[OdE Chap 8-35] Jour de rétribution à Terfynisel
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[OdE Chap 8-35] Jour de rétribution à Terfynisel
19e ceitean 910 / 8 juin 910 vers 9h15
La seigneuresse Blodwenn était matinale et imposait ce rythme à quiconque travaillait avec elle, mais sa plus proche collaboratrice, la barde Oanell était exactement l'inverse. Aussi tandis que Blodwen avait donné des instructions pour organiser une réunion du conseil de bonne heure, pour traiter les nouvelles rapportées par l'osfer Jazkez Mac Rhidian, le réveil tardif et chaotique de la barde avait entraîné un retard. Les plus ponctuels, comme l'officier hilderin Iarnuud, demeuraient stoïques dans la grande salle, bientôt rejoint par le Commandeur Hafnir des Ronces, puis par le Capitaine Adéodat accompagné par l'étrangère, Rozenn Pereg.
Cela faisait des semaines que le Capitaine Adéodat s'affaiblissait et au village, on prédisait qu'il ne passerait certainement pas l'hiver suivant. Un événement avait bouleversé tout ce qu'on croyait savoir, un véritable miracle. Les traitements de pointe de la magientiste Rozenn avaient permis non seulement de sauver l'homme, mais lui avaient assuré un si prompt rétablissement que les discussions ne manquaient jamais d'évoquer ce prodige, avec un mélange de peur et d'espoir. Le Capitaine ne paraissait plus guère aux conseils de la seigneuresse de Terfynisel : ce jour-ci était son grand retour.
Blodwen était passée le voir la veille, le féliciter pour ce prompt rétablissement. Elle ne s'était pas appesantie car un messager provenant de l'ouest du domaine avait signalé que les intempéries de la nuit du 16e au 17e ceitean -- celle de l'arrivée de Rozenn -- avaient été particulièrement violent sur Swelbecky et qu'un glissement de terrain avait frappé une ferme. La guérisseuse Névéna avait été envoyée là-bas le 18e ceitean en compagnie des forces hilderines stationnées à Swelbecky. Un rapport avait été envoyé la veille au soir et était désormais en mesure d'être révélé.
Il y avait donc trois événements dignes d'intérêt et de discussion ce matin.
Quand Oanell annonça que tout était prêt à l'étage supérieur pour la réunion, les différentes personnes présentes se dirigèrent vers le petit escalier en colimaçon qui donnait accès à un couloir ponctué de quelques fenêtres dont les vitres fermées n'étaient que translucides. On dépassait trois portes pour aboutir à une sorte de salle d'attente et à la porte du bureau de la seigneuresse. Il s'agissait d'une pièce d'environ 4m x 6m, dont la surface était réduite de grands placards et meubles de rangement, de part et d'autre de la porte. La table du conseil, les chaises, les dossiers, les boissons, tout était prêt. Oanell se tenait dignement en robe rose ajustée, coiffée et maquillée, ses lunettes faisant pratiquement office de bijou. Blodwen portait son habituelle robe verte avec un châle fixé par une fibule. A côté de sa barde et héritière déclarée, elle manquait certainement d'éclat, mais point de détermination.
Une fois que tous furent installés, elle prit la parole :
" Bonjour à tous et merci d'être venus à ma demande pour ce conseil extraordinaire. Il s'agit de faire le point sur les affaires récentes : le glissement de terrain de la ferme de la peuplière ; le retour le retour de l'osfer Jazkez Mac Rhidian ; le rétablissement du Capitaine Adéodat et l'organisation des forces armées de Terfynisel entre les éléments féodaux, ronces et hilderins. Parmi les développements à venir : le clerc Aeldred est parti vers le domaine Mac Trahern à l'est pour rétablir le contact avec cette maison ; une délégation Mac Elowan ne devrait plus tarder à venir prendre le paiement de la part de la veuve Gloada Mac Elowan. "
Mac Elowan et non Mac Terfynisel, alors que c'était précisément ce dernier patronyme qui lui donnait des droits sur la succession.
" Magientiste Rozenn Pereg, votre présence à ce conseil est due à la demande pressante du Capitaine Adéodat. Vous comprenez bien que tout ce qui est dit ici n'a pas vocation à être mentionné hors de ces murs ?"
Un simple hochement de tête suffit et Blodwen ne s'attarda pas. Le retard agaçait la seigneuresse qui semblait courir pour rattraper des secondes.
" Autre chose avant de commencer ?"
Iarnuud de Terkhên, l'officier hilderin, prit la parole : "Oui, je souhaiterais que l'enquête sur la corruption dans la garde soit poursuivie suite à l'attaque de la dénommée Fragannen à l'encontre de l'osfer Jazkez Mac Rhidian au cours de l'événement dit des cailles et des lièvres. Le dernier survivant des lièvres, retenu par le Commandeur Hafnir, a prêté serment de rejoindre l'ordre des Ronces, mais j'ose espérer que cette récente vocation s'est accompagnée d'une confession pour soulager sa conscience."
Le terme de confession est habituellement employé par les adeptes du Temple, mais Iarnuud de Terkhên avait servi dans le duché de Dùlan frontalier de Gwidre et des terres contrôlées par la cité sigire d'Expiation.
Blodwen donna son assentiment. Ce fut au capitaine Adéodat de s'exprimer :
" Notre seigneuresse s'est montrée fort attachée au développement et à la modernisation du domaine. Je pense que l'arrivée d'une magientiste, médecine diplômée, est à considérer comme une chance et qu'il faut saisir cette opportunité. Les magientistes ont des réseaux, des fonds pour investir, et ils sont en mesure de guérir définitivement de nombreux malades de fièvre, là où les soins traditionnels n'ont pas de résultat. Aujourd'hui, cette brillante jeune femme loge dans une demeure modeste, loin du coeur du village. Son talent et Terfynisel méritent mieux. "
La seigneuresse accepta que le sujet fût ajouté à l'ordre du jour.
