[OdE Chap.7-72] Les éclaireurs 5h30 -> 7h30

[Gweneth]

A côté de Pwyll, Tiermael restait silencieux. Il attendait les instructions du colosse avant de continuer. Il avait lui aussi entendu la petite voix et n'osait plus touchait à quoi que soit de peur de faire tomber quelque chose sur la fillette.

[Pwyll]

"Par ici les gars, par ici !

Un adulte a dû protéger une petite fille, elle est coincée en dessous de lui et surtout des morceaux de la cheminée. ON doit bouger ça délicatement, mais on peut pas traîner non plus. Qui a la meilleure oreille ici ?"

Vers les décombres :

"Comment tu t'appelle petite, on viens te chercher !"

Il examina les visages et réactions pour voir si quelqu'un captait le prénom et pourrait mieux guider leurs travaux.

[Madennig]

C'est la trentenaire boiteuse qui alors s'avança pour coller son oreille contre le tombeau.

"... Papa... Tu m... Mal... Pa... Pourq..."

Au fur et à mesure qu'elle entendait les pleurs de l'enfant qui croyait reconnaître la voix de son père en celle de Pwyll, elle déplaçait son oreille pour mieux la localiser. Finalement, elle se redressa.

"La poutre... Juste en dégageant les pierres qui coincent la poutre, on devrait pouvoir au moins la voir. Elle est au sol, elle doit à peine avoir de quoi respirer sous son père." Murmura-t-elle.

Puis en regardant Pwyll.

"Je crois que ça la rassure si tu lui parles..."

Puis elle fit signe aux hilderins pour l'aider à soulever les pierres.

[Casaïr]

Hengar répondit à la place de Madien :

"La gloire, penses-tu ! Sauf qu'ils oublient souvent qu'elle est souvent accompagnée par du sang..."

Il frotta son œil valide importuné par une poussière voletant dans l'air tout en observant la prudente avancée des sauveteurs.

"Alors, quelles sont les nouvelles ?"

[Pwyll]

"Oui, ma petite, je suis là, on va te faire sortir et te donner à boire."

Pwyll participa au déblayage tout en s'efforceant de raccrocher la petite fille à sa voix.

Il se tenait prêt notamment à retenir le moindre morceau de décombres que les manœuvres des autres auraient déstabilisé.

[Pwyll]

Et après t'avoir tirée de là pour te laisser à une vie d'orpheline, je retrouverai les feondas du coin et je les laisserai dans le même état que ta maison... pensa-t-il en serrant les dents.

Passée cette première réaction instinctive, Pwyll se focalisa sur sa respiration. Il devait laisser redescendre la vitesse à laquelle battait son cœur et avec lui le sang dans ses temps alors qu'il lui montait à la tête. La rage ne servirait à rien à la fillette. Il fallait qu'il soit une source de confiance et de calme dans la tempête pour elle.

Pourquoi les feondas existaient-ils ? Il avait vu l'arbre menacé... Il fallait qu'il apprenne tellement de choses que si peu de gens semblaient connaître ou même imaginer.

"Tu vas entendre des bruits de pierre qui bougent, c'est normal. Tu étais bien cachée, mais on t'as retrouvée, tu verras bientôt la lumière du soleil."

[Madennig]

Les efforts conjugués et les précautions infinies finirent par porter leurs fruits : ils découvrirent le corps brisé du père, à genoux et arquebouté au dessus d'un jeune corps frisonnant. Difficile de comprendre quel miracle ou quel hasard avait permis au père de sauver sa fille. Était-il mort avant elle mais au bout de quelques heures d'agonie...? Ou alors sur le coup ?
Les pieds du père étaient écrasés, le dos blessé à plusieurs endroits. Son cadavre n'était pas complètement raidi mais il tenait toujours sa fille dans ses bras.

[Pwyll]

"Voilà, tout va bien maintenant. Tu veux à boire ?"

Il proposa de laisser la petite fille boire à la gourde ou de lui verser de l'eau directement dans la bouche selon son âge et sa capacité à bouger ses mains.

Pwyll posa une grande main timide sur le dos de l'enfant, un contact qui se voulait rassurant, mais pas intrusif.

"Tu t'appelle comment ? On va s'occuper de toi. Il ne faut plus avoir peur."

Le colosse se demandait déjà à quelle damathair, de quel village ou de Llewellen, la fillette serait confiée. Quelle vie serait la sienne après ça ?

[Madennig]

Eloïs avait repoussé le cadavre du père, il n'était plus que chair protectrice mais maintenant inutile car inanimée. Dessous la petite était méconnaissable avec tout ce sang et cette poussière collée à sa peau et ses vêtements. Il était difficile de savoir si c'était seulement le sang de son père ou le sien. Ses yeux clairs croisèrent ceux du colosse, mais aussi ceux des Hilderins autour, avant de se refermer. Elle tremblait, et de sa bouche ne sortit qu'un soupir de soulagement.

Elle tendit ses bras vers Pwyll. Une petite main pendait, déformée et blessée. Et pendant que l'Osfer boiteuse vérifiait si il y avait d'autres blessures, la petite fille souffla à Pwyll épuisée :

"J'veux partir... Emmenez-moi... Loin... Les feondas... Vont revenir..."

[Pwyll]

Pwyll souleva délicatement l'enfant. Elle ne le regardait pas, alors il put laisser couler quelques larmes d'émotion qui menaçaient les digues fragiles de son coeur trop tendre.

Vers les Hilderins :

"Nous devons l'emmener aux guérisseurs du château. Elle dit que des feondas pourraient revenir."

Il ajouta plus bas, pour son précieux colis :

"Si un feond approche, je le casserai en deux ma petite, repose toi."