[OdE Chap.7-72] Les éclaireurs 5h30 -> 7h30

[Iris]

Au château de Llewellen, suite à l'annonce de la découverte de plantes feondes dans la Forêt des Soupirs, deux groupes, l'un mené par Algwich Mac Tremen, l'autre par les hilderins, se mirent en route.

La veille les hilderins avaient dégagé une partie de la route menant à Snaimhantus et passant devant la vieille angarde en ruine. Le groupe avait été attaqué. On ignorait jusqu'où il y avait des "roseaux d'antenne". Le but de l'opération aujourd'hui était de circonscrire la menace, en évaluant précisément sa taille et en se déplaçant en groupes assez nombreux pour faire face. Chaque petit groupe ne serait éloigné des autres que de 100 à 200m et tous devaient aller depuis l'orée des bois, vers la forêt pour avoir une idée claire de la situation.

Les troupes se séparèrent au hameau de l'orée de la forêt. Une grande partie allait du côté des dangers déjà connus, et d'autres étaient chargés d'examiner prudemment les abords sud-ouest de la forêt.

[Pwyll]

Jazkez et lui s'étaient portés volontaire pour aller à la découverte de dangers dont on ignorait totalement l'emplacement et le nombre, ce qui témoignait peut-être d'un certain courage, à moins qu'il ne s'agisse d'une forme d’inconscience bienheureuse ?

Le groupe avançait prudemment et Pwyll s'était proposé pour ouvrir le chemin, puisqu'il se déplaçait à pied et plutôt aisément dans la végétation qu'il connaissait bien. Des éclaireurs arrivant directement à cheval se feraient sans doute repérer de loin. Après tout, les vibrations du sol avaient apparemment attiré l'attention des buissons quand la délégation avait approché la ruine de l'angarde à l'aller.

Pwyll était équipé de son armure de roseau et de tout son attirail de combat. Il avait demandé à Aeldred l'autorisation de lui emprunter son épée, qui pendait alors à sa ceinture, avec une hachette. Dans les mains, il portait sa lourde masse.

[Casaïr]

Hengar Mac Maogan hocha la tête à la proposition de Pwyll. Il l'avait fixé un moment de son œil valide, jaugeant le géant blond jusqu'à en être satisfait. De tous les hilderins réunis ici, c'était sans doute celui dont la cotte de maille brillait le plus au soleil, ce qui lui attirait les moqueries narquoises de ceux qui l'accompagnaient. On disait qu'il passait plus de temps à la lustrer qu'à s'entrainer mais le chevalier, habitué, s'en moquait bien. À ses côtés se tenait un jeune homme, aussi fluet que l'osfer était large d'épaules, aux cheveux auburn présentement dissimulés sous la capuche de mailles de son armure qui, de fait, luisait bien peu en comparaison.

"Dis Hengar, pourquoi on emmène ce genre de... gens avec nous ? demanda ce dernier en désignant Pwyll du menton. Je veux dire, c'est pas comme si sa présence était indispensable..."
"On l'emmène parce qu'il sait se battre et qu'il a survécu à un affrontement contre deux de ces saloperies sans même une goutte de sueur. Quand tu auras atteint son niveau, Madien, là tu pourras parler."

Pendant que son osfei prenait soudain la mouche, Hengar se tourna vers Jazkez.

"Rappelle-moi à quoi ils ressemblaient ceux-là ? Et leurs méthodes de chasse ?"

[Caeso Senjak Khan]

Le cheval avait été un peu rétif au tout début mais son dressage permettait au chevalier hilderin de le diriger sans trop de difficultés. Il jeta un oeil en coin à l'Osfei Madien lorsqu'il ouvrit son petit bec d'oisillon mais Hengar trouva les justes mots pour qu'il la ferme et ne la ramène plus, ce qui le contenta très bien.

-A des espèces de cochons sauvages, recouverts d'une sorte de carapace chitineuse. Les antennes doivent leur servir à identifier et localiser leurs proies. Si tu veux mon avis il s'agit plus que d'un buisson d'antennes et de deux ou trois cochons en ballade. Une fois que nous aurons reconnu la zone nous ferions mieux d'éviter la confrontation. Nos épées ne sont pas très adaptées à ces créatures. Je pense qu'il nous faudra revenir avec de quoi bruler toutes ces roseaux merdiques, des armes contondantes, des épieux de contre-charge et des filets. Si on pouvait frapper assez vite et assez fort pour ne pas passer dix ans à se faire courir après par des cochons ça arrangera tout le monde.

