Salutations !
Bien sûr que les caractéristiques D&D existent dans d'autres systèmes ! Cela n'invalide pas l'analyse qui met en rapport l'ensemble. On peut avoir du sucre dans plein de plats, avoir des recettes proches... et leur goût sera proche. Sauf que si on fait une analyse du goût "sucré" seul, eh bien, ça ne nous avancera pas beaucoup car les données qu'on en tirera seront si générales que ça ou rien, ce sera quasiment la même chose.
Thalgrim a écrit :et un solitaire sera nettement moins efficace qu'un groupe.
Parce que tous les systèmes que tu as mentionné mettent l'accent, de manière plus ou moins marquée sur la nécessité d'être un groupe. Le degré de spécialisation imposé par le système pour être viable rend ce facteur particulièrement important et donc fait de lui un message et pas seulement un constat basique : impossible de TOUT faire.
Thalgrim a écrit :Ainsi, un combattant de niveau 10 à le même bonus aux jets de vigueur qu'un guerrier de niveau 10. À mon sens, on est juste en présence d'un bug.
En même temps... niveau 10... on a quitté le commun des mortels depuis un moment... Passé le N5, les PJ ne sont plus vraiment "humains", ils sont déjà en voie d'héroïsation.
Thalgrim a écrit :demandent juste des personnages normaux (c'est à dire construit logiquement, mais sans chercher les combos ultimes).
Oui, en Esteren aussi on dit aux Joueurs de créer des Perso fonction de leur RP sans se soucier de l'optimisation... et qu'est-ce qu'on voit ? L'optimisation se fait systématiquement avec Idéal et Créativité négligés en dehors des adeptes du Temple (ils dépendent de l'Idéal pour leurs pouvoirs) et des bardes (parce que bon, la créativité et musique...). Même combat en D10 Système : White Wolf dans ses manuels dit d'être raisonnables, mais ... Les livres de JdR disent toujours de privilégier le RP, la cohérence etc. ... la vérité c'est que sitôt qu'il est facile et avantageux d'optimiser, le message "subliminal" du système, ce qu'exprime la mécanique pure, prendra le pas. L'optimisation n'est pas un vice, elle est seulement l'équivalent de quelqu'un qui crie au lieu de parler : on perçoit le message du système plus clairement (avec quelques désagrément dus au volume sonore). Donc si un système ne privilégie pas de lui-même le RP, la cohérence, la sobriété, ... eh bien c'est peine perdue d'espérer que les Joueurs soient d'eux-mêmes sobres.
Thalgrim a écrit :Même si les règles prévoient à l'origine de gagner de l'expérience via le combat (ce qui est logique pour ce qui est à la base un jeu de plateau), ça fait pas mal de temps qu'elles ont évolué pour parler du fait qu'on pouvait faire autre chose que du PMT en jouant à donj'.
Je ne dis pas qu'on ne peut pas faire de retouches, mais ça ne change rien aux fondements. Ils s'expliquent par un contexte historique, et à titre personnel, je n'ai aucune inimitié pour ce brave vieux Donjon & Dragon ! J'aime bien tous les dons rigolos et le casse-tête de la conception de Personnage en prenant en compte ce qu'il pourrait devenir... Que je trouve ça amusant ne change rien au fait qu'un système qui propose des piles de combat, des bestiaires avec des stat' de combat... soit orienté combat. Donner de l'XP pour le RP, c'est comme de permettre dans l'Appel de Cthulhu de ne pas être trop facilement dévasté par une révélation sur le Mythe : on compense un aspect auquel on n'adhère pas. Et je l'ai souligné pour l'AdC : le manuel de l'investigateur V6 est dans ce cas de figure, il propose clairement des retouches qui vont à l'encontre de la mécanique de base, en introduisant une incohérence qui doit rectifier le tir. En pratique à Table, ça peut tout à fait marcher. C'est fréquent de joue avec du bricolage (je le fais même sur Esteren !

), mais ça relève de choix de Meneur, pas du message de fond de la mécanique de base.
Thalgrim a écrit :Après, il ne faut pas oublier que cette règle de gameplay est finalement bien intégré à l'univers, puisqu'elle se base sur la cosmologie du monde, et l'existence des différents plans.
Mais absolument ! Je trouve d'ailleurs que D&D 3.5 a un système et des univers parfaitement cohérents et que c'est très bien conçu (de même que l'AdC). Le fait de considérer que quelque chose fonctionne et a été bien pensé n'empêche pas d'essayer de voir ce que ça traduit.
Pourquoi au fond aime-t-on un système ou pas ? D'où vient le malaise ? Pour moi l'amour / désamour du système vient de la compréhension implicite de ce qu'il exprime et du fait que c'est en conflit avec les valeurs ou la représentation du monde qu'on a. (Carrément !

)