[Warhammer - Chapitre 3.0] Profanations

[Iris]

Jill se sentait pour le coup un peu isolée. Elle qui était en train d'établir un si élégant système, et puis pouf, rien du tout. Les autres ne comprenaient rien. Bon, le fait qu'ils ne sachent ni lire ni écrire pouvait éventuellement aussi impliquer que leurs capacités en matière de comptabilité restaient limitées... tout ce qu'elle disait leur passait au-dessus de la tête et ils ne voyaient pas l'intérêt d'un partage plus solidaire. Ils ne voyaient pas non plus les problèmes d'un partage individualiste.

Très concrètement : qui recevrait de l'argent quand plusieurs personnes contribuaient mais de manière différente ?

• Temple de Morr : Jill enquêtait et organisait ; Johanna s'était faite tabassée ; Durdent venait faire une surveillance ; les autres pouvaient être mobilisés pour une arrestation musclée. Qui recevrait combien ? La simple participation tranquille de Durdent, ou courte et moins tranquille des autres pouvait-elle suffire à diviser les parts en leur faveur ? Dans ce cas Jill était nettement défavorisée.
• Rotzball : là, Jill se fichait désormais du succès ou de l'échec des autres vu qu'elle n'en verrait pas la couleur de l'argent
• Tournois : idem, s'il n'y avait pas de vrai partage, de redistribution, il n'y avait aucun intérêt à avoir une logique d'équipe et donc à ne pas s'éliminer les uns les autres.

Le mode mixte était le seul véritablement équitable, encourageant à la fois l'initiative individuelle et la solidarité.

" Le mode individualiste a un effet pervers, il nuit à l'esprit d'équipe et peut pousser à des comportements, en ne demandant pas l'aide des autres sous prétexte que ça fera diminuer sa part ; le mode totalement solidaire gêne l'initiative individuelle. Le mode mixte vous paraît peut-être plus compliqué mais c'est le plus juste. Mais bon, vu que vous êtes pour l'individualisme à la majorité absolue, tant pis. On verra bien si vous changez d'avis. Je peux tenir un livre de compte. "

Sans doute qu'elle était surtout la seule à en être capable. Tant mieux, ça éviterait que le Chevalier et Sigurd voient trop nettement le total de l'argent de l'équipe de Winsen... une somme qui ressemblait beaucoup à celle de la collecte des impôts dont ils avaient été dépouillés...

" Bien sûr, chacun peut partir, suffit de dire au-revoir, qu'on se demande pas où il est passé."

" Chevalier, Sigurd, Starkad, vous partez sur une location ? Je dis ça parce que ça revient à moins cher que l'auberge. Besoin d'un coup de main pour trouver le logement ou assurer l'entretien ? "

" Si tout est d'accord, on s'assure que chacun soit au courant d'où et comment trouver les autres. Quand les tournois de Rotzball et de combat seront terminés, il faudra se retrouver pour faire un peu le point sur qui sait ou peut quoi, les compétences, savoir-faire utiles. Vous vous doutez déjà de mon domaine : magie, connaissances livresques, écriture, calcul par la force des choses. Je peux apporter un soutien au combat rapproché, Morgan aura peut-être tendance à dire que c'est plus qu'un soutien rapport à une histoire de mutant massacré à Untergard, mais je préfère quand même éviter d'aller au contact si j'ai le choix. Je vous ferais part des sorts que je connais la prochaine fois, que vous sachiez sur quoi vous pouvez vous appuyer. "

" Retour à la maison. Ce soir Durdent part faire une surveillance, demain, Rotzball et combats pour vous. Vu qu'on est en mode de partage individualiste, va falloir que je m'active, sinon ma part ne sera pas bien dodue, pour ne pas dire qu'elle sera nulle, et j'ai quand même une dette futurement proche franchement conséquente envers le collège céleste, je peux pas me permettre de ne pas avoir de rentrées ; je vais donc reprendre l'enquête, enfin, si Durdent n'a pas identifié tout le monde cette nuit."