La seigneuresse Blodwenn était matinale et imposait ce rythme à quiconque travaillait avec elle, mais sa plus proche collaboratrice, la barde Oanell était exactement l'inverse. Aussi tandis que Blodwen avait donné des instructions pour organiser une réunion du conseil de bonne heure, pour traiter les nouvelles rapportées par l'osfer Jazkez Mac Rhidian, le réveil tardif et chaotique de la barde avait entraîné un retard. Les plus ponctuels, comme l'officier hilderin Iarnuud, demeuraient stoïques dans la grande salle, bientôt rejoint par le Commandeur Hafnir des Ronces, puis par le Capitaine Adéodat accompagné par l'étrangère, Rozenn Pereg.
Cela faisait des semaines que le Capitaine Adéodat s'affaiblissait et au village, on prédisait qu'il ne passerait certainement pas l'hiver suivant. Un événement avait bouleversé tout ce qu'on croyait savoir, un véritable miracle. Les traitements de pointe de la magientiste Rozenn avaient permis non seulement de sauver l'homme, mais lui avaient assuré un si prompt rétablissement que les discussions ne manquaient jamais d'évoquer ce prodige, avec un mélange de peur et d'espoir. Le Capitaine ne paraissait plus guère aux conseils de la seigneuresse de Terfynisel : ce jour-ci était son grand retour.
Blodwen était passée le voir la veille, le féliciter pour ce prompt rétablissement. Elle ne s'était pas appesantie car un messager provenant de l'ouest du domaine avait signalé que les intempéries de la nuit du 16e au 17e ceitean -- celle de l'arrivée de Rozenn -- avaient été particulièrement violent sur Swelbecky et qu'un glissement de terrain avait frappé une ferme. La guérisseuse Névéna avait été envoyée là-bas le 18e ceitean en compagnie des forces hilderines stationnées à Swelbecky. Un rapport avait été envoyé la veille au soir et était désormais en mesure d'être révélé.
Il y avait donc trois événements dignes d'intérêt et de discussion ce matin.
Quand Oanell annonça que tout était prêt à l'étage supérieur pour la réunion, les différentes personnes présentes se dirigèrent vers le petit escalier en colimaçon qui donnait accès à un couloir ponctué de quelques fenêtres dont les vitres fermées n'étaient que translucides. On dépassait trois portes pour aboutir à une sorte de salle d'attente et à la porte du bureau de la seigneuresse. Il s'agissait d'une pièce d'environ 4m x 6m, dont la surface était réduite de grands placards et meubles de rangement, de part et d'autre de la porte. La table du conseil, les chaises, les dossiers, les boissons, tout était prêt. Oanell se tenait dignement en robe rose ajustée, coiffée et maquillée, ses lunettes faisant pratiquement office de bijou. Blodwen portait son habituelle robe verte avec un châle fixé par une fibule. A côté de sa barde et héritière déclarée, elle manquait certainement d'éclat, mais point de détermination.
Une fois que tous furent installés, elle prit la parole :
" Bonjour à tous et merci d'être venus à ma demande pour ce conseil extraordinaire. Il s'agit de faire le point sur les affaires récentes : le glissement de terrain de la ferme de la peuplière ; le retour le retour de l'osfer Jazkez Mac Rhidian ; le rétablissement du Capitaine Adéodat et l'organisation des forces armées de Terfynisel entre les éléments féodaux, ronces et hilderins. Parmi les développements à venir : le clerc Aeldred est parti vers le domaine Mac Trahern à l'est pour rétablir le contact avec cette maison ; une délégation Mac Elowan ne devrait plus tarder à venir prendre le paiement de la part de la veuve Gloada Mac Elowan. "
Mac Elowan et non Mac Terfynisel, alors que c'était précisément ce dernier patronyme qui lui donnait des droits sur la succession.
" Magientiste Rozenn Pereg, votre présence à ce conseil est due à la demande pressante du Capitaine Adéodat. Vous comprenez bien que tout ce qui est dit ici n'a pas vocation à être mentionné hors de ces murs ?"
Un simple hochement de tête suffit et Blodwen ne s'attarda pas. Le retard agaçait la seigneuresse qui semblait courir pour rattraper des secondes.
" Autre chose avant de commencer ?"
Iarnuud de Terkhên, l'officier hilderin, prit la parole : "Oui, je souhaiterais que l'enquête sur la corruption dans la garde soit poursuivie suite à l'attaque de la dénommée Fragannen à l'encontre de l'osfer Jazkez Mac Rhidian au cours de l'événement dit des cailles et des lièvres. Le dernier survivant des lièvres, retenu par le Commandeur Hafnir, a prêté serment de rejoindre l'ordre des Ronces, mais j'ose espérer que cette récente vocation s'est accompagnée d'une confession pour soulager sa conscience."
Le terme de confession est habituellement employé par les adeptes du Temple, mais Iarnuud de Terkhên avait servi dans le duché de Dùlan frontalier de Gwidre et des terres contrôlées par la cité sigire d'Expiation.
Blodwen donna son assentiment. Ce fut au capitaine Adéodat de s'exprimer :
" Notre seigneuresse s'est montrée fort attachée au développement et à la modernisation du domaine. Je pense que l'arrivée d'une magientiste, médecine diplômée, est à considérer comme une chance et qu'il faut saisir cette opportunité. Les magientistes ont des réseaux, des fonds pour investir, et ils sont en mesure de guérir définitivement de nombreux malades de fièvre, là où les soins traditionnels n'ont pas de résultat. Aujourd'hui, cette brillante jeune femme loge dans une demeure modeste, loin du coeur du village. Son talent et Terfynisel méritent mieux. "
La seigneuresse accepta que le sujet fût ajouté à l'ordre du jour.
