OdE - Chap. 4.1 - Blessure en clair-obscur

[luciole]

L'interjection était sortie toute seule, en voyant le spectre. Et Maelys. Et le spectre. Garn avait réagit le premier...

Le jeune homme soupira, se sentant soudain soulagé que cet etre n'ai été rien de plus. Une reminescence de Maelys mais apparement innofensive. Apparement. La jeune femme était de dos, il n'avait pu voir sur son visage l'effet de cette rencontre, mais ses épaules ne tremblaient pas. Elle tiendrait. Puis elle se retourna lentement. Deux sillages sur son visage montraient que, qui que cela ai été, il avait compté.

Un mort?

Une pluie fine avait commencé à tomber tandis qu'ils s'eloignaient. Puis de plus en plus forte. Elle s'engouffrait dans les cheveux, dans le cou, sous les vetements... Froide. Ce n'était pas une pluie de celles qui lavent ou purifient, apportant la paix, non, c'était de celle qui vous rappellent vos regrets, vos remords. Vous font vous sentir miserable. Ca convenait si bien à ces lieux. Un piege. Comme les autres. Prevu pour aneantir ce qu'ils pourraient avoir d'espoir ou d'optimisme. Et bien ça ne marcherait pas... Il ne voulait pas que ça marche...

Les ames de ceux qui ne trouvaient pas le repos étaient elle vouées à tourner, toute leur éternité, dans ces lieux. Et lui, par qui était il hanté? Quel mort le poursuivrait il? Plusieurs visages passerent mais un seul demeura qu'il chassa de son esprit par un effort de volonté. Il ne se permettrait pas d'etre faible maintenant.

Le rouquin s'arreta, redressa la tête. La pluie battante plaquait sa tignasse sur son visage et il repoussa ses longues meches sur le coté, degageant sa vue. Ses yeux cernés avaient pris une lueur decidée et s'étaient durcis. Il était temps de dévoiler certaines cartes. Et de sortir -pour la premiere fois pour certains- de l'ombre de Garn. Un regard fut échangé avec ce dernier. Advienne que pourras et que l'Unique les protege.

Arretez.

Il s'assura d'avoir l'attention de tous

Je ne peut pas vous laisser continuer plus loin. Pas sans vous avoir expliqué certaines choses.
Vous deux, écoutez moi attentivement parce que je ne me repeterait pas deux fois.

Vous devez deja l'avoir compris.. Nous ne sommes plus vraiment chez nous.

Il serra les poings... Oublié le ton railleur.

Nous avons passé une frontiere et je suis peut etre le seul à savoir à quoi m'attendre.

Tout en parlant, le jeune guerrier braqua son regard sur l'artisane.

Maelys tu dois avoir quelques connaissancces au moins theoriques sur ce que sont les lymbes n'est ce pas? Comme tout enfant elevé dans la foi. Les lymbes... le lieu d'où proviennent ceux que nous nommons démons et d'autres féondas, un ailleurs où tout n'est que perversion, souffrance et desespoir. Dans vos pires cauchemars il y a encore une lueur d'espoir qui n'existe pas dans cet ailleurs deletere. Je le rappelle pour certains, pour que vous ne preniez pas à la legere ce qui se passe. Il est des endroit où la frontiere entre chez nous et les lymbes se trouble, s'efface même. Des endroits où les barrieres disparaissent... Une demeure à Gorm Caladh était l'un de ces lieux d'abomination.

Il laissa passer un silence, pour leur permettre d'assimiler.

Je ne sais pas pourquoi, mais c'est egalement le cas içi. Nous sommes sur une limite. Pas là bas, mais plus completement chez nous.
Ce qui rode par ici va tenter de s'en prendre à nous. Maelys, tu viens d'en faire l'experience avec ce... cet autre qui nous suis encore. Lui était apparement innofensif mais tout ne le sera pas. Je n'ai pas le temps de vous faire un cours détaillé mais sachez que les lymbes fonctionnent de maniere... simple.
Elles se servent de ce qu'il y a en vous pour vous blessser, pour vous faire souffrir. Ceux qui y rodent vont aller chercher au plus profond de votre âme ce que vous y garrdez. Vos secrets, vos peurs, vos joies et tenteront de les réutiliser. Ils attaqueront là où ça fait le plus mal. Tout est pour eux matiere à combustible. Vous tenter avec une image des etre chers, les pervertir jusqu'à n'en faire que la caricature de ce qu'ils sont, materialiser vos peurs, ... Aucun coup n'est trop bas. Il vous faudra garder à l'esprit en permanence que ce n'est pas la vérité. Vous accrocher à ce que vous croyez sans les laisser semer le doute.