Calculant, l'esprit en tiroir-caisse :

• Temple de Morr : max 45 couronnes... si on comptait 20% de caisse commune, ça faisait 1/5 en moins, soit 9 couronnes, restait 36 couronnes à partager, soit max 12 couronnes pour elle. Il lui en restait 33 actuellement en caisse... il faudrait bien compter deux boulots bien payés au minimum avant d'avoir assez... sans doute plus... dommage qu'elle ne puisse pas compter sur les gains des autres. Cela aurait certes réduit sa part sur les gains du Temple, mais elle serait retombée sur ses pieds avec les autres boulots, là, avec ce mode de calcul, elle avait seulement une assurance maladie et logement & nourriture, ce n'était pas le mieux... pff...
• Rotzball : ???
• Tournois : 100 Couronnes pour le premier. Toujours pareil, les jobs de guerriers, ça paie plus que la réflexion. Bon, en même temps, les gains étaient incertains... mais une enquête pouvait aussi coûter la vie, tandis que le tournois, en principe non.

Bref, plus elle y pense, et plus Jill a l'impression qu'elle ne gagne pas grand chose à cette affaire en l'état actuel...

Le soir approche. Si les autres sont d'humeur festive, Jill reste un peu, mais probable qu'ils veulent avoir la tête claire pour le lendemain. Durdent est le seul qui agit durant la nuit. Pour sa part, Jill va se reposer, le lendemain la fête en ville continue, mais les vacances s'arrêtent pour elle vu qu'elle doit gagner sa part qu'elle devrait déjà partager avec Johanna et Durdent et donc qui ne représentera finalement pas grand-chose.

Note pour plus tard : si le partage individualiste reste la règle, elle s'assurera de trouver du boulot qu'elle peut faire seule ou quasi, la caisse commune de l'équipe servant surtout pour le logement et la nourriture. Elle n'avait "besoin" des autres que si la paie divisée restait plus importante que ce qu'elle pouvait gagner seule.

Jill est contente que les autres gagnent de l'argent, c'est bien et tout, ça aide à gagner de la réputation aussi, mais elle a un objectif à court / moyen terme : devenir mage à part entière, et ça implique de gagner en expérience autant que d'avoir suffisamment de couronnes pour payer la licence définitive, elle est encore très loin de pouvoir rêver à de vrais bénéfices.

En attente d'actions / réactions de PNJs et / ou de la nuit de Durdent pour reprendre les posts.

...

[Crépuscule]

Johanna était d'abord restée discrète, silencieuse, observant les nouveaux et écoutant Jill les convaincre. Elle était douée, c'était indéniable, mais elle s'inquiétait pour la suite, pour le moment où ils cmoprendront. Ne valait-il pas mieux jouer franc-jeu dès maintenant. Il faudra qu'elle lui en parle après.

Johanna était plutôt partante pour un mode super solidaire, c'était ce qui ressemblait plus à un salaire dépendant des réussite pour que chacun puisse avoir des dépenses personnelles mais que l'essentiel serve à faire vivre et équiper le groupe pour les différentes missions. Voyant l'incompréhension des autres faces aux efforts d'organisation de Jill, elle lui apporte son soutien et tente d'expliquer avec ses mots le principe. Si cela n'arrangeait rien, effectivement, comme le disait le chevalier, ce sera au moment de faire le partage que les choses paraîtront plus clairs.

Johanna évitait de croiser le regard du chevalier et de Sigurd, ses yeux mauves pouvant leur évoquer quelques souvenirs. Elle restait distante du chevalier, cela pouvait être perçu comme du dédain. La jeune fille rousse avait effectivement en plus de ses craintes, une réticence envers les nobles, de mauvais souvenirs y étaient liés. Celui semblait différent des hommes qu'elle avait connu, qu'on avait voulu lui imposer, mais malgré tout, elle se défendait de s'intéresser à lui.

Pour effacer ces quelques souvenirs qui lui remontait en surface, l'angoisse d'imaginer ce qui était advenu de sa famille après l'incursion, elle but d'un train sa chope. Elle passa le reste de la soirée à discuter avec Starkad, tentant d'en apprendre plus sur les lointaines contrées d'où il venait (si elle sentait que cela n'évoquait pas de trop mauvais souvenirs pour lui) et qu'il leur raconte les combats auxquels il a participé. Un peu éméchée, elle le met au défi lui affirmant qu'elle était capable de mieux tenir l'alcool que lui parce qu'elle avait du sang de marin dans les veines et que ça avait ses avantages.