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Re: [OdE Chap 8-35] Jour de rétribution à Terfynisel
Jazkez avait trouvé Iarnnud dans la grande salle. Il lui avait glissé quelques mots à l’oreille et donné quelques informations au cours de leur montée vers le bureau de Blodwen afin que son supérieur ne soit pas le dernier informé ou pris au dépourvu lors du conseil. L’osfer prit ensuite place auprès des autres.
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Re: [OdE Chap 8-35] Jour de rétribution à Terfynisel
Rozenn avait eu un peu de mal à se remettre de ses émotions de l'avant-dernière nuit. Après avoir visité Adéodat, elle était retournée chez Aeldred, épuisée mais rassurée. Elle avait rapidement avalé un morceau de galette et réalisa qu'elle n'avait en vérité pas plus faim que cela. Alors elle était allée s'écrouler dans son lit pour sombrer dans un profond sommeil. Elle s'était finalement réveillée quelques heures plus tard et avait été mise au courant du départ soudain d'Aeldred. Surprise, elle n'avait cependant rien dit, préférant l'assurer qu'elle s'occuperait au mieux de la maison. Elle ne s'était pas le moins du monde attendue à être convoquée dès le lendemain au château de Blodwen, se demandant si elle avait encore fait une bourde. Réalisant que sa robe était dans un état assez lamentable, elle la laissa de côté pour une autre d'un beau vert printemps et natta ses cheveux en couronne, se maquilla et se parfuma légèrement, tout pour donner une bonne impression d'elle. Elle s'était alors rendue d'un pas décidé jusqu'à la demeure seigneuriale, curieuse de savoir à quelle sauce on allait la manger cette fois.
Alors qu'ils s'installaient dans le bureau de la seigneuresse, Rozenn se posait mille et une questions quant à sa présence au milieu des Ronce, hilderin et du capitaine visiblement en pleine forme. Elle lui avait adressé un sourire, contente de voir qu'il était déjà capable de reprendre le travail. Elle espérait néanmoins qu'il n'en ferait pas trop car, aussi rétabli qu'il soit, le repos était une des composantes essentielles d'une guérison durable.
Une fois tout le monde installé, Blodwen expliqua pourquoi elle les avait réuni, plongeant la jeune magientiste dans l'incompréhension : hormis l'affaire du glissement de terrain --et encore--, elle ne voyait pas la raison de sa présence, même imposée par le capitaine de la garde. C'est lorsque celui-ci prit la parole qu'elle comprit enfin. Les propos élogieux d'Adéodat la firent rougir alors qu'elle cherchait comment réagir : autant elle était heureuse de voir sa valeur reconnue --ce qui devait contrebalancer assez largement son arrivée catastrophique d'il y a quelques jours--, autant elle pensait que le capitaine allait sans doute un peu vite en besogne. Bien sûr, Roza voulait un lieu qu'elle pourrait transformer en laboratoire et en cabinet médical, mais elle n'avait pas envisagé que cela puisse se résoudre aussi vite. C'était une chance, mais elle hésitait sur la façon de s'en saisir. Elle préféra jouer la sécurité et la modestie alors qu'elle prenait la parole.
"je n'ai fait que mon devoir en vous soignant, sourit-elle, mais je vous remercie pour votre considération, capitaine. toutefois, avant de penser à déménager, je pense qu'il vaudrait mieux que les habitants commencent par m'accepter car, en dépit de ce que vous dites, il n'est pas toujours facile pour un magientiste de s'intégrer dans une communauté."
Ce qu'elle disait était d'ailleurs un doux euphémisme, elle savait pertinemment que nombre de magientistes préféraient s'installer en périphérie des communautés afin de ne pas imposer leur vision aux villageois qui, noyés dans les préceptes demorthèn, les considéraient bien souvent comme des porteurs de mort, des Daedemorthys.
Alors qu'ils s'installaient dans le bureau de la seigneuresse, Rozenn se posait mille et une questions quant à sa présence au milieu des Ronce, hilderin et du capitaine visiblement en pleine forme. Elle lui avait adressé un sourire, contente de voir qu'il était déjà capable de reprendre le travail. Elle espérait néanmoins qu'il n'en ferait pas trop car, aussi rétabli qu'il soit, le repos était une des composantes essentielles d'une guérison durable.
Une fois tout le monde installé, Blodwen expliqua pourquoi elle les avait réuni, plongeant la jeune magientiste dans l'incompréhension : hormis l'affaire du glissement de terrain --et encore--, elle ne voyait pas la raison de sa présence, même imposée par le capitaine de la garde. C'est lorsque celui-ci prit la parole qu'elle comprit enfin. Les propos élogieux d'Adéodat la firent rougir alors qu'elle cherchait comment réagir : autant elle était heureuse de voir sa valeur reconnue --ce qui devait contrebalancer assez largement son arrivée catastrophique d'il y a quelques jours--, autant elle pensait que le capitaine allait sans doute un peu vite en besogne. Bien sûr, Roza voulait un lieu qu'elle pourrait transformer en laboratoire et en cabinet médical, mais elle n'avait pas envisagé que cela puisse se résoudre aussi vite. C'était une chance, mais elle hésitait sur la façon de s'en saisir. Elle préféra jouer la sécurité et la modestie alors qu'elle prenait la parole.
"je n'ai fait que mon devoir en vous soignant, sourit-elle, mais je vous remercie pour votre considération, capitaine. toutefois, avant de penser à déménager, je pense qu'il vaudrait mieux que les habitants commencent par m'accepter car, en dépit de ce que vous dites, il n'est pas toujours facile pour un magientiste de s'intégrer dans une communauté."
Ce qu'elle disait était d'ailleurs un doux euphémisme, elle savait pertinemment que nombre de magientistes préféraient s'installer en périphérie des communautés afin de ne pas imposer leur vision aux villageois qui, noyés dans les préceptes demorthèn, les considéraient bien souvent comme des porteurs de mort, des Daedemorthys.
Dernière modification par Casaïr le 25 nov. 2019, 19:40, modifié 1 fois.