[Gweneth]

Tiernmael suivait la discussion en retrait. L'osfei n'était de toute façon pas à se place pour prendre la parole. Il avait été désigné pour accompagner le groupe vers l'inconnu. Et il était pour l'instant partagé entre appréhension et exaltation...

[Casaïr]

"Tu sais, répliqua Hengar avec un demi-sourire, si on avait dû brûler la forêt à chaque apparition de feond, aujourd'hui ça s'appellerait le Bosquet des Soupirs !"

Son bon mot le fit rire aux éclats, émotion guère partagée par son osfei qui regardait toujours Pwyll avec circonspection.

"Trêve de plaisanterie, avant de décider quoi faire, il faut déjà déterminer l'ampleur de la menace. C'est la première fois que j'entends parler de cochon-insecte et si on a un genre de nid, il va falloir aussi le débusquer pour détruire le mal à la racine, sinon on ne fera que repousser l'inévitable. Vous aviez croisé... deux bouquets pour deux feondas, c'est ça ? Ça signifierait, à première vue, qu'un boisseau est relié à un unique feond, sinon vous auriez nettement plus de blessés, peut-être même des morts. Comment va ton osfei à ce propos ? J'ai entendu dire qu'elle s'était farouchement battue elle aussi."

[Iris]

Pwyll longeait la forêt en direction du sud-sud-est. Il avait entendu les gens au hameau de l'Orée-des-bois qu'il y avait une dernière ferme pas trop loin, après quelques prés.

En jetant un œil prudemment du côté de la forêt, tandis que les cavaliers avançaient au pas sur le chemin, Pwyll constata que le sous-bois était assez clair, alternant entre ronciers et haies de fougères par ici. Rien de suspect pour le moment, mais avec la végétation, il était extrêmement facile de se dissimuler.

Encore une petite demi-heure et le groupe serait à la ferme.

[Pwyll]

Pwyll n'était pas du genre à réprimer ses bâillements, il fallait bien que le corps s'exprime, mais il prit soin de laisser s'ouvrir en grand sa bouche pleine de dents et de se grattouiller la barbe avant de se retourner vers les cavaliers, pour les rejoindre et échanger deux mots.

"Messires et, euh, enfin tout le monde quoi, si vous pouviez gardez l’œil bien ouvert, rien d'inquiétant pour le moment, mais avec ces haies et tout ce qui s'ensuit, ça ne manque pas de cachettes. Depuis vos montures, vous pourriez zieuter des formes qui m'échappent, même si je dépasse les trois pommes de haut depuis quelques années. Si un éclaireur à l’œil affûté veut se joindre à moi, ce serait pas de refus. Selon ce qu'on dit les gens du p'tit village, on devrait approcher la dernière ferme dans une demi-heure."

Il tenta de sourire, mais pas trop, restant professionnel et attendit un éventuel volontaire pour reprendre de l'avance sur les cavaliers et ouvrir la voie.

[Madennig]

Fermait la marche un Osfer à cheval. Il était resté silencieux lui aussi depuis la répartition des troupes en petits groupes. Il avait été présenté rapidement comme tous les autres, sous le nom de Mac Diarmada.
Le chevalier était protégé par une cote de maille, son écu hilderin attaché dans le dos. Il tenait une hallebarde solide dans sa main gauche et la bride de son cheval dans l'autre. Il portait un casque aussi, qui dissimulait ses traits. On ne distinguait que le reflet du ciel dans ses yeux attentifs. L'osfer était à l'affût et ne se laissait pas distraire de ses observations par les discussions...

[Caeso Senjak Khan]

Comment va ton osfei à ce propos ? J'ai entendu dire qu'elle s'était farouchement battue elle aussi."

-Aussi bien qu'on peut l’être après s’être fait passer dessus et embrocher par un cochon. Mais elle semble partie pour s'en sortir, ce qui rassure son Osfer. Et toi ? ça fait longtemps que vous êtes en poste à Llewellen ? Pas trop de rivalités avec les forces du Duc ?

"Messires et, euh, enfin tout le monde quoi, si vous pouviez gardez l’œil bien ouvert, rien d'inquiétant pour le moment, mais avec ces haies et tout ce qui s'ensuit, ça ne manque pas de cachettes. Depuis vos montures, vous pourriez zieuter des formes qui m'échappent, même si je dépasse les trois pommes de haut depuis quelques années. Si un éclaireur à l’œil affûté veut se joindre à moi, ce serait pas de refus. Selon ce qu'on dit les gens du p'tit village, on devrait approcher la dernière ferme dans une demi-heure."

-T’inquiètes Pwyll. On a tous confiance en ton flair. Tant que tu vois pas de roseaux-antennes bizarres je pense qu'on est bon.