[Iris]

Jill qui peinait à convaincre l'assemblée lança un regard plein de reconnaissance à Johanna qui l'appuyait et avait apparemment compris qu'une équipe soudée, c'est plus que la somme des individus. C'était quand même pas un concept féminin que la solidarité ?!

Ce fut avec des yeux ronds que Jill découvrit que Johanna voulait mettre Starkad au défi de qui boirait le plus. Un instant stupéfaite face à l'énormité, elle imagina le résultat... et voyait déjà le moment où il faudrait porter ou soutenir une Johanna titubante voire incapable de marcher pour rentrer à la maison...

Côté bavardage, Jill essaie d'en savoir plus sur ses compagnons, leur passé, leurs aspirations, leur personnalité, ce qu'ils aiment, leurs goûts, leurs rêves... elle n'a pas d'interlocuteur préféré, elle creuse surtout avec ceux qui sont d'humeur à causer avec elle. Vu que Johanna cause avec Starkad, elle discute avec Morgan, ou Sigurd, ou Pieter, ou Manfred... ou un peu chacun...

...

[ramb]

Morgan quand à lui modère son alcool, il ne tiens pas à compter ses cheveux le lendemain.
"Le tournoi risque de durer plusieurs jour, pour augmenter nos chances de faire des bénéfices, il faut pas qu'on combattent ensemble.
Il faut qu'on s’évite jusqu'à la final, comme ça on aura plus de sous. et si on met la totalité des gains gagné en commun on aura assez dans pas longtemps pour acheter une plus grande maison. Ou toute la compagnie de mercenaire pourra tenir. Par exemple nous sommes 7 actuellement, mais avec vous trois ça fais 10, donc la maison que nous avons sera trop petite, mais nous pouvons en choisir un plus grande si nous avons plus d'argent."

[Thalgrim]

Visiblement Starkad, Sigurd et le chevalier Manfred ne considérait pas le tournoi comme un travail collectif. D'après le vétéran, il était de toute façon probable qu'à partir de demain, ce soit les organisateurs qui décident de qui combattrait qui. Dans ces conditions, on pouvait difficilement parler de travail de groupe. Concernant l'histoire du cimetière, ils ne voyaient pas de raison particulière d'avoir une part des gains, vu qu'ils ne participeraient clairement pas à la majorité de l'affaire. Bref pour eux, l'accord fraichement établi ne devrait concerner que des contrats effectués ensemble dès leur commencement. À ce sujet d'ailleurs (les contrats), tout le monde semblait d'accord pour ne pas se tourner vers des activités illégales.

En discutant avec Starkad, Johanna apprit qu'il venait d'un clan habitant sur la côte sud de la Norsca, les Tedanlings, appartenant à la tribu des Skaelings. Il était un Thane, un guerrier, depuis le jour où il avait traqué et tué un ymir, une sorte d'homme-bête solitaire, seulement armé d'une lance. Il parla ensuite des raids contre les Tanahargs, un clan rival possèdant de nombreuses vaches; des combats contre les hommes-bêtes qui lançaient fréquement des attaques contre le village et qui étaient aussi parfois attaqués préventivement; des pillages contre les côtes riches et hospitalières du sud, et dont les faibles habitants fuyaient parfois simplement en aperçevant les voiles des drakkars ou préféraient payer un tribu plutôt que de se battre. Le Norsque parla aussi des scaldes qui chantaient les exploits des guerriers victorieux, des vents glaciaux capables de geler l'écume de la mer des Griffes et dont chaque rafale vous criblait les chairs d'aiguillons de glace, ou des fêtes qui célébraient le retour des drakkars chargés de butin et d'esclaves et où l'hydromel coulait à flot. C'est probablement de ce dernier point que découla le défi que Johanna lança au guerrier du nord, qui accepta bien évidemment de le relever. C'est à partir de la sixième chope de bière (probablement la plus forte disponible, histoire de ne pas non plus faire durer le concours trop longtemps) que Johanna commença a ressentir une certaine euphorie, tandis que Starkad restait de marbre. À la huitième chope, la vision de la jeune femme était trouble et les mouvements du Norsque avaient perdu en fluidité. La dixième chope fut celle de trop pour Johanna, qui s'écroula peu après en avoir ingurgité le contenu, un filet de bave au coin de la bouche. Pour sa part, Starkad avait beaucoup de mal à parler, ce qui n'avait guère d'importance puisque la plupart des mots qui franchissaient ses lèvres n'étaient pas du Reikspiel.

