[OdE Chap.7-84] Le duel d'entraînement 14h00

[Pwyll]

Hochant la tête et soulagé de voir qu'il n'avait pas mis Madennig en colère, Pwyll approuva :

"Des matériaux et des outils, oui, ça peut donner une nouvelle vie à tout ça."

Il attrapa ensuite l'épaule de Kiddle pour le faire tourner sur lui-même comme un tournesol.

"Hep, toi, écoute quand on te parle et arrête de draguer Gweneth, elle fait une tête de plus que toi, elle vient d'une abbaye et, et... elle est plus vieille ! Sans offense, hein ! Sérieusement, pfff. Donc oui, ton rat, tu voudras que j'essaie de le ramener quand j'irai chercher les moutons éparpillés dans les bois ?"

[Casaïr]

"J'ai déjà récupéré ce qui pouvait l'être il y a des années, répondit Aeldred. Il n'y a plus rien que de la poussière, des établis rongés par l'humidité, un squelette de charrette et un parquet..."

Le regard du jeune homme changea brusquement, comme si un nuage noir venait d'obscurcir un ciel totalement bleu. L'ombre passa et il reprit non sans une certaine hésitation.

"... un parquet vermoulu. Mais rebâtir quelque chose à la place prendra du temps, déjà parce que je ne suis pas sûr que les gens du village voudront bien m'aider. Bref, inutile de parler de ça maintenant", conclut-il de façon quelque peu abrupte.

[Kiddle]

Comme un petit tourniquet.

Oui Pwyll, il reconnaît son nom quand on l'appelle, pardonnez dame Gweneth, Tullochgorm c'est mon petit familier, Pwyll va le ramener, prends du poisson Pwyll, mais j'ai fait la faute d'pas dire mon âge, c'est pas bien, j'demande pardon à Gweneth Pwyll mes épaules s'il-te-plaît, dame Gweneth j'ai seize ans, pour rien vous cacher.

[Madennig]

Madennig cachait son sourire amusé derrière sa main, en voyant la scène. Puis, rebondissant sur les paroles plus mornes de Aeldred, elle lui dit assez bas, avec plus de gentillesse :

"Je t'aiderai aussi à faire le ménage... Tu n'es plus tout seul, ne l'oublie pas."

[Casaïr]

Aeldred ne savait pas trop quoi penser de l'intervention de Madennig.

"Ce n'est pas la peine, lui dit-il finalement. Tu es avec Pwyll maintenant. Tu n'es pas -non-, tu n'es plus obligée de vouloir respecter cette promesse à tout prix. Ça..."

Ça ne m'aide pas, s'apprêtait-il à dire mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge.

"Je me débrouillerais. Il y aura déjà bien assez à faire chez Pwyll pour rendre sa maison vivable pour autant de monde."

[Amnèsya]

« Enchantée dame Ethel. Si ce que dit Aeldred est vrai, vous disposez de talents rares. »

Ethel lui rendit sa révérence et la salua :

Moi de même. Enchanté. Mais définitivement, vous pouvez oublier le "Dame" et effectivement, j'ai un profil particulier et un drôle de métier

[Madennig]

Madennig fit une moue surprise et contrariée en entendant la réponse du clerc rebelle. Alors, elle prit le bras de ce dernier pour l'emmener à l'écart, et lui répondit avec un ton ferme et assez bas pour ne pas être entendue par d'autres que lui.

"Je t'arrête tout de suite Dred, il te faudra une bien meilleure excuse pour te débarrasser de moi. Je t'ai fait une promesse, mais ce n'est pas un entêtement stupide qui m'oblige à la tenir encore aujourd'hui : c'est bien parce que je souhaite toujours être là pour toi."

"Oui ! Pwyll me plait, et il a tout fait pour !"

"Et oui, tu as changé et moi aussi depuis Louarn ! Tu pensais que notre histoire allait reprendre là où elle s'était arrêtée comme si il ne s'était rien passé en 4 ans ? Ce n'était pas possible... Il aurait fallu tout reprendre à zéro ! Pas juste me demander si je voulais avoir des enfants ou si j'avais l'intention de te sauter dessus sans que tu fasses un minimum d'efforts pour me plaire !"

"Mais ce n'est pas pour autant que je vais te laisser tomber, car tu as été là quand j'en avais besoin. Et je serai là, quand toi aussi, tu en auras besoin. Point final. Tu peux remballer tes excuses à 2 bronzes... Ça ne marchera pas avec moi. Tu te coltineras encore mon sale caractère un bon moment. Tu n'as même pas le choix."

"Ai-je été bien claire, Clerc Aeldred de Terfynisel ?"

Elle eut enfin un demi-sourire, faussement autoritaire.

[Casaïr]

"Oui, tu l'as été, répondit-il d'un ton anormalement froid. C'est moi qui ne l'a pas été suffisamment : Je n'ai pas besoin que tu me chaperonnes. Je n'ai pas besoin que tu me tournes autour. Bon sang, c'est pas comme ça que tu m'aideras ! Et j'ai toujours été comme ça ! Louarn c'était... c'était pas moi, j'étais juste quelqu'un d'autre, mais pas moi. Et effort ou pas, je sais déjà comment ça finit, j'ai déjà lu l'histoire. Plusieurs fois."

Aeldred serrait les poings et fuyait le regard de Madennig.

"Je n'ai pas besoin d'avoir un rappel constant de mes échecs à mes côtés, alors, s'il te plait, laisse-moi. Et tous mes vœux de bonheur avec Pwyll. Il mérite d'être heureux."

Sans attendre de réponse, il s'éloigna d'un pas vif, peu désireux qu'on le voit plus longtemps dans cet état. Elle le détesterait forcément après ça.

[Madennig]

Ce fut violent. Une sorte de gifle à laquelle on ne s'attendait pas.
Elle resta un bref instant, figée sur place, sous le choc.
Et comme elle n'était pas en état de le poursuivre, et qu'il venait de lui signifier que sa non-présence à ses cotés était requise, elle retourna auprès du reste du groupe, l'air de rien.

Elle aurait bien le temps de réfléchir à toutes les conséquences de cette révélation plus tard.

[Pwyll]

Sans entendre et encore moins écouter les propos, assez vifs, échangés entre Aeldred et Madennig, Pwyll était néanmoins conscient de cette discussion qui se soldait clairement par un départ précipité d'un côté et une mine soucieuse de l'autre, alors que la jeune femme revenait vers lui, presque aussi pâle que lorsqu'il l'avait ramassée après le terrible assaut du feond de l'angarde.

Il s'abstint de poser la moindre question, mais cette tension ne lui disait rien qui vaille.