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
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Sujet 1 : l'installation de la magientiste
Oanell réagit aussitôt à l'intervention de sa ravissante amie.
" J'ai entendu déjà plusieurs personnes souhaiter être guéries de la même manière. Il y a une attente. Les gens de Terfynisel ont le droit à une vie digne, et si un traitement aussi simple et définitif permet de mettre un terme à ces fièvres mortelles qui affaiblissent les gens tout en nimbant les lieux dans une ambiance tragique, je pense qu'il n'y a pas à hésiter. "
" Ne craignons pas l'obscurantisme : ce n'est pas parce que Terfynisel est petit qu'il faut attendre le pire de ses habitants ! La seigneuresse Blodwen travaille chaque jour à oeuvrer à la concorde. Où trouve-t-on une bonne entente entre Ronces et Hilderins ? "
Iarnuud de Terkhên plissa les yeux à l'évocation de son ordre à l'appui d'un argumentaire, tandis qu'Hafnir haussa un instant les sourcils.
" La volonté politique peut beaucoup. Terfynisel est déjà familiarisé avec des manières de pensée différentes : en témoigne la présence du vecteur Fredelme. Il n'y a pas de conflit avec la demorthèn Ultana. Pourquoi faudrait-il en craindre à propos d'une médecine qui pratique la magience ? "
Oanell regardait vers Blodwen qui demeura quelques secondes sans parler.
" Ce n'est pas faux. Ultana a au moins cette qualité de ne pas se mêler de politique."
Tous ceux qui fréquentaient Blodwen depuis un certains temps ne pouvaient ignorer que la seigneuresse avait une dent contre la demorthèn, essentiellement due à une incompatibilité d'humeur.
" Je n'avais pas prévu de traiter ce sujet en premier, mais évacuons-le puisque nous en sommes déjà là. Des objections au soutien de l'installation de la magientiste médecine Rozenn Pereg ?"
" Oui." répondit Iarnuud attirant toute l'attention sur lui. " L'université magientiste d'Osta-Baille a été fermée et le roi a déjà manifesté de grandes réserves quant à cette pratique."
Se grattant la barbe, le commandeur Ronce Hafnir se permit d'intervenir : "Dans le duché de Tulg en revanche, un magientiste fait, me semble-t-il, partie des conseillers de la duchesse. "
Aussitôt Oanell appuya : "Et dans le duché de Kel Loar, la collaboration est plus forte encore. Les seigneurs ont le droit d'octroyer des droits de recherche et d'extraction sur leurs terres. Eux-seuls ont une connaissance assez grande d'une région pour pouvoir prendre des décisions éclairées quant à ce qui est le plus opportun pour la population."
Iarnuud insista néanmoins : "L'autonomie féodale ne signifie pas une liberté désordonnée : le chaos est l'opposé de l'ordre sur lequel se fonde notre société. On ne peut pas à la fois attendre que la couronne règle les problèmes et agir de manière désordonnée."
Blodwen se rembrunit : "Nous n'agissons pas de manière désordonnée. Le but même de ces conseils est d'être efficaces. A Farl, le Prince dirige sagement, veillant à la liberté d'expression des trois grandes familles de pensée de la péninsule. C'est une cité raffinée, riche, cultivée, un modèle dont nous devrions nous inspirer. Je pense même qu'il faudrait aller plus loin et établir un conseil réunissant le vecteur Fredelme, la magientiste Rozenn Pereg, et ... la demorthèn Ultana... même si nous gagnerions vraiment à avoir pour la communauté une guide spirituelle plus impliquée. Je me demande s'il ne faudrait pas envoyer une demande aux membres du Tsioghair des alignements de Tursal : ils se réunissent très prochainement..."
La fougue avec laquelle la seigneuresse s'était exprimée dissuada le commandeur Hafnir de s'étouffer trop visiblement lorsqu'il avait été question d'évincer la demorthèn attachée aux lieux. Il était possible que l'intéressée s'en moquât du moment qu'elle continuait d'habiter dans son arbre, mais le geste avait une portée provocatrice certaine.
" Autre chose à ce propos ?"
" Oui, Rozenn n'a pas d'extracteur, or elle aura besoin de cartouches de flux pour soigner ses patients, et sa réserve actuelle ne suffira pas."
La seigneuresse était prête à hausser les épaules, paraissant demander en quoi elle y pouvait quoi que ce fût : " J'imagine qu'il doit bien être possible d'en faire venir au besoin ?"
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Re: [OdE Chap 8-35] Jour de rétribution à Terfynisel
Rozenn garda pour elle autant que possible son incrédulité : si ce que disait Oanell était vrai --et elle connaissait suffisamment son amie pour savoir qu'elle ne mentait pas--, la notoriété de la magientiste semblait déjà grandir, et la seigneuresse semblait même d'accord pour qu'elle utilise un extracteur ! Elle qui avait prit soin de ne pas en prendre de peur justement de la réaction des gens, se disait désormais qu'elle aurait sans doute mieux fait d'en emporter un tout de même. Elle cilla plusieurs fois alors qu'elle prenait conscience peu à peu de sa chance. elle décida de remettre à plus tard l'analyse de la relation entre Blodwen et la demorthèn afin de répondre à la question purement rhétorique de la dame des lieux.
"Tout à fait, ma dame. L'appareil est assez lourd et encombrant mais, dans sa version miniature, est tout à fait transportable."
Elle voulut rajouter que cela restait malgré tout moins efficace qu'un appareillage complet, mais elle préféra ne pas trop pousser sa chance. De toutes façons, tant qu'elle n'avait pas de laboratoire, elle ne pouvait décemment pas passer à l'étape au dessus. Cependant, il y avait certainement quelque chose à tenter après ce qu'avait dit son amie.