Jill mit pour sa part la soirée à profit pour discuter avec ses autres compagnons.
Sigurd était combattant depuis des années. Il était entré au service du père du chevalier il y avait environ une douzaine d'années, dans des circonstances qu'il ne dévoila pas. La jeune sorcière devina tout de même qu'elles devaient être assez particulières, et peut-être même liées à la loyauté si exemplaire dont le guerrier faisait preuve. Il s'était assez distingué pour être promu sergent d'arme, et avait été affecté au service du jeune chevalier il y avait maintenant deux ans, peu avant le décés de son père. Jill comprit que ce n'était pas seulement la loyauté qui le poussait à rester auprès du noble, mais aussi une affection assez forte. Lorsqu'il parlait du jeune homme, la fierté était perceptible dans sa voix et pour lui il ne faisait aucun doute que le chevalier accomplirait de grandes choses.
Manfred était un personnage complexe. Son arrogance était bien réelle et il estimait visiblement nécessaire de rappeller au monde entier quel était son titre. D'un autre coté, il accordait une grande importance à la notion de chevalerie et de noblesse, estimant que ses privilèges sur la populace allait de pair avec des obligations, comme le fait de devoir assistance et protections à ses gens. Et jusqu'à récemment, il avait cru que tous les nobles partageaient ses idées, et la trahison de son seigneur l'avait complétement pris au dépourvu. Pire, il allait même jusqu'à considérer le massacre des habitants de Grimminhagen comme un échec personnel. Car après tout, même si le Graf de la région s'y était installé, il n'en restait pas moins que la ville en elle-même appartenait depuis des génération à sa famille, et il avait manqué à ses devoirs envers elle. Bien évidemment, il n'avait rien formulé de tout celà à Jill, mais la jeune femme se découvrait ce soir un certain talent pour lire entre ligne. Au niveau de son histoire personnel, il expliqua notamment qu'il avait fait tout une partie de son éducation à Altdorf, et qu'il était rentré au pays trois ans auparavant. C'était à la capitale qu'il avait appris l'escrime, un style de combat assez peu pratiqué dans le nord.
L'alcool aidant, Pieter se révéla assez causant sur ses aspirations et ses rêves... peut-être un peu trop d'ailleurs, car Jill découvrit qu'elle y tenait une place assez importante. Avant la catastrophe de Winsen, le jeune homme se voyait bien reprendre l'atelier de son père tandis que la femme de sa vie devenait la rebouteuse du village à la mort d'Albéric. Ils auraient pu mener une existence paisible, avoir deux ou trois enfants, peut-être plus. Maintenant que leur village natal n'était plus, Pieter se voyait bien accompagner l'élu de son coeur sur les routes lorsque sa formation dans les collèges de magie le lui imposerait. Une fois qu'elle aurait obtenu cette license dont elle parlait, ils pourraient certainement s'établir dans une grande ville, peut-être même au service d'un noble. Après tout, ces gens devaient certainement avoir l'usage d'une sorcière, et un maréchal ferrand pouvait toujours avoir son utilité. Au besoin, il pourrait aussi certainement se reconvertir en forgeron, après tout il connaissait les bases du travail du métal. Et puis ils pourraient mener une existence paisible, avoir deux ou trois enfants, peut-être plus. Il évoqua ensuite un autre scénario, dans lequel lui et son amour vivaient des aventures palpitantes avant de découvrir un trésor et pouvoir s'établir dans un manoir. Puis un autre où lui et sa dulcinée partaient vivre reclus dans la forêt, loin des dangers que représentaient les hordes d'homme-bêtes. Bref, visiblement, il avait de nombreux projets, mais tous incluaient d'épouser Jill et se terminaient par une vie paisible avec deux ou trois enfants, peut-être plus.

La nuit était tombé. Personne n'était encore venu réveiller Durdent, mais il avait cessé de dormir depuis un moment, il se sentait parfaitement reposé. Il devait être environ 21h. Le halfling voulait-il attendre ses amis, ou se rendre tout de suite du coté du cimetière?

