'ai jamais demandé de me dire des mauvaises choses sur eux. Je pensais plutôt à des choses qui me permettrait de mieux les connaitre, ce qu'ils aiment, ce qu'ils n'aiment pas. Nous ne sommes pas là depuis longtemps ni pour longtemps tu t'en doutes et la dernière chose que je souhaite c'est de faire mauvaise impression auprès de nos hôtes. Tu sais pourquoi nous sommes ici, demande toi comment tu pourrais m'aider et te rendre utile et je pourrai même te recommander auprès de mes supérieurs hilderins après notre départ. De plus, je suis sur que je pourrais m'arranger pour que tu sois examiner par une bonne guérisseuse afin de te soulager de cette mauvaise toux. Qu'en penses tu ? Ce n'est pas tous les jours que la fortune te sourit à ce point je suis sur.

[Madennig]

Elle essuya ses lèvres, devenues plus rouges, et ses joues plus pâles et plus mouillées. Elle regardait Jazkez avec méfiance, tout comme son mouchoir qu'elle rangea vite dans une poche sous son tablier...

"Vous... Vous dites vrai, Messire...? Ce ne sera que pour leur être plus agréable...?"

Aussi, elle ne pouvait plus trop traîner. Elle finirait par se faire attraper si elle prenait trop de temps à effectuer ses travaux.