Son visage s'adoucit quelques instants...

Je ne pretend pas que c'est facile. Je serait mal placé pour ça mais... ayez foi en l'Unique, et gardez espoir. S'accrocher à tout ce qui fait les petits bonheur de l'existence, les jours heureux, les .. personnes aimées... et vous vous en sortirez. Nous nous en sortirons. Restez pres de nous, Garn et moi sommes votre meilleure chance de survivre.

La pluie tombait toujours mais il gardait la tête haute.

Des questions? Et si c'est pour demander si nous pouvons faire demi tour, c'est non, je ne suis meme pas sur que ce soit possible de toute maniere...

[Avrock]

L'élu sentit que la jeune femme tiendrait. Il avait relaché l'étreinte, et le groupe s'était remis en route.

Les brumes se font plus légère. Un espoir peut être ? Certainement pas, Garn cherche en lui un moyen de passer outre ce qui l'entourre. Aucune peur, aucuns remords, aucun espoir. Il fait le vide en lui.
La pluie qui commence a tomber, glaciale, ne fait même pas réagir le jeune homme. Comme si ce qui l'entourait, de tous cela rien n'avait d'importance. A cet instant seul son but lui importe.

Elwin commence à parler.

Les lymbes... Garn le savait qu'ils y allaient. Toute la question maintenant est de savoir comment le chasseur et l'artisane vont réagir face à cette révélation.

Le jeune homme ne prend pas la peine de commenter les propos de son compagnons.

"- Continuons, nous pouvons parler en marchant, non ? Je pense que cela aura le double avantage de nous faire progresser tout en évitant que nos esprits ne se perdent dans leur souvenir, à moins que la discrétion ne soit de mise..."

[Maëlys]

La jeune femme s'était retournée lentement, son regard embué cherchant un réconfort qu'elle savait ne jamais pouvoir trouver. Elle savait que tout ceci n'était pas réel, mais il n'empêchait que désormais son cœur semblait saigner comme si il avait été transpercé.
Elle posait un pied devant l'autre sans trop faire attention à ce qui se passait, l'égide qui au début l'avait protégé anesthésiait désormais encore plus ses sens, les sensations étaient atténuées, elle ne sentait plus ses pieds s'enfoncer légèrement dans le sol, n'entendait plus les respirations de ses compagnons, la seule chose qui persistait était cette brise portant ce murmure qui semblait tourner en boucle dans son cerveau.
Garn marchait juste devant elle, ou du moins c'est ce qu'elle pensait vu qu'un seul homme portait un tabard sur ses vêtements.

Par instant, elle ralentissait puis se retournait pour découvrir une fois de plus l'ombre de son père qui la poursuivait à travers cette brume.

Les minutes passèrent, elle n'écoutait pas les quelques paroles échangées par les trois hommes, tout cela n'avait aucune importance.
Au fur et à mesure, la brume sembla se dissiper peu à peu pour laisser place à une pluie battante, mais elle ne voulait totalement s'effacer. Cela donnait l'impression de se retrouver au cœur d'un nuage.
La pluie fit bien rapidement son office, battant le visage de la jeune femme, s'écrasant sur ces cheveux ce qui alourdit puis lissa les boucles, s'insinuant dans le col puis dans le dos. La pluie se mêla à ses larmes, atténuant leur goût salé lorsqu'elles touchaient ses lèvres. Elle eût envie de frissonner un instant, mais elle n'en avait pas la force. Son corps suivait les hommes mais son esprit était bien loin, se remémorant des souvenirs de plus en plus nombreux.

Soudain l'homme devant elle s'arrêta, elle failli lui rentrer dedans. Elle s'immobilisa, détourna la tête vers Elwin à côté qui commença à parler sans qu'elle n'y fasse attention. Son esprit ne prit conscience de ce qu'il dit qu'une fois qu'il l'appela par son prénom, mais après tout était-ce réellement son prénom ?