La beuverie a couté 20 sous de cuivre à Johanna. Et il était bien évident que pour un Norsque, un coucours de boisson, c'est comme un combat, ça ne s'arrête que quand un des adversaires tombe.
Pour ce qui est du déroulement de la soirée, si vous essayer de tous retourner à la maison ensemble, j'estime que vous y serez vers 23h (parce que discuter ça prend du temps, se saouler aussi). Si ça vous convient, même si Durdent décide d'attendre votre retour pour aller au cimetière, vous pouvez continuez à discutez durant la soirée pendant que je décris ce qui lui arrive, il faudra simplement ne pas oublier que tout ce qui concerne l'auberge se sera déroulé avant les événements potentiels du cimetière.

[Iris]

Concernant le boulot, Jill dut se résoudre à l'évidence : elle ne verrait pas la couleur de l'argent du tournois, d'une manière ou d'une autre. Au final, pour ce qui était du prestige de la futur équipe, il valait mieux qu'un ou plusieurs des combattants arrivent à la fin du tournois, mais c'était tout, de l'ordre de l'investissement en vue d'obtention d'opportunités. Elle tâcha de se faire une raison et espéra qu'il y aurait vraiment des retombées à terme.

Une pensée vague concernant le concours de boisson... dans quel état le norsque serait-il pour le tournois ? pourvu qu'il ne se fasse pas bêtement éliminé à cause de Johanna ! Déjà que l'imprudence du cocher lui avait valu de se faire presque tuer, et en tous cas dévaliser... manquerait plus qu'elle ait une mauvaise influence sur les autres... à surveiller... Jill ne tenait pas à perdre la vie ou de l'argent à cause de la témérité de sa collègue.

Voyant que Morgan ne causait ni ne buvait beaucoup, vers le début de soirée (donc 20h-21h), Jill lui glissa : "Qu'est-ce qu'on fait pour Durdent ? Tu crois qu'il nous attend ? ... Toi, tu veux rentrer te reposer pour demain et le prévenir dans la foulée qu'il peut y aller ? "

A côté de ça, elle songea que demain matin, avant d'aller à la guildes des médecins, elle passerait sur la place où les offres d'emploi étaient affichées, pas spécialement pour trouver un job génial, mais pour se faire une idée de la part des emplois guerriers / intellectuels / techniques... et dans l'idée de revenir plusieurs fois pour se faire une idée de la fréquence de renouvellement des offres, donc du vivier d'emploi que représentait pour eux Middleheim. En combien de temps ici, en estimant la division de l'argent, pouvait-elle gagner ce qui lui manquait ? Parce que la licence était une priorité, ensuite, il s'agissait "juste" de devenir au moins "aisée" et surtout de monter en grade et en rang. Finie, terminée, la vie dans un trou et dans la misère ! Désormais elle deviendrait sa propre maîtresse !

Sigurd perdait de ses beaux yeux bleus à mesure qu'elle lui parlait. Bien sûr, l'intéressé ignorait qu'il perdait de l'intérêt romantique pour Jill, comment aurait-il pu y penser ? En revanche, l'organisatrice d'équipe appréciait la loyauté à tous prix, ça donnait un côté solide à l'ensemble, même si elle tenait à ce que ça ne prenne pas l'aspect d'une attitude suicidaire ou que ça ne coûte pas la vie des autres pour sauver le chevalier. Positif, mais à voir en pratique pour le dosage.

Le Chevalier Manfred von Grimminhagen était-il destiné à un grand avenir ? ... vu l'orgueil du gars, Jill avait envie de dire que certainement pas, à force de se surestimer et de prendre les autres pour des idiots il risquait fort de commettre plein de bêtises. Ensuite, apparemment il n'était pas mauvais au combat et avait des valeurs, ça pouvait aider. En revanche, elle était loin d'adopter l'attachement de Sigurd à son égard, elle voulait bien croire que le vétéran misait sur le jeune noble avec raison, mais là, pour l'instant, elle demandait elle aussi à être convaincue. Son allure et sa belle gueule, ça faisait peut-être plaisir à la midinette en elle mais la professionnelle ambitieuse en herbe n'allait pas s'en laisser compter. Ne pas oublier aussi que le noble chevalier voulait se venger... d'un gars puissant... ça pouvait causer plein de soucis ça aussi. La vengeance... une sorcière pouvait-elle vouloir se venger alors que quoi qu'elle fasse elle continuerait à faire peur et à être à part ? ...