"Dans l'attente, et puisque Oanell dit que certains des habitants de Terfynisel désirent que je m'occupe d'eux, il serait bon que je puisse les accueillir quelque part en consultation, du moins pour ceux capables de se déplacer. De plus, Névéna risque d'être très occupée à Swelbecky si j'ai bien compris, je dois donc la remplacer le plus efficacement possible. Y a-t-il un lieu qui soit accessible facilement et dans lequel je pourrais installer un bureau temporaire ?"
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
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d10(9)+9 = 18
Jour de chance pour la ravissante Rozenn Pereg, avec l'appui du Capitaine et de la Barde, elle s'exprimait avec plus force que seulement deux jours auparavant. Si Iarnuud de Terkhên, le commandeur Hafnir ou l'osfer Jazkez Mac Rhidian nourrissaient des doutes, la tournure des événements les dissuada de troubler l'entente cordiale qui paraissait s'instaurer entre les femmes du domaine.
- Oanell ?
- Oui, bien sûr. Comme vous le savez le château est un bon lieu de défense, à l'instar de la rosace, mais il manque d'espace pour permettre de développer les projets de développement du domaine. J'ai pris contact avec les charpentiers en charge de l'établissement de la maison forte hilderine au carrefour et ils sont disposés à conseiller les premiers travaux de rénovation de la caserne avant d'y participer. Elle deviendra une aile à part entière du château. Nous pouvons parfaitement installer des bureaux temporaires, en l'attente d'un espace de travail définitif. Avec un bureau donnant sur la place du village, nul ne saurait ignorer le soutien de la seigneuresse et l'intégration de la nouvelle médecine n'en sera que meilleure !
- Tout se passe-t-il toujours comme le suggère la barde-héritière ? grinça Iarnuud de Terkhên
- Que voulez-vous dire ?
- Que celle qui a été assistante du précédent barde a fait une carrière fulgurante, mais ses conseils n'ont pas suffi à Llewellen pour défendre le domaine contre les prétentions de la veuve Gloada. Que je commence à me demander si ce conseil est avant tout une réunion en robe de cour. Que j'aimerais être sûr que ceux -- celles -- qui ont l'oreille de leur seigneur n'ont à l'esprit que le bien commun.
Les propos tranchants de Iarnuud avaient été prononcés avec une force qui brisait quelque peu l'ambiance.
Blodwen ne releva pas et se contenta de poursuivre : "Passons au sujet suivant, voulez-vous ? "
- Oanell ?
- Oui, bien sûr. Comme vous le savez le château est un bon lieu de défense, à l'instar de la rosace, mais il manque d'espace pour permettre de développer les projets de développement du domaine. J'ai pris contact avec les charpentiers en charge de l'établissement de la maison forte hilderine au carrefour et ils sont disposés à conseiller les premiers travaux de rénovation de la caserne avant d'y participer. Elle deviendra une aile à part entière du château. Nous pouvons parfaitement installer des bureaux temporaires, en l'attente d'un espace de travail définitif. Avec un bureau donnant sur la place du village, nul ne saurait ignorer le soutien de la seigneuresse et l'intégration de la nouvelle médecine n'en sera que meilleure !
- Tout se passe-t-il toujours comme le suggère la barde-héritière ? grinça Iarnuud de Terkhên
- Que voulez-vous dire ?
- Que celle qui a été assistante du précédent barde a fait une carrière fulgurante, mais ses conseils n'ont pas suffi à Llewellen pour défendre le domaine contre les prétentions de la veuve Gloada. Que je commence à me demander si ce conseil est avant tout une réunion en robe de cour. Que j'aimerais être sûr que ceux -- celles -- qui ont l'oreille de leur seigneur n'ont à l'esprit que le bien commun.
Les propos tranchants de Iarnuud avaient été prononcés avec une force qui brisait quelque peu l'ambiance.
Blodwen ne releva pas et se contenta de poursuivre : "Passons au sujet suivant, voulez-vous ? "
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Nan mais je vais part... non, je reste ? Ha...
Le ton de Iarnuud cassa net la bonne humeur naissante de Rozenn qui, ne sachant si elle devait répondre à de tels propos, préféra s'abstenir pour son propre bien. Dès leur première rencontre, elle avait senti que ce ne serait pas le grand amour entre elle et le hilderin, sans trop savoir pourquoi exactement. Elle avait nettement plus apprécié de parler avec ce Jazkez qui semblait sous ses ordres.
La réunion se poursuivait et on lui permettait de rester pour la suite, ce que la magientiste avait un peu de mal à comprendre ; son cas venait d'être discuté et elle avait remporté une petite victoire diplomatique. Cependant, sa présence semblait moins pertinente désormais, à moins qu'il n'y ait un sujet sur lequel elle pourrait s'exprimer dans un futur maintenant plutôt proche. Le dos bien droit sur sa chaise, le regard tourné vers le prochain à parler, elle était fermement décidée à ne rater aucune miette des discussions de ce jour, prête à dispenser ses connaissances si le besoin s'en faisait sentir.
La réunion se poursuivait et on lui permettait de rester pour la suite, ce que la magientiste avait un peu de mal à comprendre ; son cas venait d'être discuté et elle avait remporté une petite victoire diplomatique. Cependant, sa présence semblait moins pertinente désormais, à moins qu'il n'y ait un sujet sur lequel elle pourrait s'exprimer dans un futur maintenant plutôt proche. Le dos bien droit sur sa chaise, le regard tourné vers le prochain à parler, elle était fermement décidée à ne rater aucune miette des discussions de ce jour, prête à dispenser ses connaissances si le besoin s'en faisait sentir.
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
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Sujet 2 : la ferme
Le premier sujet abordé se soldait par l'installation de Rozenn et la nécessité pour elle de commander un extracteur transportable. Elle devrait donc aller à l'auberge du carrefour, se signaler au propriétaire des lieux et préciser qu'elle aurait besoin rapidement d'un varigal.