"Maëlys tu dois avoir quelques connaissances au moins théoriques sur ce que sont les limbes n'est ce pas? Comme tout enfant élevé dans la foi. Les limbes... le lieu d'où proviennent ceux que nous nommons démons et d'autres féondas, un ailleurs où tout n'est que perversion, souffrance et désespoir. Dans vos pires cauchemars il y a encore une lueur d'espoir qui n'existe pas dans cet ailleurs délétère. Je le rappelle pour certains, pour que vous ne preniez pas à la légère ce qui se passe. Il est des endroit où la frontière entre chez nous et les limbes se trouble, s'efface même. Des endroits où les barrières disparaissent... Une demeure à Gorm Caladh était l'un de ces lieux d'abomination."

Lorsqu'il parla de Gorm Caladh, les pensées de la jeune femme dérivèrent vers Erin, la femme qui était sûrement derrière l'incendie de la Maison de la Veuve.
Cette femme avait perdu son ami une année auparavant et elle ressemblait désormais à un fantôme qui hantait les routes à la recherche de celui-ci. L'espace d'un instant, elle se vit à la place de celle-ci, cherchant Erwan sur les routes, continuant sa route tous les jours en espérant pouvoir le retrouver. Mais au final elle n'en récoltait que souffrance et solitude...

"Je ne sais pas pourquoi, mais c'est également le cas ici. Nous sommes sur une limite. Pas là bas, mais plus complétement chez nous.
Ce qui rode par ici va tenter de s'en prendre à nous. Maëlys, tu viens d'en faire l’expérience avec ce... cet autre qui nous suis encore. Lui était apparemment inoffensif mais tout ne le sera pas. Je n'ai pas le temps de vous faire un cours détaillé mais sachez que les limbes fonctionnent de manière... simple.
Elles se servent de ce qu'il y a en vous pour vous blesser, pour vous faire souffrir. Ceux qui y rodent vont aller chercher au plus profond de votre âme ce que vous y gardez. Vos secrets, vos peurs, vos joies et tenteront de les réutiliser. Ils attaqueront là où ça fait le plus mal. Tout est pour eux matière à combustible. Vous tenter avec une image des êtres chers, les pervertir jusqu'à n'en faire que la caricature de ce qu'ils sont, matérialiser vos peurs, ... Aucun coup n'est trop bas. Il vous faudra garder à l'esprit en permanence que ce n'est pas la vérité. Vous accrocher à ce que vous croyez sans les laisser semer le doute. Je ne prétend pas que c'est facile. Je serait mal placé pour ça mais... ayez foi en l'Unique, et gardez espoir. S'accrocher à tout ce qui fait les petits bonheur de l'existence, les jours heureux, les .. personnes aimées... et vous vous en sortirez. Nous nous en sortirons. Restez près de nous, Garn et moi sommes votre meilleur chance de survivre."

Elle hésita à sourire après avoir écouté quelques parcelles du discours d'Elwin. Pour une fois il parlait bien plus, mais c'était surtout que ses paroles avaient un certain écho en elle. Ce qu'il disait, c'était que ce qui était autour d'eux se nourrissait de leurs peurs, secrets... Vu ce qu'il disait, ils devaient se régaler avec les évènements qui se sont passés depuis les deux dernières années dans sa vie, ce bouleversement terrifiant qui avait brisé la jeune femme. Jusque là, elle n'en avait pas eu conscience car une partie semblait avoir été occultée par son esprit, mais là en cet instant, elle se souvenait avec une précision alarmante ce qu'elle avait ressenti ce soir si spéciale, dans cette clairière, adossée à une pierre gravée de symboles étranges.
Il leur disait de garder foi en l'Unique, mais elle n'y connaissait quasiment rien. Toute sa vie avait été placée loin de ceci. En écoutant ce qu'il disait, elle comprit pourquoi Erwan avait pu être ainsi pris sous le joug d'un tel pouvoir.