En tous cas le passage par Altdorf du Chevalier l'intéressa, et elle le questionna un peu, lui disant d'ailleurs qu'elle aimerait beaucoup en reparler à l'occasion. Elle qui n'avait jamais vu le reste du monde, les territoires lointains, leurs mœurs, les habitudes, les opportunités, tout cela piquait réellement sa curiosité.

... Pieter... Pieter... était devenu... trop, vraiment trop causant ! Voyant la tournure de la conversation, Jill tenta de glisser vers un autre sujet, n'importe lequel, en vain !


... (plus le temps, suite d'introspection de Jill plus tard, dans l'immédiat, elle cherche à rentrer ... en traînant / portant tant bien que mal Johanna, en disant aux autres où se trouvait leur maison, et en se donnant RDV au plus tard à la finale du tournois pour se revoir)

... puis dodo... et rêves ... ou cauchemars...

[Kenny]

Durdent se prépara a une longue nuit, il prit du ravitaillement (eau, vin et à manger) et surtout un bonne couverture pour ne pas avoir trop froid, son arc et une dague.
Il voulait les attendre mais vers 22h personne ne venait, alors il partit seul dans la nuit en direction du cimetière...

Dans le cimetière, il chercha une place stratégique, pour voir sans être trop vu...Il s'installa le plus confortablement possible et commença à attendre...Le froid se mit à grignoter morceau par morceau, et Durdent enfonça son chapeau et se recroquevilla sous la couverture...

[Iris]

A la taverne et en chemin, de retour vers la maison, Jill avait tout le loisir de retourner plusieurs fois dans sa tête les déclarations de Pieter, à côté d'autres considérations fatiguées.

... Sigurd et ses beaux yeux bleus, dommage qu'il soit si sérieux, ce n'était vraiment pas drôle... sans compter qu'il leur en voudrait sans doute beaucoup de l'attaque des brigands... qu'arrivait-il au gamin à la main tranchée ? Jill s'inquiétait pour lui, elle voudrait bien faire quelque chose... mais quoi ? Les morts étaient morts... cet adolescent devrait vivre avec un handicap sérieux...

... Manfred avait de l'allure, dommage qu'il reste tellement... persuadé de la supériorité de sa naissance... peut-être que ça changerait... pauvre Magde... en pincer pour un type qui la prendrait pour une domestique... sans considération pour son individualité, pour sa personne... ça fleurait bien le coeur brisé à terme... sauf à voir le futur héros au grand destin se transformer... ce serait bien, mais ça ne concernait pas directement Jill...

... Pieter... bon sang... comment pouvait-on rêver d'épouser la future rebouteuse d'un village ? Déjà, rebouteuse, c'est nul. Il n'y avait qu'à voir à quel point ça n'avait pas du tout réussi à Albéric. Avec les années il était devenu amer, Jill ne voulait en aucun cas évoluer en ce sens, et de toute façon, la misère, plus jamais ! Et l'idée d'une existence paisible avec une famille nombreuse, très peu pour Jill. Elle n'avait aucune envie de se poser, et même si plus tard dans un très lointain futur, il pouvait être agréable de ne pas se sentir menacée directement par la faim, le froid, les hommes-bêtes... mais pendant au moins les 20 ou 30 prochaines années, les intentions de l'apprentie sorcière étaient toutes autres.

Déjà elle ne voulait plus être pauvre, fini, définitivement, terminé !

Ensuite, elle tenait très nettement à faire sa vie, ne plus être soumise, dépendante, subalterne... en tous cas elle voulait être en mesure de prendre ses propres décisions sans avoir à demander à quelqu'un.

Enfin, elle refusait, confusément, de se laisser porter par le courant, d'être une victime de sa vie, du Chaos, d'événements décidés par d'autres. Elle ne voulait pas vivre une autre tragédie sans pouvoir rien faire... en un sens elle voulait se battre pour quelque chose qui ait du sens... lequel... elle n'en savait encore rien...

...