- Concernant le glissement de terrain de la ferme de la peuplière, il y a un mort, en la personne de l'aïeul de la famille. La communauté de Swelbecky devrait pouvoir se mobiliser pour aider aux travaux. Il me semble que c'est aussi une excellente occasion de montrer à tous que le seigneur est proche des préoccupations des gens du domaine. Pour l'heure, il s'agit de soigner les blessés, mais je compte me rendre sur place. Osfer Iarnuud, j'aimerais vous emprunter un des charpentiers pour quelques jours. Nous aurons besoin de son expertise pour déterminer comment rebâtir mieux.
- Rozenn est architecte ! précisa Oanell, soucieuse d'appuyer son amie même si la cause de celle-ci ne paraissait pas être un problème.
- Oui...? Eh bien sa présence pourrait être utile en effet. Je passerai voir les Mac Herneg nos voisins dans le même temps. Nous n'avions par pu les voir lors de notre voyage à Llewellen car l'essentiel de la famille était occupée à chasser. Nous corrigerons cela.
- Ce n'est pas plus mal d'avoir évité les Mac Herneg, les échos que j'ai ne me plaisent guère, remarqua Hafnir. Constatant qu'il avait toute l'attention des personnes attablées et qu'il était invité à parler, il poursuivit. Je n'ai pas grand-chose, mais pour faire court, je les soupçonne de trouver un intérêt à faciliter les actions de brigands et contrebandiers.
- Dans ce cas, il serait bon de vérifier la situation et de faire le cas échéant le ménage, répondit Iarnuud. Après un regard du côté de Blodwen, il ajouta : La couronne sait remercier ceux qui défendent l'ordre et la justice. Il eut un regard étrange vers Oanell un instant, avant de continuer sans paraître s'adresser à quiconque : Tout comme elle sait châtier ceux qui croient pouvoir gagner à des jeux dangereux.
- Souhaitez-vous venir, Osfer Iarnuud ?
- Non que cela me déplairait, mais si les choses s'avéraient plus compliquées qu'à première vue, vous aurez besoin de combattants qui peuvent utiliser rapidement leur deux pattes.
- Les gardes du château peuvent escorter notre seigneuresse ! s'agaça le Capitaine Adéodat.
- Les même gardes dont nous ignorons la part d'éléments corrompus ?
- Vous n'allez tout de même pas sous-entendre que la majorité de nos gens sont des brigands !
- Il n'y a pas besoin d'une majorité pour se faire assassiner ! Je peux répondre de mes gens avec assurance, pouvez-vous en faire autant ?
- Je les ai tous personnellement recruté ! Que Fraganenn ait failli ne signifie pas que les autres en fassent de même !
- Assez !
La discipline des personnes attablées permit de couper court à l'escalade verbale -- pour le moment.
- J'irais chez les Mac Herneg avec Oanell, Rozenn, l'osfer Jazkez, l'osfei Madennig et les membres de notre garde que vous me recommanderez Adéodat.
- Concernant le glissement de terrain de la ferme de la peuplière, il y a un mort, en la personne de l'aïeul de la famille. La communauté de Swelbecky devrait pouvoir se mobiliser pour aider aux travaux. Il me semble que c'est aussi une excellente occasion de montrer à tous que le seigneur est proche des préoccupations des gens du domaine. Pour l'heure, il s'agit de soigner les blessés, mais je compte me rendre sur place. Osfer Iarnuud, j'aimerais vous emprunter un des charpentiers pour quelques jours. Nous aurons besoin de son expertise pour déterminer comment rebâtir mieux.
- Rozenn est architecte ! précisa Oanell, soucieuse d'appuyer son amie même si la cause de celle-ci ne paraissait pas être un problème.
- Oui...? Eh bien sa présence pourrait être utile en effet. Je passerai voir les Mac Herneg nos voisins dans le même temps. Nous n'avions par pu les voir lors de notre voyage à Llewellen car l'essentiel de la famille était occupée à chasser. Nous corrigerons cela.
- Ce n'est pas plus mal d'avoir évité les Mac Herneg, les échos que j'ai ne me plaisent guère, remarqua Hafnir. Constatant qu'il avait toute l'attention des personnes attablées et qu'il était invité à parler, il poursuivit. Je n'ai pas grand-chose, mais pour faire court, je les soupçonne de trouver un intérêt à faciliter les actions de brigands et contrebandiers.
- Dans ce cas, il serait bon de vérifier la situation et de faire le cas échéant le ménage, répondit Iarnuud. Après un regard du côté de Blodwen, il ajouta : La couronne sait remercier ceux qui défendent l'ordre et la justice. Il eut un regard étrange vers Oanell un instant, avant de continuer sans paraître s'adresser à quiconque : Tout comme elle sait châtier ceux qui croient pouvoir gagner à des jeux dangereux.
- Souhaitez-vous venir, Osfer Iarnuud ?
- Non que cela me déplairait, mais si les choses s'avéraient plus compliquées qu'à première vue, vous aurez besoin de combattants qui peuvent utiliser rapidement leur deux pattes.
- Les gardes du château peuvent escorter notre seigneuresse ! s'agaça le Capitaine Adéodat.
- Les même gardes dont nous ignorons la part d'éléments corrompus ?
- Vous n'allez tout de même pas sous-entendre que la majorité de nos gens sont des brigands !
- Il n'y a pas besoin d'une majorité pour se faire assassiner ! Je peux répondre de mes gens avec assurance, pouvez-vous en faire autant ?
- Je les ai tous personnellement recruté ! Que Fraganenn ait failli ne signifie pas que les autres en fassent de même !
- Assez !
La discipline des personnes attablées permit de couper court à l'escalade verbale -- pour le moment.
- J'irais chez les Mac Herneg avec Oanell, Rozenn, l'osfer Jazkez, l'osfei Madennig et les membres de notre garde que vous me recommanderez Adéodat.
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Re: [OdE Chap 8-35] Jour de rétribution à Terfynisel
Jazkez toussota à la mention de Madennig puis se racla prestement la gorge.