Se fiant aux dernières paroles d'Elwin, elle essaya de se remémorer ses petits bonheurs, ses jours heureux, les personnes aimées... mais en cette heure, tout semblait occulté par ces deux dernières années. Ceux qu'elle avait aimés l'avaient soit trahi soit avaient disparus, ses jours heureux disparaissaient au milieu d'une brume opaque et infranchissable...

Elle attendit lentement que le groupe reprenne la route sans rien ajouter.

Désolé de peut-être jouer ceci comme si elle avait raté un jet de résistance mentale, mais selon moi quelqu'un d'Empathique et en plus émotive qui se retrouve face à une situation, qu'elle réussit certes à gérer, telle que celle-ci se retrouve perdue et totalement submergée par ses émotions pendant quelques temps, quitte à se retrouver apathique jusqu'à ce que quelque chose la sorte de cette demi-torpeur.
Après, on peut aussi très bien considérer que c'est le point d'endurcissement qui s'encaisse ainsi.

[Iris]

Je vous laisse avancer jusqu'à la cachette de Grirav ou vous arrêter pour discuter.

D'après le chasseur, il est à deux pas...

... c'était tout près...

... mais quand Grirav passa la butte, il découvrit que son arbre repère était désormais dans un creux, et plus précisément un trou d'eau, il était une sorte d'île entourée d'une marre boueuse. La pluie ne cessait de tomber densément...

...

[Maëlys]

Je tiens à dire, ca sent vraiment mauvais tout ça, que l'on m'ampute de ma passion de jeu de rôle si il ne s'agit que d'une flaque sans rien de spécial !

[ramb]

C'est bizarre, mais je trouve aussi que ça pue.

Grirav venais d'arriver à sa cachette, mais son arbre, celui sous lequel se trouvais le reste de son équipement, était complètement entouré de boue. Cela n'étais pas pour le rassurer.

"Garn, tu en pense quoi? je trouve que cette mare est étrange. Je ne suis pas rassuré."
"Mais pour la suite avoir mon équipement nous aideras bien. Surtout si nous devons recroiser de ces montres."

Grirav tente de déterminer si il peux facilement se débrouiller ici, pour atteindre l'arbre. Ils ont fait le chemin jusqu'ici, autant récupérer ses affaires.

[Iris]

Grirav essayait peut-être de se mentir à lui-même, d'ignorer l'évidence, de chasser les pensées angoissantes...

... mais ce qu'il avait devant lui, c'était de l'eau, une étendue d'eau qui l'invitait à venir... barboter... patauger... se noyer ? ...

Fallait pas choisir la phobie de l'eau !!!

[Avrock]

Le sigire regarde la marre d'un air distant, comme si le fait accomplit ne lui faisait ni chaud ni froid. Il se contente d'une remarque a l'attention du chasseur :
"- Je ne vois pas ce qu'il y a d'etrange. L'endroit est plutot bien choisit pour cacher quelque chose. Ce n'est pas facile d'acces."

Eh oui... Garn n'est pas sensé savoir qu'il n'y a normalement pas d'eau ou de marre ici. Tout comme il ne sait rien de la phobie de l'eau de Grirav. Voyons pour la suite, que va nous faire notre chasseur ?

[Maëlys]

Derrière les trois hommes, la jeune femme pataugeait encore dans ses pensées, même si une légère amélioration se faisait sentir.
Il lui semblait désormais recouvrir une partie de ses sens à mesure que l'égide qui s'était abattu sur son esprit s'élevait.

Elle releva la tête pour observer Grirav et Garn qui partageaient quelques mots en regardant une étendue d'eau boueuse encadrant un arbre.

La pluie continuait de tomber, battante mais désormais elle ne se mêlait plus à ses larmes qui avaient fini par se tarir.

Une fois de plus, elle se retourna pour vérifier si l'ombre funeste la suivait encore.

[ramb]

"L'eau n'étais pas la quand j'ai posé mes affaires."

Un sentiment de mal-être emplissait Grirav, il sentait ses jambes qui commençaient à le lâcher.
Sa voie se fit plus aigu.

"Cette eau n'étais pas là, je n'aime pas ça. Ce n'est pas normal."

Essayant de garder le contrôle :
"Je ne sais pas si je vais pouvoir réussir à y aller."

Grirav se dirige vers l'eau pour l'observer de plus prêt.