Après un silence, préférant crever l'abcès, à un moment ou un autre, durant le retour (pauvre Pieter) :

" Écoute, moi, ça ne m'intéresse pas une vie de famille paisible avec deux ou trois enfants, peut-être plus. Vraiment pas. Je ne veux pas juste gagner assez d'argent pour m'installer plus ou moins chichement. Je veux agir, je veux plus, je veux... être... je ne sais pas encore exactement... mais en tous cas, pendant les vingt ou trente prochaines années, j'ai pas l'intention de restée plantée à regarder le monde s'agiter et se déchirer sans rien faire. Je veux être mon propre maître, je veux être libre, choisir ma vie... Je veux faire quelque chose dont je puisse être fière... Vivre ... paisiblement... c'est bien, mais uniquement peut-être pour quand je serais vieille et ridée, pas avant. Et même là, ça se trouve, travailler dans une bibliothèque ou former de nouveaux mages sera peut-être une option plus intéressante. Ce qui est arrivé à Winsen est horrible, mais en un sens, ça m'a fait comprendre ce que je ne veux plus. Je ne serais plus pauvre, déjà. Je serais capable d'être vraiment utile face à une menace. Je suis venue au monde avec un don pour la magie, la possibilité de faire ce que d'autres ne peuvent pas. J'en ai longtemps souffert, maintenant je veux en faire quelque chose de bien, qui ait un sens... "

" Surtout, il faut bien comprendre... je suis déterminée... et je te le dis de suite, rien ne me fera changer d'avis."

On notera qu'elle évite de conclure par "au fait, pour moi t'es juste un ami", parce qu'elle a vaguement l'impression d'être assez brutale comme ça... Et de fait, cette belle tirade, Magde, Pieter et Morgan en sont témoins aussi (pas Johanna, vu son état). Si le Chevalier, Sigurd ou le norsque (ivre) chemine une partie du trajet avec eux, ils entendent aussi. A côté de la détermination de Jill, l'arrogance du Chevalier et sa volonté de se venger, c'est presque du petit lait, clairement, elle en veut et se donnera les moyens pour y parvenir. Ses ambitions sont de toute évidence en priorité supérieure à la perspective d'un bonheur conjugal paisible avec un amoureux transis... en un sens, c'est plutôt tragique...

...

[Crépuscule]

Hips... Zzzzzzzzzzzz

[Crépuscule]

Johanna se remémorait les histoires que sa nourrice racontait sur les terribles pillards des côtes qui violaient et massacraient les villages côtiers. De son manoir, elle voyait dans ces ragots que des préceptes de plus pour interdire a la jeune fille qu'elle était de descendre au village et de fricoter avec les jeunes marins. Bien sûr elle savait qu'il y avait des attaques, mais c' était surtout les navires et donc les affaires de son père qui en payaient les frais.

Les récits épiques du norsque étaient passionnant, elle avait dans sa jeunesse rêver de partir avec un marins explorer les terres de l'autre côté de la mer. De fil en aiguille, ils en arrivèrent au défi alcoolisé, ert elle était bien décidé a montrer a ce grand gaillard qu'une femme pouvait lui tenir tête a ce jeu là.

Heureusement que Jill l' aidait a rentrer, sans quoi elle aurait dormi là où on l'aurait laisser. Durant le retour, l'air frais aidant, elle intégra dans son état d' ébriété quelques morceaux des discussions de Jill et Pieter.

«Tu sais, l'argent na rend pas neureuse ma chérie. C'est sûr, t'as moins des soucis au jour les jours, mais ... Mais écoutes moi bien... Na rend pas neureuse du tout. La richesse, la seule tu m'entends, c'est la liberté ... Et les zamis, surtout les zamis, des gens sur qui on peu compter, comme toi, comme vous. Je vous zaime.

Toi et moi, c'est comme des soeurs. Enfin, pas des soeurs de la compassion, l'abstinence pas pour moi merci héhé, pas avec tout ces hommes autour de nous! Il y a du choix. Même le Manfreud, pour un noble, il est pas trop laid, bien mieux que ce baaaaron qu'on voulait me faire marier, mais par contre tout aussi horripli... Horripill... Horripl.. tête a claque. ...»

Si le chevalier est encore là, elle ne l'a pas reconnu ou pas vu. Elle se tourne vers la personne qui aide probablement Jill a la ramener, peut être bien Pieter.
«Je t'aime toi aussi.» Colle sa tête contre lui et se laisse voguer au gré de la marée jusqu'à destination. Si personne ne la réveille, quoi qu'il est pu se passer durant la nuit, elle dort sûrement jusqu'à 2 ou 3 heure de l' aprem, peut être plus... (mais dans quel lit?)