-Puisque vous abordez le sujet Seigneur Blodwen.
Le chevalier hilderin jeta un coup d’œil à Iarnuud puis a Rozenn.
-En ce qui concerne la magience et étant moi même originaire de Kel Loar, je serais bien en peine de nier l'apport considérable que cette science a eu pour la renaissance de notre cité. Je rejoins néanmoins l'avis de mon supérieur sur la nécessité d'un contrôle étroit de son emploi et de son développement. Je propose de mettre ma chambre au château à disposition de la magientiste Rozenn Pereg, aussi longtemps qu'elle le souhaitera, en échange de quoi celle ci me donnera libre accès à ses projets et ses sujets de recherches afin que je puisse rendre compte à mon supérieur que l'ordre et la loi ne sont point enfreins ni bafoués. Elle sera ainsi en sécurité, à l'abri des curieux et de la convoitise extérieur en plus d’être proche de son futur lieu d'exercice.
Il eut un petit regard indéchiffrable pour Rozenn puis poursuivi.
-Notre voyage à Mouden est d'un point de vue diplomatique une parfaite réussite. Nous avons été reçus d'une manière plus que convenable et Tairdelbach Mac Lormel est un homme intéressant et avisé. Il est très désireux de nouer d'avantages de relations avec le Seigneur Blodwen et nul doute que l'ouverture de Terfynysel vers Mouden nous donnerait d'avantage de visibilité et de contrôle sur la foret engloutie et ses dangers.
Jazkez se passa un doigt sur les lèvres.
-La foret engloutie reste en effet un endroit dangereux et notre expédition en a malheureusement fait les frais. Mon Osfei Madennig a été sournoisement attaqué et est actuellement toujours portée disparue. Nous avons pu suivre la trace de ses ravisseurs jusqu'au territoire de Gulguen Mac Lormel mais l'hostilité locale massive envers les hilderins nous a empêcher de la retrouver. Pwyll est devenu comme fou, une sorte de fièvre chimérique, et plusieurs personnes assez hautes placés de Losgadh, une bourgade proche des Mac Lormel, ont été blessé. Le pauvre Pwyll s'est ensuite rendu à Tairdelbach et j'étais en train de le ramener, captif, à Terfynisel avant de le conduire à Déas pour qu'il puisse répondre de ses actes selon la loi hilderine lorsque celui ci s'est de nouveau enfui, seul, délirant, affirmant que Madennig n'était pas morte et qu'il devait la retrouver. Il a plongé, blessé et à moitié nu dans les eaux froides du marais et n'est pas réapparu. Je doute malheureusement qu'il ait survécu vu son état. Le petit qui nous accompagnait a également été gravement blessé au bras lors d'une attaque de féond. Mais il est tiré d'affaire.
L'osfer Jazkez laissa à peine le temps à la tablée pour digérer toutes ces informations. Il frappa doucement la table de son poing.
-Les recherchent de Madennig continuent et Tairdelbach Mac Lormel s'est engagé à me tenir immédiatement au courant s'il apprenait quelque chose. De mon coté, je m'installerai provisoirement à la ferme de Pwyll. S'il devait survivre et revenir dans les parages, c'est là qu'il aura le plus de chance d'échouer.
Il s'adressa de nouveau à Blodwen.
-Je vous accompagnerai donc chez le Mac Herneg. Mais seul.
-Puisque vous abordez le sujet Seigneur Blodwen.
Le chevalier hilderin jeta un coup d’œil à Iarnuud puis a Rozenn.
-En ce qui concerne la magience et étant moi même originaire de Kel Loar, je serais bien en peine de nier l'apport considérable que cette science a eu pour la renaissance de notre cité. Je rejoins néanmoins l'avis de mon supérieur sur la nécessité d'un contrôle étroit de son emploi et de son développement. Je propose de mettre ma chambre au château à disposition de la magientiste Rozenn Pereg, aussi longtemps qu'elle le souhaitera, en échange de quoi celle ci me donnera libre accès à ses projets et ses sujets de recherches afin que je puisse rendre compte à mon supérieur que l'ordre et la loi ne sont point enfreins ni bafoués. Elle sera ainsi en sécurité, à l'abri des curieux et de la convoitise extérieur en plus d’être proche de son futur lieu d'exercice.
Il eut un petit regard indéchiffrable pour Rozenn puis poursuivi.
-Notre voyage à Mouden est d'un point de vue diplomatique une parfaite réussite. Nous avons été reçus d'une manière plus que convenable et Tairdelbach Mac Lormel est un homme intéressant et avisé. Il est très désireux de nouer d'avantages de relations avec le Seigneur Blodwen et nul doute que l'ouverture de Terfynysel vers Mouden nous donnerait d'avantage de visibilité et de contrôle sur la foret engloutie et ses dangers.
Jazkez se passa un doigt sur les lèvres.
-La foret engloutie reste en effet un endroit dangereux et notre expédition en a malheureusement fait les frais. Mon Osfei Madennig a été sournoisement attaqué et est actuellement toujours portée disparue. Nous avons pu suivre la trace de ses ravisseurs jusqu'au territoire de Gulguen Mac Lormel mais l'hostilité locale massive envers les hilderins nous a empêcher de la retrouver. Pwyll est devenu comme fou, une sorte de fièvre chimérique, et plusieurs personnes assez hautes placés de Losgadh, une bourgade proche des Mac Lormel, ont été blessé. Le pauvre Pwyll s'est ensuite rendu à Tairdelbach et j'étais en train de le ramener, captif, à Terfynisel avant de le conduire à Déas pour qu'il puisse répondre de ses actes selon la loi hilderine lorsque celui ci s'est de nouveau enfui, seul, délirant, affirmant que Madennig n'était pas morte et qu'il devait la retrouver. Il a plongé, blessé et à moitié nu dans les eaux froides du marais et n'est pas réapparu. Je doute malheureusement qu'il ait survécu vu son état. Le petit qui nous accompagnait a également été gravement blessé au bras lors d'une attaque de féond. Mais il est tiré d'affaire.
L'osfer Jazkez laissa à peine le temps à la tablée pour digérer toutes ces informations. Il frappa doucement la table de son poing.
-Les recherchent de Madennig continuent et Tairdelbach Mac Lormel s'est engagé à me tenir immédiatement au courant s'il apprenait quelque chose. De mon coté, je m'installerai provisoirement à la ferme de Pwyll. S'il devait survivre et revenir dans les parages, c'est là qu'il aura le plus de chance d'échouer.
Il s'adressa de nouveau à Blodwen.
-Je vous accompagnerai donc chez le Mac Herneg. Mais seul.
Joueur: Caeso Senjak Khan. Symbaroum - Le courroux du gardien
Joueur: Jazkez OdE - La foret engloutie
Joueur: Jazkez OdE - La foret engloutie
Re: [OdE Chap 8-35] Jour de rétribution à Terfynisel
Rozenn écoutait Jazkez avec attention, haussant un fin sourcil à sa proposition de lui céder sa chambre... en échange d'une surveillance hilderine. La pensait-il si naïve ? Elle eut pour toute réponse un sourire poli et amusé ; tout hilderin qu'il était, et même s'il avait à sa disposition une chambre au château (alors qu'il était manifestement le subordonné de Iarnuud, il y avait là matière à réflexion), c'était avant tout la seigneuresse qui l'autorisait à y résider, à moins que les règles en matière d'accueil n'ait changé. Surtout, elle avait besoin d'un laboratoire et elle ne pensait pas Blodwen généreuse au point de lui laisser transformer ainsi une partie, aussi minime soit-elle, de sa demeure.
Le rapport qui suivit, bien que tragique, changea malgré tout les idées de la magientiste, la dispute qui le précédait l'avait quelque peu intimidée. Il y avait autour de cette table beaucoup de fortes personnalités et, si l'incendie de la colère s'était apaisé pour le moment, il suffirait que l'on craque une allumette pour qu'il s'embrase de plus belle. Il y avait cependant un certain nombre d'éléments à prendre en compte, comme la trahison de l'une des gardes du château ou la méfiance que se vouait tous ces militaires les uns envers les autres. Elle était navrée pour Adéodat qui devait mal vivre cet échec, mais, de ce qu'elle avait appris sur cette affaire, l'idée d'un tel trésor aurait embrouillé les esprits de n'importe qui.
Elle reporta son attention sur Jazkez. Il avait parlé de ce fameux Pwyll dont on lui rebattait les oreilles depuis son arrivée, de ses efforts démesurés pour retrouver cette femme. Les sentiments qu'il éprouvaient pour elle devaient être très forts pour qu'il en arrive à de telles extrémités. Un léger soupir franchit ses lèvres comme il concluait et elle se tourna vers la maîtresse des lieux qui avait fort à faire rien que pour gérer toutes ces susceptibilités.
"Je suis honorée de la confiance que vous m'accordez, ma Dame, dit-elle, ainsi viendrais-je en qualité d'architecte si tel est votre désir --et de médecin également, mieux vaut être prévoyante, ajouta-t-elle dans un sourire. Excepté ce que nous rapporte Hafnir*, que savons-nous des Mac Herneg ? Quel est l'état de vos relations avec vos voisins ?"
Elle ne savait pas grand-chose de la Forêt Engloutie, mais elle devinait déjà que de si petites communautés ne se côtoyaient probablement que peu. Il était cependant toujours utile de savoir où l'on mettait les pieds : si les Terfynisel s'y révélaient appréciés, cela faciliterait d'autant plus leur séjour là-bas.
Le rapport qui suivit, bien que tragique, changea malgré tout les idées de la magientiste, la dispute qui le précédait l'avait quelque peu intimidée. Il y avait autour de cette table beaucoup de fortes personnalités et, si l'incendie de la colère s'était apaisé pour le moment, il suffirait que l'on craque une allumette pour qu'il s'embrase de plus belle. Il y avait cependant un certain nombre d'éléments à prendre en compte, comme la trahison de l'une des gardes du château ou la méfiance que se vouait tous ces militaires les uns envers les autres. Elle était navrée pour Adéodat qui devait mal vivre cet échec, mais, de ce qu'elle avait appris sur cette affaire, l'idée d'un tel trésor aurait embrouillé les esprits de n'importe qui.
Elle reporta son attention sur Jazkez. Il avait parlé de ce fameux Pwyll dont on lui rebattait les oreilles depuis son arrivée, de ses efforts démesurés pour retrouver cette femme. Les sentiments qu'il éprouvaient pour elle devaient être très forts pour qu'il en arrive à de telles extrémités. Un léger soupir franchit ses lèvres comme il concluait et elle se tourna vers la maîtresse des lieux qui avait fort à faire rien que pour gérer toutes ces susceptibilités.
"Je suis honorée de la confiance que vous m'accordez, ma Dame, dit-elle, ainsi viendrais-je en qualité d'architecte si tel est votre désir --et de médecin également, mieux vaut être prévoyante, ajouta-t-elle dans un sourire. Excepté ce que nous rapporte Hafnir*, que savons-nous des Mac Herneg ? Quel est l'état de vos relations avec vos voisins ?"
Elle ne savait pas grand-chose de la Forêt Engloutie, mais elle devinait déjà que de si petites communautés ne se côtoyaient probablement que peu. Il était cependant toujours utile de savoir où l'on mettait les pieds : si les Terfynisel s'y révélaient appréciés, cela faciliterait d'autant plus leur séjour là-bas.
Il est toujours utile d'affronter un ennemi prêt à mourir pour son pays. Vous avez en définitive, lui comme vous, le même objectif en tête.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.
- Terry Pratchett, Va-t-en-guerre.